Première partie de l’article : On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique.
L’article est en 4 parties pour l’instant :
- De la découverte de la bipolarité aux premiers séjours à l’hôpital psychiatrique
- Du début de la phase accélérée à l’arrivée en établissement psychiatrique cette année
- On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 1
- L’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 2
- L’impossibilité d’attaquer en justice psychiatres et établissement psychiatriques
Après De la découverte de la bipolarité aux premiers séjours à l’hôpital psychiatrique comme nous l’indiquions à la fin de l’article précédent Du début de la phase accélérée à l’arrivée en établissement psychiatrique cette année, notre personne répondant aux troubles bipolaires effectue son transfert d’hôpital pour arriver dans la clinique où, selon leur origine géographique, sont rassemblés les personnes atteintes de troubles mentaux (on ne doit plus dire malade mental dans le langage édulcoré moderne… mais c’est à vérifier).
C’est un établissement que le malade connaît, puisqu’il a déjà été usager dans cet endroit en 2013.
Au passage, vous avez remarqué que le titre d’usager donné aux patients (ou aux clients) n’a rien de médical ! C’est un terme avant tout juridique lorsque l’on parle de services publics : les usagers des services publics.
Pour la suite de cette page, je ne serai pas chronologique, mais je rassemble les gros problèmes rencontrés par la famille.
Pas de réponse à nos demandes d’explication sur les mesures de protection juridique des majeurs
On vous rappelle que la famille avait demandé la mise en place d’une protection juridique des majeurs lors de l’internement de notre bipolaire (la psychiatre qui avait demandé l’hospitalisation avait dit auparavant à la famille qu’elle établirait une demande de sauvegarde de justice).
Mais, visiblement avec «l’internement», c’est passé aux oubliettes. C’était le 23 août.
De multiples demandes de renseignements
La famille est revenue plusieurs fois pour avoir simplement des renseignements et des explications sur ce qu’étaient les mesures de protection juridique des majeurs, comment cela se déroulait, ce qu’il était nécessaire de mettre en place…
Juste des informations, on le répète : sans présager si le malade en avait ou non-besoin en termes psychiatriques !
Le seul souci de la famille était que la personne bipolaire avait voulu sur un coup de tête acheter une maison lors des dernières vacances (coup de tête réfléchi puisque la personne s’était renseignée sur différents logements), et que cette personne devait également signer le compromis de vente d’une maison dans les jours qui suivaient son admission dans les établissements psychiatriques.
Quel que soit l’endroit
Bref, lors d’une réunion malade, médecin psychiatre et famille, un des enfants demande pour avoir de nouveaux les renseignements !
La réponse est : «On en parlera avec votre parent malade». La famille est un peu dubitative, car c’est elle qui demande des informations et elle ne veut pas savoir l’avis du malade sur ce problème…
Et le lieu
La famille s’est également rendue dans le centre médical psychiatrique où notre malade est suivi hors hospitalisation, pour demander un rendez-vous à la psychiatre qui avait dit qu’elle ferait le document pour la protection juridique, afin d’obtenir des explications et profiter de l’occasion pour lui poser quelques autres questions du moment… non-médicales évidemment !
Il est déjà question de secret médical
Secret médical oblige !
On a l’impression qu’il a bon dos le secret médical très souvent ! La secrétaire confirme que la famille sera recontactée ! Cela fait bien plus d’un mois que la famille attend le contact de cette psychiatre !
La goutte qui fait déborder le vase
Le clou a été le mardi 1er octobre dans l’après-midi. La famille apprend par le courrier que la personne qui est atteinte de troubles bipolaires a demandé à créer une nouvelle carte bancaire !
La famille fonce au centre psychiatrique pour obtenir enfin des renseignements sur ces foutues mesures de protection juridique des majeurs.
La famille demande, à la secrétaire, très gentille et qui semble très bien faire son boulot, à obtenir, vraiment de façon urgente, un rendez-vous avec un psychiatre afin de parler de protection juridique des majeurs.
La secrétaire leur dit que dès l’arrivée des psychiatres, vers 2 h, l’un d’entre-eux contactera la famille !
