Quand vous lisez les articles précédents :
- De la découverte de la bipolarité aux premiers séjours à l’hôpital psychiatrique
- Du début de la phase accélérée à l’arrivée en établissement psychiatrique cette année
- On en tue 3 pour en sauver éventuellement un ou l’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 1
- L’exclusion de la famille d’un malade par le monde médical psychiatrique — partie 2
- L’impossibilité d’attaquer en justice psychiatres et établissement psychiatriques
Vous vous demandez pourquoi la famille n’a pas porté plainte auprès de la justice contre les psychiatres et l’établissement psychiatrique ?
À la vérité, la famille s’est renseignée pour le faire… mais comme le disait leur avocat, c’est impossible… Ils ne gagneront jamais !
On a trouvé des explications sur l’impossibilité d’attaquer en justice les psychiatres
C’est un article de journal La Voix du Nord en date du 01/09/2019 qui nous a mis la puce à l’oreille: «Il s’agissait d’une hospitalisation libre», rappelle le directeur de l’hôpital, Yves Marlier.
Ce que répond ce directeur du centre hospitalier est simplement effarant, mais montre toute la puissance des psychiatres et des hôpitaux psychiatriques.
Un peu de contexte : un malade psychiatrique qui est en soins libre se suicide le lendemain de sa sortie de l’hôpital
On voit de plus en plus souvent ce genre de titre : il sort de l’hôpital et se suicide dans les heures qui suivent.
Ce fut le cas pour Clément dans la région boulonnaise qui s’est jeté du haut d’un viaduc. Il était sorti du service psychiatrique de l’hôpital de Boulogne la veille.
Sa mère témoigne notamment sur la prise en charge des personnes dépressives.
La famille de notre bipolaire et cette maman (comme beaucoup de familles aidant des personnes usages des établissements psychiatriques) ont un même but pour 2 maladies différentes…
La balance de la justice peut-elle être activée face aux médecins et établissements psychiatriques ? On en doute !
Des réponses suffisantes et inquiétantes d’un directeur d’hôpital psychiatrique
Outre l’article précédemment mentionné de la Voix du Nord, la Semaine dans le Boulonnais reprend des propos de ce directeur : «Ce sont des urgences, pas une prison» !
Mais plongeons nous dans les réponses de M. Marlier.
Je comprends la détresse de la famille
Qu’est-ce que la famille a pu entendre cette phrase…
Elle est facile et rapide à dire et absout toute action nécessaire pour aider la famille… «On comprend la détresse de la famille…» Il faut y croire ?
On espère que vous lecteurs, vous comprenez la détresse de la famille de notre bipolaire…
En tout cas, certainement mieux et avec plus de compassion que les psychiatres que nous rencontrons.
Au passage, la famille et nous sommes assez surpris du nombre de réactions en privé de personnes ayant des liens avec le monde des psychiatres et des hôpitaux psychiatriques qui aurait aussi besoin qu’on les aide (ou qu’on les ait aidés) plutôt que d’avoir un semblant de compassion du monde psychiatrique…
Le ressenti de notre famille est que l’on se moque d’elle, que l’on ne s’occupe pas d’elle (vous le savez : «on en tue 3 pour en sauver éventuellement 1» des articles précédents).
Donc, non, certains infirmiers et les psychiatres ne comprennent absolument pas la détresse de la famille et ne veulent pas l’entendre !
Cela a d’ailleurs été bien signifié par un psychiatre lors d’une rencontre : «Je m’occupe de cette personne bipolaire… Le reste j’e n’en ai rien à faire !».
Il s’agissait d’une hospitalisation libre
Cela commence à “gonfler” la famille de notre bipolaire cette notion d’hospitalisation libre.
Rappelez-vous, notre bipolaire a pu partir incognito dans sa région de naissance, car il était en soins libres. Du jour au lendemain, l’usager (le malade) peut prendre ses cliques et ses claques et partir où bon lui semble, prendre ou non son traitement !
