Université Vivaldi : Intégrer les TICE à sa pratique pédagogique

J’ai assisté à plusieurs conférences et ateliers de l’université Vivaldi. Vous pouvez voir les conférences en différé. Enfin, seulement sur PC car sur Mac, j’ai l’impression que cela ne fonctionne pas… 🙁

Une découverte pour commencer : le système de vidéo-conférence Evo.

Sinon, je reprendrai le débat que j’ai commencé par le jeu des questions-réponses suite à la conférence de Daniel Peraya de l’Université de Genève : Intégrer les TICE à sa pratique pédagogique (l’évolution du rôle et/ou du métier d’enseignant ?)

Ce propos n’a rien de scientifique, mais est plutôt du genre narratif, je préviens !

Cette conférence était intéressante… J’aime le métier d’apprenant, les segmentations effectuées… Seulement, une chose me chiffonne. C’était d’ailleurs le but de ma question. Daniel Peraya séparait distinctement les usages des TICE au niveau personnel et professionnel pour les enseignants et les étudiants.

Sa réponse me laisse à demi sur ma faim. Vous pouvez l’écouter à la fin des questions de sa conférence dans les différés. Je pense que justement il y a une forte corrélation entre le privé et le professionnel et ne vois pas le rapport avec l’infobésité ! Je l’avais écrit dans Et si les enseignants faisaient du e-learning et des TIC sans le savoir ? en juin 2007. C’est l’une des chances de la transition pour que l enseignant utilise petit à petit les TICE dans leur enseignement.

De même, difficile de ne pas avoir d’interaction, comme je le disais, dans des réseaux sociaux comme Facebook. Le point sur les nouveaux outils du web 2 a d’ailleurs été éludé par le conférencier, mais nous étions loin du web 2 dans cette université, hormis pour le sacro-saint wiki.

Mais, même le courrier électronique, même le chat… Comment peut-il ne pas entrer dans notre vie privée ?Nous possédons effectivement des adresses de courrier électronique universitaires. Mais pour ma part, elle correspond à un usage spécifique. Je suis certainement un cas par rapport aux maîtres de conférences, chercheurs… présents dans la salle. Mais, justement, cela me permet de porter peut-être un autre regard sur le phénomène.

Donc, si je reviens sur la solution préconisée, un délai de 36 h pour la réponse semble normal, je ne réponds qu’au message qui arrive dans ma plate-forme… Bien. Ok. Félicitation à l’enseignant qui reproduit ce schéma. C’est un choix. C’est vrai. Mais même ce choix interfère sur notre vie privée. M. Peraya récupère si j’ai bien compris l’ensemble de ces courriers le soir. Déjà, je pense qu’il est chez lui et n’est pas à son bureau, donc, cela interfère dans sa vie privée.

Mais prenons le cas des vacances scolaires. Devons nous répondre ou non aux messages des étudiants pendant cette période ? Moi, je le fais. Je préviens les étudiants que je suis en vacances, donc qu’ils ne me dérangent pas pour des peccadilles, que je ne répondrai peut-être pas… Mais, si j’en ai la possibilité je lis (et parfois réponds à leur message) pendant cette période.

Le cas des « grandes vacances » est encore plus terrible. Qu’est ce que je dois faire ? Ne pas répondre à mes étudiants ? Les laisser deux mois sans réponses (certains pratique cette méthode) alors qu’ils sont en stage et ont parfois besoin de notre aide ? Nous devons également préparer leur soutenance en commun… Là encore, j’essaye de répondre, alors que je suis également en vacances universitaires.

Quid des demandes de l’extérieur, de personnes qui prennent contact avec nous pour une raison universitaire, car elles souhaitent des renseignements sur nos masters… Je ne les lis plus qu’entre 9 h et 19 h. Avant ou après, c’est trop tard. Ah, oui, mais là, cela fait partie de la facette gestion. C’est différent ! Pas pour moi.

Et même, je vais pousser le raisonnement plus loin, désormais, lorsqu’un enseignant me contactera en dehors des heures de bureau, je ne réponds pas dans la foulée même si c’est pour une réunion le lendemain. Désolé, tous les enseignants ne sont pas des amis, se sont de simples relations de travail. En plus, ils ont utilisé mon adresse universitaire, celle que je ne consulte plus après 19 h.

Précédemment, à l’époque du téléphone, du courrier… effectivement ce genre de problème n’existait pas. Devons-nous pour autant reproduire le même schéma aujourd’hui ? Les usages des différents outils se sont modifiés.

Pour l’anecdote, alors que je ne suis pas chat, je crois avoir fait le seul chat de ma vie avec deux étudiants un dimanche soir 🙁 Le problème à régler était urgent, très urgent même. La vie professionnelle interférait bien dans ma vie privée.

Aucune disposition n’est prise sur cette problématique, qui je le rappelle est peut-être l’une des plus fabuleuse porte d’entrée vers l’usage des TICE en cours. On ne peut pas, on ne doit pas la balayer d’un revers de main. Combien d’enseignants se posent des questions sur ce sujet en coulisse. Je n’ai toujours pas trouvé quoi leur répondre à ceux qui me posent la question !

En plus, c’est vrai que l’on passe complètement sous silence les évolutions du domaine informatique et le comportement des uns et des autres vis-à-vis de ces nouveaux système. Bientôt, j’en suis intimement convaincu, nous allons tous basculer « obligatoirement » sur des réseaux sociaux. Pour l’instant, il est simple de dire : «Non, je ne veux pas partager mes informations avec les autres».

Cependant, si j’en crois mon expérience sur Facebook, sur Viadeo… mais plus particulièrement sur le premier, nous sommes deux enseignants dans notre UFR à être inscrit officiellement. Tous les deux nous avons reçu des demandes des étudiants pour être nos «amis» virtuels. Que devions nous faire ? Refuser ? Accepter ?

Pour ma part, sachant que je ne diffuse rien de ma vie privée que les étudiants ne peuvent savoir, car j’utilise ses outils dans une optique professionnelle, je penche plutôt sur l’intégration des étudiants dans mon réseau, ce qui leur permet d’être en contact facilement avec d’autres personnalités du domaine.

J’assume (mais là c’est un autre problème des réseaux sociaux et de l’identité numérique, il est nécessaire d’assumer l’ensemble de ces choix) le fait que les étudiants soient à côté de personnes un peu plus connues, voire célébrées aussi bien qu’à côté d’un illustre inconnu.

Mais maintenant, comment devons-nous réagir lorsqu’un étudiant nous contacte le soir parce qu’il a vu que nous étions en ligne ? On ne lui répond pas ? On lui répond ? Eux, travaillent parfois le soir, comme nous. Il n’est pas question de se comporter en enseignant-poule, qui couve ses étudiants. C’est un transfert assez naturel des listes de diffusion ou groupe Moodle qui s’établit… Seulement, vous vous trouvez dans un environnement qui mélange tout : vie privée, vie professionnelle…

Le métier d’enseignant évolue vers un mélange épisodique entre vie privée et vie professionnelle… Reste à savoir comment évoluera la relation enseignants – étudiants avec l’arrivée du nomadisme ! Je parie pour une plus forte présence de la vie professionnelle dans la vie privée que ce que nous connaissons actuellement.

Au fait, quand commence et se termine l’usage des TICE dans la vie privée d’un enseignant ? Et dans celle des étudiants ?

Pour ma part, je m’en vais lire le compte-rendu de la journée d’étude sur les usages des TIC et pratiques communicationnelles électroniques des jeunes.

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