Je n'ai pas le niveau B2i école

Depuis pas mal de temps, je souhaitais écrire un billet au sujet de l’utilisation des ordinateurs de la part des enfants à la maison. L’occasion m’en est donné avec le B2i : le brevet Informatique et Internet. Attention, vos enfants vont être de vrais bêtes d’informatique…

Revenons quelques années en arrière puisque la plus grande de mes filles à 9 ans et la cadette sept… Revenons disons 5 ans en arrière pour la doyenne (la plus concerné par la B2i).
À l’époque, la plupart de nos amis étaient surpris lorsque je leur disais que ma fille, malgré les ordinateurs à la maison, jouait à l’ordinateur un quart d’heure (maxi une demi-heure) sur une journée, en compagnie de Papa. En encore, pas tout les jours… Environ une fois par semaine, ou tout les quinze jours, parfois de manière plus espacée… et seulement pendant l’hiver. Mon point de vue. L’ordinateur est un outil parmi d’autres qu’elles auront le temps d’apprendre au fil des années. Je pense qu’il est peut-être plus important pour elle qu’elles découvrent la création manuelle, l’activité physique, les activités extérieures, les histoires que l’on se lit… plutôt que de rester plantée devant un ordinateur. C’est un point de vue. Nous avons le même raisonnement concernant la télé. Comme elle n’ont jamais été habitué à regardé la télévision (nous en possédons bien entendu une de télévision, mais les adultes ne la regardent guère chez nous, donc elle est rarement allumée), les filles demandent exceptionnellement à la voir. Pour la petite histoire, pendant longtemps, lorsque nous étions chez des amis, si ils proposaient de regarder un dessin animé en cassette vidéo, les filles acquiesçaient poliment mais au bout de cinq minutes cherchaient une autre occupation…

Contradictoire lorsque l’on sait que des études tendraient à prouver que les jeux sur ordinateur les éveillent à la logique, stimulent leur mémoire, leur ouvrent de nouvelles connaissances… Mais où est le monde réel dans tout cela. Devons-nous forcer nos enfants à vivre dans une troisième dimension ? Combien de fois ai-je entendu, quand je disais que mes filles ne jouaient pas sur l’ordinateur, des histoires d’enfants de 3-4 ans qui savaient allumer eux-même l’ordinateur, mettre leur CD et jouaient ensuite des heures sagement… Cela me donnait froid dans le dos… Pauv’ gosses.

Les enfants grandissent

Au fil des années, les demandes pour jouer à l’ordinateur sont devenues de plus en plus rares. Et j’ai l’impression que l’ordinateur est devenu pour elle au fur et à mesure un outil. Depuis longtemps, elles savent ce qu’est un clavier, un écran… et elle ont même très bien compris, sans jamais s’en servir, que pour rechercher une information, l’ordinateur, pardon Internet, permet de trouver tout ce que l’on veut, que pour dupliquer un dessin, Papa a le scanner… Bref, pas utilisatrice mais sachant relativement bien ce que l’on peut faire à l’ordinateur : du dessin, des textes, projeter les photos, trouver des informations, s’échanger des courriers…
Depuis une année maintenant, elle commençait à s’initier au traitement de texte et au dessin… C’est elles qui l’ont demandé ! Nous avions même prévu de leur donner un vieux coucou pour elle progresser !

À l’école

Pour ce qui est de l’école, pour l’instant, elles n’avaient jamais touché au clavier (hormis une fois pour l’aînée). Oui, mais suite à notre changement d’école… maintenant les deux pratiquent. C’est que dans cette école, il pense au B2i. B2i, le brevet Informatique et Internet. Je savais qu’il existait mais jamais je ne m’étais penché sur son contenu…
Cependant, une première alerte… Du haut de ces sept ans, la plus jeune commence à me poser des questions : «Où elle se trouve ton unité centrale Papa ?». Que lui répondre d’autre que : «je suis sur un Macintosh et il existe un ordinateur chez Apple où unité centrale et écran ne forme qu’un seul bloc». Évidemment, premier réflexe, je me dis qu’ils commencent les cours d’informatique par la présentation du matériel… Elle m’avait posé d’autres question dans ce sens… Le dialogue est clos.

