Le retour de la mère prodigue bipolaire

Je poursuis la republication des articles de la fille de notre bipolaire (voir les articles précédents sur le parcours d'une famille aidant pour une personne bipolaire.
Ces articles sont touts au préalable diffusés dans le blog sur un des comptes Mondoblog (RFI) avec le même titre : Le retour de la mère prodigue 

Je me contente de republier !  

En début de week-end, nous avons tous les trois (mon père, ma sœur et moi) posté une vidéo de la chanson d’une Georges Chelon de 1987 : Père prodigue. Nous avons indiqué que l’on vous expliquerait rapidement les raisons du choix et de la diffusion de cette chanson. Les voici.

Dans le dernier article, je vous « racontais » notre passage devant le juge des tutelles et la mise sous curatelle renforcée de ma mère. C’était le 27 janvier.

Annonce de la phase basse de notre bipolaire

Le mercredi 10 février, mon téléphone sonne. C’est l’hôpital psychiatrique où ma mère séjourne actuellement. Grosso modo, elle y est en continu depuis son hospitalisation au mois de novembre. 

Je m’empresse de rejoindre les autres membres de la famille afin d’écouter ce que l’EPSM a à nous dire au sujet de notre bipolaire !

Surprise, c’est elle au téléphone… Elle souhaite, partiellement en pleurs, se rapprocher de nous, reconstituer la famille (à quatre donc) et nous revoir, y compris mon père cette fois (ce n’était pas le cas lors de la rencontre de décembre.). Pour cela, nous devons demander un rendez-vous auprès du docteur psychiatre qui la suit dans cet établissement.

Le conciliabule entre nous trois n’est pas très long et nous cherchons à joindre la personne concernée avec qui nous fixons un rendez-vous la semaine suivante (le jeudi 18 au matin).

Depuis longtemps, on s’était fait l’idée que dès que l’apparition de la phase down de la bipolarité, les instances psychiatriques feraient appel à nous. Le retour à la réalité et à la vraie vie (le malade prend de plein fouet toutes ses erreurs, tous ses comportements déviants, toutes les méchancetés proférées envers ses aidants et autres) est très difficile à supporter et on confie l’accompagnement dans ce cas à la famille (c’est ce qui a été pratiqué lors des précédentes hospitalisations de ma mère, du moins).

Première rencontre avec la famille complète depuis des mois

C’est ce qui se présente ce jour-là… Et nous savons que l’on nous proposera rapidement un retour de la personne atteinte de trouble psychiatrique au sein de la famille, à la maison !

Nous avons à ce sujet trois positions bien différentes. Ma sœur est contre un retour quelle que soit sa forme pour l’instant, mon père répète que l’on doit laisser une porte ouverte et je suis entre les deux : oui, mais avec des conditions !

La psychiatre prend la parole d’entrée lors de la réunion, et ma mère de répéter : « J’ai préparé un texte que je veux vous lire. » La psychiatre lui dit qu’elle aura le temps de le lire. En effet, elle le lira plus tard… Cela nous évoque un texte d’excuses qu’un parent demande d’écrire à son enfant ou d’un prof à un élève.

Notre père, de son côté, avait anticipé une question qu’il poserait avant d’aller plus loin dans l’échange : qu’en est-il de la demande de divorce ? Réponse de ma mère : il est hors de question de divorcer, c’était une erreur ! Pour l’instant, ne sachant trop rien à ce sujet, nous ne posons pas de questions sur la plainte qu’elle aurait déposé, notamment vis-à-vis de mon père.

La réunion se poursuit avec des excuses réitérées comme un leitmotiv !

On entend également le médecin psychiatre lui dire : « Oui, vous devez prendre régulièrement votre traitement, et ce pour toute votre vie. Et oui, vous souffrez bien d’un trouble bipolaire, toutes les autres possibilités (autisme, syndrome d’Asperger…) ont été écartées ».

Petit état des lieux des choses que nous devons mettre en place dans l’urgence

Visiblement, le médecin préfère que nous ne nous rendions pas à la maison de campagne, car il y a un gros gros problème de ménage à faire. Elle semble vouloir faire « nettoyer » en partie les dégâts par le « malade » (pour une prise de conscience ?) et peut-être pour nous préserver sur le plan psychologique sur la manière dont ma mère a vécu pendant ces deux dernières années.

Cependant, nous en aurons un aperçu, car dans l’urgence, on nous avertit qu’il y a un souci avec la voiture que nous avions confié au mandataire spécial (promu curateur entretemps) pour notre mère. En effet, nous devons la récupérer sur une place de dépose-minute devant l’entrée des urgences du CHR ! Une demande d’enlèvement est en cours auprès de la fourrière…

À notre arrivée, on découvre un pneu lacéré et l’intérieur de la voiture… une vraie poubelle, avec des fruits et d’autres aliments pourris, du bric-à-brac de récupération (notre mère en phase haute conserve tout et n’importe quoi… ) et, cerise sur le gâteau pourrait-on dire, le tissu du siège passager est décoré de points verts plus ou moins gros de moisissure… Le volant est collant à souhait, sans parler de l’odeur. C’est à tel point que je refuse de conduire la voiture jusque chez nous ! Mon père se dévoue…

Bien entendu, comme on s’y attendait, on nous demande ce que l’on peut faire maintenant. Mon père, qui expose nos points de vue et certaines conditions que nous mettons, indique notre approbation à accueillir notre mère à la maison 1 jour pendant le week-end : c’est complexe pour nous en semaine. Vu la distance du centre (à 1 h de route environ), la journée se transforme en un week-end complet (samedi et dimanche).

Le rendez-vous est pris. Notre mère, qui souhaite venir rapidement, séjournera pendant deux jours le week-end. Nous avons déjà de l’expérience de ce genre de situation puisque nous nous rappelons tous au moins le retour en 2013…

Le passage à la maison familiale d’un bipolaire en phase down

On est en mesure de comprendre la réaction de la bipolaire en phase basse… Ce week-end, on peut la recevoir ? On avait indiqué que ce n’était pas possible pour nous le week-end prochain. Pour l’accueillir, on souhaitait mettre la chanson de Georges Chelon, mais en la réécoutant, on s’est aperçu qu’à la fin, il disait à ce Père prodigue qu’il pouvait retourner d’où il venait et ce n’était évidemment pas notre cas.

Cela ne nous a pas empêchés de la publier dans nos réseaux, car nous retrouvons l’esprit de ce rendez-vous.

Comme prévu, nous sommes à l’heure à l’hôpital psychiatrique pour récupérer notre mère. Elle nous confie aussitôt les médicaments et une ordonnance. Toutefois, on nous a indiqué, ce que nous savions, que nous ne devions pas jouer les chiens de garde à ce sujet !

Quelques vagues sujets sont abordés en cours de voyage, comme par exemple à quel endroit veut-elle coucher puisque depuis plus de 10 ans, mes parents font chambre à part… Nous sommes très surpris de sa requête : elle demande si elle peut dormir avec mon père ! Celui-ci, conciliant, accepte.

En réalité, nous avons des tonnes de questions à lui poser !

Un retour à la maison après un an et demi d’absence

À l’arrivée à la maison, nous faisons un tour du propriétaire pour lui montrer les changements (la disparition de son bureau qui est devenu le mien notamment).

La fatigue due au traitement, c’est habituel. Aussi, elle passe la plupart de sa journée alitée (après chaque repas et elle ne peut rester sans se coucher plus de 2 h !).

Mais nous pouvons quand même discuter. Nous souhaitons savoir beaucoup de choses sur cette année et demi passée loin de nous, avec comme seules informations principalement des on-dit. D’autant que nous apprenons qu’elle a réussi à dépenser plus de 200 000 € pendant cette période, simplement pour ses plaisirs personnels ! Cela nous renvoie évidemment en pleine figure nos problématiques avec le service psychiatriques dont elle dépend dans la métropole lilloise.

Nos échanges nous permettent de confirmer certains propos que nous avions émis sur le secteur psychiatrique Lillois qui, pour nous, a commis des fautes professionnelles ! Un exemple : l’infirmière qui devient amie de notre mère, ou la confirmation qu’une personne de l’unité locale de soins psychiatrique lui a suggéré ce qu’il fallait faire pour un retour à son « Club med » de la psychiatrie… Que les malades se conseillaient entre eux d’être suivi par tel médecin qui donnait peu, très peu, voire pas du tout de médicaments…

Pas une mais deux plaintes

Une annonce nous a particulièrement abasourdis : notre mère a porté plainte contre nous ! Comme elle nous l’explique, c’est le personnel de l’établissement psychiatrique de la métropole lilloise qui le lui a « conseillé », qui l’a orientée !

C’est simple, nous avons « pratiqué des violences psychologiques » et notre père en prime aurait « commis des viols conjugaux dans les dix dernières années » ! Comme dit en début d’article, mes parents dorment de façon séparée sauf à de rares exceptions depuis plus de dix ans… Ma mère nous assure qu’elle va retirer sa plainte… Ouf ! On avait tout imaginé sauf cela…

On se pose beaucoup de questions sur les médecins de cette unité de soin locale de laquelle nous dépendons. Déjà, notre mère nous disait avant cet épisode que les psychiatres cherchaient à la faire divorcer de son mari. Comme elle n’avait jamais franchi le pas, devaient-ils aller plus loin ?

Mais c’est là aussi que se pose souvent l’une des limites de l’écoute des psychiatres… Une écoute mono-canal car, rappelez-vous, personne ne voulait nous entendre. Aussi, notre mère, la bipolaire de la famille, pouvait raconter à qui voulait l’entendre ce qu’elle désirait. Le personnel hospitalier la croyait sur parole. Ceci explique que notre père ait été traité de blaireau par un membre du personnel, si elle racontait ce genre de choses qui évidemment étaient toutes fausses…

Alors, oui, nous avons aussi la confirmation que c’est bien du personnel de l’hôpital qui a permis le rapprochement de cette bipolaire avec un autre malade psy (violent) afin de nous garder à l’écart. On lui a suggéré d’aller habiter chez ce malade qui, par la suite, l’a frappée… Elle a aussi porté plainte contre lui d’ailleurs… Mais nous ne savons pas encore pourquoi ou par qui elle a été conseillée pour retirer sa plainte. Sa réponse (« parce qu’il était malade mental ») ne nous satisfait pas !

Des remords à ne plus savoir qu’en faire

Évidemment, cette évocation de ce qui a pu se dérouler pendant toute la période de la phase high n’est ni facile à dire, ni à entendre…

Elle nous explique être pleine de remords ! On l’entend… Cependant après une si grande période de mensonges, de manipulations diverses et variées, difficile aussi pour nous de tout accepter et de tout croire sur parole. D’ailleurs, on n’est vraiment pas certain qu’elle nous dise toujours la vérité sur certains détails. On essayera de vérifier au fil du temps.

Elle est consciente de son mal-être, mais l’est-elle du nôtre ? Pas certain. Pour elle, il semblerait qu’il suffise d’un coup d’éponge pour tout effacer et repartir comme si de rien ne s’était passé.

Comme la voiture « poubelle » était devant la maison, le samedi nous l’avons mise à contribution pour nous aider à la nettoyer. Quatre grands sacs-poubelles ont été sortis d’une Peugeot 107 !

Quand ma mère ressemble à ma grand-mère

Ma mère veut gentiment aider, mais elle est d’une lenteur déconcertante (déjà, naturellement, elle est lente, mais là, on bat des records…). En plus, elle le dit elle-même, elle n’a pas d’idée, pas d’initiative… On doit lui dire tout ce qu’il faut faire !

De même, elle n’arrête pas de nous dire que tout ce que nous lui préparons à manger est bon, excellent même (pourtant, on sait que certains trucs ne sont pas vraiment bons, on l’a même prévenue), que nous sommes très gentils, mais cela en devient obséquieux !

On fait le parallèle avec notre grand-mère de 88 ans, Mémé Moniq pour ceux qui connaissent, et qui commence à être atteinte de la maladie d’Alzheimer : manière de se déplacer, ne pas pouvoir rester assise deux minutes à une même place sauf si c’est la place qu’elle a décidé de s’attribuer, perte de la mémoire à court terme, etc. Cela rappelle d’ailleurs à mon père que lors d’une précédente période, notre mère s’était posé la question de savoir si elle ne faisait pas un Alzheimer précoce…

C’est éprouvant pour toutes ces retrouvailles. Depuis l’échange téléphonique et la prise de rendez-vous avec la psychiatre, autant notre mère que nous avons tous mal dormi. Samedi soir, suite aux révélations et pour l’encadrement fourni, je n’ai pas su travailler, j’avais l’esprit vide. De même, pour ma sœur et mon père. Le dimanche soir, tout le monde a été se coucher tôt !

Le dimanche matin, si j’avais mal à la tête dès le réveil, c’était également le cas de notre mère. Elle explique que le fait d’avoir parlé la veille (on signale juste qu’en fin de journée samedi, elle nous a demandé de changer de sujet à plusieurs occasions, la charge cumulée était trop grande pour elle). De même le dimanche, journée où cela fut un peu plus difficile d’évoquer des sujets à problèmes.

Des signes avant-coureurs du passage à la phase de dépression de la bipolaire

Nous avons également « réparé » son smartphone qui était en « panne » depuis la période de Noël. D’ailleurs, cela faisait partie des détails qui nous avaient mis la puce à l’oreille sur l’arrivée du passage à la phase de dépression. En effet, cette « panne » nous surprend, car son téléphone était simplement déchargé et elle possédait les câbles nécessaires pour le rendre de nouveau actif. Mais nous nous demandons si ce n’est pas un acte manqué, car en phase de dépression, elle ne souhaite plus parler à personne… Le téléphone qui ne fonctionne pas est une bonne solution.

Mais cela reste surprenant, car quand nous lui demandons la date de la bascule entre la phase high et la phase down, selon elle, c’était subitement, il y a 15 jours environ !

Le reste du dimanche, nous avons plutôt fait le point sur l’organisation que nous devions mettre en place pour rétablir certaines normalités dans l’organisation générale de la famille, entre notre domicile familial et la maison de campagne qu’elle avait décidé d’occuper ces derniers mois, et tout un tas de choses administratives.

Ma mère était encore plus endormie la journée de dimanche… Elle est restée peu de temps avec nous, passant la plupart de son temps alitée (comme lors des précédentes rentrées de l’hôpital psychiatrique en 2013 ou 2007).

De la problématique d’un retour à 100 % au domicile conjugal

Pour nous aussi ces journées sont éprouvantes, avec une obligation de rester constamment avec elle… On a envie de lui faire plaisir et de lui montrer que l’on s’occupe d’elle… De toute manière, dans ses phases émergées, elle cherche notre proximité, juste pour être avec nous. Comme le dit Yseult, ma sœur : « on ne veut pas que j’aie le rôle de mère dans la maison, mais c’est un enfant que nous devons encadrer tous les trois… »

Ah oui, nous avons évoqué avec elle une grosse problématique ! Comme son domicile principal redevient notre maison, elle dépendra à nouveau de docteur Compromis et des autres infirmiers et médecins avec qui nous sommes, c’est le moins que l’on puisse dire, en conflit ! Ceux qui soutiennent que l’on doit nous écarter, que la bipolaire n’est pas bipolaire, qu’elle n’a pas besoin de traitement…

Dans l’hôpital où elle séjourne actuellement, le psychiatre nous écoute nous aussi. Nos mots semblent peser davantage.

On fait comment maintenant pour que notre mère, et la femme de notre père, puisse revenir vivre chez nous tout en étant suivi cliniquement ?

On fait comment maintenant ?

Pour le début de l’histoire, rendez-vous sur Les z’ed.

