Ludovia 2009, c'est fini… enfin presque !

Difficile d’écrire, malgré les attentes, un compte-rendu de la semaine qui vient de se dérouler à l’université d’été de la e-éducation et du multimédia ludo-éducatif : Ludovia….

Cet exercice est d’autant plus difficile que Mario Asselin et Caroline, mes co-animateurs du barcamp et principaux commentateurs dans Twitter durant l’événement ont déjà réagi. Mario dans : C’est reparti à Ludovia, Animer pour apprendre à Ludovia et Le lieu en tant que capital de traces et Caroline avec son bilan subjectif de ce que j’ai vu, lu et entendu à Ludovia (et aussi un peu dit, d’ailleurs). Même Ludovia a déjà publié la conclusion de ces rencontres.

Pour commencer, je voudrais remercier Ludovia de m’avoir invité pendant cette semaine à Ax les Termes 🙂

Les rencontres…

En préalable, je vous conseille de lire le suivi que nous avons tenté (avec Caroline et Mario) de mettre en place dans Twitter #ludovia09. Toutefois, certains entretiens m’ont échappé, dû à la multiplicité des événements ouverts ou non à tous. C’est aussi sans parler des rencontres informelles, parfois plus enrichissante sur la vraie vérité que les débats officiels, mais j’y reviendrais.

Précision également de suite les raisons de ma présence : je devais co-animer une soirée Barcamp sur le thème des réseaux sociaux et de l’éducation. Donc, j’étais un peu un électron libre dans cette foule (500 participants) ce qui explique peut-être mon point de vue !

Si je devais résumer cette édition de Ludovia, un mot me viendrait à la bouche : ENT (Espace Numérique de Travail)… Les ENT étaient partout présents ou presque…

Second fait majeur qui bruissa pendant la semaine : l’enquête sur le programme «un collégien, un portable» dans les Landes, diversement interprété. Je pense que c’est une piste à poursuivre quel que soit le côté sombre des résultats.

Les « familles » et l’implication des familles (le cahier de texte numérique n’est peut-être pas la seule attente des parents) étaient une thématique également récurrente.

Bref, ces sujets correspondaient exactement au profil et aux préoccupations de nombreux présents : collectivités territoriales, ministère… Pour ma part, j’ai trouvé les enseignants peu représentés et notez l’absence des chefs d’établissements ! Caroline remarque elle l’absence des femmes (bien que 😉 Les parents et les enfants (ou adolescents) étaient quasi inexistant… Un seul enfant, quelques membres représentatifs des parents par ci, par là (en fait, j’en ai surtout repéré un seul, deux avec moi !).

J’ai été déçu par le niveau de certaines présentations. Par exemple, celle des TBI… mais je pense que cela n’est pas propre à Ludovia. J’y reviendrais certainement lors de la publication des résultats du concours de Speechi : Speech’ards, dans quelques jours. En tant que membre du jury, j’ai découvert les propositions en avant-première 😉

Mais revenons-en à quelque réflexions que je pense plus constructives pour ma part… Je ne suis pas intervenu lors des débats et pour cause, je me serais peut-être faits lynché ! 😉 Comment dire à une population visiblement tout acquise aux ENT que c’est fini des ENT, il est déjà trop tard ! Enfin, en apparence !

Lors d’une présentation des ENT le mardi après-midi, donc en début de l’université, une slide m’a fait réagir dans Twitter et poser la question sur l’avenir des ENT… Il était indiqué que les ENT avait été créé en 2003, en 2006 un plan de poursuite avait été engagé par le Ministère. Seulement, la plupart des ENT sont des coquilles vides. On est donc reparti pour 3 ans… 2009 – 2012 pour remplir ces ENT dont l’instigation remonte à 2003… 10 ans dans le monde d’Internet : combien de génération à l’échelle du net. Remplir avec quoi et pour quoi faire ? Certaines régions, dont celle du Nord-Pas de Calais, ont agi différemment… Je suis curieux de voir 😉

Au passage, je ne sais pas si le représentant de l’Académie du Nord a pris conscience de l’importance de l’apprentissage des dangers d’Internet, de l’identité numérique… dans les collèges (j’avais brièvement résumé les mésaventures relatées dans ce blog). Sa seule réponse a été : «on va donner une vidéo conférence au chef d’établissement à la rentrée pour les alerter sur le sujet». On est loin de ce que réalise l’académie de Versailles sur le sujet depuis plusieurs années !