La bipolaire est en danger, mais toujours pas d’information sur les mesures de protection juridique des majeurs
Vous vous doutez… 14 h ! Rien. 14 h 30 ! Rien. 15 h ! Rien… Vers 15 h 15, 15 h 30, la famille retourne au centre… menaçant de se suicider puisque cela semble être la seule solution pour se faire entendre à minima !
Ce n’est certainement pas la bonne solution, la famille le reconnaît, mais c’est la seule qui semble faire un peu bouger les choses !
La famille est furieuse de ce qui se passe.
Une autre secrétaire tente de calmer le jeu en leur passant, ce qui semble exceptionnel, une infirmière psychiatrique qui s’explique avec un seul membre à la fois (évidemment le téléphone n’a pas de haut-parleur ni d’écouteur et ils sont dans une salle publique… Ce serait certainement gênant si tout le monde entendait ce qui se disait).
L’explication consiste à dire à la personne au téléphone qu’il n’y a personne pour les recevoir, que l’on ne peut rien leur dire, etc.
Évidemment, le ton monte… La famille voit se rapprocher des infirmiers psychiatres… (La famille apprendra que c’est la norme, car le personnel médical a peur du grabuge et des destructions dans leurs locaux !)
La voix de l’un des enfants qui répond et du parent qui l’accompagne résonne dans l’établissement et comme par magie, rapidement, le psychiatre en chef se trouve derrière eux en disant : «Je suis là», la bouche en cœur, un grand sourire au lèvres !
Il a certainement pu se libérer puisqu’il peut tout à coup enfin recevoir dans son bureau les membres de la famille présents…
Un entretien qui tourne court par manque d’écoute de la famille
L’entretien tournera court rapidement puisque cette éminente personne, après avoir pris la famille un peu de haut, commença l’entretien par un : «Bon, nous pouvons commencer le cours de sociologie !» pas très bienvenue (la famille lui avait indiqué qu’elle enregistrait leurs échanges… Vous les trouverez prochainement en ligne afin de vous faire une idée).
Non, il ne peut rien dire à la famille…
Le médical étant au-dessus du judiciaire, il ne peut rien dire à cause du secret médical ! Donc toujours aucune explication sur les mesures de sauvegarde, ce qui peut-être fait, par qui…
Les familles sont seules entre autre face aux mesures de protection juridique des majeur
La famille doit se débrouiller seule et cela sous-entend certainement que toutes les familles, quel que soit leur revenu, doivent aller consulter un avocat pour obtenir un début d’information !
Le moral des familles et aidants en prend un coup ! Mais ce n’est pas grave voyons : On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !
La famille n’a même pas évoqué avec ce qu’elle pensait être le chef du centre une mise en danger du bipolaire soigné, car elle pensait que l’information avait été transmise en aval…
Même pas besoin de penser utile de présenter l’organisation des services psychiatriques à la famille
Oui, au passage, personne n’a jamais expliqué à un membre de la famille la hiérarchie dans les établissements psychiatrique et pas d’assistante sociale ou autre pour les aider comme c’est le cas dans d’autres établissements !
Bref, plus d’un mois d’hospitalisation sans la moindre trace d’explications sur les mesures de protection juridique des majeurs.
Le rendez-vous de ce mardi prendra tout son sel lorsque vous saurez ce qui se passait en réalité et ce qu’avait fait le personnel de l’hôpital !
La remonté des informations par les infirmiers a t-elle réellement lieu ?
Et pourtant, la famille a fait remonter nombre de fois sa demande d’informations quant aux mesures de protection juridique des majeur auprès des infirmiers psychiatriques…
Mais là aussi, la famille commence à avoir de gros doutes : les remontées sont-elles effectives ? La famille a remarqué que des informations donnés par le bipolaire ou la famille n’était pas indiquée dans le dossier de suivi.
Nous ne pouvons rien faire pour vous, allez voir un psychiatre en ville
Le 16 septembre, comme la personne répondant aux troubles bipolaire avait semble-t-il imaginé qu’il était nécessaire de faire une thérapie familiale, la famille au complet vient au rendez-vous avec l’interne psychiatre, l’infirmier psy et le malade.
Un exemple de réunion hebdomadaire à l’hôpital
Il s’agit juste d’une réunion “habituelle” au cours de laquelle la famille apprendra que notre bipolaire joue avec les psychiatres de l’hôpital en demandant de diminuer son traitement… (sous-entendu en vue de l’arrêter).