Puis, peu avant les vacances de février, l’aînée un midi me dit : «Papa, la maîtresse m’a dit que je devais travailler sur l’ordinateur à la maison, car je suis en retard» 😮 Je lui dit sans réfléchir : «Pas de problème, tu vas pouvoir travailler cela». L’ordinateur que nous leurs avions prévu devient urgent… Rapidement, je mets un ordinateur à disposition. Et pendant les vacances de février, elle travaille son informatique, en utilisant un traitement de texte. La semaine dernière, elle rentre de l’école et dans ces devoirs, elle doit recopier un texte corrigé… « Intelligemment », je me dis, tiens, c’est l’occasion de faire travailler la petite en informatique. En plus, l’institutrice l’encouragera certainement. Donc, elle saisit son texte à l’ordinateur, après m’avoir mis en garde que la maîtresse ne veut pas. Je la rassure, elle est d’un naturel craintif. Lundi, ma femme qui accompagne les enfants à l’école informe la professeur des écoles du travail de nos enfant… (soupir)… Ma fille avait raison. L’enseignante ne souhaite pas que les enfants rendent leur travail imprimé de l’ordinateur, car elle préfère qu’ils apprennent à écrire (je ne lui jette pas la pierre, bien au contraire, j’aurais tendance à être d’accord avec elle). Et nous apprenons ce qui ne va pas dans l’apprentissage de l’informatique pour notre fille… Savoir taper un texte, donc utiliser l’ordinateur basiquement selon moi, ce n’est pas ce qui est demandé pour l’instant. On verra cela plus tard… Non, elle ne sait pas faire de raccourcis claviers selon la transcription de ma femme… car c’est ce qui est demandé dans le b2i. Le mot est lâché. B2i…

Le B2i ou brevet informatique et internet

Après une panne du serveur de l’éducation nationale, j’ai eu le temps d’y accéder ce soir afin de me renseigner sur le fameux B2i. Mieux vaut tard que jamais. Grosso modo, depuis 2000, le brevet informatique et internet comporte plusieurs niveaux, deux niveaux en 2000, trois (école, collège, lycée) en 2006 de maîtrise des technologies de l’information et de la communication (dixi le ministère).
Un niveau pour l’enseignement supérieur existe également mais il s’appelle le C2I, allez savoir pourquoi. Les Masters ne sont pas concernés par cette Certification.

Mais revenons au B2i école.
Un référentiel des apprentissages associés au B2i de niveau 1, organisés en cinq domaines, existe dans le BO du 16-11-2000 (C’est l’instit qui nous a conseillé de consulter le BO, pardon Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale, bible des enseignants). Mais, même s’il arrive en premier dans la recherche Google, mieux vaut consulter le dernier texte en date du 27-6-2006 dont l’annexe 1 reprend le référentiel. En fait, le site à consulter est celui d’educnet qui fournit de nombreuses informations ainsi que la feuille de position qui permet à l’élève de se situer et de posséder les 18 points nécessaires sur un total de 22 pour obtenir le B2I école.

Le référentiel du B2i

Le référentiel indique les compétences à acquérir pour la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication résultent d’une combinaison de connaissances, de capacités et d’attitudes à mobiliser dans des situations concrètes.
Les connaissances, capacités et attitudes ci-après sont donc un fondement pour la mise en œuvre de ces compétences.

Je reproduits ce que l’élève doit être capable de réaliser.