Mais revenons à ces ENT… Il est amusant de constater dans un commentaire chez Mario qu’à la fin de l’université, on parlait des ENT au passé ! J’avais déjà eu vent de cela sur place 😉 Moi-même, j’en avais discuté, dès le premier soir, et le responsable me disait que la question pouvait effectivement se poser.D’ailleurs, lors d’une autre conférence, il fit référence à nos entretiens, si j’ai bien tout compris ;-))

Surprenant ce décalage entre le discours officiel en présentation et les à-côtés…

Et puis, l’autre aspect des ENT qui me donne des « boutons », c’est cette impression de concentration ! Tout chez nous, rien à l’extérieur (ceci explique en parti le débat sur l’intégration des familles !) Cela me rappelait les discours de l’université lors de l’université Vivaldi où les productions des étudiants devaient rester dans Moodle (j’vous expliquerai bientôt ce que j’ai prévu de faire avec les étudiants cette année au premier trimestre en mêlant Twitter, SlideShare, blog…).

D’ailleurs, les médias sociaux, le web 2… (attention, j’vais exagérer), j’attends toujours que l’on en parle à Ludovia ! Ah, si le représentant de la Catalogne l’a évoqué officiellement à plusieurs reprises.

Sinon, j’ai presque la confirmation que la fracture numérique telle qu’on l’entend avec le taux d’équipement, de connexion… est presque résorbée.

Je persiste et signe pour dire qu’une autre fracture numérique existe désormais : savoir ou non utiliser efficacement l’outil informatique et Internet en particulier.

Lorsque j’entendais les statistiques sur les parents, jamais je n’ai su ce qu’il faisait sur leur ordinateur ! Il joue ? ils sont sur le web pourquoi faire ? je constate ce que font les gens autour de moi ! Je suis entouré de « béotiens » en Internet et parfois en informatique. Cela me permet de relativiser certaines choses !

Bref, vous l’avez compris nous étions dans un dialogue état – région qui connu son summum lors de la prestation d’Henri Emmanuelli, le président du Conseil Général des Landes qui réjouit tant de personnes dans l’assistance ! Mais, dans ce dialogue, on pouvait remarquer également que les bonnes volontés étaient également une question d’homme ! Si la bonne personne se trouvait au bon moment en relation avec les personnes adéquates : les projets avançaient, sinon… Une situation qui semble équivalente dans les établissements. Sans « meneurs », il n’y a pas de résultat.

J’en reviens à ma pauv’ région, je ne pense pas que les problématiques d’éducation et de nouvelles technologies devraient beaucoup avancer dans la région avec la non-impulsion de l’Académie par exemple !

Du côté des enseignants

Mais ce danger de «consanguinité» risque de contaminer également le corps enseignant.

À la réflexion, il existe un microcosme d’enseignants. Si vous prenez les enseignants qui interviennent dans les différentes associations ou regroupement d’enseignants, on s’aperçoit assez vite que ce son toujours les mêmes qui sont présents quelle que soit la structure.

Et dire que quelques jours avant lors d’un rendez-vous, on discutait avec mon interlocuteur (un site de référence dans le domaine de la communication) sur le plan marketing du danger de trop vouloir focaliser et se restreindre à une cible communautaire de plus en plus affinée… C’est de lui que vient le terme consanguinité 😉

D’ailleurs, encore aujourd’hui, dans le cadre d’une autre manifestation, on me demandait si je connaissais des noms d’enseignants utilisateurs de nouvelles technologies dans la région (en simplifiant) ! Évidemment, les noms que je fournissais étaient toutes des personnes que tout le monde connaît et il existe un gouffre entre ces enseignants à la pointe du progrès (groupe dans lequel je me situe au niveau de l’enseignement universitaire, je pense) et le reste de la population des enseignants ! Comme le qualifiait mon interlocuteur, on trouve beaucoup de formateurs de formateurs, mais peu d' »élus » pour l’instant.

Ceci explique peut-être aussi le décalage dans les résultats de l’enquête dans les Landes, en ce qui concerne les enseignants et les enseignements. J’avais écrit en son temps que les enseignants faisaient du e-learning et des TIC sans le savoir… Seulement, comment l’avouer publiquement !

De plus, l’adhésion à un groupe n’est peut-être pas significative… J’en suis l’exemple type, même si je suis plusieurs regroupements d’enseignant, je n’accepte plus depuis longtemps de rejoindre une « unité » de ce type. Et cela, pas seulement dans le domaine de l’éducation (certain dans le Nord le savent dans d’autres domaines ;-). Ce n’est pas pour autant que je ne peux pas être une force de proposition ou de critique par ci ou par là…

D’ailleurs, c’était assez amusant de voir qui suivaient nos tweets… J’suis pas certains que c’était des enseignants. Loin de là vus les échos que j’ai eus. On trouvait des formateurs de formateurs, quelques parents, des anciens enseignants, des pro-am… mais peu voir pas d’enseignants « standard ».