Bipolaire face au juge des tutelles

Jusqu'ici, je vous racontais le parcours d'une famille aidant pour une personne bipolaire. Nous avions cessé de conter ses aventures  (avec le COVID nous ne souhaitions pas encombrer les instances médicales et l'ARS avec cette histoire) mais depuis l'une des filles de la famille continue de publiez sur son blog (écrit en liaison avec les autres membres aidants de la famille).
Cet article a donc été publié en premier sur un des comptes Mondoblog (RFI) avec le même titre : Bipolaire face au juge des tutelles

Je me contente de republier ! 

Cet article fait suite à celui du mois d’août 2020 : une année en enfer avec ma mère bipolaire. Comment la situation a évolué depuis août ? Ma mère est toujours bipolaire

Hospitalisation dans le Pas-de-Calais

Au mois de novembre, je reçois un coup de fil. « Oui, bonjour, c’est les urgences. On vous appelle concernant votre mère. Elle est venue pour une infection de la peau, mais il n’y a aucun problème à ce niveau-là. Par contre sur le plan psychiatrique… »

Oui, on s’en doute… Sans encadrement réel, sur le plan psychiatrique, elle ne doit pas être au top de sa forme… Les effets de la bipolarité ne se sont pas effacés, au contraire…

Je refuse de signer le document d’hospitalisation à la demande d’un tiers si elle est hospitalisée dans le même service qu’auparavant… Vous vous souvenez ? Ce service où le patient est roi… Hors de question que je cautionne son retour là-bas !

Quelques minutes plus tard, je reçois un nouveau coup de fil de l’urgentiste : « Est-ce que vous consentez à une hospitalisation dans le Pas-de-Calais ? » Oui, Madame vit dans sa maison de campagne (c’était sa maison avant de rencontrer mon père !) depuis plusieurs mois désormais…

Le Tour de France des hôpitaux psychiatriques se poursuit donc. L’établissement dans le Pas-de-Calais est moins ouvert que celui de Lille. Elle y reste hospitalisée plus d’un mois. Comme toujours, nous ne recevons pas beaucoup plus d’informations.

Nouvelle rencontre avec une psy

Le 22 décembre, la psychiatre du nouvel hôpital de ma mère nous convie, ma sœur et moi, à une réunion. Wow, depuis près d’un an je n’ai plus eu de rencontre avec un psychiatre… Et la dernière fois, nous nous étions faits jetés : le psychiatre nous avait annoncé ne plus nous communiquer aucune informations au sujet de Madame.

Mon père n’est donc pas de la partie… Dommage, surtout lorsque la psychiatre essaie d’établir les antécédents de bipolarité de ma mère : comment voulez-vous que je me souvienne de son état en 2007, alors que je n’avais que 7 ans ou même avant que je sois née ?

Oui, mais comprenez bien, c’est dans le droit de Madame. Madame n’a pas souhaité que son mari vienne, alors le mari n’est pas prié de venir…

La psychiatre a cependant convaincu notre mère de rouvrir le dialogue avec nous. Elle explique nous avoir fait venir pour rétablir le lien entre notre mère et nous. Tâche ardue s’il en est… De là à réussir, il y a un énorme fossé. Nous lui sommes néanmoins reconnaissantes d’essayer.

Nouvelle hospitalisation pour bipolarité

Après ce rendez-vous à l’hôpital, c’est le silence radio. Nous apprenons qu’elle passe quelques temps en hôpital de jour, sans savoir exactement à quoi cela correspond…

Le 30 décembre, mon téléphone sonne à nouveau. Je deviens le contact privilégié lorsqu’il s’agit d’approcher la famille de Madame ?

« Allô ! C’est l’hôpital du Pas-de-Calais. Madame, ça ne va vraiment pas : elle est désorganisée, très logorrhéique, pas vraiment habillée dans le service… On va très certainement la réhospitaliser. Si elle n’accepte pas l’hospitalisation, est-ce que vous pouvez signer la demande d’hospitalisation ? On vous rappelle si on a besoin de vous. »

Finalement, pas de nouvel appel. Elle a peut-être accepté l’hospitalisation pour passer le Nouvel An au chaud. Ou pour goûter au repas de Nouvel An de l’hôpital. Ou pour ne pas passer Nouvel An seule…

Bipolarité : des histoires d’argent

L’argent, l’argent… Les problèmes financiers entraînés par la bipolarité, je les ai déjà évoqués dans l’article précédent. Ma mère était jusqu’ici placée sous mandataire spécial. Faute d’explications, nous ne discernons pas exactement quel est son rôle. Et pourtant nous avons cherché… Mais lorsqu’on demande des explications, on nous prend rapidement de haut, on nous prend pour des moins-que-rien ou, plus vulgairement, pour des cons.

A priori ma mère dispose de 400 € par mois pour payer son alimentation et ses loisirs. Le mandataire se charge de payer le reste (eau ou électricité par exemple). Mais Madame, ça ne lui suffit pas. Elle a travaillé toute sa vie ! Alors elle négocie.

Les 100 € par semaine vont sûrement être rehaussés à 200 € par semaine, soit 800 € par mois pour une personne seule, uniquement pour son alimentation et ses loisirs. De notre côté, avec mon père et ma sœur, 100 € par semaine nous suffisent pour l’alimentation et les loisirs. La même somme, mais pour trois…

Devant le juge des tutelles

Dernier événement en date : ce matin. Nous sommes convoqués à une audience pour statuer sur notre « demande d’ouverture d’un régime de protection sans autre indication à l’égard de ma mère ». Nous avions été entendus au mois de juin, mais cette fois c’est l’audience définitive.

Entre temps, à la demande de ma mère, une contre-expertise médicale a été réalisée (le résultat similaire à celui de la première expertise). Le mandataire spécial, lui, a établi quelques rapports pour le juge (mais on ne sait pas lesquels).

Nous sommes convoqués à dix heures. Nous entrons dans le cabinet du juge, pas moins d’une heure et demie après. Madame est d’abord entendue seule, pendant une trentaine de minutes, accompagnée de son mandataire spécial. Tiens, à nouveau, Madame peut raconter ce qu’elle veut sur nous et ses dires ne sont pas confrontés à ceux des personnes concernées…

Par contre, lorsque vient notre tour d’être entendus, Madame reste dans le cabinet. C’est son droit. L’audience la concerne.

Le juge nous précise que nous avons eu raison d’effectuer notre demande. Il explique à ma mère : « Votre famille a fait la demande de protection juridique, mais une fois le dossier déposé, l’affaire lui échappe. La décision n’est en rien de leur ressort. On se base sur l’expertise médicale. Je me prononce donc pour une curatelle renforcée. »

Soulagement de notre côté… Enfin, elle est protégée !

Questions au juge

Le juge nous explique en quelques mots à quoi correspond la mesure qu’il vient d’annoncer. Je comprends que la protection juridique des majeurs protège le majeur concerné, par contre, à nouveau, la famille n’est pas prise en compte. Le juge nous demande si nous avons des questions.

À l’une de nos rares questions (à trois nous avons eu le droit à 5 questions), le juge indique que le curateur doit gérer les biens de notre mère en bon père de famille. Je demande si nous avons des droits et obligations en tant que proche d’une personne sous curatelle. Le juge me répond qu’il n’y a pas d’obligations. Les droits ? Il ne les évoque pas.

Mon père demande également ce dont il advient de la pauvre petite Clara. A-t-elle droit à un peu d’argent de la part de sa mère puisqu’elle est encore enfant à charge ? Le juge rétorque que nous avons deux options : soit trouver une solution à l’amiable, soit déposer une demande de pension alimentaire auprès du juge des affaires familiales.

Nous expliquons avoir voulu régler le problème à l’amiable au mois d’août. Nous en avions parlé au mandataire spécial qui, avant de nous donner une réponse, avait indiqué se renseigner auprès de ma mère. Par la suite, il nous a téléphoné pour annoncer que ma mère refusait de payer quoi que ce soit me concernant (je l’avais d’ailleurs écrit dans l’article précédent).

Avant même que nous ne terminions d’énoncer les faits, le mandataire (promu entre temps curateur) et ma mère montent sur leurs grands chevaux et rétorquent que si j’ai besoin d’argent, je n’ai qu’à demander…

À l’issue de l’audience (à peine dix minutes d’entretien de notre côté), je demande au nouveau curateur comment ça se passe pour avoir de l’argent. Ma mère répond : « On va organiser une réunion à trois, avec M. le Curateur. » D’accord… Et lui de répondre : « Et votre père peut aussi payer ! ».

Bref, on verra ce que l’avenir nous réserve… En tout cas, cette histoire est loin d’être terminée. À défaut d’autre bénéfice, cet article aura au moins défoulé mes phalanges…

Une année en enfer avec ma mère bipolaire

Jusqu'ici, je vous racontais le parcours d'une famille aidant pour une personne bipolaire. Nous avions cessé de conter ses aventures  (avec le COVID nous ne souhaitions pas encombrer les instances médicales et l'ARS avec cette histoire) seulement au mois d'août, l'une des filles de la famille a craqué. Elle a publié sur son blog un cri (écrit en liaison avec les autres membres aidants de la famille).
Il a donc été publié en premier sur un des comptes Mondoblog (RFI) avec le même titre : Une année en enfer avec ma mère bipolaire. 

Je me contente de republier ! 

Il y a environ un an, la descente aux enfers avec ma mère bipolaire commençait. Une dégringolade d’autant plus rude pour moi qui rentrais d’une année paisiblement passée en Lituanie.

Retour en août 2019. Depuis plusieurs mois déjà, nous remarquons que ma mère bipolaire est en train de basculer en phase haute (même moi depuis la Lituanie). Après un passage en Ukraine, en Biélorussie, puis en Pologne, me voici de retour au bercail. Je ne le sais pas encore, mais ces vacances anticipées sont plus que salvatrices au vu de la tornade qui m’attend à la maison.

Ma mère bipolaire, ça ne va pas, on le voit. À force on connaît quand même les signes avant-coureurs (elle est bipolaire depuis 1980). Faut-il ne pas partir en vacances, pour éviter que ça ne dégénère ? Non non, le psychiatre a indiqué à mon papa que ça pouvait lui être bénéfique. Soit. À cette époque, on l’écoute encore le corps médical.

Départ en vacances avec une bipolaire

Je passe les pires vacances de ma vie, si l’on peut encore appeler ça des vacances. C’est plutôt de la garde de personne bipolaire qui ne veut en faire qu’à sa tête. Tous les jours, ça explose. Entre autres faits marquants, une randonnée de 2 h qui au final durera plus de 5 h, car Madame (ma mère) a décidé de s’agenouiller à chaque petite fleur pour la prendre en photo, sous le regard interloqué des personnes que nous croisons.

Elle devient même connue : «Ah oui, la dame qui prend tout en photo !». Oui, cette même dame qui se plaint que ses filles ne l’attendent pas (nous randonnions en montagne). Je réussis à me faire traiter de tous les noms, il semblerait que je sois une fille indigne (on verra par la suite qui est la plus indigne, la fille ou la mère). Quand papa explique à ces mêmes personnes que Madame est bipolaire, en général, ils se confondent en excuses et nous souhaitent bon courage…

Le clou du spectacle reste quand même le jour où, après nous avoir suppliés de la laisser seule une journée, ma mère souhaite parler à mon père en tête à tête parce qu’elle a une surprise pour lui. Dans la voiture, on s’attend au pire avec ma sœur. Et on fait bien.

Dans le village où nous logeons, ma mère bipolaire nous explique la bouche en cœur vouloir acheter une maison, un ancien presbytère délabré transformé en hôtel où tout est à refaire. Je manque de m’étrangler, nous avons déjà une maison de campagne dont on n’arrive pas à s’occuper. Dans une phase maniaque précédente, elle avait déjà voulu acheter un moulin à eau en ruines.

On prend nos cliques et nos claques et nous voici de retour à Lille, car ces vacances ne peuvent plus durer. Je vous épargne les noms d’oiseaux dont on se fait traiter par ma mère pendant ces quelques jours en Auvergne. Des jours au cours desquels nous avons surtout utilisé le téléphone pour appeler les infirmiers psy. de Lille (ce qui avait été évoqué en parallèle avant le départ : «En cas de problème, vous pouvez nous appeler»).

Première hospitalisation en établissement psychiatrique

23 août 2019. La voici la date anniversaire. En effet, suite à notre retour à Lille, nous sommes conviés à une réunion avec une psychiatre. Coup de massue : Madame envisage de partir à Strasbourg et les médecins psychiatres l’autorisent à ne pas prendre de traitement.

La réunion s’éternise et arrive ce qui devait arriver : ma mère a pété les plombs devant la psy, comme elle avait l’habitude de le faire avec nous depuis quelques temps. Devant cet état, la psychiatre l’hospitalise. Elle nous demande de signer la document pour l’hospitalisation sur demande d’un tiers. Je m’en charge. Nous apprendrons seulement plus tard que ce n’est pas obligatoire. Si seulement on savait ce qui nous attendait… La descente aux enfers ne faisait que commencer.

En membres de la famille attentionnés, nous rendons régulièrement visite à ma mère à l’hôpital psychiatrique. Nous nous heurtons rapidement à plusieurs problèmes, malgré notre expérience des hospitalisations précédentes depuis le milieu des années 2000.

Bipolaire en phase maniaque

Lors des rencontres avec un psychiatre dans les mois qui suivent, celui-ci nous indique que les milliers d’euros dépensés par ma mère chaque mois ne sont pas alarmants, seul compte le sommeil de Madame. Mais lorsque nous lui indiquons que nous la voyons régulièrement connectée sur Facebook ou autre à des heures avancées de la nuit, ça ne semble pas plus le perturber.

Un jour nous nous organisons pour accueillir notre mère bipolaire : elle doit venir manger chez nous à midi (une autorisation spéciale est nécessaire car elle est toujours hospitalisée sous contrainte). Nous arrivons à l’hôpital et devons l’attendre. Oui, Madame n’est pas à l’hôpital.

Un quart d’heure, une demie-heure. Toujours la même réponse : Madame arrive. Oui, bah, en attendant, c’est nous les couillons qui sommes venus avec quelques minutes d’avance. En réalité, elle a profité de l’autorisation spéciale de sortie pour faire une balade en ville.

Une heure plus tard, Madame arrive (enfin), la fleur au fusil. Elle prétexte avoir mal à la jambe et donc ne pas pouvoir venir chez nous en voiture, elle veut absolument prendre le métro (2 km de marche environ, même avec le mal de jambe). Oui, oui, je n’ai pas fait d’inversion, c’est ce qu’elle nous a dit. On essaye de lui faire entendre raison, mais rien n’y fait.

On aborde donc le psychiatre de service qui la suit : «Ah mais moi je ne peux rien faire pour vous, il faut trouver un compromis». Le compromis est vite trouvé : on se retrouve rapidement dans la voiture sur le chemin du retour, sans ma mère.

Une autre fois, nous demandons lors d’une réunion un soutien psychologique, comme cela nous l’avait déjà été proposé. «Ah, mais on ne peut rien faire pour vous ! Débrouillez-vous ! Il y a plein de psychologues et psychiatres en ville.» Ça confirme qu’on en tue 3 pour en sauver une (expression de mon papa).

Secret médical

Une après-midi, comme à l’accoutumée, nous téléphonons à l’hôpital.

«Oui, bonjour, j’aimerais parler à ma mère, pour prendre de ses nouvelles.
— Ah, vous ne pouvez pas !
»
Incompréhension… Pourquoi ?
«Je ne peux pas vous la passer et je n’ai même pas le droit de vous dire si elle est là… C’est le secret médical.»

