l'éducation 2.0 existe t-elle ?

Ma papesse en éducation 2.0 est Florence Meichel… le pape : Adrien Ferro 😉

Ainsi la lecture du billet de Florence Meichel : Les jeunes et Internet où elle fait la synthèse pour la France de l’enquête Mediappro m’intéresse au plus haut point. Elle-même avait trouvé l’information sur Infobourg.

Elle n’est pas responsable de ma suffocation à la lecture du début de cette synthèse… Moi, je me demande où il les trouve leurs jeunes pour l’enquête :-(( Nous ne devons pas fréquenter les mêmes français !

Il ne me reste plus qu’une chose à faire : lire l’enquête européenne en éducation aux médias (Pdf – 353 ko) !

Et je confirme, on peut lire cette étude de différentes façons 🙂

Déjà, le titre me fait sursauter : Appropriation des nouveaux médias par les jeunes. Cela laisse entendre que les jeunes se sont appropriés les nouveaux médias ce dont je ne suis pas certain. Enfin, pas de la manière dont j’entends le terme appropriation.

De plus, même si elle est relativement récente, l’enquête remonte à fin 2005, début 2006 ! J’ai l’impression qu’Internet a changé en un an et demi, voir deux ans (Il suffit de lire la remarque de Julien au sujet du congrès Net2007 pour s’en convaincre 🙂

L’échantillon français est de 873 jeunes scolarisés dans 13 collèges-lycées de cinq Académies, réparti en trois tranches d’âges : 12-14 ans, 15-16 ans et 17-18 ans (classes de cinquième, troisième et première) !

Grosso modo, voici quelques réactions à chaud à la lecture de ce Pdf.

Les jeunes de 12 à 18 ans utilisent Internet chez eux mais pas à l’école pour jouer (sur console également) ou pour employer la messagerie instantanée (en plus s’ajoute le sacro-saint portable) ! La communication avec la tribu par tous les moyens semble leur préoccupation majeure. Par contre, je mets en doute la statistique que près de 6 jeunes sur 10 disent ne jamais communiquer avec des inconnus. Ce n’est pas l’écho que j’ai pu avoir…

Mais la véritable recherche d’informations relève avant tout du travail scolaire 🙁 Quiz des autres usages de l’outil informatique entre autres ? et quand on sait qu’ils n’utilisent pas l’ordinateur à l’école cela laisse dubitatif. D’autant plus que l’on peut discuter sur l’expression «véritable recherche d’informations» cela veut dire savoir faire une recherche basique dans Google ?

Ma première conclusion : les jeunes ne savent pas mieux se servir d’Internet que leurs aînés. Ils savent jouer, communiquer avec leurs copains et… c’est tout ! De là à parler d’appropriation (ce que retiendront la plupart des lecteurs, il y a un fossé).

Les parents présents. En voilà un titre intéressant. Moi, qui entends toujours parler de l’absence des parents vis-à-vis des enfants équipés d’Internet, de la méconnaissance des parents qui sont incapables de surveiller les actes de leurs enfants sur le réseau !

«Les jeunes perçoivent leurs parents comme réellement présents» (ils me trouveraient tyrannique à la lecture de la suite), car ils estiment que «les parents les contrôlent, à l’occasion et de façon limitée, qu’il leur arrive de discuter ensemble d’Internet et de ce que l’on y fait, même si les parents ne l’utilisent pas»… (bah, tiens, je te le dit. Il faudrait le croire. Vous avez déjà été faire un tour sur Skyblog ou sur des sites de jeunes ?

«Il est important de noter que pour les enfants, les parents ne se situent pas dans un autre monde» (sic), je suppose parce ce que les médias électroniques permettent de réconcilier une éventuelle double vie familiale de certains ! Les médias électronique sont-ils désormais la panacée en cas de divorce.
«— Tu sais chérie, il y a le problème des enfants.
Pas grave, il y a Internet et le téléphone portable» :-((

«Apaiser les relations au sein de la famille» Là encore, que viennent faire les médias électroniques dans cette galère ?

