Internet 2 à notre porte

Je n’ai pas pour habitude de parler de l’avenir, de mentionner des éventuelles possibilités… pourtant, c’est au lendemain de mon anniversaire que je commence la rédaction de cet article.

C’est peut-être l’âge qui veut cela (47 ans, cela me donne le droit à une certaine respectabilité :-), mais j’ai envie de vous livrer mes impressions sur ce qui nous attend sur la toile.

Peut-être aussi car je perçois pas mal de billets dans cette direction, alors ce sera simplement pour rester dans l’air du temps.

De plus, je vous dois une explication sur mon revirement concernant les « réseaux sociaux ».

Internet 2

Un faisceau de sensations (je suis désolé, c’est comme cela que je fonctionne, donc n’attendez rien de scientifique) me font dire que la révolution (et non l’évolution) du web est en marche.

Le web 2 (sans le zéro) est peut-être à nos portes. D’autres le nome : internet 2.

Nous vivons peut-être une révolution sans nous en rendre compte comme ce fut le cas à l’arrivée du Minitel (j’aime à rappeler cet outil magique en son temps, précurseur de ce que nous connaissons aujourd’hui) et bien évidemment l’arrivée d’Internet.

Certains prédisent l’arrivée de la bulle 2, certainement. Cela ne change rien à l’affaire et si j’en crois les spécialistes, car le monde de la toile sera épargné.

Tous les composants à quelques exceptions prêtes sont présents pour basculer.

Une fois ces exceptions, non indispensables, arrivées tel l’eBook, ce sera le grand saut. Je donne moins d’un an à cet internet 2 pour s’imposer ! Pourquoi, parce que cette révolution sera éclair.

En corollaire à ce changement brutal de la toile, une flopé de métiers vont disparaître, se transformer, se consolider, émerger, se créer.

Prenons un exemple : le référencement. Les sites n’auront plus la même importance qu’aujourd’hui. Ce qu’il faudra référencer ? Les fils de syndication mais plus les pages web !

L’ergonomie des sites, l’habillage des sites… Leur usage ayant été modifié, nous ne naviguerons plus de la même manière sur l’interface qui nous est chère. Le métier de webmaster est appelé à régresser.

Comme le craint Eric Dupin de Presse citron, seul les syndications (les flux RSS auront de l’importance). Nous ne visiterons même plus les sites ou si peu.

Prenons l’exemple des journaux. À une époque, pas si lointaine soit dit en passant, la structure des journaux en simplifiant était : une rédaction d’un côté, un secrétariat de rédaction qui faisait l’interface entre journaliste et la maquette, les services techniques (maquettiste, linotypiste, relecteur…).

Aujourd’hui, les rédacteurs mettent parfois eux-mêmes en page leurs articles (vous imaginez les raccourcis). Ce sera identique sur le web pour les sites Internet.

Autre exemple, le e-learning et la FOAD, dont régulièrement on nous apprend l’émergence prochaine, vivra de plein fouet cette révolution et en tirera profit.

Pour le marketing, ce n’est pas moi qui le dit, je laisse le soin à l’Atelier de le faire à ma place.

Je pourrais multiplier les exemples à l’infini.

État des lieux

Bon, assez de bla-bla, du concret. OK, j’y viens. Mais encore deux-trois postulats :

  • Je pense que ce qui fonctionne doit être d’une simplicité enfantine à toute épreuve. Simple, cela veut dire pas compliqué (rappel utile à certains), évident, pas prise de tête quoi! Regardez le succès de l’Instamatic Kodak en son temps (même Gaston a dû craquer :-). Le slogan à lui tout seul suffisait : clic-clac, Kodak. L’homme par nature est fainéant… donc partisan du moindre effort 🙂
  • Je suis désolé, mais je n’ai jamais retrouvé la vidéo que nous avait présentée Apple à la fin des années 80. Apple avait tout compris ou presque de ce qui allait arriver 20 ans plus tard. Apple’s 1987 Knowledge Navigator Video, malheureusement en anglais pour certains, m’a toujours fasciné et je sais que l’avenir de l’informatique et de l’Internet est là. Thierry, tu remarqueras à n’en pas douter que cela ressemble à un livre, un e-book ? 🙂