Rappelons-nous juste que la décision de l’hospitalisé a été prise pour l’obliger à prendre son traitement !
Sinon l’objet de la réunion est plutôt de parler de l’après-hospitalisation.
Il semble que cette année, le bipolaire accepte le passage en famille d’accueil. Tout le monde se réjouit de cette décision pour l’avenir… sans avoir idée de quand cela sera effectif ! (Vous savez, c’est médical et donc secret !)
La famille tente une nouvelle fois d’obtenir des informations de base sur les mesures de protection juridique des majeurs !
Toutefois, en cours de réunion, la famille profite d’avoir un psychiatre en face d’elle pour lui demander de le voir en privé (la personne bipolaire avait bien demandé à l’un des psychiatres à la fin août d’être entendu seule lors d’une rencontre avec toutes les personnes).
Et là, la famille reçoit un niet… C’est impossible ! On ne peut pas vous recevoir ! Cela va à l’encontre de notre déontologie.
Nous ne pouvons rien faire pour vous, allez voir un psychiatre en ville !
Aberrant, même si l’on comprend bien que la confiance entre le patient et les psychiatres ne peut pas être rompue ! Mais comment fait la famille… C’est le chien qui se mort la queue !
C’est à ce propos, qu’en insistant, la famille s’entend dire que personne dans l’hôpital psychiatrique ou dans le centre psychiatrique de suivi ne peut prendre se charger de la famille, que c’est contraire à leur éthique professionnelle !
Et donc, la phrase : «Nous ne pouvons rien faire pour vous, allez voir un psychiatre en ville» est lâchée 🙁
La publicité est-elle nécessaire pour que les services psychiatrique pour aider et renseigner une famille ?
La famille met assez rapidement en place un parallèle avec les cellules de crise qui sont organisées lors d’événements publics, avec beaucoup de publicité dans les médias. Mais s’il n’y a pas d’événement public, aider et renseigner une famille par exemple, ce n’est donc pas possible ?
Ubu est parmi nous ! Mais ce n’est rien de le dire !
La famille ne compte plus le nombre de personnes dans ces mondes psychiatriques qui leur a dit : on comprend que vous souffrez, on voit bien que vous n’allez pas bien ou autres phrases du même genre…
Mais, personne n’a pensé un seul instant à leur parler… même et surtout simplement pour les renseigner !
Des infirmiers psychiatriques indélicats avec les familles et qui les culpabilisent
Attention, entendons nous bien, ce point ne porte pas sur tous les infirmiers psychiatriques… loin de là. Mais dans le cas présent, l’une d’entre elle a catalysé le ressentiment de la famille.
D’ailleurs la famille tire un grand coup de chapeau à une grande majorité d’infirmiers, car eux (les membres de la famille) n’auraient pas été capable de faire ce qu’ils font, avec leur gentillesse, leur compréhension…
Une brebis galeuse dans le monde infirmier psychiatrique
Comme quoi parfois une seule et même personne rassemblant beaucoup de problèmes peut fausser les perceptions et ajouter à l’aigreur de la famille sur le monde hospitalier psychiatrique.
Je suis également en possession des enregistrements de certains des propos mentionnés ci-dessous de cette infirmière, mais nous avons choisi de ne pas les publier.
Avant d’aller plus loin, il semble nécessaire de rappeler que le temps qu’aucune décision de justice sur des mesures de protection juridique des majeurs n’est prise, le majeur hospitalisé conserve tous ses droits, surtout à partir du moment où l’usager accepte d’être à l’hôpital sans contrainte.
Donner les clefs de la maison, donner les clefs…
Ainsi, les premiers échanges téléphoniques problématiques avec cette infirmière concernait le fait de laisser le malade (qui peut passer à son logement quand il le veut accompagné d’un infirmier) prendre la clef du logement !
La famille à beau expliquer qu’il y a constamment une personne au moins dans le logement, que c’est une serrure sécurisée qui coûte la peau des fesses qui est installée, que pour refaire une clef une carte est nécessaire, que, lors de ses séjours en hôpital psychiatrique, le bipolaire a déjà perdu ou s’est fait volé un téléphone portable, sa carte d’identité… Rien n’y fait.