Abordons les problèmes de sécurité et règles : les jeunes prennent progressivement conscience des limites et des dangers d’Internet, mais sont peu concernés ! C’est à rapprocher de «Quand le contrôle est trop strict, les jeunes adoptent des stratégies de contournement et vont faire dans un autre contexte ce que la maison ou l’école interdit.» Ah, c’est bien nos petits anges… Mais les 68% qui déclarent être habituellement méfiants vis-à-vis des informations trouvées sur Internet me laisse septique.

La conclusion de Florence Meichel me rassure : «j’ai le sentiment que cette étude plaide en faveur d’un accompagnement fort vis-à-vis des TIC...»

Mais j’ai intitulé ce billet l’éducation 2.0 existe t-elle, donc revenons à ce qui fait malgré tout le côté 2.0 de la chose y compris en éducation : les outils du web 2.0 !

Justement dans Le web 2.0 pour l’enseignement, SynchrO’live renvoie vers ActionsFLE La classe web2.0 qui redirige à son tour vers Florence Meichel 🙂 Quand je vous dis que c’est la papesse de l’éducation 2.0 🙂

Elle a déniché un billet en trois partie :

La liste impressionnante est effectivement fort intéressante… Mais, à la lecture du comportement de nos jeunes vis-à-vis d’Internet combien utiliseront ne serait ce qu’une infime partie de ces applications ? Je suis à peu près certains que la plupart des enseignants lambdas ne connaissent pas un dixième des catégories d’applications qui sont citées en version 2.0. Un exemple : combien d’enseignants connaît l’existence de traitement de texte en ligne partageable ?

Moi-même, avec les étudiants plus âgés il est vrai, j’utilise, peut-être à tort, peu les outils web 2. Enfin, il ne faut pas exagérer, ils travaillent actuellement sur un blog, nous avons un wiki… Je pense que l’emploi de ces outils est plutôt une utilisation de circonstances et surtout ne faisons pas table rase du passé ! Parfois les choses simples sont celles qui marchent le mieux.

Cette liste d’application web 2.0 en réalité correspond à ce que j’enseigne comme usage à mes enfants.

Je donne un exemple. La plus grande en CM2 étudie actuellement l’informatique en classe au travers d’Open Office. Mais à la maison, je l’ai mise sur Google ! Les filles possèdent également leur blog sous un vrai contrôle parental. On est loin des skyblogs et plutôt proche de ce qui pourrait se faire en classe !

D’une manière globale l’éducation aux outils web 2.0, c’est génial. J’applaudis à deux mains, car un exemple simple, les enfants peuvent avoir accès à leurs travaux depuis chez eux. Seulement, elle ne peut se faire que dans le contexte où les enseignants sont de vrais spécialistes de l’informatique.

Oui au cours d’informatique en primaire, en collège, au lycée… mais par de vrais professionnels de l’informatique, d’internet… Je ne remets pas en cause les efforts des enseignants pour essayer de faire passer cette discipline qui leur est imposée, mais soyons un temps soit peu réaliste, comment une personne qui découvre elle-même l’informatique peut-elle être informée comme nous le sommes des évolutions rapides de notre environnement multimédia ?

De plus, (je sais, c’est mon cheval de bataille), comment imposer des outils web 2 avec ce satané B2i ?

Mais entendons nous bien sur le sens de web 2.0. Je vous conseille fortement la lecture de l’Amnésie 2.0 de Blogo Numericus avec qui je partage le point de vue y compris sur les perspectives sur le développement de plates-formes sociales qui changent radicalement la donne !

Je comparais dernièrement en privé les frémissements autour de Facebook semblables à ceux que j’avais connus autour des blogs voici quelques années. Facebook dépasse le réseau social tel qu’on l’entendait jusqu’ici.

L’éducation 2.0 existe t-elle ? Malheureusement, je ne pense pas. Je ne crois pas qu’elle aura d’ailleurs le temps de se mettre en place balayée qu’elle sera par les autres « révolutions » dans notre environnement multimédia. Elle restera à l’état d’embryon, marquant juste un passage vers d’autres formes d’éducation !

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