L’article est en 4 parties pour l’instant :
- De la découverte de la bipolarité aux premiers séjours à l’hôpital psychiatrique
- Du début de la phase accélérée à l’arrivée en établissement psychiatrique cette année
- On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 1
- L’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 2
- L’impossibilité d’attaquer en justice psychiatres et établissement psychiatriques
Dans l’article précédent : De la découverte de la bipolarité aux premiers séjours à l’hôpital psychiatrique nous étions arrêtés à l’année 2013 !
L’année 2016 passa sans gros incidents. Vous savez, le cycle de 3 ans… Par contre, nous sommes en 2019 !
Et, comme les familles ne sont pas réellement impliquées et dans aucun processus, la phrase «On en tue 3 pour en sauver éventuellement un !» prend de nouveau tout son sens dans tous les domaines !
Petite précision, il a été dit jusqu’ici que personne n’a cherché à aider la famille.
C’est en partie faux puisque le psychiatre qui a assuré le suivi depuis la sortie de l’hôpital en 2007 a mentionné une structure qui a pour but d’aider les malades bipolaires et leurs proches.
C’est un peu comme si les psychiatres ne veulent voir que leur patient sans tenir compte des effets collatéraux sur les proches. Ils délèguent à une association qui fonctionne par des groupes de paroles !
En tout cas, notre patient bipolaire a toujours refusé, et à interdit à ses proches de se rendre dans cette association !
Les débuts de la phase accélérée de notre bipolaire
Notre bipolaire répète à qui veut l’entendre qu’il est en phase de rémission de son trouble bipolaire.
Pourtant, c’est ce futur nouvel “usager” qui se plaint, dès septembre 2018, d’être au début d’une phase accélérée !
Des jugements de l’état selon les psy
Le psychiatre, que le malade continue de voir seul, la rassure : «Mais non, mais non… ».
Même ses 2 voyages successifs en avion, voyages d’une semaine à moins d’un mois d’écart (février et mars 2019), n’a rien à voir selon lui avec la bipolarité ! Il notera que le patient à des envies de voyages…
Évidemment, ce n’est pas le même son de cloche au sein de la famille où les signaux d’alerte s’allument les uns après les autres au rouge : tous signes de l’avancée de la phase maniaque !
Il faut savoir que notre bipolaire en général ne voyage pas !
Précisons que désormais, les psychiatres du suivi hospitalier ont conseillé à la personne atteinte de troubles bipolaires d’arrêter de voir son psychiatre en ville et, dans le centre où il est suivi, a été mis en place pour cet usager toute une équipe “maison”. Il paraît que c’est plus simple.
Donc, notre bipolaire a son psychiatre, rencontre régulièrement une psychologue, une nutritionniste, est accompagné d’un pair aidant et vois plus ou moins régulièrement des infirmiers psy pour des entretiens. Tout un ensemble de personnel dans un même endroit !
Parfois, en entendant certaines réflexions à la suite de nos échanges avec ces services, on se demande si les établissements psychiatriques ont eu raison de changer le terme de clients pour usagers lorsqu’ils parlent de leurs patients, pardon de leurs usagers !
La famille est devant une entreprise aux raisonnements marketing parfaits… Ils ont l’impression, parfois, que l’on cherche avant tout à vous vendre du service.
Elle peut même parfois se poser la question de savoir si le système local n’est pas fait pour ne pas soigner véritablement le malade, mais pour le conserver afin de continuer à avoir du travail, même si l’on se plaint d’être débordé !
Ceci reste une supposition insufflée par un échange avec un psychiatre étranger !
Déni et du rôle du médecin traitant
Évidemment, la phase Up continue à se développer. Au mois de juin de cette année 2019, on en est à l’émergence du déni de la maladie !
Le bipolaire n’arrête pas de dire qu’il n’est pas malade, que ce sont les autres qui le sont… et pour le conforter, son médecin traitant lui indique qu’il y a même des pistes pour supprimer les médications (selon la version du malade… la famille n’est pas loin de le croire !).
Le psychiatre qui s’occupe de la personne atteinte de troubles bipolaire a également dû croire cette version, car il a téléphoné au médecin traitant pour avoir des explications (mais secret sur le sujet, c’est médical !). C’est amusant, encore plus quand on écoute l’enregistrement sonore !