C’est donc le même secret médical que lorsque nous avons demandé des informations concernant la mise en place d’une protection juridique des majeurs (curatelle ou tutelle) pour un bipolaire, dans un cadre général. On nous a répondus qu’il était impossible de nous renseigner, car il s’agit là de secret médical. Et de toute manière, le psychiatre nous a dit être au-dessus de la justice. Ça annonce la couleur…

Passage en famille d’accueil et escapade strasbourgeoise

Quelques jours plus tard, nous comprenons pourquoi ma mère n’était plus à l’hôpital. Elle est en « famille d’accueil ». Bon, ça, on connaît, elle y a déjà été. Sauf qu’on ne s’attendait vraiment pas à la suite : la famille d’accueil est en réalité de la famille très éloignée qui l’accueille. Elle est en Alsace. Gloups…

On a au moins expliqué à cette famille ce qu’est la bipolarité ? Ah bah non… La pauvre dame a plus de 80 ans. On s’excuse auprès d’elle pour le dérangement comme d’autres semblent incapables de le faire.

Nous apprenons quelques jours plus tard qu’elle est hospitalisée à Strasbourg. Là-bas, c’est un peu plus stricte, elle doit se plier aux règles. Mais à ma mère, ça ne lui convient pas ça, non. Il vaut mieux retourner à l’endroit où le patient est roi. C’est top quand même cette garantie de revenir, la fidélisation des patients…

Ma mère demande donc à être rapatriée à Lille. Elle se ventera plus tard d’avoir été raccompagné gratuitement à Lille avec un chauffeur privé et une dame de compagnie… Ce qui au final à un coût !

Retour à Lille… en soins libres

Mais à Lille, à peine entrée dans la clinique qu’elle demande à être en soins libres (et l’obtient, comme toujours). Elle peut donc sortir à tout moment et quitter le centre médical selon son choix.

Quelques jours plus tard, alors qu’elle vit on se sait trop où, elle souhaite passer à la maison pour échanger avec nous sur de fumeuses théories du complot et une pseudo-infiltration contre le monde psychiatrique (avec poursuite de voitures, crimes organisés, Illuminati… un vrai Blockbuster à l’américaine).

Elle nous fait la conversation pendant des heures (oh douce logorrhée d’une maman bipolaire !). Elle finit par hausser le ton et donner une claque à ma sœur. Nous appelons le SAMU qui la raccompagne dare-dare à l’hôpital.

Madame est capable de gérer seule

Oui mais voilà, un mois plus tard, le 10 décembre, nous sommes à nouveau conviés à une réunion avec le «docteur Compromis» (vous vous souvenez ?). Il nous annonce qu’à partir d’aujourd’hui, nous n’aurons plus de renseignement concernant notre mère. Elle a sa vie, nous la nôtre. Nos chemins se séparent. Elle est capable de gérer sa vie seule.

Et dire que ce même docteur a expliqué dans un article inclure la famille dans le processus de soin de ses patients (dans sa clinique 10 lits sont de trop pour lui !). J’en tombe des nues… Mais comprenez bien, ma famille n’est pas comme les autres : nous sommes des personnes toxiques. Bientôt, je serai vénéneuse…

On n’arrête pas de sous-entendre que c’est de notre faute si ma mère est bipolaire en phase high (merci pour la culpabilisation alors que les temps sont déjà assez durs comme ça). À l’époque, j’avais encore une once d’espoir qu’elle se remette rapidement de cette phase de la maladie… Petit à petit, tout s’estompe.

Notre seul droit : ne rien savoir concernant ma mère. Les renseignements se font plus rares. Nous apprenons par hasard qu’elle vit à Marseille. 

Bagages abandonnés

Nous voici désormais au mois de mai 2020. Nous recevons un coup de fil de la police. Ils ont retrouvé des bagages de ma mère sur la voie publique dans la banlieue lilloise. Sûrement le jeune dont elle s’est amouraché (il a mon âge) qui les a mis là après une dispute. Oui, elle est un peu cougar si vous voulez…

D’ailleurs il semblerait que ce jeune homme soit «bien plus intelligent et doué que toi, Clara… à côté de lui t’es une sous-merde.» Ah bah merci… Aux dernières nouvelles je suis encore ta fille. Quoi que, à force, je me demande si j’ai réellement une mère, car plus le temps passe et moins j’arrive à discerner en quoi elle a joué un rôle de mère auprès de moi depuis ma naissance.

Bref, quelques jours plus tard nous récupérons les bagages, car les policiers n’ont pas réussi à la joindre. Bah oui, nous non plus on ne sait pas le faire. On donne le contact des services psy. qui sont censés la suivre. Mais eux non plus n’ont pas répondu à la police. Nous récupérons les bagages.

Problème financiers, nouvelle escapade dans le 6.3.

Au fur et à mesure, ma mère à du mal à financer les quelques milliers d’euros par mois nécessaires à ses frais personnels (oh trois fois rien, juste 4 000 € à 5 000 €). En avril, elle me demande de l’argent. Oui, à moi qui étudie. Pour lui financer ses conneries ? Non merci, qu’elle ne vienne pas pleurer juste pour ça, d’autant plus que je ne lui en dois plus.

Au mois de juin, je reçois un appel de Clermont-Ferrand. Je ne connais personne là-bas, étrange… «Oui, bonjour, ce sont les urgences psychiatriques de Clermont.» Elle sera hospitalisée sans consentement, placée en chambre d’isolement sous contention. Ah, elle continue donc son Tour de France des hôpitaux psy. À quand le tour d’Europe puisque rien ne l’empêche de le faire ?

Certainement que nous avons dû influencer son comportement ces derniers temps (nous ne l’avons pas revue depuis le mois de décembre et nos échanges par messages sont devenus extrêmement rares)…

Juge des tutelles et accumulation des problèmes

Sans aucune aide, nous avons enfin réussi à déposer une requête auprès du juge des tutelles (fin février). En juin, nous sommes auditionnés par ce dernier : d’un côté ma mère seule et de l’autre Papa, ma soeur et moi. Le juge se laisse quelques mois pour émettre le jugement définitif. En attendant, il nomme un mandataire spécial.

Faut-il voir un lien avec le passage devant le juge ? Ma mère commence à avoir des impayés sur des factures courantes impactant notre vie et notamment le patrimoine familial. De même, elle suspend certains contrats nous concernant. À nous de reconstruire et de ramasser les miettes.

Et d’en prendre «plein dans la gueule» au passage. Car lors des échanges avec les différents services, nous sommes en général pris pour des cons, des incapables, des fainéants, qui vivent au crochet de la pauvre Madame… Au final personne ne peut nous aider ! Sans parler du temps perdu !

Par exemple, plus de 4 h 30 d’échanges téléphoniques avec une société d’assurance pour au final prendre simplement 2 assurances auto ! Mais l’histoire n’est pas terminée… On doit encore rencontrer un conseiller dans une agence pour finaliser le reste ! Tout cela car Madame raconte son histoire, ses fantasmes… Loin de la réalité mais sans dire qu’elle est sous sauvegarde de justice ! Et on l’écoute.

Mandataire spécial pour un bipolaire

Août 2020. Les premiers contacts avec le mandataire spécial en qui nous avions mis beaucoup d’espoirs (comme à chaque étape). Désillusion rapide… Rien ne semble s’arranger. Le mandataire arrive entre autres à me dire que si j’arrive à faire des études, mais ai du mal à trouver des informations afin d’effectuer une requête auprès d’un juge, il y a un hic quelque part. Je vous prie de m’en excuser, mais je n’ai pas fait d’études de droit moi…

Ma mère vit désormais officiellement à la maison de campagne (son ancienne maison avant de rencontrer mon père), elle peut donc faire ce qu’elle veut là-bas, même détruire mes affaires si elle le souhaite. Par contre, à Lille où je vis, je n’ai pas le droit de toucher aux siennes. Il n’y a pas comme qui dirait une incohérence ?

De toute manière, «elle a le droit de dilapider son argent et son patrimoine», dixit le mandataire spécial. Il ne peut rien faire. Rappelons seulement que mes parents son mariés et aucune procédure de divorce n’est en cours !

Petite parenthèse concernant le domicile officiel de ma mère à la maison de campagne, d’après les dires du mandataire spécial : «Madame est en partance tout le temps». Réside-t-elle réellement là-bas ?

De plus, Madame souhaite récupérer une voiture dont elle est co-propriétaire avec mon père. Mais celle-ci ne veut pas venir la chercher chez nous. Nous devons donc jouer les taxis pour conduire la voiture devant le bâtiment du mandataire spécial. Pour montrer notre bonne volonté, c’est ce que nous faisons… 

Enfin, dernier rebondissement, Madame refuse de payer mes études, mon alimentation ou quoi que ce soit me concernant alors que je n’ai pas de revenus.

Merci maman, merci de me faire vivre tout ça à seulement 20 ans. Merci pour les nuits de quelques heures passées à se triturer l’esprit, merci pour les journées où il est impossible de se concentrer, merci pour les larmes versées. Tu vas réussir à nous faire avoir des cheveux blancs avant l’heure, mais merci, car maintenant, je suis parée pour le reste de la vie.

Heureusement qu’on est à trois dans cette galère, à se soutenir mutuellement. Sans papa et Yseult (ma sœur), je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui.

Si vous voulez en savoir plus, nous avons commencé le récit de nos péripéties en détail sur les-zed.com. Si des journalistes sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à me contacter par mail à l’adresse clara.delcroix99@gmail.com ou par téléphone au 06 52 22 92 78.

des bagages abandonnés par un bipolaire sur la voie publique

Une partie des bagages abandonnés par un  bipolaire sur la voie public et l'inaction de nouveau du monde psychiatrique y compris face aux demandes de la justice police
Une partie des bagages abandonnés par un bipolaire sur la voie public et l’inaction de nouveau du monde psychiatrique y compris face aux demandes de la justice police

Pendant la période de confinement nous n’avons pas souhaité intervenir pour ne pas mêler 2 situations. Mais la fin du confinement nous a apporté son lot de surprises ! 

Nous privilégions la publication de ces dernières péripéties plutôt que le commentaire d’un article écrit par un médecin psychiatre qui pourrait correspondre à l’établissement que nous mettons souvent en cause. On n’oublie pas non plus la suite de nos derniers articles concernants le bipolaire dont nous suivons les péripéties de la famille… 

La police appelle la famille de la personne bipolaire

Jeudi 30 avril. Le téléphone familial sonne. La famille est sans nouvelle officielle du bipolaire depuis le début décembre mais l’EPSM (Établissement Public de Santé Mentale) suit en principe le malade (pardon… la famille à du mal à se faire à l’usager !). 

– Allo, pourrions nous parler à A ?
– De la part de ? 
– La police municipale de Z (ndlr : dans la banlieue de résidence du bipolaire)
– Cette personne n’est pas là, mais je suis son conjoint ! 
– On voudrait la joindre car nous avons trouvé des valises à son nom à l’abandon sous un Abribus ! Nous devons la joindre.

Nous expliquons que la personne est bipolaire et donnons les coordonnées du service médico-psychologique de proximité dont elle dépend normalement (là où se trouvent ses médecins psychiatres adorés), ainsi que celles du cadre de santé avec lequel nous sommes en relation.

Préconisation de leur part, depuis début décembre : la famille doit passer par les services de santé afin de joindre l’usager. Le psychiatre à l’époque avait dit : «Je prends la décision de ne plus vous tenir au courant des activités et de l’état de santé de votre parent».

Le personnel de la police termine en disant : «On vous avertit des suites ce soir, ou lundi à cause du pont».

À notre connaissance, le bipolaire est bien loin de ces lieux (même à l’opposé géographiquement au niveau de la France et ce serait suite à une « dispute » que ces bagages auraient été mis dehors selon nos sources non officielles. 

Les psychiatres qui suivent le bipolaire sont avertis

La famille envoie un courrier électronique (le 1er mai), notamment au cadre de santé. Elle lui explique la situation et que la police à besoin d’un contact avec le malade ! 

Entre-temps la famille a reçu des informations diverses dont certaines indiquant que la personne bipolaire pourrait être liée à du trafic de drogue.

Rappelons que cette personne, avant de se rendre à l’hôpital psychiatrique, avait arrêté de fumer (du tabac) depuis plusieurs années et ne consommait pas de drogue… 

Le personnel psychiatrique est absent

Jeudi se termine sans appel des services de police, ce qui paraissait évident pour la famille.

Vendredi, samedi, dimanche, c’est le week-end… Mais imaginez l’inquiétude de la famille !

Lundi… pas une réponse ! On se demande parfois pourquoi contacter le personnel de santé, puisque nous n’avons même pas un signe comme quoi ils ont reçu le message !

Mardi en début d’après-midi… Le téléphone sonne : c’est la police ! «Vous pouvez venir chercher les bagages ?»

La famille bien entendu accepte, « toute heureuse » d’apprendre que la police a « mis à l’abri » ces sacs et valises… laissés à l’abandon !

Aucun des contacts que nous avons donnés n’a répondu ou recontacté le personnel policier… 

Aussi la famille rapporte chez elle le chargement… qu’elle trie bien évidemment ! Du linge, des achats de vidéo, des livres et des « papiers »… 

Le secret médical tombe à l’eau quand il se trouve dans la rue à l’abandon ? 

Et dans ces papiers, une partie du dossier médical de la personne bipolaire

C’est là que l’une des phrases mises dans le message électronique envoyé aux services psychiatriques avec d’autres griefs prenait tout son sens ! 

Ils avaient écrit : «Malgré tout, les derniers événements nous permettent à nouveau de douter de la qualité et de la compétence du médecin qui semble prendre ses rêves de vision de la psychanalyse pour de la réalité plutôt que d’être efficace et à l’écoute de tous les acteurs en jeu.»

On vous laisse lire le contenu d’un courrier trouvé dans ces bagages abandonnés !

Pour mémoire, ce rendez-vous fait suite aux vacances du mois d’août dernier (avec pour le bipolaire l’envie compulsive d’acheter une maison) que la famille a dû écourter à cause de l’état de santé mentale ! Voir Du début de la phase accélérée à l’arrivée en établissement psychiatrique cette année et notamment à partir d’Un été pourri par la bipolarité.

De la rémission du bipolaire ! 

Pour mémoire toujours, ce document où il est fait mention de trouble affectif bipolaire actuellement en rémission (sic) date de quelques jours avant la mise à l’hôpital psychiatrique par un autre médecin psychiatre ! Allez y comprendre quelque chose, simple mortel ! 

Et c’est sans parler des mensonges émis par le bipolaire pris pour argent content par le médecin : «le sommeil s’améliore progressivement» (cela ne serait pas si dramatique, la famille en rirait, mais bien évidemment ce n’est pas le cas… le sommeil ne s’améliore pas).

Et signalons que moins de 15 jours plus tard, nous apprenons que les psychiatres du même établissement (peut-être le médecin psychiatre qui a rédigé cette lettre) préconisait le « sans prise d’aucune médication » ! Cela laisse songeur les retournements de situation ! 

Bref, on peut vraiment se poser des questions sur les compétences de cette unité de soins… et notamment d’au moins de 2 des médecins psychiatres qui sont à sa tête.

Ah oui, petite cerise sur la gâteau… le courrier est signé par le médecin qui n’a jamais voulu nous renseigner sur les mesures juridique de protection des majeurs (On en tue 3 pour en sauver éventuellement un – partie 1). Mais désormais, nous comprenons pourquoi : pour lui et son collègue visiblement notre bipolaire est en cours de rémission. 

Mais, nous devons prendre rémission dans quel sens ? 