Les malades –pardons les usagers– ne sont pas dupes et savent utiliser la permissivité du système. C’est ce que nous raconterons dans le prochain épisode. Notre bipolaire après son transfert d’hôpital à demandé à son retour sur Lille à être en soins libres !
On vous laisse imaginer ce qui s’est passé 😉
Contrairement à ce que dit M. le Directeur, si le patient fait part de sa demande de quitter les lieux, l’évaluation psychiatrique ne signifie pas obligatoirement que le patient peut sortir.
Cela peut lui être déconseillé. Mais seul l’avis du bipolaire dans notre cas compte…
La famille sait que pour au moins un cas de sortie, notre bipolaire a eu un avis «déconseillé» ! Cela ne l’a pas empêché de partir de l’hôpital !
La question : est-ce que la famille peut demander à emmener aux urgences le patient qui sera de nouveau hospitalisé sous contrainte ? La famille n’a pas eu la réponse auprès des infirmiers.
La décision est prise par un médecin psychiatre pour valider la sortie mais c’est avant tout une décision collective
Il faut aussi le croire cela ? Décomposons.
Ok, c’est un médecin psychiatre, avec son savoir-faire, son expérience, qui réalise l’évaluation pour valider la sortie.
Mais en combien de temps et en fonction de quoi ? Peut-il vraiment l’imposer ? À quoi cela sert-il qu’il déconseille, mais n’interdise rien ?
C’est curieux… Notre bipolaire a été 2 fois “relâché” et quelques jours (voire quelques heures) plus tard, il était de nouveau hospitalisé sous contrainte !
Excusez la famille qui est en droit de se poser des questions sur le savoir-faire et l’expérience du (des) médecin(s)s qui ont laissé partir notre bipolaire…
À titre d’info, c’est le même médecin psychiatre qui a refusé à plusieurs occasions de simplement renseigner la famille sur les mesures de protections juridiques des majeurs !
Vous savez celui qui nous a dit que la justice dépendait des psychiatres et donc qu’il ne pouvait rien nous dire ! Secret professionnel oblige ! On sait, on doit toujours vous mettre le “son” en ligne !
Pour la décision collective, prise avec l’ensemble de l’équipe soignante, laissez-nous rire…
Pour commencer, ce n’est pas ce que disent certaines personnes liées à ces lieux !
Mais, renseignements pris dans d’autres établissement, il faut savoir que le petit personnel (les infirmiers, notamment) n’a pas son mot à dire dans cette évaluation et parfois, est même opposé à certaines décisions.
Pire quand on évoque avec la famille des fiches de suivi !
Il faut savoir que la famille (entre autres) peut avertir les infirmiers de certains événements afin que cela soit indiqué dans le dossier (la fiche de suivi) de façon non-communicable (l’usager, pardon le bipolaire ne saura pas que vous avez informé le monde médical).
Seulement, pour la dernière sortie en catimini de notre bipolaire, la famille a appelé l’après-midi pour prévenir de différentes choses qui les inquiétaient !
L’infirmier au téléphone les a pris de haut, en leur disant que la famille n’allait pas lui apprendre son métier, que la personne avait une sortie autorisée jusque 21 h et que l’établissement psychiatrique prendrait ses dispositions en conséquence à cette heure-là ! Le reste, il n’en avait rien à faire.
Seul problème, visiblement les informations n’ont pas été transmises et rien n’a été mentionné dans le fichier de suivi. Depuis, nous avons remarqué que selon l’infirmier cela est fait ou non ! La phrase qui nous est parfois assénée est : «Nous savons déjà cela… nous en tenons compte !». La famille reste persuadée de l’inverse et rien n’est noté !
Et quelle importance accorde le Dieu tout-puissant, j’ai nommé le médecin psychiatre à ces remarques de la famille qui essaye de s’impliquer ? Cela reste un mystère.
