le sondage de la peur explique le succès et les craintes d'Internet ?

Mi-mai, j’avais regardé en fin de soirée à la télévision en grande partie un documentaire : le sondage de la peur. À l’époque, j’avais lancé un appel sur twitter pour savoir qui avait regardé cette émission, si la vidéo était en ligne… sans résultat. En effet, dans le cadre de sa case documentaire « Infrarouge », France 2 avait diffusé, jeudi 14 mai 2009 à 22 heures 55, le documentaire réalisé par Jacques Cotta et Pascal Martin « Le sondage de la peur ».

Hier, comme je découvrais la vidéothèque du documentaire et du reportage vidéo en streaming (merci la liste de diffusion de liensutiles), j’ai de nouveau recherché le sondage de la peur !. Au passage, heureusement que j’ai une sauvegarde de mes envois dans Twitter dans un Google Calendar pour effectuer une recherche, car évidemment, je ne me souvenais plus du titre de l’émission !

Je voulais revoir ce reportage qui selon moi donne quelques clefs sur de nombreux comportements, les raisons du succès… du nouveau web et l’avenir du web, mais également la déconnexion de l’éducation du monde actuel.

Voici comment présentent les journalistes leur reportage :
« Le point de départ de notre travail a été une enquête publiée en septembre 2008 par l’institut de veille sanitaire, affirmant que 5 à 7 % des français seraient déprimés. Il ne s’agirait pas d’un simple coup de blues, mais de tendances lourdes. Nous sommes donc allés trouver le professeur Rouillon, chef de service à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne qui a participé à cette enquête. Il nous a indiqué que les Français seraient dépressifs de plus en plus jeunes ayant peur de ne pas bénéficier des mêmes conditions d’élévation sociale que leurs parents. Nous avons donc décidé de constituer un panel afin d’interroger nos compatriotes.

Les interventions du sociologue Camille Peugny, du psychanalyste Christophe Dejours, du philosophe Luc Ferry, de Dominique Levy, analystes à la TNS-Sofres, Paul Virilio et François Dubet qui ponctuent les interviews des gens de la rue.

Voici ce que je retiens de ce reportage qui complète le sondage issu d’une enquête réalisée avant la crise (les textes en italiques sont mes réflexions) :

Les Français seraient dépressifs de plus en plus jeunes ayant peur de ne pas bénéficier des mêmes conditions d’élévation sociale que leurs parents. Les Français sont plus en survie que dans la vie et notre société est entre le replie et la révolte. En cause, la panne de l’ascenseur social avec un sentiment de déclassement dans la société, dans le monde du travail et de l’université. Mais, justement, les réseaux sociaux ne rétabliraient-ils pas cet équilibre ?.

Dans l’entreprise, on essaye de travailler avec l’autre pour le bouffer…, le jeu de pouvoir est nettement aggravé dans les bureaux… Il y a une destruction du vivre ensemble dans le monde du travail, moins de solidarité et l’encadrement divise pour mieux régner. Là, encore, les médias sociaux, l’émergence des pro-am ne sont-ils pas la soupape de sécurité ?

Les diplômes sont déconnectés du monde du travail… et il y a une remise en cause de l’éducation… Ce qui explique partiellement les problèmes que l’on rencontre également dans l’éducation 2.0 dû à l’archaïsme dans lequel nous restons vis à vis de cet axe de la société

La remise en cause de la société de consommation avec l’apparition d’une consommation sociale et solidaire pour recréer un lien trouve son corollaire dans le web 2.0… Les mêmes mots : social, partage, lien social…. Cela appelle une transformation profonde des modèles de consommation (voir le livre sur la gratuité de ….)

Reste la peur : on ne sait pas où l’on va ! Mais, n’est-ce pas cette même peur qui effraie les individus concernant les transformations de leurs métiers par exemple à cause (ou grâce) aux nouveaux usages d’Internet ?

Les médias amplifient la peur ! Encore une fois, cela n’expliquerait-il pas un peu le rejet des médias traditionnels au profit des médias sur Internet qui délivre une autre information ou pour le moins, une information diffusée de manière différente !

La déculpabilisation de la peur chez les jeunes ne fournit-elle pas une partie de la réponse aux excès des jeunes sur le web ?

La société est hyper-individualiste. Là encore, Internet en est le reflet… mais avec ces ouvertures. De l’hyper-individualisme, seul derrière son ordinateur, on remarque le besoin des gens de se retrouver… Une nouvelle forme de socialisation. C’est l’une des raisons à l’absence d’une révolution de type 68 !

La dictature de la vitesse (et là, je pense immédiatement aux téléphones portables) est mise en exergue. Il ne reste que l’instant présent, ce qui fait peur !

Enfin, il est évoqué : l’accident des connaissances. Où va ton au niveau du savoir, du pouvoir et de la vie !

Sinon, d’un autre point de vue, voici les thèmes et questions abordés dans ce reportage d’une cinquantaine de minutes :

  • Sentez-vous les gens déprimés autour de vous? (5min52sec)
  • Malaise dans le monde du travail (10min26sec)
  • Selon vous, le monde du travail est-il devenu plus dur ? (11min00sec)
  • Malaise dans le monde de l’université (19min34sec)
  • Selon vous, le système scolaire est-il adapté aux exigences modernes ? (23min21sec)
  • Remise en cause du mode de consommation (34min10sec)
  • La peur (38min53sec)
  • Qu’est-ce qui vous fait le plus peur aujourd’hui en France ? (42min22sec)
  • Avez-vous peur de devenir SDF ? (45min26sec)
  • La montée des tensions (46min07sec)
  • Sentez-vous une montée des tensions autour de vous ? (46min21sec)
  • La panique froide (51min40sec)
  • Craignez-vous une grande catastrophe ? (54min48sec)

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