Je ne pense pas que le C2I dans les IUFM transforme comme par magie cet état de fait…

Autre réflexion que je me faisais pendant ces journées à Ax les thermes… les tentatives de rencontres blog en Nord qui abordaient le sujet de l’éducation ont été des bides… et de là à penser que l’enseignant n’est pas concerné, il n’y a qu’un pas que je franchi allégrement. En réalité, non… Nous n’avons pas trouvé avec Blog en Nord le moyen d’impliquer l’enseignant dans cette démarche. Mais n’est-ce pas le même soucis à Ludovia ? Est ce que nous ne « volons » pas trop haut par rapport à ce public ? Est ce que leurs préoccupations au niveau numérique n’est pas ailleurs ?

D’ailleurs, cette implication dans l’emploi d’Internet à son revers. Je me demande si certains enseignants pensant bien faire demandent aux élèves des choses incongrues à faire sur Internet. Simplement dans le dessein de pouvoir dire : «j’ai fait ou j’ai utilisé Internet pendant mes cours !».

Le débat, hors conférence, sur les formations à l’outil ou à l’usage était d’ailleurs assez révélateur de cela. Pour moi, c’est un compromis avec les deux. Sans connaître l’outil, je ne peux pas en voir l’usage… et sans avoir d’idée sur l’usage, je ne peux pas savoir de quel outil j’ai besoin !

J’irais même plus loin (on me le reproche parfois car je diffuse dans Twitter beaucoup d’outils), il faut multiplier l’offre des outils, en présenter un maximum afin que l’enseignant trouve l’outil le plus adapté à l’usage qu’il veut en faire… En parallèle, il faut multiplier les présentations d’usage tout azimut… Les deux vont de pair et l’un ne va pas sans l’autre…

Quand je dois choisir un outil pour travailler dans un domaine, j’explore une multitude d’outils pour trouver celui qui me convient pour le type de travaux que je réalise. L’exemple typique dans mon cas est le MindMapping… où aucun outil n’est l’outil idéal, et donc, j’en emploie plusieurs.

Seulement, j’ai une très bonne connaissance de mon environnement informatique et d’Internet qui a été acquis au cours des années… Ainsi, lors des conférences sur les médias sociaux on me dit souvent que j’ai l’avantage de connaître « parfaitement » tous ces outils et donc de gagner du temps…

C’est identique dans d’autres secteurs. Je raconte souvent une expérience que j’avais menée à Sup Info Com… J’avais demandé à des étudiants combien de temps ils mettraient pour réaliser un travail spécifique sur Photoshop et de m’expliquer comment il procéderait. Résultat, j’avais deux réponses : quelques heures ou une semaine ! Question de connaissance de l’outil simplement ! C’est toujours vrai plus de dix ans plus tard.

et les familles…

Lors d’une conférence, Caroline lança : «on devrait créer un syndicat des parents !». Je glissais que j’avais déjà pensé créer un site où les parents pourraient s’exprimer sur le sujet de l’école ! C’est vrai… Pourtant, je ne l’ai jamais mis en place et ne le mettrai jamais en place.

Pourquoi, je ne créerai jamais ce site ? Pour deux raisons. La première, par manque de temps. C’est déjà une bonne excuse 🙂 Ce type de site demande une modération démoniaque… et quel est le juste milieu à obtenir pour une communication claire… je m’explique. J’ai l’impression que chaque parent vit le système éducatif différemment… Tout parent aimerait que son enfant soit éduqué selon ses principes…

Appartenant depuis 10 ans aux sphères des parents d’élèves, j’ai pu m’apercevoir de ces attentes différentes. Qui plus est, cela ne concerne principalement que les représentant des parents qui siègent dans les différentes assemblées…

Les points de vue et les attentes de ces représentants sont parfois complètement divergents (et je ne parle pas de point de vue de fédérations de parents d’élèves…) sur des sujets primordiaux. Certains sont adeptes de la nouvelle politique du « moins pire », d’autres visent l’excellence… sans parler des considérations dues aux orientations politiques, religieuses des uns et des autres, ou encore selon le cursus éducatif qu’ils ont suivi pour leur part. Bref, chacun voit midi à sa porte.

Et puis, second effet, révélateur également dans les différentes instances éducatives… il y a les parents non enseignants et les parents enseignants ! C’est là que l’affaire se corse… Jusqu’ici, j’ai eu l’impression que le corps professoral dans ces cas-là se ressoudait ! Nous, parents non enseignants (dans ces cas-là, je me considère comme non-enseignant 😉 avons devant nous souvent un bloc : enseignants de l’établissement et parents d’élèves enseignants. Si, si, j’vous assure, parfois, on m’a fait avaler des couleuvres comme cela ! Tiens, faudrait que les parents enseignants ne soient pas admis comme représentant des parents d’élèves 😉 (je précise, c’est pour rire !!!)

