Ce midi, mes filles rentrent toute attristée… Elles viennent d’apprendre le décès subit d’une enseignante de français au collège. En plus, c’était la prof. de la plus petite. Elles nous expliquent par force détails comment c’est déroulé l’annonce de la mort de l’enseignante en fonction des classes (la plus petite est en 6ème et une procédure particulière a été mise en place pour eux…), le soutien psychologique de l’établissement…
Mais, à côté de cela, vient dans la discussion avec la plus grande : «est-ce que les collégiens vont en parler dans Facebook». Rendez-vous est donné ce soir pour faire le constat.
Un cri en fin de journée marque le signal. Ils ont fait mieux que j’en parler, les élèves ont créés une page en mémoire de leur prof. On pourrait s’attendre à des dérapages de la part des jeunes, mais non, c’est l’inverse, ils sont très dignes ! On notera que l’auteur de la page reste lui aussi très discret, car il n’apparait pas ! Volonté, peur de mal faire, parent, enfants (même si l’on peut se faire une idée via des scripts) ? La page d’infos reste vierge, seul le nom de l’enseignante apparait avec comme sous titre Professeur.
En fin de journée, ils sont près de 90 à aimer cette page (le collègue compte 300 élèves environ soit 1/3 d’entre eux) quelques heures après la création de la page en fin d’après midi, au retour du collège. À priori, nous ne sommes que 2-3 adultes dans la liste. Notamment un ami de l’enseignante et moi, qui ai laissé mon compte à disposition de la plus jeune qui n’a pas encore 13 ans et donc, pas de compte Facebook.
Mais, cette expérience indique que les jeunes (de 12 à 16 ans) n’utilisent pas Facebook seulement pour des délires, pour s’échanger les solutions des DM entre classes ou entre élèves d’une même classe. On est loin des dangers souvent évoqués pour les réseaux sociaux. Cela fait du bien parfois de montrer le bon exemple.
À la réflexion, ces générations z sont simplement dans le monde numérique de demain qui sera le leur comme annoncé dans les rites mortuaires (Mort IRL et mort numérique).
J’hésite à publier la page en question, mais par soucis d’information elle est là.
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