En guise de concret, je vous livre donc mes sensations et je commence par ce qui est disponible de manière disparaître :

  • Internet, le réseau, sa base d’informations…
  • les technologies de syndication
  • les applications en ligne communautaires chères au web 2
  • les téléphones portables d’une nouvelle génération (Iphone)
  • la géolocalisation
  • le wifi (mais j’attends toujours avec impatience l’explosion de la connexion par les câbles électriques) qui offrira une place de choix à la domotique, le parent pauvre depuis l’origine d’Internet
  • la virtualité (mais là, je pense que nous passerons à l’Internet 3). Second Life et consorts, ce n’est pas pour maintenant.
  • l’émergence de l’identité numérique
  • les réseaux sociaux de nouvelle génération du type Facebook (d’ailleurs étaient ce réellement des réseaux sociaux au préalable ou est-ce encore du réseau social ?)

L’application maîtresse

Arrêtons nous un instant sur Facebook pour simplifier. En fait, ce que je qualifie de nouvelle génération de réseaux sociaux mais par commodité, j’emploierai le terme de Facebook par la suite pour simplifier.

Mon contre-pied en a surpris plus d’un 🙂 Il est vrai que depuis plusieurs années je tire régulièrement à boulets rouges sur les réseaux sociaux. Je n’en voyais pas l’utilité tel qu’ils étaient présentés, ce qu’ils représentaient, leur utilité… Au passage, on notera que certains d’entre eux maintenant se revendiquent moteur de recherche 🙂

Alors, pourquoi ce revirement. Faisons abstraction du côté publicitaire, des données stockées… bref, le côté sombre de Facebook.

On reproche le même type de comportement, moins palpable peut-être à Google et je pense que la plupart de ceux qui crient au loup ont confié sans discernement et depuis longtemps leurs données à Google.

Allez, faites un effort. Juste dix minutes. Facebook sans pub (on peut rêver 🙂 On ne peut même plus lui reprocher que les sphères de connaissances soient mélangées… leur gestion devrait être pour bientôt si j’ai bien tout compris.

Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez à condition de posséder au moins un téléphone portable des dernières générations, sans avoir de double ou triple gestion à mettre en place (c’est-à-dire synchroniser un matériel par rapport à un autre) mais l’internet 2 sera mobile à n’en pas douter.

Vous avez devant vous un outil qui remplace, intègre ou permet (dans quelques jours de manière efficace) dans le désordre :

  • un logiciel de messagerie,
  • de créer, de gérer des groupes de discussion, ou des groupes de contacts
  • votre agenda,
  • votre carnet d’adresses (Je lis souvent les limites à ne pas dépasser dans un réseau… en nombre d' »amis ». Combien de contact comporte votre carnet d’adresse personnel, je ne parle pas de fichier client. Pas loin de 1 000 chez moi.)
  • un chat
  • du micro-blogging (moi qui me refusais à faire du micro blogging, je me surprends à en faire aujourd’hui)
  • un lecteur de flux Rss
  • l’archivage de vos signets et liens internet
  • le partage de vos images et celle des autres
  • le partage de vos vidéos et celle des autres
  • le partage de vos sons et ceux des autres (notez la relation privilégiée avec Itunes par exemple)
  • de découvrir vos voisins (leurs passions par exemple)
  • un gestionnaire de projet
  • l’accès à des applications de bureautique en ligne (traitement de texte, tableur…)
  • un système de recommandation (qui n’a pas voulu un jour informer ces amis de tel ou tel événement, de tel ou tel article…)
  • d’organiser des conférences téléphoniques
  • de poser vos questions à la cantonade (tiens, aucun logiciel n’existait à ce jour dans le domaine)
  • de mettre en scène votre identité numérique
  • de créer votre portfolio, ou porte-folio

Jusque-là, nous étions au niveau de l’individu… Maintenant, toujours depuis la même application, passons au cadre professionnel, toujours depuis la même application (et toujours sans parler de pub), elle offre en supplément :

  • un CRM (Customer Relationship Management) ou un gestionnaire de relation client
  • des possibilités de recrutement et les possibilités de consultation de Portfolio
  • une présence de l’entreprise (la création des « sites internet vitrine » est inclue dans le lot
  • des relations presse simplifiés

Évidemment, si l’on ajoute le monde du marketing et de la publicité en ligne… Ah non, c’est vrai, j’ai dit 10′ sans pub…

Ceci n’est qu’un aperçu de ce que l’on peut faire avec Facebook à très court terme. Les listes seraient trop longues. D’autres nombreux usages sont encore à inventer ou en sont à leur balbutiement (le e-learning par exemple ou le monde de l’enseignement).