Si je résume, la famille n’a pas été aidée par le médecin traitant dans cette affaire… d’autant plus qu’il continue à avoir des effets négatifs sur la suite de cet épisode de phase high.
Pour être complètement honnête, la famille sait que des événements au cours de cette année ont pu jouer sur l’état psychique de son bipolaire.
Enfin, des événements qui ont pu avoir un impact sur le bipolaire, mais qui seraient passés sans créer de problème auprès d’une personne sans ces troubles.
Un été pourri par la bipolarité
Depuis le mois de juin, le grand jeu de notre bipolaire consistait à faire venir le SAMU.
Il simulait un problème cardiaque (il avait compris qu’on l’emmenait ainsi au urgences). Un dimanche matin, il est ressorti de là quelques heures après son arrivée en disant : «Voilà, c’est cool, j’ai eu un check-up complet… gratuit. Tout va très bien».
Non, tout ne va pas très bien… Ce n’est pas un comportement normal. Ces passages aux urgences reflétaient plutôt une manière de dire : «Au moins, ici, on s’occupe de moi !»
De même, il y a eu la période «C’est parce que je vois ma famille que j’ai des problèmes cardiaques». Seulement le bipolaire n’avait pas pensé que ses passages aux urgences ne correspondaient en rien à cela.
On ajoute le début de l’incohérence des discours, et la logorrhée déjà présente depuis plusieurs mois.
Et aussi, les tâches ménagères et autres tâches de famille du quotidien qui n’étaient plus du tout assurées depuis le mois de juin…
Mais, certainement que, comme à son habitude, notre bipolaire racontait à tout son staff médical qu’il était le seul à assurer tout le boulot dans sa maison. On vous laisse imaginer la véracité des faits !
Notons juste que l’astuce de passer aux urgences pour un problème cardiaque avait débuté à la période de Noël en 2018 !
En parallèle aux appels du SAMU, SOS Médecins passait régulièrement au domicile de notre bipolaire. L’objectif : confirmer sa démarche de réduction des posologies sans danger.
Il n’est jamais trop tôt pour anticiper
Comme tout bipolaire qui se respecte, notre patient atteint de troubles bipolaires se considère comme surhomme, au-dessus du lot, et papillonnant d’un projet à l’autre, se faisait un honneur de gérer tout le côté administratif des choses ! Enfin, pensait !
Un problème de malfaçon sur un travail de toiture… Il gère avec l’assurance et les entreprises.
La vente d’une maison (le couple est en séparation de biens), qu’il aurait d’ordinaire assuré avec son conjoint est, pour cette fois, de son domaine privé !
D’ailleurs, au décès de son dernier parent, celui-ci lui a dit «C’est pour toi et profites en !». Donc le bipolaire doit tout gérer afin qu’il bénéficie lui tout seul de l’argent et qu’il le dépense comme lui seul l’entent.
Idem pour la gestion de l’accident de l’un des enfants, c’est le bipolaire qui se pose comme chef des liaisons avec les assurances, avec le monde médical, etc.
Mais, c’est avant tout de l’esbroufe, car un trimestre plus tard, rien de tout cela n’est réglé ! Au contraire… Rien n’a été fait !
Connaissant son état, la famille aurait mieux fait d’anticiper… mais reste le droit ! Le bipolaire a des droits individuels. Pas facile…
Les membres de la famille ont toujours confiance dans le monde médical et osent espérer un appui de leur part, qu’ils fassent comprendre au malade ses erreurs de jugement également.
Un séjour en vacances calamiteux
Les jours et les semaines avançaient cahin-caha, avec pour la famille d’autres signaux qui s’allumaient au rouge, comme la modification du rythme des dépenses par exemple !
Oh pas de grosses dépenses… Par exemple, en 3 mois, notre bipolaire en est à la quinzième paire de chaussures achetée !
Quand on sait que ce bipolaire, en temps normal, achète environ 2–3 paires par an, on peut se poser des questions.
Mais, ce qui inquiète, semble-t-il, le monde médical psy, c’est que le patient veut diminuer son dosage de médication ! Il cherche à se sevrer ! Le reste semble peu importer !
Chose exceptionnelle qui n’était pas arrivé depuis des lustres : le conjoint est invité à une réunion tripartite avec le bipolaire et l’équipe psy (une psychiatre et un infirmier psy).