  • S’approprier un environnement informatique de travail
    • identifier la fonction des différents éléments composant l’environnement informatique ;
    • démarrer et arrêter les équipements et les logiciels ;
    • utiliser des dispositifs de pointage et de saisie (souris, clavier, stylet…) ;
    • se déplacer dans une arborescence.
  • Adopter une attitude responsable
    • appliquer les règles élémentaires d’usage de l’informatique et de l’internet ;
    • faire preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement ;
    • participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles.
  • Créer, produire, traiter, exploiter des données
    • créer, produire un document numérique et le modifier ;
    • organiser dans un même document des médias différents (texte, image ou son), issus d’une bibliothèque ou de sa propre composition.
  • S’informer, se documenter
    • consulter un document à l’écran ;
    • identifier et trier des informations dans un document ;
    • utiliser les fonctions de base d’un navigateur ;
    • effectuer une recherche simple.
  • Communiquer, échanger
    • envoyer et recevoir un message, un commentaire ;
    • découvrir différentes situations de communication en mode direct ou différé.

Une lecture attentive et critique me laisse perplexe moi aussi… S’approprier un environnement informatique de travail me semble utile… même si je ne suis pas d’accord sur la gestion de l’arborescence dès le plus jeune âge. Mais c’est vrai que je suis sur mac 🙂
Le second domaine, adopter une attitude responsable me semble à moi aussi plus adapté à un cours d’éducation civique qu’à l’apprentissage d’Internet… et faire preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement me laisse pantois lorsque je vois le niveau d’esprit critique de certains étudiants parfois… Alors, allez expliquer à un enfant, pour qui l’enseignant détient la vérité et ne se trompe jamais, que ce qui est écrit dans un livre ou sur Internet n’est pas vrai… Chapeau bas ! La dimension collaborative (sociale diront certains) même si elle est dans l’air du temps me gêne également.
Avec créer, produire, traiter, exploiter des données ont entre dans le vif du sujet… Ne comptez pas sur l’école primaire pour que votre chérubin apprenne à employer un traitement de texte… L’informatique n’est pas fait pour cela 🙂 Par contre, savoir manipuler un tableur est plus important semble t-il (dommage, vous devez lire jusqu’à la fin pour en connaître la raison).
S’informer, se documenter rejoint les problématiques de faire preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement ! Là encore, un cours beaucoup plus généraliste sur l’information de tout types semblerait plus adapté. Faites gaffes les documentalistes, votre métier n’a plus d’avenir 🙂
Je traduis le dernier point : savoir chatter, utiliser les messageries et le mail, laisser des commentaires… Chatter pour chatter ! laisser des commentaires pour quoi, pour qui ? Ça craint… et je comprend mieux les messages que je dois supprimer dans les commentaires sur l’adresse du père Noël ou sur celui de la petite souris… Si cela continue, le ministère va bientôt offrir un téléphone portable afin que nos p’tites têtes blondes puissent constamment communiquer…

Bref, ce qui moi me semble indispensable pour l’apprentissage dans l’utilisation des TIC et de l’outil informatique en particulier n’est pas abordé pendant ces années. A l’aide d’un outil, on produit… Là, j’ai l’impression que l’on subit l’ordinateur… Ce n’est pas l’enfant qui fait ce qu’il veut de l’ordinateur, c’est l’ordinateur qui impose… et l’on comprend mieux, si l’on veut inciter les jeunes à chatter, à communiquer et à s’informer exclusivement pas Internet les mises en gardes nécessaires…

Des logiciels adaptés

Reste à voir encore avec quels outils ils apprennent… Qu’est ce qui ce cache derrière les mots… Petites recherche sur Internet, en faisant preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement… Un dispositif d’évaluation proposé par l’académie de Lyon qui permet une mise en oeuvre directe du brevet informatique et Internet mis en place par le ministère de l’Éducation Nationale. Génial, c’est garantie pur jus… euh, mais juste une remarque, j’ai pas l’année et je ne sais pas pour quel niveau : école, collège ou lycée… Ah, si en plus l’éducation nationale ne nous aide pas :-)))
tant pis, je risque le tout pour le tout. je fais le test en le commentant.

