J'utilise le web 2.0 mais je ne m'en vante pas ou ragots sur le web 2.0

Pardon, pour le ragot dans le titre, mais c’est un clin d’oeil pour quelqu’un qui ainsi lira le billet 😉

Voici un an, presque jour pour jour, je cherchais la définition du web 2.0, enfin les définitions du web 2.0 plus exactement. Depuis, plus rien à ce sujet mis à part un clin d’oeil avec le Web 59.0.

Un an plus tard, Julien cite mes définitions du web 2.0 dans un billet intitulé Qu’est-ce que le web 2.0 ? où il propose à huit bloggers adeptes du web 2.0 de répondre « officiellement » à une interview à ce sujet. Eric Dupin de Presse citron et Vincent Abry ont déjà répondu à l’appel.

Comme on peut être sur la liste « officieuse » et comme on me l’a proposé, je n’ai pas hésité un instant, histoire de mettre un peu de poil à gratter au débat… et vous pouvez ainsi retrouver Qu’est-ce que le web 2.0 pour Eric Delcroix ?.

Comme je le dis en titre et dans l’interview, j’utilise le web 2.0 et pourtant, je ne m’en vante pas, n’en fait pas la promotion… J’interviens de temps à autre au sujet du web 2.0 : Web 2.0 et qualité du trafic par exemple, ou chez mes amis d’ex-Azimut : Génération 2.0 et La gloire perdue des arrières gardes

Pourquoi donc, j’utilise le web 2.0 sans en parler ?

Primo, parce que je n’ai toujours pas trouvé « the » définition 🙂

Secondo, parce que j’ai l’impression que le web 2.0 nous sépare du monde réel (cf. le billet d’Adrien : La gloire perdue des arrières gardes). Nous, utilisateurs que je qualifierais de chevronnés vivons trop souvent dans notre sphère… Reprenons le contact avec le terrain, arrêtons de fantasmer sur nos désirs… L’utilisateur de base en est loin…

Est-il encore possible un instant de se dire que des personnes en France n’ont jamais été sur Internet ou presque, que de nombreux utilisateurs ne possèdent pas matériel dernier cri que nous vous possédez, que des personnes naviguent paisiblement sur Internet simplement pour surfer sans se soucier le moins du monde sur le web 0.0 ou le web 2.0, le tout avec une connexion 56K…

L’usage d’Internet tel que nous le pratiquons, nous, utilisateurs chevronnés n’a rien à voir avec le commun des mortels. Je serais curieux de connaître le pourcentage réel en France des praticiens du web 2.0 par rapport aux pratiques de l’ancien web, tant est qu’il existe ! Idem pour le pourcentage d’utilisateurs qui emploient un service dit web 2.0 sans s’en apercevoir…

Nous creusons le fossé numérique alors que le web 2.0 était sensé rapproché les internautes.

Quels sont les services 2.0 que vous avez utilisé aujourd’hui

Tertio, le manque d’applications ou la main mise de l’économie sur le web 2.0. Jacques Foissant avait lancé la chaîne «Quels sont les services 2.0 que vous avez utilisé aujourd’hui ?» qui s’est rapidement transformé en «Quels sont les services 2.0 que vous utilisez ?». Symptomatique déjà ce changement de titre !

L’autre constatation que l’on peut se faire, le peu de diversité dans les réponses des membres de la chaîne : Google, Google, Google… Pardon, j’ai oublié Google… Oui, oui, ce n’est pas une erreur de copier/coller.

Presque toutes les réponses plébiscite Google. C’est un point qui m’effraie (et je ne suis pas seul quand je parcours les réponses des interviews de Julien) et j’ai malgré tout une appréhension à tout lui confier. J’essaye de ne pas le faire pour tout avouer (sauf pour des informations non stratégiques selon moi) même si les services que Google proposés semblent plus performants que d’autres.

Autre constante, les outils pour les flux RSS. Là, ce n’est même pas l’histoire de qui est arrivé en premier : l’oeuf ou la poule ? On connaît la réponse. Les flux ! Ce sont les flux RSS qui sont web 2.0, pas les outils mis à disposition des flux RSS qui ne sont qu’une évolution naturelle.