Non, l’infirmière explique que ce n’est pas grave… et de toute façon, l’adresse n’est pas marquée sur la clef ! Gloups…
La famille et l’infirmier ne doivent pas sécuriser le même genre de logement ! Pardon, madame habite peu-être un 20 m2 😉
Quoi répondre… Certainement pas cela !
Lors d’une rencontre avec l’une des enfants, l’infirmière “discute” du message de la bipolaire dans les réseaux sociaux, comme quoi elle est hospitalisée en hôpital psychiatrique, et l’enfant lui demande ce qu’elle doit répondre aux contacts avertis qui lui pose des questions ! Réponse : «Hé bien, tu lui dis que tu ne sais pas !»
Pardon, c’est impossible ! Tout le monde sait que la fille habite avec ses parents, donc sait…
Petite explication puis : «Ben, alors tu leur dit qu’elle est bipolaire…» ! Il faut savoir dire ou ne pas dire ? Et certainement pas comme cela !
Un arrêt de travail… en raccourci
Ah oui, il y a eu aussi la culpabilisation lorsque le parent demandait à obtenir un arrêt de travail (cela a duré près de 15 jours avant de l’obtenir…
Merci pour l’incompétence de l’hôpital et du médecin traitant –le cabinet est à moins de 500 m de la maison familiale– qui voulait absolument faire plaisir à leur usager et patient ! Ils avaient juré par tout les dieux qu’il, l’usager, gérait la situation ce qui évidemment n’était pas le cas).
Donc au téléphone, la famille s’évertue à expliquer que le médecin ne pige rien et qu’ils auraient besoin au moins d’un bulletin de situation comme quoi la personne bipolaire est hospitalisé !
Et là, l’infirmière commence à expliquer que c’est le rôle de la famille d’aller faire le pied de grue devant le cabinet du médecin traitant pour lui “soutirer” (c’est moi, l’auteur de l’article, qui dis ce mot, mais c’était l’esprit) un arrêt de travail !
Arrêter de prendre un traitement pour la bipolarité, faut tenter le coup : ça marche ou pas, comme pour arrêter de fumer
Le pompon des réflexions que la famille a quand même entendu de la part de cette infirmière a certainement été lors d’un échange au sujet de l’envie de la personne répondant aux troubles bipolaires d’arrêter de prendre des médicaments.
L’infirmière s’est lancée dans une explication qu’il fallait laisser sa chance au malade… et par exemple, on n’arrive peut-être pas à arrêter de fumer du premier coup, ni même du troisième ou du cinquième, mais que la sixième fois sera peut-être la bonne et l’on réussira !
Bien sûr… Encore une qui ne vit pas au quotidien avec un bipolaire…
Changement d’école…
L’un des enfants explique que sur l’un de ses lieux d’études, où intervient professionnellement le parent atteint de troubles bipolaires, au vu de ce qu’a raconté cette personne… l’enfant est d’office mal vu !
La réponse de notre infirmière surdouée : «Tu n’as qu’à changer d’école».
C’est évident, l’enfant va quitter le parcours de l’une des meilleures grandes écoles de France dans son domaine parce que sa mère fait des erreurs et raconte des mensonges sur son quotidien ! «Non, mais allô quoi !»
Pourquoi voulez-vous ce nom, vous voulez cette adresse pour quoi faire ?
Pour compléter le tout, Madame l’Infirmière est certainement indispensable et garante de sa structure, car lorsque la famille a demandé les adresses ou noms concernant le directeur du centre ou du Centre des usagers, elle devait décliner les raisons de leur demandes…
La famille pensait à juste titre que c’était libre et qu’elle n’avait pas de compte à rendre à cette infirmière psychiatrique.
La même demande serait venue de certains autres infirmiers, il n’y aurait eu aucun problème pour expliquer les raisons. Mais devant un tel manque d’empathie, c’est certain que la famille n’était pas prête de faire un effort !
La famille se demande toujours si la connivence entre l’infirmière et la personne bipolaire en soin n’était pas exagérées pour différentes raisons. La famille était visiblement, pour l’infirmière, les méchants qu’il fallait combattre.
Comme cet article est plus long que prévu, nous avons préparé un suite. Le On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 2 sera en ligne demain.