Le métier de formateur

Dans le cadre d’un bilan de compétences, j’envisage un petit changement d’orientation professionnelle, je suis infographiste multimédia et j’aimerais devenir formateur dans ce domaine-là. Je me permets donc de vous envoyer ce mail car j’ai besoin de votre avis de professionnel, ainsi si vous pouviez prendre le temps de répondre à ces quelques questions, je vous en serais très reconnaissante.

1 – Qu’elles sont précisément vos fonctions ?

Au niveau de la formation, je suis formateur indépendant en PAO, graphisme et multimédia (aussi un peu de bureautique) depuis 1989 et responsable du centre de formations Ed Productions qui est spécialisé dans la formation pour les entreprises. À titre personnel, j’interviens soit en délégation de formateur, soit chez les clients d’Ed Productions.

2 – Quelle formation avez-vous suivie pour exercer ce métier ? Est-elle votre formation initiale ?

Je n’ai suivi aucune formation spécifique pour devenir formateur et ce n’était pas ma formation initiale. Cependant, mes études techniques puis commerciales m’aident dans l’approche de certains clients issus de ces secteurs. Par exemple, lorsque j’ai un client qui travaille dans le marketing nous pouvons parler le même langage ; un stagiaire est technicien dans une fonderie, je sais de quoi il parle, etc. De même, mon parcours professionnel m’a permis de côtoyer le monde de la presse, de l’édition et de la communication en général… ce que je peux mettre à profit lors de mes formations.

3 – Quelle a été votre première motivation pour le choix de ce métier ?

La première, je ne sais plus. Mes motivations actuelles ? Le plaisir du contact humain, la satisfaction de rendre simple ce qui paraît compliquer à certains, transmettre mon savoir et parfois être confronté à des situations ou des problèmes dans mes domaines de compétences que je ne rencontrerai pas autrement… Par exemple, je peux travailler dans une entreprise de chimie un jour, le lendemain dans une centrale d’achat, le surlendemain dans une société textile… les trois sociétés ont des besoins complètement différents sur un même logiciel ce qui m’oblige à me remettre régulièrement en question.

4 – Quelles qualités vous semblent nécessaires ou au contraire quels défauts vous semblent inconciliables avec cette profession ?

Ces derniers jours, sur la liste de diffusion du forumrhf plusieurs messages ont été diffusés à ce sujet…
Se remettre en cause, douter mais être sur de soi, être dynamique tout en étant patient, y croire, être curieux, inventif, imaginatif, avoir de l’empathie mais pas trop, savoir « parler », avoir l’esprit de synthèse, savoir aller dans le détail, savoir transformer des termes « compliqués » en termes simples parfois trouver des images…
Parfois avoir un peu d’humour ne fais pas de mal, ponctuel, être poli (parfois plus difficile à faire qu’on ne le pense, le client est roi), être honnête : on connaît (très bien) un logiciel ou pas, on sait ou l’on ne sait pas enseigner un logiciel…

5 – Quelles sont vos plus grandes satisfactions dans l’exercice de votre profession ?

Peut-être l’impression de venir en aide aux autres… (euh, docteur, ça se soigne ?)

6 – A quels problèmes êtes-vous le plus souvent confronté ?

Les problèmes auxquels je suis confrontés sont variables selon la personne qui a vendu la formation (parfois qui l’a acheté). Il peut y avoir la personne qui est en formation car sa hiérarchie a décidé de la mettre en formation. Nous rencontrons aussi le cas du logiciel inadapté au travail demandé ou de la personne inadaptée au logiciel (elle n’a pas les compétences pour utiliser ce logiciel)…

7 – Quel est votre statut, profession libérale ou salarié ?

Je suis en profession libérale car ce n’est pas ma seule activité, avec un numéro de formateur mais le statut de formateur peut avoir plusieurs formes… Sarl, Eurl, etc. je pense même que l’on peut être artisan… C’est également important dans un mêtier comme le notre de garder une partie production en parallèle à la fonction de formateur car nous rencontrons ainsi les problèmes auxquels peuvent être confrontés les stagiaires

8 – L’exercice de votre profession vous apporte-t-elle une indépendance financière suffisante ?

Pour moi, oui. Mais à partir de quel montant situez vous l’indépendance financière ? Parlons chiffre… Lorsque j’ai débuté, la journée de formation en délégation était aux environs de 300 ht euro (2 000 F). Maintenant, une personne qui débute n’est plus à ce tarif 🙁 En formation sur des logiciels comme Photoshop certains se vendent à moins de 100 euro par jour ! C’est un peu absurde. Il espère ainsi travailler avec une société et augmenter les prix ensuite.
Le prix moyen en débutant est maintenant entre 250 et 300 euro en délégation pour de la PAO, de l’internet. Ensuite, l’expérience, l’ancienneté venant les prix peuvent augmenter… jusque… en délégation 600, 700 euro parfois (je ne sais pas si ces personnes trouvent preneur pour des formations classiques). Si vous ne travaillez pas en délégation mais que vous avez vos propres clients, il vous faut définir vos tarifs vous-mêmes en fonction du marché, de ce que vous voulez gagner… Dans le cadre de Ed Productions, j’ai décidé de publier la plupart des tarifs de nos formations ce qui n’est pas toujours bien vu dans le milieu, mais c’est un choix de ma part. Je l’assume. Cela me paraît honnête vis-à-vis du client.

9 – Avez vous la possibilité d’évoluer dans vos compétences, d’étendre votre champ d’action ?

Bien sûr, je peux évoluer dans des domaines périphériques au mien… Régulièrement, j’ai dû effectuer des choix… Par exemple, choisir de faire du réseau ou de l’internet ? À une époque, il nous fallait choisir pour survivre… Les formations et les centres de formation d’il y a 15 ans n’ont plus rien à voir avec les centres et les formations actuelles… Une veille permanente est nécessaire (internet y aide beaucoup).

10 – Comment imaginez vous l’avenir de votre profession ? Souhaitez vous continuer à exercer ?

Je ne préfère pas imaginer l’avenir à long terme… personne ne peut aujourd’hui dire ce qui se passera dans 5 ou 10 ans… dans nos métiers… Par contre, j’ai quelques pistes pour l’avenir à court terme que j’espère sont les bonnes (rien n’est moins sûre).
Je souhaite continuer dans le domaine de la formation sous la forme actuelle ou sous d’autres formes… selon comment le marché évoluera, ce que l’on me proposera…

11 – Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait exercer ce métier ?

Ce n’est pas le stagiaire qui n’y comprend rien… mais souvent les formateurs qui n’a pas trouvé la bonne méthode.

12 – Et pour finir, quelle formation vous semble la plus adéquate, le centre de formation le plus sérieux, le cas échéant ?

Pour les formations en face à face, je ne pense pas que des formations soient nécessaires pour le type de public auquel je m’adresse. Par contre, cela pourrait être utile si j’avais eu à former beaucoup plus de personnes en difficulté. Comme je n’ai jamais suivi de formation spécifique dans le domaine et que le besoin ne s’en fait pas sentir, je ne peux conseiller aucun établissement.

Mise à jour en février 2007 : Nous avons mis en place une liste de diffusion des formateurs… N’hésitez pas à vous y inscrire quel que soit votre niveau de compétence : néophyte, super balaise, le formateur du siècle, etc. 😉

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