Le Dieu tout-puissant dans le monde médical auparavant était surnommé Mandarin ! On leur a fait la chasse ! C’est certainement une réminiscence du passé qui reste dans le monde psychiatrique !
Les idées suicidaires sont du champ du secret médical
Devant l’absurdité et le manque d’humanisme du directeur d’établissement qui répondait à l’interview, on se contente de reproduire sa réponse : «Le patient étant majeur, on entre dans le champ du secret médical, nous n’avons pas le droit de communiquer ces informations.»
La question qui lui a été posée par la journaliste Élodie Rabé était : «La mère de ce patient regrette de ne pas avoir été informée des idées suicidaires de son fils, pourquoi ?»
Les dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatrique
Les dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatriqueLes dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatrique
Les dès sont pipés d’avances… On ne peut rien faire en justice contre le monde psychiatrique
Il y a toujours un équilibre à trouver entre la liberté du patient, sa sécurité et la qualité des soins
Ah, la famille aussi a eu le droit à ce type de phrases lorsqu’on lui a expliqué sans rien dévoiler (on est en plein secret médical) que le traitement idéal devait être trouvé entre la liberté du patient, sa sécurité et la qualité des soins par Monsieur Compromis (vous aurez les explications sur ce médecin psychiatre dans l’épisode suivant).
Bref, il est dit que l’établissement psychiatrique adapte en partie la médication aux souhaits des patients afin de trouver un juste milieu entre les effets curatifs du médicament et les effets secondaires ressentis (réellement ou non) par l’usager (le patient quoi !).
C’est aussi certainement ce qui explique que certains bipolaires peuvent refuser tout traitement ou toute hospitalisation. Mais cela reste une supposition de la famille !
C’est d’autant plus amusant (façon de parler) qu’actuellement à l’hôpital il y a comme un mouvement des patients qui trouvent qu’on leur donne trop de médicaments ! Mais, c’est vrai que si on les écoute, ils ne sont pas “malades”.
Notre personne bipolaire n’est pas bipolaire selon elle. Elle souffre juste d’un burn-out mal soigné… La famille se demande comme cette personne à pu faire un burn-out mais cela nous écarte de notre sujet.
Infirmiers ou médecins psychiatres sont des intouchables
Bref, vous l’avez compris : psychiatres, infirmiers ou médecins sont intouchables par la voie de la justice.
Ce qui semble avoir un peu d’effet… (bon d’accord la plupart du personnel a désormais lu les articles que nous proposons), c’est de passer par la commission des usages ou le cadre sup. de santé qui en a la charge. Même si ces derniers temps la famille n’a plus de réponses à ses questions…
Et évidemment, la famille de cette personne bipolaire pense qu’il serait urgent de réfléchir à d’autres solutions intégrant les familles qui s’implique bien en amont avant les hospitalisations, pendant les hospitalisations et après tout en respectant les droits fondamentaux des usagers.
Ce n’est pas de la persécutions de la part des familles et des proches et au lieu d’indiquer qu’il y a des difficultés familiales plus aiguës les psy feraient mieux d’essayer de les gérer avec un autre discours que celui du divorce !
Il faudrait arrêter aussi de croire à ce que raconte les malades à 300 % et revenir parfois à un peu plus de réalité concrète !
Mais laisser sortir les usages en soins libres comme ça, sans “contre-pouvoir” réel est-ce respecter leurs droits ? moins que le droit de se mettre en danger n’est un droit fondamental ?
Question subsidiaire : est-ce que le droit de dilapider son argent pour un bipolaire est un droit fondamental ou une mise en danger ?
Ah oui, on vient de “fêter” l’anniversaire du 3e mois d’hospitalisation de notre bipolaire… cela demande une suite avec un bref aller-retour hors de l’hôpital et une réintégration par les services d’urgences !
Ce sera pour le prochain article 😉 Promis, on essaye de le publier plus rapidement !