Donc, je veux bien créer un site pour que les parents puissent s’exprimer à plusieurs conditions : qu’ils soient du même avis que moi sur tout ce qui touche l’éducation… On ne serait pas nombreux, je vous rassure ! Et puis, si j’interdisais l’accès aux parents qui sont enseignants, il n’y aurait personne. Car le problème est également là ! Qui dans les parents se soucie de l’éducation de ses enfants concrètement ? Tous les parents ! C’est évident, non ? La réalité est tout autre !

Dans les instances auprès des établissements scolaires, heureusement que les parents enseignants sont présents pour représenter les parents, sinon, nous n’attendrions que rarement le nombre de représentants nécessaires.

Si je prends le sujet d’Internet… Ne parle t-on pas en général de démission des parents dans ce domaine ! Je persiste à dire que si la formation des jeunes est nécessaire, la formation des parents à leur rôle d’éducateur dans ce domaine l’est aussi ! Donc, pour moi, les chiffres annoncés dans l’étude sur les Landes n’ont rien de surprenant, ni d’effrayant…

Par contre, dans le cadre de Ludovia, j’aurais aimé trouvé un groupe de « vrais » parents (non-profs. quoi), intéressé par la thématique de l’éducation et des nouvelles technologies. Je serai curieux de connaître leur réaction… C’est certainement mon côté « web 2.0 » qui veut cela 😉

Donc, un groupe de parents, mais aussi un groupe d’enseignants non-spécialistes afin de pouvoir prendre le pouls de l’ensemble de ce mixage 😉

Le colloque scientifique

Quand je dis que Ludovia était riche, ce n’est pas une expression vaine… Ludovia depuis l’origine est organisé en parallèle avec un colloque scientifique. En parallèle semble le terme adéquat car je n’ai pas l’impression que beaucoup de monde passe d’un milieu à l’autre hormis lors des repas !

Pourtant, comme Mario (Le lieu en tant que capital de traces), j’ai été bluffé par Daniel Poitras, un historien, qui a relu Michel de Certeau dans le texte et qui réactualise cette lecture au travers du numérique ! Les traces de notre histoire sur net… Comme l’écrit Mario qui était mon voisin, réflexion à poursuivre…

Il était également question de traces lors de l’ouverture de ce colloque scientifique avec Alain Mille. Mais, cette fois, les traces que nous laissons pouvaient êtres retravaillés… afin de fournir un moyen d’échange d’information dans le but de formation, de mémorisation d’enchaînement de séquence… Une fois encore, la réflexion est à poursuivre…

Et Twitter dans tout cela

Fort de l’expérience lors de la conférence de Michelle, Philippe et Claude à Lille (rappelez vous mon compte-rendu simplement avec les twitters des personnes dans la salle), il me semblait naturel de faire la même chose à Ludovia…

Après avoir fixé avec Caroline le hashtag nécessaire #ludovia09, au fil du temps nous avons twitté pendant les interventions des uns et des autres. Mario évidemment nous a rejoint…

Très vite, quelques personnes ont relayé l’information comme quoi l’on pouvait suivre l’événement sur Twitter… et c’est avec un brin de fierté que l’on c’est retrouvé plusieurs jours dans les 5 hashtag du jour en français ! Je me demande d’ailleurs, à vous de me confirmer ou de m’infirmer, si ce ne serait pas le premier événement hors conférence Internet relayé pendant plusieurs jours par Twitter en France ?

Bref, au fil des jours, nous avions nos habitués… parfois même certains « râler » gentiment car nous n’alimentions pas de commentaires 🙂 Nos habitués ? Des « formateurs de formateurs », des pro-am…

Rares étaient les présents à Ludovia qui suivaient nos propos. Pourtant, ils étaient nombreux à utiliser un portable lors des conférences ! De notre côté, j’ai remarqué que plusieurs questions venaient directement de Twitter 🙂 Ah, je rêve d’une conférence avec les tweets en projections en arrière-plan 🙂

C’est ce soutien les jours précédents qui nous a donné l’idée d’ajouter les personnes de l’extérieur (de Twitter) à l’organisation de notre Barcamp. Mario raconte tellement bien le déroulement que je ne reviens pas sur le sujet et Florence (qui justement était de l’autre côté de la barrière) revient sur le sujet !


Autre satisfaction personnelle, j’suis content d’avoir « converti » François à Twitter pour ce genre d’événement. Seul, son droit de réserve l’a empêché d’utiliser en toute liberté cet outil auquel il était inscrit, mais qui restait sans usage ou presque jusque-là !

Attendons maintenant les photos de cette année (des images de notre soirée Barcamp sont déjà en ligne) et la prochaine version de Ludovia, en 2010… J’pense que je saurais me libérer si les organisateurs m’invitent à nouveau 😉

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