Comme une lettre de rémission (Acte par lequel le prince remettait à un criminel la peine à laquelle il avait été condamné) ? Comme le pardon accordé par Dieu au pécheur repentant ? Si c’est dans le sens d’une atténuation temporaire des symptômes d’une maladie ou d’une manifestation pathologique, cela n’aura duré que quelques jours, voire quelques heures… Nous avons tiré ces quelques exemples du CNRTL ! 

Pris au sens médical, dans ce courrier, le terme rémission pourrait avoir une signification si l’on juge que l’affection cède du terrain et que l’état du patient s’améliore temporairement… mais vraiment ce n’était visiblement pas le cas (et le bipolaire avait prévenu depuis longtemps) !

À moins que le psychiatre en question ne préfère prendre ses rêves pour des réalités, ce que semblerait indiquer la lecture d’un article d’un de leurs confrères… 

On est en droit de se poser la question : les médecins psychiatres que nous décrivons, ne seraient-ils pas plutôt des marabouts ? Vous avez besoin d’une définition du marabout et du maraboutage ? On reste à votre disposition pour la fournir !

impossibilité d’attaquer en justice psychiatres et établissement psychiatriques

justice et psychiatrie
justice et psychiatrie

Quand vous lisez les articles précédents :

Vous vous demandez pourquoi la famille n’a pas porté plainte auprès de la justice contre les psychiatres et l’établissement psychiatrique ?

À la vérité, la famille s’est renseignée pour le faire… mais comme le disait leur avocat, c’est impossible… Ils ne gagneront jamais !

On a trouvé des explications sur l’impossibilité d’attaquer en justice les psychiatres

C’est un article de journal La Voix du Nord en date du 01/09/2019 qui nous a mis la puce à l’oreille: «Il s’agissait d’une hospitalisation libre», rappelle le directeur de l’hôpital, Yves Marlier.

Ce que répond ce directeur du centre hospitalier est simplement effarant, mais montre toute la puissance des psychiatres et des hôpitaux psychiatriques.

Un peu de contexte : un malade psychiatrique qui est en soins libre se suicide le lendemain de sa sortie de l’hôpital

On voit de plus en plus souvent ce genre de titre : il sort de l’hôpital et se suicide dans les heures qui suivent.

Ce fut le cas pour Clément dans la région boulonnaise qui s’est jeté du haut d’un viaduc. Il était sorti du service psychiatrique de l’hôpital de Boulogne la veille.

Sa mère témoigne notamment sur la prise en charge des personnes dépressives.

La famille de notre bipolaire et cette maman (comme beaucoup de familles aidant des personnes usages des établissements psychiatriques) ont un même but pour 2 maladies différentes…

La balance de la justice peut-elle être activée face aux médecins et établissements psychiatriques ? On en doute !

Des réponses suffisantes et inquiétantes d’un directeur d’hôpital psychiatrique

Outre l’article précédemment mentionné de la Voix du Nord, la Semaine dans le Boulonnais reprend des propos de ce directeur : «Ce sont des urgences, pas une prison» !

Mais plongeons nous dans les réponses de M. Marlier.

Je comprends la détresse de la famille

Qu’est-ce que la famille a pu entendre cette phrase…

Elle est facile et rapide à dire et absout toute action nécessaire pour aider la famille… «On comprend la détresse de la famille…» Il faut y croire ?

On espère que vous lecteurs, vous comprenez la détresse de la famille de notre bipolaire…

En tout cas, certainement mieux et avec plus de compassion que les psychiatres que nous rencontrons.

Au passage, la famille et nous sommes assez surpris du nombre de réactions en privé de personnes ayant des liens avec le monde des psychiatres et des hôpitaux psychiatriques qui aurait aussi besoin qu’on les aide (ou qu’on les ait aidés) plutôt que d’avoir un semblant de compassion du monde psychiatrique…

Le ressenti de notre famille est que l’on se moque d’elle, que l’on ne s’occupe pas d’elle (vous le savez : «on en tue 3 pour en sauver éventuellement 1» des articles précédents).

Donc, non, certains infirmiers et les psychiatres ne comprennent absolument pas la détresse de la famille et ne veulent pas l’entendre !

Cela a d’ailleurs été bien signifié par un psychiatre lors d’une rencontre : «Je m’occupe de cette personne bipolaire… Le reste j’e n’en ai rien à faire !».

Il s’agissait d’une hospitalisation libre

Cela commence à “gonfler” la famille de notre bipolaire cette notion d’hospitalisation libre.

Rappelez-vous, notre bipolaire a pu partir incognito dans sa région de naissance, car il était en soins libres. Du jour au lendemain, l’usager (le malade) peut prendre ses cliques et ses claques et partir où bon lui semble, prendre ou non son traitement !

Les malades –pardons les usagers– ne sont pas dupes et savent utiliser la permissivité du système. C’est ce que nous raconterons dans le prochain épisode. Notre bipolaire après son transfert d’hôpital à demandé à son retour sur Lille à être en soins libres !

On vous laisse imaginer ce qui s’est passé 😉

Contrairement à ce que dit M. le Directeur, si le patient fait part de sa demande de quitter les lieux, l’évaluation psychiatrique ne signifie pas obligatoirement que le patient peut sortir.

Cela peut lui être déconseillé. Mais seul l’avis du bipolaire dans notre cas compte…

La famille sait que pour au moins un cas de sortie, notre bipolaire a eu un avis «déconseillé» ! Cela ne l’a pas empêché de partir de l’hôpital !

La question : est-ce que la famille peut demander à emmener aux urgences le patient qui sera de nouveau hospitalisé sous contrainte ? La famille n’a pas eu la réponse auprès des infirmiers.

La décision est prise par un médecin psychiatre pour valider la sortie mais c’est avant tout une décision collective

Il faut aussi le croire cela ? Décomposons.

Ok, c’est un médecin psychiatre, avec son savoir-faire, son expérience, qui réalise l’évaluation pour valider la sortie.

Mais en combien de temps et en fonction de quoi ? Peut-il vraiment l’imposer ? À quoi cela sert-il qu’il déconseille, mais n’interdise rien ?

C’est curieux… Notre bipolaire a été 2 fois “relâché” et quelques jours (voire quelques heures) plus tard, il était de nouveau hospitalisé sous contrainte !

Excusez la famille qui est en droit de se poser des questions sur le savoir-faire et l’expérience du (des) médecin(s)s qui ont laissé partir notre bipolaire…

À titre d’info, c’est le même médecin psychiatre qui a refusé à plusieurs occasions de simplement renseigner la famille sur les mesures de protections juridiques des majeurs !

Vous savez celui qui nous a dit que la justice dépendait des psychiatres et donc qu’il ne pouvait rien nous dire ! Secret professionnel oblige ! On sait, on doit toujours vous mettre le “son” en ligne !

Pour la décision collective, prise avec l’ensemble de l’équipe soignante, laissez-nous rire…

Pour commencer, ce n’est pas ce que disent certaines personnes liées à ces lieux !

Mais, renseignements pris dans d’autres établissement, il faut savoir que le petit personnel (les infirmiers, notamment) n’a pas son mot à dire dans cette évaluation et parfois, est même opposé à certaines décisions.

Pire quand on évoque avec la famille des fiches de suivi !

Il faut savoir que la famille (entre autres) peut avertir les infirmiers de certains événements afin que cela soit indiqué dans le dossier (la fiche de suivi) de façon non-communicable (l’usager, pardon le bipolaire ne saura pas que vous avez informé le monde médical).

Seulement, pour la dernière sortie en catimini de notre bipolaire, la famille a appelé l’après-midi pour prévenir de différentes choses qui les inquiétaient !

L’infirmier au téléphone les a pris de haut, en leur disant que la famille n’allait pas lui apprendre son métier, que la personne avait une sortie autorisée jusque 21 h et que l’établissement psychiatrique prendrait ses dispositions en conséquence à cette heure-là ! Le reste, il n’en avait rien à faire.

Seul problème, visiblement les informations n’ont pas été transmises et rien n’a été mentionné dans le fichier de suivi. Depuis, nous avons remarqué que selon l’infirmier cela est fait ou non ! La phrase qui nous est parfois assénée est : «Nous savons déjà cela… nous en tenons compte !». La famille reste persuadée de l’inverse et rien n’est noté !

Et quelle importance accorde le Dieu tout-puissant, j’ai nommé le médecin psychiatre à ces remarques de la famille qui essaye de s’impliquer ? Cela reste un mystère.

Le Dieu tout-puissant dans le monde médical auparavant était surnommé Mandarin ! On leur a fait la chasse ! C’est certainement une réminiscence du passé qui reste dans le monde psychiatrique !

Les idées suicidaires sont du champ du secret médical

Devant l’absurdité et le manque d’humanisme du directeur d’établissement qui répondait à l’interview, on se contente de reproduire sa réponse : «Le patient étant majeur, on entre dans le champ du secret médical, nous n’avons pas le droit de communiquer ces informations.»

La question qui lui a été posée par la journaliste Élodie Rabé était : «La mère de ce patient regrette de ne pas avoir été informée des idées suicidaires de son fils, pourquoi ?»

Les dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatrique

Les dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatriqueLes dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatrique

Les dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatrique

Il y a toujours un équilibre à trouver entre la liberté du patient, sa sécurité et la qualité des soins

Ah, la famille aussi a eu le droit à ce type de phrases lorsqu’on lui a expliqué sans rien dévoiler (on est en plein secret médical) que le traitement idéal devait être trouvé entre la liberté du patient, sa sécurité et la qualité des soins par Monsieur Compromis (vous aurez les explications sur ce médecin psychiatre dans l’épisode suivant).

Bref, il est dit que l’établissement psychiatrique adapte en partie la médication aux souhaits des patients afin de trouver un juste milieu entre les effets curatifs du médicament et les effets secondaires ressentis (réellement ou non) par l’usager (le patient quoi !).

C’est aussi certainement ce qui explique que certains bipolaires peuvent refuser tout traitement ou toute hospitalisation. Mais cela reste une supposition de la famille !

C’est d’autant plus amusant (façon de parler) qu’actuellement à l’hôpital il y a comme un mouvement des patients qui trouvent qu’on leur donne trop de médicaments ! Mais, c’est vrai que si on les écoute, ils ne sont pas “malades”.

Notre personne bipolaire n’est pas bipolaire selon elle. Elle souffre juste d’un burn-out mal soigné… La famille se demande comme cette personne à pu faire un burn-out mais cela nous écarte de notre sujet.

Infirmiers ou médecins psychiatres sont des intouchables

Bref, vous l’avez compris : psychiatres, infirmiers ou médecins sont intouchables par la voie de la justice.

Ce qui semble avoir un peu d’effet… (bon d’accord la plupart du personnel a désormais lu les articles que nous proposons), c’est de passer par la commission des usages ou le cadre sup. de santé qui en a la charge. Même si ces derniers temps la famille n’a plus de réponses à ses questions…

Et évidemment, la famille de cette personne bipolaire pense qu’il serait urgent de réfléchir à d’autres solutions intégrant les familles qui s’implique bien en amont avant les hospitalisations, pendant les hospitalisations et après tout en respectant les droits fondamentaux des usagers.

Ce n’est pas de la persécutions de la part des familles et des proches et au lieu d’indiquer qu’il y a des difficultés familiales plus aiguës les psy feraient mieux d’essayer de les gérer avec un autre discours que celui du divorce !

Il faudrait arrêter aussi de croire à ce que raconte les malades à 300 % et revenir parfois à un peu plus de réalité concrète !

Mais laisser sortir les usages en soins libres comme ça, sans “contre-pouvoir” réel est-ce respecter leurs droits ? moins que le droit de se mettre en danger n’est un droit fondamental ?

Question subsidiaire : est-ce que le droit de dilapider son argent pour un bipolaire est un droit fondamental ou une mise en danger ?

Ah oui, on vient de “fêter” l’anniversaire du 3e mois d’hospitalisation de notre bipolaire… cela demande une suite avec un bref aller-retour hors de l’hôpital et une réintégration par les services d’urgences !

Ce sera pour le prochain article 😉 Promis, on essaye de le publier plus rapidement !

L’exclusion de la famille d’un malade par le monde de la psychiatrie – partie 2

Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman - 1975
Vol au-dessus d’un nid de coucou de Milos Forman – 1975 – source https://www.cinematheque.fr/article/1096.html

L’article est en 4 parties pour l’instant :

Voici la seconde partie de l’article : On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique.

Des lois et raisonnements ubuesques

Les lois établies pour protéger les malades sont un peu du grand n’importe quoi dans la réalité de tous les jours !

Ainsi comme expliqué précédemment, l’usager des hôpitaux psychiatriques conserve tous ses droits. Quelque part c’est normal… pourtant !

Aussi, à écouter notre personne répondant aux troubles bipolaires, elle allait assurer la vente de la maison en allant signer le compromis de vente dans sa région d’enfance, elle allait s’occuper de payer les factures qui arrivaient, elle allait payer les impôts…

Concernant les impôts, la personne bipolaire avait dit : «Pas la peine de les payer maintenant. On leur expliquera que j’étais à l’hôpital psychiatrique !»

Le plus folklorique est certainement l’histoire de la signature du compromis de vente d’une maison.

L’histoire dure depuis le mois de mars… Nous étions en septembre et comme par magie tout allait se régler !

Désormais en octobre, toujours rien n’est fait !

Un éducateur a aidé, une ou plusieurs fois, mystère, la personne bipolaire pour s’entretenir avec le notaire !

Certainement que cette personne est compétente en gestion et négociation commerciale immobilière (y’en a quand même pour 100 000 €) pour pouvoir conseiller efficacement quelqu’un qui est dans un hôpital psychiatrique pour cause de bipolarité !

Bon, c’est vrai que son conjoint n’a rien à dire ! Ils sont en séparation de biens et cela appartient par héritage à la personne bipolaire.

Toutefois, essayer d’aider le patient commence, selon moi, par le conseiller, par exemple, à faire une procuration pour la signature qui arrangerait tout le monde, mais visiblement personne n’y pense… et j’ajouterai que ce serait peut-être le rôle des institutions, dans ce cas, à le faire comprendre au malade !

Le produit de la vente revient au final sur les comptes de la personne malade puisqu’il y a séparation de biens !

Au passage, c’est bien beau d’écouter le malade et seulement le malade ! Le conjoint et les enfants aimeraient beaucoup savoir ce qui a été raconté sur eux ces dernières années, ce que le patient bipolaire a pu faire croire à leur sujet… Un peu de vérité ferait certainement beaucoup de bien et permettrait certainement de rétablir beaucoup de choses.

La solution qui semble être donnée régulièrement au malade est de divorcer… Divorcer, divorcer…

Cela est, semble-t-il, la seule réponse psychiatrique à tous les problèmes !

On comprend mieux alors pourquoi les familles et aidants ne sont pas les bienvenus quand ils se présentent pour avoir de l’aide ! Divorcer, divorcer…

Juste une précision. Ce n’est déjà pas simple d’essayer d’aider au quotidien un bipolaire, qui généralement refuse tous liens, au moins dans le cas présent, avec les personnes qui connaissent son historique au niveau de ses crises accélérés de bipolarité du passé, car ils détectent facilement les niveaux des fluctuations.

Pourquoi encore enfoncer un peu plus l’environnement (parents, enfants lorsqu’ils sont adolescents voire adultes) en les excluant ?

Au lieu de rejeter les familles, les psychiatres feraient mieux de s’appuyer sur elles ! Là, la famille semble compter pour du beurre, faire partie du décor !

Ayant eu accès à certains documents, on a même l’impression que c’est la famille la responsable des phases accélérées du malade !

Juste pour mémoire, c’est la famille qui gère au quotidien, en plus des phases high des bipolaires, leurs phases down, vous savez celles de déprime ou dépression et d’envies de suicide !