Et après, y’a quoi d’autre Monsieur ? Les anciens outils, enfin, ceux qui existaient avant le web 2.0. Les logiciels de statistiques, de chat ou les blogs par exemple. Ils ont été récupérés avec l’étiquette web 2.0. Là encore les outils complémentaires apparaissent… généralement autour des blogs d’ailleurs. Je ne vois pas ce qu’il y a de web 2.0 la dedans puisqu’ils existaient ou que ce sont des outils dédiés à leurs usages… sinon une utilisation commerciale envisageable des traces que nous laissons sur ces outils spéciaux 2.0, dont l’exemple typique est Mybloglog !

Je n’ose même pas parler des réseaux sociaux qui ne date pas d’aujourd’hui et je reste toujours un déçu par le social networking malgré la création des Nings : réseau social de blog en Nord, réseau social des formateurs, le réseau Mac Francophone… !

Autres incontournable des réponses des services 2.0 que vous avez utilisé, un bookmark social (Del.Icio.us en général ou Blogmarks), Technocrati (encore un outil destiné aux blogs, un moteur de recherche dédié), et les sempiternels Flickr, DailyMotion et les digg likes.

Curieux, je viens de retrouver un billet Social par ci, social par là… qui traitait du sujet en janvier 2006. La situation a-t-elle réellement évolué ? Oui, pour les cartes Frapp dont on entend de moins en moins parler et qui sont de moins en moins alimentés. Qui se souvient qu’une carte Frapp existe pour les zed ?

Une exception peut-être Skype.

Donc, si je résume, pour moi le web 2.0 qui ne cherche pas à vous «espionner» mais bien à échanger selon «les services 2.0 que vous avez utilisés», sont : Skype et les flux RSS ! Maigre comme résultat.

On comprend mieux que les étudiants d’Adrien n’ont pas utilisé le web 2.0 durant leur stage. Le wiki (qui était disponible, bien avant le web 2.0), par exemple, si cher à Adrien, ne se trouve que rarement dans les blogs que j’ai lus.

Normal, car qui sont les personnes qui ont été chaînés, des «mono» utilisateurs. L’intérêt du wiki est de travailler à plusieurs sur les mêmes documents. Les autres outils collaboratifs sont passés sous silence ou n’apparaissent que rarement…

C’est à se demander si le web 2.0 est un outil de travail ou un jeu de grands ados qui se font plaisir avec leur joujou et qui se vantent d’employer le web 2.0 pour être dans le coup. C’est vrai aussi que pour ces outils (les outils autres que ceux qui sont mentionnés dans la chaîne), les conditions d’utilisation doivent être réunis ce qui n’est pas forcément le cas…

Tout le monde n’a pas la gestion d’un projet de site web à partager ou à mettre sa gestion CRM ou autre en ligne… D’ailleurs, savent-ils que des Highrise, MyQuire, OpenPlaning, Thinkature, Yantaa, Gliffy, etc. ou leurs équivalents existent ? Alors, de là, à penser que les utilisateurs du monde réel : mon secondo, en connaissent l’existence et en comprennent l’intérêt la marge est de taille !

Sortons de notre bulle virtuelle 2.0 ! Voilà quelques raisons pour lesquelles j’emploie ou découvre régulièrement ce que d’autres considèrent comme du web 2.0 et j’en parle autour de moi lors des formations, quand cela est possible, sans mentionner le web 2.0 ce qui ne ferait qu’ajouter à la confusion.

Mise à jour le 18 juillet :

  • Id Blog pose la question Ras le bol des réseaux sociaux ? !
  • Participant aux étés TIC à Rennes, Mathieu Collet note : «Alors le Web 2.0 est-il un moyen de faire évoluer l’entreprise ? Oui, car il offre tout ce qui est nécessaire pour y parvenir. Mais, il faut faire évoluer les mentalités à tous les niveaux de la hiérarchie.»

Mise à jour le 23 juillet : Le Web2.0 illustré en une seule image où l’on voit encore la prédominance du flux RSS (via le blog de Ollie)

9 comments for “J'utilise le web 2.0 mais je ne m'en vante pas ou ragots sur le web 2.0

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