Université et monde pro : La désignation des enseignants et le choix des partenaires

Je suis libre maintenant de parler comme je l’entends de l’université… puisque mon contrat de Past (Maître de conf. associé) n’est pas renouvelé à l’UFR Idist. Ne voyez pas une vengeance quelconque dans ce texte, je cherche juste à faire un état des lieux et enfin, dire librement de ce que j’ai vécu cette décennie ! j’en ai des choses à dire… 10 ans de retard, vous imaginez !

Je ferais donc cet état des lieux en 4 étapes, 4 billets… que je publie pendant ces 2 jours :

J’ai dit plus avant que, comme partout, le copain du copain est roi… Moi-même, j’ai fait intervenir des personnes de mon entourage… Je l’avoue sans complexe. Je pense qu’ils correspondaient à la situation et aux besoins donnés… et qu’il y avait pénurie de compétences dans ce domaine dans la maison

Est ce le cas pour toutes les personnes « recrutées », j’en suis moins certains !

Prenons un exemple… Vous le savez peut-être je possède une certification Adobe Illustrator. Et bien, pour l’une des formations de l’UFR, on ne m’a même pas proposé le cours d’Illustrator alors que j’intervenais dans la formation. Plus exactement on m’a retiré le cours ! La raison, une des personnes qui « dirigeait » cette formation connaissait une amie « super graphiste » qui pouvait tout faire de chez Adobe.

Ce qui me rassure sur mes compétences, c’est que cette même personne toute fière m’annonce le nouveau partenariat que va signer l’UFR avec une société locale. À l’annonce du nom, j’ai manqué de tomber à la renverse… C’est l’une des entreprises que je déconseille aux étudiants pour leur stage et l’UFR devient partenaire. Ce qui m’a fait sourire, c’est la réaction des étudiants à qui l’on dit d’aller faire leur stage dans cette entreprise. Ils me racontaient que naturellement il avait effectué une recherche sur l’e-réputation de l’entreprise avant de postuler… et aux vues des nombreux bad buzz sur l’entreprise, ils n’ont même pas contacté l’entreprise. Je les comprends… Le choix m’a été justifié par un «Ils font des choses intéressantes !». Gloups !

Il faut, à la décharge de cette personne, reconnaître qu’elle n’est pas dans le milieu d’Internet ni des SIC… D’aucune manière ! Mais, elle a un pouvoir de décision.

Après, il y a le cas des PAST… Le cas des castes devrais-je dire ! Oui, si vous ne le savez pas, à l’université, on mélange rarement torchons et serviettes. Donc, il y a les professeurs d’université, les maîtres de conf, les ATER, les PAST, les PRCE… ça en fait des catégories et surtout que chacun reste à sa place.

Je me souviens de discussion autour d’une personne qui pour des problèmes de statuts demandait à devenir PAST. Au lieu d’expliquer simplement que c’était impossible visiblement en fonction justement de son statut de l’époque, j’ai entendu dire : «Mais attend, il faut que chacun reste à sa place… J’crois rêver… C’est du n’importe quoi ! Il n’a pas le niveau pour être PAST» (sic). Je peux vous dire qu’au vu les responsabilités et les compétences de cet ingénieur, elle a largement le niveau, pire, elle est certainement meilleure que pas mal de maître de conférence sur des thématiques communes !

Donc, le principal rôle du PAST est d’apporter une caution à la mention Pro des licences et des Masters. Alors, je ne vous raconte pas la guerre entre les responsables lorsque des postes de PAST sont mis au mouvement ! En plus, la tradition voudrait que l’on choisisse la personne et que l’on établisse le profil du PAST recherché en fonction de cette personne. Les dés sont donc parfois pipés lors de l’annonce de ces postes…

Dommage, car le contrat PAST est intéressant, financièrement parlant. Les vacataires vont se tirer les cheveux, je le sens ! Pour 96 h de cours par mois, mon salaire mensuel net pour chaque mois de l’année était de 1 270 €.  Il est possible de doubler ce nombre d’heures. Dans ce cas, à Noël, vous recevez les heures supplémentaires 😉 On comprend que beaucoup de personnes sont à la recherche de tels postes…

Juste une remarque… Quand je dis 96 h, ce n’est pas 96 h de cours effectives… Par exemple, le « suivi » d’un étudiant en stage, c’est 3 h… Vous pouvez obtenir des décharges pour telle ou telle chose (par exemple, ma fonction de community manager) et 1 h de cours compte selon les endroits parfois pour 2 h !

Autres rôles du PAST, enfin c’est ce qui devrait être, le PAST doit apporter son côté pro, ses relations professionnelles, des partenariats… Mais il faut savoir, que le bruit courait dans l’UFR que j’organisais, pour mon plaisir très certainement, des conférences volontairement pour que les étudiants n’aillent pas en cours ! Il faut dire que l’électron libre (ce ne serait pas un surnom que l’on m’avait également donné ?) que je suis, préférais organiser seul dans son coin ses conférences, sans mêler les autres enseignants car nous n’aurions pas fait beaucoup de conférences avec Blog en Nord et dans l’esprit Blog en Nord !

Je me rappelle d’un projet en partenariat avec une autre université Lilloise. Nous avions prévu que la conférence que nous envisagions devait se tenir dans les 2-3 mois qui suivaient… La réponse cinglante a été : «Il faut au moins un an pour préparer cela». L’exception a été le Web Master Week et les premières rencontres Idemmatic (Je ne pense pas que les actuels étudiants d’Idemm sachent que le site existe et j’informe, car il me semble que beaucoup d’enseignants ne le savent toujours pas, la journée Idemmatic est devenu les journées du contenu web et n’ont plus de lien avec l’UFR !

C’est du même tabac lorsque j’entends dire que l’on ne peut pas ouvrir un nouveau master car, on passe à la possibilité d’alternance  pour un autre master ! C’est le genre de choses qui me font bondir !

J’ai l’impression que pour beaucoup d’enseignants, il ne faudrait pas qu’ils se retrouvent en entreprise… Ils auraient du mal à suivre le rythme !

Question rythme, le sujet de l’organisation de stage de formations continue était à l’ordre du jour à une époque ! Et je me souviens de l’une des justifications sur la manière d’organiser la formation continue. Il s’agissait d’une formation pour apprendre à digitaliser des documents ! De mon côté, je propose des formations au scanner d’une journée maximale ! Le personnel encadrants (des enseignants) avec lequel j’étais voulait proposer des formations continues d’une semaine ! C’est qu’il y a de la réflexion à avoir autour du document à digitaliser pour la secrétaire… Je n’en disconviens pas… mais, cela me semble un tantinet inadapté au monde de l’entreprise.

Si vous avez le malheur de faire une remarque, on vous dit aussitôt : «Mais, nous ne sommes pas une école d’application !» Sous entendu, ici on réfléchit, les autres non. Pour exemple, l’École Supérieur de Journalisme est une école d’application… 🙂

Réfléchir, on réfléchit beaucoup pour sûr à l’université, car chaque formation est adossé à un laboratoire… et les PAST sont rattachés à un laboratoire de recherche ! Ce sera l’objet de mon dernier billet sur le sujet.

Je ne sais si cela reflète ou pas ce qui se passe dans l’université Française… À vous de me le dire, sans corporatisme, s’il vous plait 😉 Ceci n’est que le regard que je porte sur l’UFR dans lequel j’étais…

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