Et je ne pense pas que les familles dans ces cas-là soient, chaque jour, accrochées au téléphone pour avoir une réponse d’un psychiatre ou d’un infirmier pour savoir quoi faire !

En tout cas la famille concernée prend soin du bipolaire le mieux qu’elle peut, puisque personne n’a jamais voulu lui donner de conseils !

Mais au final, on se pose une question : tout cela n’es-il pas fait pour avoir “l’amour” de son patient de la part du psychiatre ?

Les psychiatres seraient en manque d’amour… C’est une nouvelle importante qui demande confirmation.

Bref, revenons à nos bipolaires hospitalisés qui ont accès à tout ce qu’ils veulent et sont ceux qui savent ce qu’ils possèdent (on a l’impression que la maison leur appartient) !

Dans notre cas, la famille a juste laissé gérer des factures qui s’accumulent depuis le mois de juin et qui ne sont pas payées malgré les relances !

Donc, les usagers bipolaires de l’hôpital psychiatrique peuvent passer par leur logement et prendre ce qu’ils veulent… Cela leur appartient ! Une collection de savonnettes est partie ainsi à l’hôpital psychiatrique. La famille ne reverra certainement jamais ces savons !

La famille a joué le jeu… Les courriers dont les avis d’impôt étaient sur le bureau du malade, mais celui-ci ne les a jamais pris (Cela n’a aucun intérêt de gérer les affaires du quotidien… «Vous me fatiguez avec vos histoires» dit le bipolaire).

Par contre, il a été difficile à la famille d’empêcher que le malade reparte avec un chéquier et une carte de paiement par exemple. Curieux quand on sait que l’un des traits de caractère des bipolaires est la fièvre acheteuse (tout au moins dans notre cas).

De plus, la famille demandait à voir ce qui sortait de la maison (parfois au mécontentement des infirmiers qui accompagnaient).

Allez savoir pourquoi, j’en reparlerai un peu plus loin, il semble que tout cela est bien différent d’un établissement à l’autre !

Famille d’accueil, vous avez bien dit famille d’accueil

Petite surprise pour la famille, il n’y a pas de nouvelle rencontre programmée avec elle alors qu’habituellement il y en a une chaque semaine…

Les échanges téléphoniques ou par messagerie continuent avec la personne qui est malade.

Oh, cela dure jusqu’à la fin septembre… jusqu’au jour où la famille a un doute ! En effet, au cours de la dernière semaine, il avait été évident à un moment que notre bipolaire n’était plus à l’hôpital !

Pour le gag, les infirmiers psychiatriques ne peuvent pas dire si un malade est présent ou non au sein de l’hôpital… Mais par contre, si on le demande, ils doivent donner leur prénom, même au téléphone. Aussi, lors d’un appel téléphonique, l’infirmier est incapable de passer le proche bipolaire, ni même de dire s’il est présent à l’hôpital.

Cet épisode avait fait comprendre à la famille que la personne répondant aux troubles bipolaires n’était plus hospitalisée, mais sûrement en famille d’accueil comme ce qui avait été convenu précédemment.

Mais, ce que la famille découvrit ce week-end du 28 au 29 septembre n’était pas du même ordre…. La personne bipolaire est dans sa région d’origine.

La famille, qui faisait confiance à ce qui avait été dit lors d’un entretien tous ensemble, se sentait bafouée, avait l’impression de ne pas compter (cette impression de ne pas compter continuer d’exister pour la famille)…

Bref, la famille était abasourdie, car on en revenait à la situation du 23 août ! 1 mois pour rien… car finalement, le malade bipolaire avait eu gain de cause.

Il se baladait dans la nature dans sa région d’origine certainement en cherchant à ne plus prendre de médication !

La famille apprendra bien plus tard qu’effectivement un médecin psychiatre avait décidé que la personne répondant aux troubles bipolaires, usager des services de l’hôpital, n’avait plus besoin d’hospitalisation et qu’elle pouvait continuer une thérapie par des SL (soins libres). Gloups !

Il est dommage que l’on ne puisse jamais attaquer en justice des membres du monde médical ! Le sacro-saint secret médical est l’excuse : les «Il n’était pas comme cela (dans cet état) le jour où je l’ai vu !» ont peut être assez duré !

Ces notions importantes sont simplement utilisées bien souvent pour masquer une incompétence, un manque de franchise et d’honnêteté intellectuelle et de se croire Dieu car on a un peu de pouvoir !

Le conjoint disait n’avoir jamais entendu un psychiatre lui dire : «Je me suis planté au sujet de votre proche».

Psychiatre doit être la seule profession au monde où le docteur ne connaît aucun échec !

Même si la personne se suicide l’après-midi ou le lendemain après avoir rencontré le psy, il n’y a pas d’échec, il n’a rien vu… ce n’est pas de sa faute !

Bref, notre cher bipolaire a demandé aux services de l’hôpital de la conduire à la gare avec ses nombreux cabas remplis de vêtements, dossiers… sans avertir sa famille de sa sortie et de sa destination.

La famille, le jour où elle reçoit le courrier de la banque comme quoi la personne bipolaire se crée une nouvelle carte bancaire apprend également que cette personne est partie signer le compromis de vente de la maison !

Normal la carte bancaire, il a le droit ! Notre bipolaire est normal, c’est le psychiatre de l’hôpital qui l’a dit !

Normal d’aller signer un contrat de vente d’une maison, notre bipolaire est normal, c’est le psychiatre de l’hôpital qui l’a dit !

Nous passerons sous silence les autres actes réalisés pendant cette semaine qui montraient que contrairement à ce qu’avait dit le psychiatre de l’hôpital, notre bipolaire n’était pas dans son état normal !

Notre personne, répondant aux troubles bipolaires, avait réussi à tromper les psychiatres de l’institution où elle se trouvait, aussi malins soient-ils.

Et pourtant, ce n’est pas faute à la famille d’avoir prévenu, d’avoir tenté d’alerter…

Ah, mais c’est vrai, la famille ne compte pas ! La loi est : «On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !» Encore faut-il parfois sauver le bon !

Ah oui, détail important, la personne bipolaire a dit à sa famille être en famille d’accueil !

En effet, elle était dans de la famille et elle y était accueillie. Sa proche famille avait trouvé avant qu’elle ne le confirme où elle résidait… Chez une petite cousine très éloignée de plus de 80 ans !

C’est assez gaguesque également l’information qui a été donnée aux personnes qui ont reçu notre personne répondant aux troubles bipolaires !

Le fils de la personne qui accueillit gentiment le malade a reçu un coup de fil de l’hôpital. Vous êtes bien Bidule ? Vous recevez bien cette personne chez vous ? Et c’est tout… On ne leur a rien expliqué sur ce qu’était une personne bipolaire contrairement à ce qui avait été prévu dans un premier temps !

La veille dame s’est ensuite renseignée comme elle a pu, et son fil a regardé sur Internet rapidement. Encore une marque d’incompétence et de sérieux de l’équipe psychiatrique !

Ah oui, évidemment, lorsque la famille est passée au centre le mardi, les chefs de services et toute l’équipe médicale psychiatrique savait que notre bipolaire s’était fait la malle… Notre bipolaire est normal, c’est le psychiatre de l’hôpital qui l’a dit !

On n’allait pas donner à la famille des idées de protection juridique alors qu’on venait de laisser partir quelques jours plus tôt notre malade qui allait être de nouveau hospitalisé quelques jours plus tard !

On se suicide…

Comme je l’ai écrit, la seule solution qu’a eu ce jour là la famille a été de crier, à ceux qui pouvait selon elle intervenir pour les aider, qu’il ne leur restait que le suicide.

La famille mettait simplement en illustration son expression : «on en tue 3 pour en sauver éventuellement un !». Et que les psy ne leur répondent pas : «Qu’est ce que vous voulez que je fasse ?».

Ce qui est dommage, c’est que peut-être un jour cette menace devienne réalité devant l’abandon dans lequel on laisse la famille.

Depuis le début de l’histoire de cette année, donc depuis le 23 août, personne dans le personnel rencontré n’a posé à aucun membre de la famille la simple question : «comment allez-vous ?», y compris le médecin traitant des 2 conjoints qui a pris fait et cause pour la personne bipolaire qui aurait un «complexe de non-reconnaissance» !

Donc, il n’y a pas que le monde psychiatrique dans cette histoire… mais aussi médical ! Ah pardon, on me dit que le médecin traitant aurait aussi désormais une ligne comme quoi il toucherait de la psychiatrie sur ses ordonnances !

Mais revenons à notre “annonce” de suicide qui en réalité n’a fait réagir visiblement que la personne bipolaire, informée elle aussi, qui a averti le SAMU local une première fois.

Lors de l’échange entre la régulatrice du SAMU et le conjoint, alors qu’il avertit que c’est une personne bipolaire qui les a appelés, la régulatrice lui dit qu’elle comprend : le discours de la personne qui a lancé l’appel était assez incohérent, elle n’arrêtait pas de parler d’elle !

La régulatrice du SAMU rassurée par les propos du conjoint et de l’un des enfants laisse l’histoire sans suite.

Une demi-heure plus tard, nouvel appel du SAMU qui cette fois envoie une ambulance par précaution… Le conjoint n’aura pas besoin de rejoindre un hôpital ! Cela se déroulait en début d’après-midi.

En cours de soirée, cette fois, c’est la police qui se présente au domicile de la famille suite à un appel de la personne bipolaire ! Les 3 policiers sont un peu décontenancés, car au lieu de voir un adulte et ses 2 enfants majeurs se suicider, il découvre une famille, stressée certainement, mais épanouie…

Mais, notre bipolaire est normal, c’est le psychiatre de l’hôpital qui l’a dit !

Comme dit précédemment, je ne suis pas certain que l’un des membres de la famille, ne supportant plus tous ces aléas, ne passe pas à l’acte si la famille manque un peu de cohésion et d’entraide en interne.

Merci le notaire qui fait le boulot à la place des psy

La famille ne connaît pas exactement la raison pour laquelle le notaire a demandé un document prouvant que la personne bipolaire qui s’est présentée pour la signature du compromis de vente était saine d’esprit, et donc capable de procéder à la signature.

Quelques jours plus tard, notre personne bipolaire, qui était certainement partie demander son certificat de santé mentale, est internée dans l’hôpital psychiatrique de son lieu de naissance !

Pour le gag, la famille a appris assez rapidement l’admission de la personne atteinte de trouble bipolaire dans ce lieu.

Ce n’est pas l’hôpital qui les a prévenus, car ils sont certainement tenus au secret professionnel également (et le patient, pardon l’usager, a dû demander de ne pas avertir sa famille).

Disons qu’avec un peu d’entraînement désormais, la famille sait parfois où trouver l’information.

Cerise sur le gâteau, la famille apprend que dès son hospitalisation, une demande de mise sous sauvegarde de justice a été demandée auprès du tribunal ! Cet hôpital est magique pour la famille !

La famille apprendra rapidement qu’une assistante sociale est présente dans l’établissement !

Cela facilite grandement les échanges. Par exemple, quasiment du jour au lendemain, ils obtiennent les arrêts de travail nécessaires…

La famille pose des questions et obtient des réponses… Inimaginable quelques jours auparavant !

Seule ombre au tableau… le conjoint a signalé son existence en indiquant qu’il restait disponible auprès du monde psychiatrique… et qu’il ne souhaitait pas que son conjoint bipolaire sache qu’il savait où il se trouvait.
Le soir même une infirmière annonçait au malade que son conjoint savait qu’il était là !

La personne répondant aux troubles bipolaires n’apprécie pas ce passage dans cet hôpital psychiatrique… «On me donne une dose de médicament beaucoup plus forte que ce qu’ils me donnaient dans l’hôpital précédent et ici, personne ne veut discuter avec moi et accepter de diminuer la médication !»

Difficile pour la famille de dire si c’est mieux ou pas ! Voyons, c’est médical et cela est un secret !

Dernier acte, le rapatriement à l’hôpital d’origine est prévu dans les jours qui suivent… donc, il devrait y avoir une suite 😉

La famille s’attend à tout, étant persuadée que la personne bipolaire est toujours en phase high et qu’elle doit avoir une multitude de projets incongrus dans la tête !

Commission des usagers

La famille a découvert la commission des usagers de l’établissement où le psychiatre a dit que notre bipolaire était “bon pour le service” (qu’il pouvait partir en soins libres).

Il faut dire que la famille a mis des avis sur les pages Facebook et dans Google Maps concernant les établissements avec lesquels ils avaient eu des soucis…

Le lendemain matin, on leur demandait dans les réseaux sociaux de prendre contact avec la Commission des usagers ! Difficile d’imaginer que cela concerne également les familles des malades. Mais oui…

La famille a été reçue par un cadre supérieur de santé (au passage qui est au-dessus des psychiatres, si la famille a bien tout compris).

Lors de cet échange, il y avait également un représentant de l’association qui siège à la Commission des usagers.

Ce cadre supérieur semblait très humain (c’est la seule personne qui a demandé si cela allait pour tous les membres de la famille), à l’écoute des problèmes que la famille avait rencontrés et grosso-modo elle a eu avec lui l’échange d’informations qu’elle souhaitait avoir avec les psychiatres afin d’obtenir des explications et des éclaircissements…

Dommage que la famille ait eu cette rencontre seulement début octobre, quand le bipolaire était en vadrouille dans sa région d’origine et venait d’être interné dans l’établissement psychiatrique de cette région !

Donc, un conseil, rapprochez vous de la commission des usagers…

Bon maintenant, on attend que le transfert s’effectue, avec un retour dans l’établissement qui a posé tant de problèmes, et on vous raconte la suite dans quelque temps !

Mise à jour… : suite à une perte des articles dans Medium nous les avons republié ici ! Seulement, l’ordre est un peu bousculé et l’espace temps c’est disloqué… Pour la suite nous faisons un détour pour commencer sur des explications sur l’impossibilité d’attaquer en justice psychiatres et établissement psychiatriques.

On en tue 3 pour en sauver éventuellement un – partie 1

Philippe Pinel libère les fous à la Salpêtrière
Philippe Pinel libère les fous à la Salpêtrière

Première partie de l’article : On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique.

L’article est en 4 parties pour l’instant :

Après De la découverte de la bipolarité aux premiers séjours à l’hôpital psychiatrique comme nous l’indiquions à la fin de l’article précédent Du début de la phase accélérée à l’arrivée en établissement psychiatrique cette année, notre personne répondant aux troubles bipolaires effectue son transfert d’hôpital pour arriver dans la clinique où, selon leur origine géographique, sont rassemblés les personnes atteintes de troubles mentaux (on ne doit plus dire malade mental dans le langage édulcoré moderne… mais c’est à vérifier).

C’est un établissement que le malade connaît, puisqu’il a déjà été usager dans cet endroit en 2013.

Au passage, vous avez remarqué que le titre d’usager donné aux patients (ou aux clients) n’a rien de médical ! C’est un terme avant tout juridique lorsque l’on parle de services publics : les usagers des services publics.

Pour la suite de cette page, je ne serai pas chronologique, mais je rassemble les gros problèmes rencontrés par la famille.

Pas de réponse à nos demandes d’explication sur les mesures de protection juridique des majeurs

On vous rappelle que la famille avait demandé la mise en place d’une protection juridique des majeurs lors de l’internement de notre bipolaire (la psychiatre qui avait demandé l’hospitalisation avait dit auparavant à la famille qu’elle établirait une demande de sauvegarde de justice).

Mais, visiblement avec «l’internement», c’est passé aux oubliettes. C’était le 23 août.

De multiples demandes de renseignements

La famille est revenue plusieurs fois pour avoir simplement des renseignements et des explications sur ce qu’étaient les mesures de protection juridique des majeurs, comment cela se déroulait, ce qu’il était nécessaire de mettre en place…

Juste des informations, on le répète : sans présager si le malade en avait ou non-besoin en termes psychiatriques !

Le seul souci de la famille était que la personne bipolaire avait voulu sur un coup de tête acheter une maison lors des dernières vacances (coup de tête réfléchi puisque la personne s’était renseignée sur différents logements), et que cette personne devait également signer le compromis de vente d’une maison dans les jours qui suivaient son admission dans les établissements psychiatriques.

Quel que soit l’endroit

Bref, lors d’une réunion malade, médecin psychiatre et famille, un des enfants demande pour avoir de nouveaux les renseignements !

La réponse est : «On en parlera avec votre parent malade». La famille est un peu dubitative, car c’est elle qui demande des informations et elle ne veut pas savoir l’avis du malade sur ce problème…

Et le lieu

La famille s’est également rendue dans le centre médical psychiatrique où notre malade est suivi hors hospitalisation, pour demander un rendez-vous à la psychiatre qui avait dit qu’elle ferait le document pour la protection juridique, afin d’obtenir des explications et profiter de l’occasion pour lui poser quelques autres questions du moment… non-médicales évidemment !

Il est déjà question de secret médical

Secret médical oblige !

On a l’impression qu’il a bon dos le secret médical très souvent ! La secrétaire confirme que la famille sera recontactée ! Cela fait bien plus d’un mois que la famille attend le contact de cette psychiatre !

La goutte qui fait déborder le vase

Le clou a été le mardi 1er octobre dans l’après-midi. La famille apprend par le courrier que la personne qui est atteinte de troubles bipolaires a demandé à créer une nouvelle carte bancaire !

La famille fonce au centre psychiatrique pour obtenir enfin des renseignements sur ces foutues mesures de protection juridique des majeurs.

La famille demande, à la secrétaire, très gentille et qui semble très bien faire son boulot, à obtenir, vraiment de façon urgente, un rendez-vous avec un psychiatre afin de parler de protection juridique des majeurs.

La secrétaire leur dit que dès l’arrivée des psychiatres, vers 2 h, l’un d’entre-eux contactera la famille !

La bipolaire est en danger, mais toujours pas d’information sur les mesures de protection juridique des majeurs

Vous vous doutez… 14 h ! Rien. 14 h 30 ! Rien. 15 h ! Rien… Vers 15 h 15, 15 h 30, la famille retourne au centre… menaçant de se suicider puisque cela semble être la seule solution pour se faire entendre à minima !

Ce n’est certainement pas la bonne solution, la famille le reconnaît, mais c’est la seule qui semble faire un peu bouger les choses !

La famille est furieuse de ce qui se passe.

Une autre secrétaire tente de calmer le jeu en leur passant, ce qui semble exceptionnel, une infirmière psychiatrique qui s’explique avec un seul membre à la fois (évidemment le téléphone n’a pas de haut-parleur ni d’écouteur et ils sont dans une salle publique… Ce serait certainement gênant si tout le monde entendait ce qui se disait).

L’explication consiste à dire à la personne au téléphone qu’il n’y a personne pour les recevoir, que l’on ne peut rien leur dire, etc.

Évidemment, le ton monte… La famille voit se rapprocher des infirmiers psychiatres… (La famille apprendra que c’est la norme, car le personnel médical a peur du grabuge et des destructions dans leurs locaux !)

La voix de l’un des enfants qui répond et du parent qui l’accompagne résonne dans l’établissement et comme par magie, rapidement, le psychiatre en chef se trouve derrière eux en disant : «Je suis là», la bouche en cœur, un grand sourire au lèvres !

Il a certainement pu se libérer puisqu’il peut tout à coup enfin recevoir dans son bureau les membres de la famille présents…

Un entretien qui tourne court par manque d’écoute de la famille

L’entretien tournera court rapidement puisque cette éminente personne, après avoir pris la famille un peu de haut, commença l’entretien par un : «Bon, nous pouvons commencer le cours de sociologie !» pas très bienvenue (la famille lui avait indiqué qu’elle enregistrait leurs échanges… Vous les trouverez prochainement en ligne afin de vous faire une idée).

Non, il ne peut rien dire à la famille…

Le médical étant au-dessus du judiciaire, il ne peut rien dire à cause du secret médical ! Donc toujours aucune explication sur les mesures de sauvegarde, ce qui peut-être fait, par qui…

Les familles sont seules entre autre face aux mesures de protection juridique des majeur

La famille doit se débrouiller seule et cela sous-entend certainement que toutes les familles, quel que soit leur revenu, doivent aller consulter un avocat pour obtenir un début d’information !

Le moral des familles et aidants en prend un coup ! Mais ce n’est pas grave voyons : On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !

La famille n’a même pas évoqué avec ce qu’elle pensait être le chef du centre une mise en danger du bipolaire soigné, car elle pensait que l’information avait été transmise en aval…

Même pas besoin de penser utile de présenter l’organisation des services psychiatriques à la famille

Oui, au passage, personne n’a jamais expliqué à un membre de la famille la hiérarchie dans les établissements psychiatrique et pas d’assistante sociale ou autre pour les aider comme c’est le cas dans d’autres établissements !

Bref, plus d’un mois d’hospitalisation sans la moindre trace d’explications sur les mesures de protection juridique des majeurs.

Le rendez-vous de ce mardi prendra tout son sel lorsque vous saurez ce qui se passait en réalité et ce qu’avait fait le personnel de l’hôpital !

La remonté des informations par les infirmiers a t-elle réellement lieu ?

Et pourtant, la famille a fait remonter nombre de fois sa demande d’informations quant aux mesures de protection juridique des majeur auprès des infirmiers psychiatriques…

Mais là aussi, la famille commence à avoir de gros doutes : les remontées sont-elles effectives ? La famille a remarqué que des informations donnés par le bipolaire ou la famille n’était pas indiquée dans le dossier de suivi.

Nous ne pouvons rien faire pour vous, allez voir un psychiatre en ville

Le 16 septembre, comme la personne répondant aux troubles bipolaire avait semble-t-il imaginé qu’il était nécessaire de faire une thérapie familiale, la famille au complet vient au rendez-vous avec l’interne psychiatre, l’infirmier psy et le malade.

Un exemple de réunion hebdomadaire à l’hôpital

Il s’agit juste d’une réunion “habituelle” au cours de laquelle la famille apprendra que notre bipolaire joue avec les psychiatres de l’hôpital en demandant de diminuer son traitement… (sous-entendu en vue de l’arrêter).

Rappelons-nous juste que la décision de l’hospitalisé a été prise pour l’obliger à prendre son traitement !

Sinon l’objet de la réunion est plutôt de parler de l’après-hospitalisation.

Il semble que cette année, le bipolaire accepte le passage en famille d’accueil. Tout le monde se réjouit de cette décision pour l’avenir… sans avoir idée de quand cela sera effectif ! (Vous savez, c’est médical et donc secret !)

La famille tente une nouvelle fois d’obtenir des informations de base sur les mesures de protection juridique des majeurs !

Toutefois, en cours de réunion, la famille profite d’avoir un psychiatre en face d’elle pour lui demander de le voir en privé (la personne bipolaire avait bien demandé à l’un des psychiatres à la fin août d’être entendu seule lors d’une rencontre avec toutes les personnes).

Et là, la famille reçoit un niet… C’est impossible ! On ne peut pas vous recevoir ! Cela va à l’encontre de notre déontologie.

Nous ne pouvons rien faire pour vous, allez voir un psychiatre en ville !

Aberrant, même si l’on comprend bien que la confiance entre le patient et les psychiatres ne peut pas être rompue ! Mais comment fait la famille… C’est le chien qui se mort la queue !

C’est à ce propos, qu’en insistant, la famille s’entend dire que personne dans l’hôpital psychiatrique ou dans le centre psychiatrique de suivi ne peut prendre se charger de la famille, que c’est contraire à leur éthique professionnelle !

Et donc, la phrase : «Nous ne pouvons rien faire pour vous, allez voir un psychiatre en ville» est lâchée 🙁

La publicité est-elle nécessaire pour que les services psychiatrique pour aider et renseigner une famille ?

La famille met assez rapidement en place un parallèle avec les cellules de crise qui sont organisées lors d’événements publics, avec beaucoup de publicité dans les médias. Mais s’il n’y a pas d’événement public, aider et renseigner une famille par exemple, ce n’est donc pas possible ?

Ubu est parmi nous ! Mais ce n’est rien de le dire !

La famille ne compte plus le nombre de personnes dans ces mondes psychiatriques qui leur a dit : on comprend que vous souffrez, on voit bien que vous n’allez pas bien ou autres phrases du même genre…

Mais, personne n’a pensé un seul instant à leur parler… même et surtout simplement pour les renseigner !

Des infirmiers psychiatriques indélicats avec les familles et qui les culpabilisent

Attention, entendons nous bien, ce point ne porte pas sur tous les infirmiers psychiatriques… loin de là. Mais dans le cas présent, l’une d’entre elle a catalysé le ressentiment de la famille.

D’ailleurs la famille tire un grand coup de chapeau à une grande majorité d’infirmiers, car eux (les membres de la famille) n’auraient pas été capable de faire ce qu’ils font, avec leur gentillesse, leur compréhension…

Une brebis galeuse dans le monde infirmier psychiatrique

Comme quoi parfois une seule et même personne rassemblant beaucoup de problèmes peut fausser les perceptions et ajouter à l’aigreur de la famille sur le monde hospitalier psychiatrique.

Je suis également en possession des enregistrements de certains des propos mentionnés ci-dessous de cette infirmière, mais nous avons choisi de ne pas les publier.

Avant d’aller plus loin, il semble nécessaire de rappeler que le temps qu’aucune décision de justice sur des mesures de protection juridique des majeurs n’est prise, le majeur hospitalisé conserve tous ses droits, surtout à partir du moment où l’usager accepte d’être à l’hôpital sans contrainte.

Donner les clefs de la maison, donner les clefs…

Ainsi, les premiers échanges téléphoniques problématiques avec cette infirmière concernait le fait de laisser le malade (qui peut passer à son logement quand il le veut accompagné d’un infirmier) prendre la clef du logement !

La famille à beau expliquer qu’il y a constamment une personne au moins dans le logement, que c’est une serrure sécurisée qui coûte la peau des fesses qui est installée, que pour refaire une clef une carte est nécessaire, que, lors de ses séjours en hôpital psychiatrique, le bipolaire a déjà perdu ou s’est fait volé un téléphone portable, sa carte d’identité… Rien n’y fait.

Non, l’infirmière explique que ce n’est pas grave… et de toute façon, l’adresse n’est pas marquée sur la clef ! Gloups…

La famille et l’infirmier ne doivent pas sécuriser le même genre de logement ! Pardon, madame habite peu-être un 20 m2 😉

Quoi répondre… Certainement pas cela !

Lors d’une rencontre avec l’une des enfants, l’infirmière “discute” du message de la bipolaire dans les réseaux sociaux, comme quoi elle est hospitalisée en hôpital psychiatrique, et l’enfant lui demande ce qu’elle doit répondre aux contacts avertis qui lui pose des questions ! Réponse : «Hé bien, tu lui dis que tu ne sais pas !»

Pardon, c’est impossible ! Tout le monde sait que la fille habite avec ses parents, donc sait…

Petite explication puis : «Ben, alors tu leur dit qu’elle est bipolaire…» ! Il faut savoir dire ou ne pas dire ? Et certainement pas comme cela !

Un arrêt de travail… en raccourci

Ah oui, il y a eu aussi la culpabilisation lorsque le parent demandait à obtenir un arrêt de travail (cela a duré près de 15 jours avant de l’obtenir…

Merci pour l’incompétence de l’hôpital et du médecin traitant –le cabinet est à moins de 500 m de la maison familiale– qui voulait absolument faire plaisir à leur usager et patient ! Ils avaient juré par tout les dieux qu’il, l’usager, gérait la situation ce qui évidemment n’était pas le cas).

Donc au téléphone, la famille s’évertue à expliquer que le médecin ne pige rien et qu’ils auraient besoin au moins d’un bulletin de situation comme quoi la personne bipolaire est hospitalisé !

Et là, l’infirmière commence à expliquer que c’est le rôle de la famille d’aller faire le pied de grue devant le cabinet du médecin traitant pour lui “soutirer” (c’est moi, l’auteur de l’article, qui dis ce mot, mais c’était l’esprit) un arrêt de travail !

Arrêter de prendre un traitement pour la bipolarité, faut tenter le coup : ça marche ou pas, comme pour arrêter de fumer

Le pompon des réflexions que la famille a quand même entendu de la part de cette infirmière a certainement été lors d’un échange au sujet de l’envie de la personne répondant aux troubles bipolaires d’arrêter de prendre des médicaments.

L’infirmière s’est lancée dans une explication qu’il fallait laisser sa chance au malade… et par exemple, on n’arrive peut-être pas à arrêter de fumer du premier coup, ni même du troisième ou du cinquième, mais que la sixième fois sera peut-être la bonne et l’on réussira !

Bien sûr… Encore une qui ne vit pas au quotidien avec un bipolaire…

Changement d’école…

L’un des enfants explique que sur l’un de ses lieux d’études, où intervient professionnellement le parent atteint de troubles bipolaires, au vu de ce qu’a raconté cette personne… l’enfant est d’office mal vu !

La réponse de notre infirmière surdouée : «Tu n’as qu’à changer d’école».

C’est évident, l’enfant va quitter le parcours de l’une des meilleures grandes écoles de France dans son domaine parce que sa mère fait des erreurs et raconte des mensonges sur son quotidien ! «Non, mais allô quoi !»

Pourquoi voulez-vous ce nom, vous voulez cette adresse pour quoi faire ?

Pour compléter le tout, Madame l’Infirmière est certainement indispensable et garante de sa structure, car lorsque la famille a demandé les adresses ou noms concernant le directeur du centre ou du Centre des usagers, elle devait décliner les raisons de leur demandes…

La famille pensait à juste titre que c’était libre et qu’elle n’avait pas de compte à rendre à cette infirmière psychiatrique.

La même demande serait venue de certains autres infirmiers, il n’y aurait eu aucun problème pour expliquer les raisons. Mais devant un tel manque d’empathie, c’est certain que la famille n’était pas prête de faire un effort !

La famille se demande toujours si la connivence entre l’infirmière et la personne bipolaire en soin n’était pas exagérées pour différentes raisons. La famille était visiblement, pour l’infirmière, les méchants qu’il fallait combattre.

Comme cet article est plus long que prévu, nous avons préparé un suite. Le On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 2 sera en ligne demain.

Du début de la phase accélérée à l’arrivée en établissement psychiatrique cette année

le fou riant de Jacob Cornelisz Van Oosteem
Le fou riant
de
Jacob Cornelisz Van Oosteem

L’article est en 4 parties pour l’instant :

Dans l’article précédent : De la découverte de la bipolarité aux premiers séjours à l’hôpital psychiatrique nous étions arrêtés à l’année 2013 !

L’année 2016 passa sans gros incidents. Vous savez, le cycle de 3 ans… Par contre, nous sommes en 2019 !

Et, comme les familles ne sont pas réellement impliquées et dans aucun processus, la phrase «On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !» prend de nouveau tout son sens dans tous les domaines !

Petite précision, il a été dit jusqu’ici que personne n’a cherché à aider la famille.

C’est en partie faux puisque le psychiatre qui a assuré le suivi depuis la sortie de l’hôpital en 2007 a mentionné une structure qui a pour but d’aider les malades bipolaires et leurs proches.

C’est un peu comme si les psychiatres ne veulent voir que leur patient sans tenir compte des effets collatéraux sur les proches. Ils délèguent à une association qui fonctionne par des groupes de paroles !

En tout cas, notre patient bipolaire a toujours refusé, et à interdit à ses proches de se rendre dans cette association !

Les débuts de la phase accélérée de notre bipolaire

Notre bipolaire répète à qui veut l’entendre qu’il est en phase de rémission de son trouble bipolaire.

Pourtant, c’est ce futur nouvel “usager” qui se plaint, dès septembre 2018, d’être au début d’une phase accélérée !

Des jugements de l’état selon les psy

Le psychiatre, que le malade continue de voir seul, la rassure : «Mais non, mais non… ».

Même ses 2 voyages successifs en avion, voyages d’une semaine à moins d’un mois d’écart (février et mars 2019), n’a rien à voir selon lui avec la bipolarité ! Il notera que le patient à des envies de voyages…

Évidemment, ce n’est pas le même son de cloche au sein de la famille où les signaux d’alerte s’allument les uns après les autres au rouge : tous signes de l’avancée de la phase maniaque !

Il faut savoir que notre bipolaire en général ne voyage pas !

Précisons que désormais, les psychiatres du suivi hospitalier ont conseillé à la personne atteinte de troubles bipolaires d’arrêter de voir son psychiatre en ville et, dans le centre où il est suivi, a été mis en place pour cet usager toute une équipe “maison”. Il paraît que c’est plus simple.

Donc, notre bipolaire a son psychiatre, rencontre régulièrement une psychologue, une nutritionniste, est accompagné d’un pair aidant et vois plus ou moins régulièrement des infirmiers psy pour des entretiens. Tout un ensemble de personnel dans un même endroit !

Parfois, en entendant certaines réflexions à la suite de nos échanges avec ces services, on se demande si les établissements psychiatriques ont eu raison de changer le terme de clients pour usagers lorsqu’ils parlent de leurs patients, pardon de leurs usagers !

La famille est devant une entreprise aux raisonnements marketing parfaits… Ils ont l’impression, parfois, que l’on cherche avant tout à vous vendre du service.

Elle peut même parfois se poser la question de savoir si le système local n’est pas fait pour ne pas soigner véritablement le malade, mais pour le conserver afin de continuer à avoir du travail, même si l’on se plaint d’être débordé !

Ceci reste une supposition insufflée par un échange avec un psychiatre étranger !

Déni et du rôle du médecin traitant

Évidemment, la phase Up continue à se développer. Au mois de juin de cette année 2019, on en est à l’émergence du déni de la maladie !

Le bipolaire n’arrête pas de dire qu’il n’est pas malade, que ce sont les autres qui le sont… et pour le conforter, son médecin traitant lui indique qu’il y a même des pistes pour supprimer les médications (selon la version du malade… la famille n’est pas loin de le croire !).

Le psychiatre qui s’occupe de la personne atteinte de troubles bipolaire a également dû croire cette version, car il a téléphoné au médecin traitant pour avoir des explications (mais secret sur le sujet, c’est médical !). C’est amusant, encore plus quand on écoute l’enregistrement sonore !

Si je résume, la famille n’a pas été aidée par le médecin traitant dans cette affaire… d’autant plus qu’il continue à avoir des effets négatifs sur la suite de cet épisode de phase high.

Pour être complètement honnête, la famille sait que des événements au cours de cette année ont pu jouer sur l’état psychique de son bipolaire.

Enfin, des événements qui ont pu avoir un impact sur le bipolaire, mais qui seraient passés sans créer de problème auprès d’une personne sans ces troubles.

Un été pourri par la bipolarité

Depuis le mois de juin, le grand jeu de notre bipolaire consistait à faire venir le SAMU.

Il simulait un problème cardiaque (il avait compris qu’on l’emmenait ainsi au urgences). Un dimanche matin, il est ressorti de là quelques heures après son arrivée en disant : «Voilà, c’est cool, j’ai eu un check-up complet… gratuit. Tout va très bien».

Non, tout ne va pas très bien… Ce n’est pas un comportement normal. Ces passages aux urgences reflétaient plutôt une manière de dire : «Au moins, ici, on s’occupe de moi !»

De même, il y a eu la période «C’est parce que je vois ma famille que j’ai des problèmes cardiaques». Seulement le bipolaire n’avait pas pensé que ses passages aux urgences ne correspondaient en rien à cela.

On ajoute le début de l’incohérence des discours, et la logorrhée déjà présente depuis plusieurs mois.

Et aussi, les tâches ménagères et autres tâches de famille du quotidien qui n’étaient plus du tout assurées depuis le mois de juin…

Mais, certainement que, comme à son habitude, notre bipolaire racontait à tout son staff médical qu’il était le seul à assurer tout le boulot dans sa maison. On vous laisse imaginer la véracité des faits !

Notons juste que l’astuce de passer aux urgences pour un problème cardiaque avait débuté à la période de Noël en 2018 !

En parallèle aux appels du SAMU, SOS Médecins passait régulièrement au domicile de notre bipolaire. L’objectif : confirmer sa démarche de réduction des posologies sans danger.

Il n’est jamais trop tôt pour anticiper

Comme tout bipolaire qui se respecte, notre patient atteint de troubles bipolaires se considère comme surhomme, au-dessus du lot, et papillonnant d’un projet à l’autre, se faisait un honneur de gérer tout le côté administratif des choses ! Enfin, pensait !

Un problème de malfaçon sur un travail de toiture… Il gère avec l’assurance et les entreprises.

La vente d’une maison (le couple est en séparation de biens), qu’il aurait d’ordinaire assuré avec son conjoint est, pour cette fois, de son domaine privé !

D’ailleurs, au décès de son dernier parent, celui-ci lui a dit «C’est pour toi et profites en !». Donc le bipolaire doit tout gérer afin qu’il bénéficie lui tout seul de l’argent et qu’il le dépense comme lui seul l’entent.

Idem pour la gestion de l’accident de l’un des enfants, c’est le bipolaire qui se pose comme chef des liaisons avec les assurances, avec le monde médical, etc.

Mais, c’est avant tout de l’esbroufe, car un trimestre plus tard, rien de tout cela n’est réglé ! Au contraire… Rien n’a été fait !

Connaissant son état, la famille aurait mieux fait d’anticiper… mais reste le droit ! Le bipolaire a des droits individuels. Pas facile…

Les membres de la famille ont toujours confiance dans le monde médical et osent espérer un appui de leur part, qu’ils fassent comprendre au malade ses erreurs de jugement également.

Un séjour en vacances calamiteux

Les jours et les semaines avançaient cahin-caha, avec pour la famille d’autres signaux qui s’allumaient au rouge, comme la modification du rythme des dépenses par exemple !

Oh pas de grosses dépenses… Par exemple, en 3 mois, notre bipolaire en est à la quinzième paire de chaussures achetée !

Quand on sait que ce bipolaire, en temps normal, achète environ 2–3 paires par an, on peut se poser des questions.

Mais, ce qui inquiète, semble-t-il, le monde médical psy, c’est que le patient veut diminuer son dosage de médication ! Il cherche à se sevrer ! Le reste semble peu importer !

Chose exceptionnelle qui n’était pas arrivé depuis des lustres : le conjoint est invité à une réunion tripartite avec le bipolaire et l’équipe psy (une psychiatre et un infirmier psy).

Au passage, notre personne répondant aux troubles bipolaires a demandé à ne plus être suivi par le même psychiatre… Visiblement, ce nouveau psychiatre veut faire le point sur l’état de santé de ce dernier.

C’est l’occasion de parler de la grosse semaine de vacances qui s’annonce. Est-il bon ou non de partir avec notre bipolaire dans cet état ?

La psychiatre convainc tout le monde que c’est possible, et la famille peut appeler un centre d’appel d’urgence lié à leur centre psy 24 h sur 24, 7 jours sur 7 !

Le conjoint et le reste de la famille émettent un peu de réserves sur cette aide ! Mais, heureusement qu’ils ont pu téléphoner… car dès l’arrivée sur le lieu de villégiature, les problèmes s’enchaînent les uns derrière les autres.

Seule ombre au tableau de cette aide : lorsque la famille pose la question à un infirmier sur ce qu’il faut faire, personne n’est capable de définir ce qu’est se mettre en danger ou mettre en danger la vie d’autrui !

Évidemment, on ne parle pas de prendre un couteau et de menacer quelqu’un… mais le reste !

Les vacances seront abrégées suite à la vie insupportable que le bipolaire fait vivre à sa famille et surtout car le bipolaire a décidé d’acheter sur un soi-disant coup de cœur (en réalité, un coup de tête) une maison dans le village où ils résidaient. La famille découvrira plus tard que notre bipolaire avait lancé des recherches pour acheter un logement dans cette région.

De passage chez le médecin de ce village, la famille et le malade apprennent que souvent, lors des voyages, les phases du malade bipolaire sont accentuées.

De retour à la maison, quelques jours passent avec de nombreuses entrevues avec le médecin traitant et le monde des psy. pour la personne bipolaire.

Bipolaire hospitalisé sous contrainte

La famille apprend vers la fin août que la bipolaire veut partir dans sa région natale, pour un séjour de 10 jours, en accord avec les psychiatres.

La famille demande alors une entrevue d’urgence avec la personne bipolaire et un psychiatre.

Le lendemain, après avoir fortement insisté, c’est chose faite. Le rendez-vous est pris !

Partir 10 jours dans sa région d’origine sans prendre de médicaments !

On explique à la famille que les services psychiatriques et le patient se sont mis d’accord sur un séjour de 10 jours dans la famille (un petit cousin et une arrière-arrière cousine de la mère du bipolaire qui a plus de 80 ans).

Le psychiatre demande à l’usager s’il peut dire à la famille que ce sera sans médication et explique que les familles seront prévenues de ce qu’est la bipolarité, etc.

Les membres de la famille tombent de haut, mais donnent leur accord (contraints et forcés car ils ne peuvent en vérité rien imposer… la liberté des choix du patient ne souffre pas de contestation).

Et l’on parle de mesure de protection juridique des majeurs

La seule exigence de la famille est d’émettre au moins une mesure de protection juridique des majeurs.

Le psychiatre leur répond qu’il fera une demande de sauvegarde de justice ! Mais, aucune explication n’est donné à la famille à ce sujet (ce que c’est, ce que cela amène…) et elle ne verra jamais cette demande finalisée.

La famille discute avec le psychiatre et elle apprend ainsi que oui, on connait très bien les dangers qu’il y a de laisser partir quelqu’un sans traitement et confirme que de toute façon, ils (les professionnels de santé) savent très bien que l’on récupéra le malade peu de temps après pour l’interner dans un hôpital.

La famille parle, raconte… mais cela semble de peu d’intérêt

Le summum de l’indifférence à ce que tentaistd’expliquer comme le pouvait la famille (sans entrer dans le côté secret médical), des remarques donc qui montrait le degré de la phase high, a été cette réponse du médecin : «Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?».

Eux (la famille), rien… C’est vous le pro., on vous demande juste de prendre la décision efficace et adéquate et d’éviter la mise en danger de la personne bipolaire !

Encore une fois, la famille a eu le sentiment lors de cette rencontre d’assister à la “vente” marketing des services de l’établissement.

Déjà avec l’hospitalisation prévue du bipolaire après son séjour sans médication… mais surtout lorsque l’un des enfants majeur présent craque devant ce qui, pour lui, est une aberration : que l’on laisse “mourir” l’un de ses parents sans s’occuper de lui (lui : le malade) !

La réaction du psy : «Calmez-vous. Si vous en avez besoin, nous avons des professionnels pour cela ici !». Ce qui s’avérera faux quelque temps plus tard !

Le monde psy entourant la personne bipolaire n’ayant pas levé le moindre petit doigt pour aider les membres de la famille ou les renseigner !

Bravo l’écoute et la prise en charge de la famille.

La réunion durait, durait… et ce qui devait arriver arriva. La carapace dont se protégeait le bipolaire se fissura…

Ils, les bipolaires, peuvent parfois avoir un comportement, en face de certains médecins par exemple, qui “cache” leur état réel !

La crise qui déclenche l’hospitalisation : la réunion trop longue devant le psychiatre ?

Là, allez savoir pourquoi… la personne répondant aux troubles bipolaires est partie dans un discours comme elle le faisait en famille : véhément, agressive, imposant qu’on l’écoute (et faisant taire le psychiatre au passage).

La décision ne fut pas longue à prendre pour le psychiatre, qui lui dit : «J’annule l’accord que nous avions et je demande votre placement en hôpital psychiatrique avec l’obligation de suivre le traitement médical».

Charivari dans le bureau… On demande à la famille qui signera comme tiers cette hospitalisation sous contrainte.

Si l’on pousse le raisonnement un peu plus loin, on pourrait dire que les familles sont juste là pour signer comme tiers à la demande d’un médecin l’hospitalisation du malade.

Mais rien pour le reste puisqu’on ne les écoute pas, ou plus exactement on semble ne pas les écouter et leurs informations ne servent à rien !

Arrivée en hospitalisation et les premiers jours

La personne bipolaire est conduite dans un établissement psychiatrique où elle est mise sous traitement. C’est un établissement provisoire, car la clinique où elle doit se rendre, vu son lieu d’habitation, est en réparation.

Cette hospitalisation se déroula plus ou moins bien. Les contacts avec les infirmiers sont corrects.

Cependant, l’usager (nous sommes à l’hôpital, donc c’est le nom donné aux patients), lui, est moins coopératif.

Il veut seulement voir un membre de la famille à la fois, pas longtemps et discuter simplement de sujets qui l’arrangent.

Lorsqu’il voyait un membre de sa famille, le bipolaire le recevait souvent en disant : «Rien qu’à te voir, cela me fatigue !»

Mise en danger de la vie du bipolaire en séjour à l’hôpital psychiatrique

Quelques jours après avoir été interné, l’usager envoie une série de messages via les réseaux sociaux et les messageries de son smartphone pour se plaindre : «Ma famille m’a fait interner en psychiatrie contre mon avis».

Certaines personnes du travail, de la famille ont l’intelligence de contacter la famille pour en savoir plus… mais estimant que l’usager se met en danger, la famille prévient les infirmiers de ses agissements.

Son téléphone ne sera plus chargé jusqu’à ce qu’il soit transféré dans un autre établissement.

Pour ceux qui trouverait anormal qu’une personne psychiatriquement malade ait toujours à sa disposition son smartphone : non, c’est normal, c’est l’un de ses objets personnels.

Chaque lieu d’accueil des malades psychiatriques fonctionne à sa manière et ce qui est impossible ici peut l’être là, et inversement : ce qui est autorisé ici ne l’est pas là-bas.

La sempiternelle rencontre “hebdomadaire”, connue au fil des hospitalisations précédente, entre le psychiatre, la personne bipolaire et les membres de la famille en présence d’un infirmier psy se déroule normalement.

Hormis le fait que le bipolaire demande à parler en privé avec le psychiatre en fin de réunion, pour compléter ce qu’elle a dit dans un discours visiblement très incohérent.

C’était peut-être pour compléter son explication d’envie d’achat coup de cœur d’une maison lors des vacances.

En réalité, cela n’avait rien d’un coup de cœur quand on sait que le bipolaire s’est renseigné sur plusieurs maisons… dans cette région !

La personne relevant de troubles bipolaires avait juste envie de “claquer” le fric de son héritage !

Puis vient le transfert d’hôpital et le changement de décor ! Et cela mérite un article à lui tout seul (voire 2).

C’est le cas dans les articles suivants : l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique.

de la bipolarité au rejet des familles par les psychiatres

bipolarite bipolaire rejet familles psychiatres centre psychiatrique
de la bipolarité et du bipolaire jusqu’a l’hospitalisation au rejet des familles par les psychiatres et centres psychiatrique

Voici en 5 parties pour l’instant des explications sur un moment désagréable de la vie. La cause : une personne bipolaire au sein d’une famille et le comportement des psychiatres et institutions vis-à-vis de la famille.

Ces articles ont été publiés sur Medium et suite à une mauvaise manipulation supprimé. Nous les avons reproduits ici ! 

On en tue 3 pour sauver éventuellement le bipolaire dit la famille

Nous n’avons pas écrit ces articles sur la bipolarité, la vie par les proches du malade et les nombreux soucis rencontrés avec les psychiatres et les établissements psychiatriques pour nous plaindre (enfin, cela soulage).

Nous les écrivons surtout pour dénoncer ce qui se passe au sein de certains établissement psychiatriques et comment on peut partiellement réagir sachant que tout le monde ne saura pas à qui s’adresser (et c’est compliqué) et que les raisonnements des uns et des autres s’opposent…

C’est un sujet de débat « sociétale » comme nous le disait un psy dernièrement ! Prenez parti et lançons le débat

4 articles de la bipolarité au rejet des familles par les psychiatres

Un cinquième article montre qu’il est impossible d’avoir recours à la justice vis à vis des psychiatre et des établissements psy !

Voici les titres de 5 articles déjà en ligne à cette adresse :

Si vous aussi vous êtes touchés de près ou de loin par la bipolarité ou la schizophrènie ou celle d’un proche, cette série d’articles vous intéressera certainement et nous aimerions avoir votre ressenti !

De même l’avis de psychiatres, d’infirmiers psychiatriques, de cadres de santé, de juristes, etc. serait enrichissants !

Aussi n’hésitez pas à relayer ces articles afin que nous ayons le maximum de témoignage et de points de vue 😉

Si un(e) journaliste est intéressé par le sujet, il n’y a pas de soucis pour notre part d’en parler 😉

Ah oui, la suite arrive bientôt puisque après quelques jours dans notre lieu d’accueil favori… notre malade en est de nouveau sortie avec l’approbation des médecins ! aberrant… on ne vous dit que cela ! 

de la découverte des bipolaires et de la bipolarité

La Nef des fous de Jérôme Bosch
La Nef des fous de Jérôme Bosch

L’article est en 4 parties pour l’instant :

Un peu d’histoire pour commencer

C’est au milieu des années 1990 que la personne qui deviendra un usager des hôpitaux psychiatriques a découvert qu’elle était maniaco-dépressive (désormais appelé trouble bipolaire) alors qu’elle était âgée d’une trentaine d’années.

À l’époque, on parlait peu de cette maladie psychiatrique. Il était rare qu’elle soit détectée par un médecin généraliste comme ce fut le cas. Notons qu’il peut s’écouler plusieurs années avant la détection et l’établissement d’un diagnostic correct.

La bipolarité est l’une des maladies psychiatriques les plus fréquentes. Elle toucherait de 600 000 à 4 700 000 personnes en France selon les études et selon ce qui est pris en compte.

Notons que les troubles bipolaires font partie des 10 maladies les plus handicapantes selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé ) et qu’ils peuvent conduire à des tentatives de suicide.

Ah oui, précision importante, je ne suis pas psy… mais seulement un parent proche de la personne dont nous (ses enfants et moi-même) souhaitons présenter les problèmes rencontrés dans une famille vis-à-vis du monde médical, et notamment de quelques dysfonctionnements importants selon nous dans les articles suivants.

La bipolarité, c’est quoi ?

Le cycle du bipolaire (source troubles-bipolaires.com)

Psychose maniaco-dépressive et autre changement de langage

Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, on désigne désormais cet état par le nom de troubles bipolaires.
C’est certainement une manière de dire que ce n’est pas une maladie. C’est un trouble du comportement (enfin, pour les familles, la nuance n’est pas facile à distinguer !).

Cela permet également de ne pas avoir de lien avec le terme de psychose ou de maniaque. Ces termes renvoient vers des notions négatives et des erreurs de jugement de la part du grand public.

De même, le langage évolue. Dans les années 90, on parlait de phase maniaque et dépressive. Puis, ce sont les termes de phase down et high qui ont été employés.

De nos jours, il est question de phases accélérées ou de phases up quand le bipolaire n’est pas en dépression ou en situation intermédiaire.

Nous sommes tous des bipolaires en puissance

Pour simplifier et faire comprendre la bipolarité, prenons le cas d’une personne non-bipolaire.
En général, nous vivons et contrôlons tous des émotions comme la colère, la tristesse, la joie…

C’est pour cela que parfois, on entend dire que nous sommes tous bipolaires en puissance. Seulement nous, nous sommes capables de gérer nos émotions au quotidien, pas le bipolaire !

En effet, une personne bipolaire vit ses émotions avec une puissance exacerbée dans un sens ou dans l’autre (euphorie ou dépression). Elle a du mal à maîtriser ses émotions à tel point que cela peut aller jusqu’à avoir des implications sur ses activités professionnelles, familiales et sociales.

Notre but n’est pas de décrire les déviances et autres comportements de la personne dont nous parlons… mais d’établir une généralité.

Le cycle de vie d’une personne atteinte de troubles bipolaires

Oui, vous l’avez certainement compris, la vie d’un bipolaire est rythmée selon 3 phases, avec un cycle (des durées qui peuvent aller de quelques heures à plusieurs années) complètement différent d’un patient à l’autre (voir l’illustration d’ouverture). La personne dans notre cas a un rythme sur 3 ans en général !

Les 3 phases d’une personne répondant aux troubles bipolaires sont les suivantes :

  • phase accélérée : le bipolaire est irritable, hyperactif, euphorique, en grande excitation, avec une énergie inhabituelle. Il ressent peu le besoin de dormir, est volubile (logorrhée), perdant toute inhibition, il a une vie sexuelle intense, a tendance à avoir la “fièvre acheteuse” (voir à engager des dépenses inconsidérées) et présente souvent une augmentation de l’estime de soi qui devient exagérée, voire un sentiment de toute-puissance ou de mégalomanie (même en famille, il lui arrive de vouloir se comporter comme un “chef”, ou un “prof” dans notre cas).
    Notons que les bipolaires sont véritablement heureux dans cette phase, ils s’y sentent bien !
  • état dépressif : avec une énergie anormalement basse, l’humeur de la personne atteinte de troubles bipolaires est maussade, triste, mélancolique, avec une perte d’intérêt pour la plupart des activités et autres projets, ne voulant plus voir personne…
    Souvent le bipolaire est très auto-critiques et s’auto-accuse, avec une grande culpabilité vis-à-vis de l’entourage dont il se sent indigne.
  • humeur dite normale et stable : entre les accès maniaques et l’état dépressif, le bipolaire dans la plupart des cas a une vie psychique et sociale tout à fait normale.

La découverte de la bipolarité et les premiers soins

Comme pour la plupart des cas, notre bipolaire a montré ses premiers signes de bipolarité entre 18 et 24 ans et a été diagnostiqué 15 ans plus tard (désormais, il faut compter en général 10 ans… c’est bien trop, même si c’est mieux que par le passé).

Il faut savoir que plus la personne atteinte consulte tôt, plus elle se rétablira rapidement !

Les premiers traitements contre sa bipolarité

Le médecin de l’époque a plusieurs fois proposé de prendre un traitement pour “soigner” la bipolarité.

Mais là, intervient une notion de déni importante de la part de la personne atteinte de troubles bipolaires. Elle ne se croit pas malade (encore aujourd’hui, régulièrement la famille doit faire face à ce problème).
En effet, qui dit troubles bipolaires dit psychiatrie… et cela fait toujours peur !

En plus, il y a une marge à aller voir un psy pour une analyse et consulter pour une maladie psychiatrique.

Et, il y a l’entourage du patient.

En effet, comme me disait l’un des parents de la personne dont nous prenons support : « Il n’y a jamais eu de fou chez moi, et il n’y en aura jamais ! » sous-entendu, pas de maladie psy dans ma famille, ce n’est pas possible !
Ce type de réaction n’aide pas le bipolaire à faire le ou les bons choix pour se soigner.

La sophrologie pour soigner la bipolarité ?

Donc, sans traitement médical spécifique à la bipolarité pour réguler l’humeur, après quelques mois (années) de refus, la position de notre “usager”, comme on dit dans les hôpitaux psychiatriques, a doucement évoluée jusqu’à accepter de rencontrer régulièrement un sophrologue après un nouveau cycle de sa bipolarité.

Seulement, je pense que cette professionnelle n’était pas la solution… Il était trop tard pour se contenter de cela.

Et, toujours, ce refus de la personne bipolaire de prendre une médication pour son trouble ou d’aller voir un psychiatre.

Le passage en psychothérapie

Les crises s’enchaînaient avec une accalmie lors de l’attente de ses enfants !
Mais une fois les enfants arrivés, les crises selon leur cycle de 3 ans ont repris.

La “dureté” des crises allait grandissante…

Et, à la suivante, cette fois, notre bipolaire accepta de voir un psychothérapeute.

Seulement, à juste titre ou pas, ce médecin psychiatre ne lui prescrivit pas de traitement ! Mais, le patient, aurait-il accepté de prendre un régulateur d’humeur à l’époque ? Je ne le crois pas.

C’est vrai que, comme l’évoque le ministère de la Santé canadien  : « dans la majorité des cas, un trouble bipolaire se traite par une psychothérapie, par des médicaments ou par une combinaison de ces 2 traitements ».

La famille n’a pas de médecin en son sein, elle ne peut pas juger de ce qu’il faut faire et s’en remet à la compétence des professionnels ! Mais, a-t-elle réellement raison ?

Première hospitalisation en hôpital psychiatrique

Cela aida pendant quelque temps, mais en 2007, notre bipolaire, passant par la case “les urgences”, fut admis dans un hôpital psychiatrique.
Comme il ne refusa pas d’être interné en tant qu’usager, aucun tiers n’eut besoin de signer quoi que ce soit !

Nous avons appris, par la suite, que notre bipolaire avait voulu faire une tentative de suicide !
Le lendemain de l’hospitalisation, son “psy en ville” qui avait eu rendez-vous avec cette personne la veille s’est excusé auprès du conjoint, car il n’avait rien vu venir !
Le conjoint fut appelé pour une rencontre avec le malade, le psychiatre et un infirmier psychiatrique. Pour ce dernier, c’était la découverte de ce monde hospitalier bien particulier qui n’a rien à voir avec les hôpitaux “traditionnels”.
Le résultat de ce passage à l’hôpital apporta une modification importante, car désormais, outre le psychiatre en ville, le psy de l’hôpital continuait de suivre son “usager” en lui prescrivant un traitement.
Autre fait notable, les passages chez le psy continuaient à se faire, mais cette fois en présence du conjoint, ce qui permettait de relativiser beaucoup de choses.
Pendant quelques années sous lithium, certainement le médicament le plus connu comme régulateur de la bipolarité, les phases de “crises” s’écrêtaient.

Deuxième séjour en hôpital psy

Toutefois, de mémoire, sur les conseils d’un médecin, notre patient atteint de troubles bipolaires a souhaité changer de traitement… Adieu le lithium pour des raisons “médicales” !

Le verdict ne fut pas long à attendre ! En 2013, cette fois, c’est la famille qui a conseillé à son membre bipolaire de se rendre aux urgences psychiatriques de la ville en question.

Comme souvent en phase accélérée, le patient s’oppose à sa famille et ce jour là, il veut bien se rendre à l’hôpital, mais seul, en voiture !

C’est un moindre mal quand on sait que son psychiatre de ville lui avait soi-disant conseillé d’aller à la maison de campagne familiale (une maison à l’écart d’un village de moins de 500 habitants) et que cela aurait été encouragé par le médecin traitant (celui qui avait joué pour la suppression du lithium !).

Bref, nouvelle hospitalisation au sein d’un établissement psychiatrique et comme pour la précédente hospitalisation, la personne accepta d’être internée comme “usager”, donc de nouveau aucun tiers n’eut besoin de signer quoi que ce soit !

On en tue 3 pour en sauver éventuellement 1

Mais, lors de cette hospitalisation, le conjoint s’aperçoit et comprend que son rôle et sa présence sont de peu d’intérêt au sein de l’institution médicale et pour le suivi. Il est un peu le jouet et la caution dont on a parfois besoin.

Il résumera assez bien la situation quelque temps plus tard lors d’une séance houleuse avec le psychiatre de l’époque en disant : « On en tue 3 pour en sauver éventuellement un. ». Avait-il si tort de dire cela ?

Notre bipolaire a lui bien compris le système des hôpitaux et des discours avec les psychiatres.

Il est aidé en cela par son intelligence (c’est une personne qui a intégré une école prestigieuse) et par sa demande visiblement de refus que son conjoint soit présent désormais lors des séances avec le psychiatre.

D’ailleurs, notre “usager” fait la démonstration avec différents propos pour faire venir d’urgence des infirmiers, pour les faire réagir… devant son conjoint.

Lors du précédent séjour dans l’hôpital psychiatrique, la sortie s’était faite par la case famille d’accueil.

Cela s’était bien déroulé, la personne bipolaire ayant séjourné quelques jours (semaines) dans une famille spécialement prévue pour accueillir ce type de malades, en transit entre l’hôpital et le retour dans la famille.

Mais, cette fois, notre personne atteinte de troubles bipolaires n’a pas voulu aller en famille d’accueil !

L’hôpital a bien tenté l’opération, mais le lendemain de son arrivé, le malade est ramené manu militari à l’hôpital. Il aurait “foutu un tel bordel” que la famille d’accueil n’en voulait plus !

Notre bipolaire a gagné, il ne passera pas par l’étape “famille d’accueil” (il a le secret espoir de retravailler de suite) !

La famille utilisée contre son gré

Alors l’hôpital négocie avec le conjoint pour que “l’usager” rentre chez lui dans sa famille ! Vous savez, le “On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !”.

En raccourci, voici la pilule qui faisait passer le tout auprès de la famille (la famille refusait de devoir s’occuper de cette personne dans son “état” — rappelons que les enfants étaient encore mineurs) : « Vous ne serez pas seuls. Chaque jour des infirmiers psychiatriques passeront et pourront répondre à toutes vos questions. Il y a même un N° de téléphone auquel on peut vous répondre ».

Le comportement du malade était choquant les premiers jours !

Depuis le début de la découverte du trouble, personne n’avait rien expliqué aux membres de la famille, ni même sur comment se comporter, etc.
Seule indication : le malade doit prendre ses médicaments ! Encore une fois, on est dans le On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !

Un jour, l’un des enfants avait besoin d’une réponse à une question qu’il se posait !

Lors de la visite de l’infirmière, il évoque le fait qu’il a une question à poser. Ce qui était convenu. L’infirmière lui répond : « On verra en fin d’entretien ». À la fin de la séance, l’enfant se manifeste auprès de l’infirmière qui lui répond : « Oh, je n’ai vraiment pas le temps ! » On en tue 3 pour en sauver éventuellement un…

Tant bien que mal, à son initiative, la famille organise des tours de garde pour ne pas laisser seul le patient atteint de troubles bipolaires. Patient qui avait maintenant basculé dans la phase dépressive.

La famille a tenté d’aider au mieux ce malade afin de le remettre sur pied et de profiter de la vie sans l’aide de personne !

Bref, vous comprendrez que : «On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !» est devenu une baseline, un leitmotiv… dans l’environnement de cette personne atteinte de troubles bipolaires et de sa famille.

Dans la suite, on vous raconte l’hospitalisation en 2019 et les “stupidités” du système autour du secteur de la psychiatrie actuellement et de l’exclusion des familles