Au passage, notre personne répondant aux troubles bipolaires a demandé à ne plus être suivi par le même psychiatre… Visiblement, ce nouveau psychiatre veut faire le point sur l’état de santé de ce dernier.
C’est l’occasion de parler de la grosse semaine de vacances qui s’annonce. Est-il bon ou non de partir avec notre bipolaire dans cet état ?
La psychiatre convainc tout le monde que c’est possible, et la famille peut appeler un centre d’appel d’urgence lié à leur centre psy 24 h sur 24, 7 jours sur 7 !
Le conjoint et le reste de la famille émettent un peu de réserves sur cette aide ! Mais, heureusement qu’ils ont pu téléphoner… car dès l’arrivée sur le lieu de villégiature, les problèmes s’enchaînent les uns derrière les autres.
Seule ombre au tableau de cette aide : lorsque la famille pose la question à un infirmier sur ce qu’il faut faire, personne n’est capable de définir ce qu’est se mettre en danger ou mettre en danger la vie d’autrui !
Évidemment, on ne parle pas de prendre un couteau et de menacer quelqu’un… mais le reste !
Les vacances seront abrégées suite à la vie insupportable que le bipolaire fait vivre à sa famille et surtout car le bipolaire a décidé d’acheter sur un soi-disant coup de cœur (en réalité, un coup de tête) une maison dans le village où ils résidaient. La famille découvrira plus tard que notre bipolaire avait lancé des recherches pour acheter un logement dans cette région.
De passage chez le médecin de ce village, la famille et le malade apprennent que souvent, lors des voyages, les phases du malade bipolaire sont accentuées.
De retour à la maison, quelques jours passent avec de nombreuses entrevues avec le médecin traitant et le monde des psy. pour la personne bipolaire.
Bipolaire hospitalisé sous contrainte
La famille apprend vers la fin août que la bipolaire veut partir dans sa région natale, pour un séjour de 10 jours, en accord avec les psychiatres.
La famille demande alors une entrevue d’urgence avec la personne bipolaire et un psychiatre.
Le lendemain, après avoir fortement insisté, c’est chose faite. Le rendez-vous est pris !
Partir 10 jours dans sa région d’origine sans prendre de médicaments !
On explique à la famille que les services psychiatriques et le patient se sont mis d’accord sur un séjour de 10 jours dans la famille (un petit cousin et une arrière-arrière cousine de la mère du bipolaire qui a plus de 80 ans).
Le psychiatre demande à l’usager s’il peut dire à la famille que ce sera sans médication et explique que les familles seront prévenues de ce qu’est la bipolarité, etc.
Les membres de la famille tombent de haut, mais donnent leur accord (contraints et forcés car ils ne peuvent en vérité rien imposer… la liberté des choix du patient ne souffre pas de contestation).
Et l’on parle de mesure de protection juridique des majeurs
La seule exigence de la famille est d’émettre au moins une mesure de protection juridique des majeurs.
Le psychiatre leur répond qu’il fera une demande de sauvegarde de justice ! Mais, aucune explication n’est donné à la famille à ce sujet (ce que c’est, ce que cela amène…) et elle ne verra jamais cette demande finalisée.
La famille discute avec le psychiatre et elle apprend ainsi que oui, on connait très bien les dangers qu’il y a de laisser partir quelqu’un sans traitement et confirme que de toute façon, ils (les professionnels de santé) savent très bien que l’on récupéra le malade peu de temps après pour l’interner dans un hôpital.
La famille parle, raconte… mais cela semble de peu d’intérêt
Le summum de l’indifférence à ce que tentaistd’expliquer comme le pouvait la famille (sans entrer dans le côté secret médical), des remarques donc qui montrait le degré de la phase high, a été cette réponse du médecin : «Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?».
Eux (la famille), rien… C’est vous le pro., on vous demande juste de prendre la décision efficace et adéquate et d’éviter la mise en danger de la personne bipolaire !
Encore une fois, la famille a eu le sentiment lors de cette rencontre d’assister à la “vente” marketing des services de l’établissement.
Déjà avec l’hospitalisation prévue du bipolaire après son séjour sans médication… mais surtout lorsque l’un des enfants majeur présent craque devant ce qui, pour lui, est une aberration : que l’on laisse “mourir” l’un de ses parents sans s’occuper de lui (lui : le malade) !