En validant, on me parle du niveau école…
Oups, on parle de disquettes… Sur Mac, ça fait un bail que ce lecteur n’existe plus ! A la compétence 1-9, à mon avis la réponse est fausse. Le première possibilité fonctionne. Je ne l’ai vraiment pas fais volontairement… mais seulement 88 % de réponse correcte. En effet, à la question Identifier des éléments permettant la saisie de l’information. Voici 4 éléments de l’environnement informatique : Le clavier / le microphone / le scanner / le moniteur. Un seul des quatre ne permet pas de saisir de l’information. Lequel ? Vous répondriez quoi vous ? Moi, le scanner car les écrans tactiles existent donc le moniteur permet de saisir de l’information… pas un scanner qui fait de l’acquisition !

Passons au 2 et dès la première question, je suis bloqué. Je ne sais pas quoi répondre… Participer à un débat lié à une recherche sur internet n’a rien à voir selon moi avec la question des TIC. C’est plus de l’ordre du cours de communication. Sinon, je crois que si un élève possède la bonne réponse seul, il a plutôt intérêt à convaincre ses camarades… Je doute que ce soit la réponse attendue.
La compétence 2-3 débute mal… Ma réponse n’est pas dispo… En accédant à la page, je suis quasiment aussitôt tombé sur «Mexico, l’immense capitale». je pense que je passerai par là, mais ce n’est pas proposé dans les réponses.
Je ne comprends pas trop l’intérêt de la question 4… En général, je vais sur un site pour trouver une information, pas pour trouver ce qui ne si trouve pas ! Pour la question 2.4, j’dois avouer que parfois je me suis déjà fait piégé 🙁 À la question 2.5, euh, sans savoir, ce ne serait pas Daniel Duguay @ free.fr (j’ai modifié pour ne pas avoir de soucis avec le spam) ! Aye… encore une erreur… j’ai mal lu la question : est ce que l’on peut acheter un billet sur le site… Bon, je tairais mon score.

Domaine 3… Les correcteurs dans la presse, en agence apprécieront : Réaliser des espacements corrects entre les mots, les signes de ponctuation (On évitera la correction d’erreurs orthographiques fines qui peuvent laisser des traces de confusion chez l’enfant). En plus, on va nous en faire de vrais typographes… J’ai aimé la question sur le correcteur orthographique… Bien sûr monsieur que je ne le crois pas sur parole. Je prends également un dico à coté 🙂

Allez, cela me suffit, je ne sais toujours pas si j’ai fais le B2i version 2000 ou 2006 (bien que je penche pour la première solution) mais je sais que je n’aurais pas mon b2i. Un comble. Comment voulez vous que je le demande à ma fille ?

Par contre, ma fille m’a donné une info : «le logiciel que l’on se sert est Cap B2i, tu connais ?» Oui, depuis cinq minutes ! Première déception. Elle qui me posait la question pour pouvoir s’entraîner à la maison en est pour ses frais. La version Mac n’existe pas.

Dans l’analyse, je note : Comparer des devis, connaître les éléments à privilégier lors d’un achat. Eh bien, de bon consommateurs en perspective… là, je suis hors-propos… mais la moutarde me monte au nez… Déjà que je dois acheter un ordinateur qui acceptera la connexion internet haut-débit afin que ces demoiselles puissent faire du chat (heureusement dans les mac, il peut y avoir un PC maintenant), en plus elle vont me faire des comparatif du genre : le PC ça coûte moins cher que le mac.
Je continue mon exploration : savoir que l’ordinateur ne traite que des 0 et des 1. Çà c’est une info importante pour les gamins. Et que dire du « savoir interpréter une feuille de calcul élaborée par l’enseignant » ou « savoir utiliser des formules dans un tableur ». Déjà que la calculette dans le cartable je ne comprend pas pourquoi… alors le tableur en primaire !

Des vrais monstres de l’informatique qu’ils vont nous en faire. Et comme ils connaissent les droits liés à l’installation et à l’utilisation de logiciels. Pas de problèmes. Ils peuvent compléter leur équipement. Ils ont oublié les polices de caractères, les fichiers musicaux, etc.
Je comprends encore un peu plus les réticences des enseignants vis à vis des TIC… si cela leur est présenté de la même manière.
Excusez-moi, j’dois vous laisser, j’dois bosser pour pouvoir obtenir enfin un jour mon b2i…

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