Facebook et assimilé

Sans en avoir l’air, Facebook regroupe toutes les technologies émergentes de ces dernières années, celles dont on nous rebat les oreilles régulièrement sans jamais les voir concrètement émerger, c’est-à-dire employé par le commun des mortels…

Autre surprise « agréable » d’un point de vue professionnel. Les enfants n’ont pas envahi Facebook comme dans d’autres réseaux sociaux. La preuve, le plus important groupe Diddl ne contient que 70 membres. Cela ne saurait tarder, car j’imagine bien dans le futur que nous devrons décliner notre progéniture 🙂

Et, pour ma part, mais je me trompe peut-être, je n’ai rien trouvé de très pornographique dans Facebook. Je pense que les réfractaires se feront un plaisir de me fournir les liens :-p

Donc, on se résume… On a une application à disposition constamment depuis l’ordinateur et je le répète depuis les téléphones (n’oublions pas que nous serons nomades) qui fait tout ou presque. Le seul « manque », la sauvegarde en dehors du réseau !

Oui, oui, c’est bien beau tout cela… Mais le contenu de où provient-il ? Toujours du réseau aurais-je tendance à dire. En effet, un blog ou un CMS (Content Management Systems autrement dit un Système de gestion de contenu) apporteront les données nécessaires aux flux d’informations qui apparaîtront dans Facebook.

Le second usage de ces CMS sera de stocker les informations plus lourde que l’on veut diffuser.

Certains se disent certainement que l’ensemble de ces propriétés réunies en un seul outil ne doit pas être simple à gérer, à apprendre, à utiliser. Erreur, Facebook est un moyen d’accès intuitif à l’ensemble des applicatifs, même s’ils sont encore en anglais actuellement.

J’ai été surpris de la rapidité de prise en main de Facebook par les étudiants de l’université de Lille 3. Ils sont encore plus à l’aise que moi dans ce qui semble être leur milieu naturel 🙁 Pour jouer, bien sûr, mais aussi pour communiquer.

Cependant, pour aller plus loin y compris pour les défricheurs, nous devons apprendre à nous servir de ce nouveau type d’outils. Nous situer par rapport à lui, à utiliser ses possibilités, à le contrôler.

Ainsi, le reproche par exemple qui est fait des innombrables amis que l’on ne connaît pas disparaît. On a appris « rapidement » à dire non ou à demander « pourquoi » la personne désire être notre ami.

J’ai déjà reçu des demandes où les personnes ont appris vite, car elles m’expliquent pourquoi elles veulent devenir une connaissance numérique.

En effet, le terme ami, tradition littérale de friend est trompeur. Si les amis peuvent être présent, ce peut plus facilement vouloir dire connaissance réelle, virtuelle ou numérique !

De même, pour l’apprentissage de la gestion et le filtrage des flux reçus en permanence depuis Facebook.

L’autre face de l’apprentissage sera celle de la gestion de notre identité numérique. Et là, curieusement, je crains le pire.

Délaissée pour l’instant, la formation à l’apprentissage de l’identité numérique me fait d’avantage peur que les problèmes de diffusion d’informations personnelle dans Facebook.

Marché porteur d’ici quelque temps, on trouvera tous les charlatans possibles et inimaginables en train de pseudo former des personnes à gérer leur identité numérique !

Ceci explique mon virage à 180° par rapport aux réseaux sociaux, mais ce n’est plus pour moi du réseau social. C’est déjà devenu l’internet que nous connaîtrons demain.

Reste juste à intégrer la liaison comme répondeur téléphonique et nous atteindrons ce que nous proposait la conférence d’Apple, il y a 20 ans quasiment jour pour jour 🙂

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