La réaction du psy : «Calmez-vous. Si vous en avez besoin, nous avons des professionnels pour cela ici !». Ce qui s’avérera faux quelque temps plus tard !
Le monde psy entourant la personne bipolaire n’ayant pas levé le moindre petit doigt pour aider les membres de la famille ou les renseigner !
Bravo l’écoute et la prise en charge de la famille.
La réunion durait, durait… et ce qui devait arriver arriva. La carapace dont se protégeait le bipolaire se fissura…
Ils, les bipolaires, peuvent parfois avoir un comportement, en face de certains médecins par exemple, qui “cache” leur état réel !
La crise qui déclenche l’hospitalisation : la réunion trop longue devant le psychiatre ?
Là, allez savoir pourquoi… la personne répondant aux troubles bipolaires est partie dans un discours comme elle le faisait en famille : véhément, agressive, imposant qu’on l’écoute (et faisant taire le psychiatre au passage).
La décision ne fut pas longue à prendre pour le psychiatre, qui lui dit : «J’annule l’accord que nous avions et je demande votre placement en hôpital psychiatrique avec l’obligation de suivre le traitement médical».
Charivari dans le bureau… On demande à la famille qui signera comme tiers cette hospitalisation sous contrainte.
Si l’on pousse le raisonnement un peu plus loin, on pourrait dire que les familles sont juste là pour signer comme tiers à la demande d’un médecin l’hospitalisation du malade.
Mais rien pour le reste puisqu’on ne les écoute pas, ou plus exactement on semble ne pas les écouter et leurs informations ne servent à rien !
Arrivée en hospitalisation et les premiers jours
La personne bipolaire est conduite dans un établissement psychiatrique où elle est mise sous traitement. C’est un établissement provisoire, car la clinique où elle doit se rendre, vu son lieu d’habitation, est en réparation.
Cette hospitalisation se déroula plus ou moins bien. Les contacts avec les infirmiers sont corrects.
Cependant, l’usager (nous sommes à l’hôpital, donc c’est le nom donné aux patients), lui, est moins coopératif.
Il veut seulement voir un membre de la famille à la fois, pas longtemps et discuter simplement de sujets qui l’arrangent.
Lorsqu’il voyait un membre de sa famille, le bipolaire le recevait souvent en disant : «Rien qu’à te voir, cela me fatigue !»
Mise en danger de la vie du bipolaire en séjour à l’hôpital psychiatrique
Quelques jours après avoir été interné, l’usager envoie une série de messages via les réseaux sociaux et les messageries de son smartphone pour se plaindre : «Ma famille m’a fait interner en psychiatrie contre mon avis».
Certaines personnes du travail, de la famille ont l’intelligence de contacter la famille pour en savoir plus… mais estimant que l’usager se met en danger, la famille prévient les infirmiers de ses agissements.
Son téléphone ne sera plus chargé jusqu’à ce qu’il soit transféré dans un autre établissement.
Pour ceux qui trouverait anormal qu’une personne psychiatriquement malade ait toujours à sa disposition son smartphone : non, c’est normal, c’est l’un de ses objets personnels.
Chaque lieu d’accueil des malades psychiatriques fonctionne à sa manière et ce qui est impossible ici peut l’être là, et inversement : ce qui est autorisé ici ne l’est pas là-bas.
La sempiternelle rencontre “hebdomadaire”, connue au fil des hospitalisations précédente, entre le psychiatre, la personne bipolaire et les membres de la famille en présence d’un infirmier psy se déroule normalement.
Hormis le fait que le bipolaire demande à parler en privé avec le psychiatre en fin de réunion, pour compléter ce qu’elle a dit dans un discours visiblement très incohérent.
C’était peut-être pour compléter son explication d’envie d’achat coup de cœur d’une maison lors des vacances.
En réalité, cela n’avait rien d’un coup de cœur quand on sait que le bipolaire s’est renseigné sur plusieurs maisons… dans cette région !
La personne relevant de troubles bipolaires avait juste envie de “claquer” le fric de son héritage !
Puis vient le transfert d’hôpital et le changement de décor ! Et cela mérite un article à lui tout seul (voire 2).
C’est le cas dans les articles suivants : l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique.