Il y a community manager et community manager

Depuis l’envol du terme de community manager surtout depuis 2010 comme métier, je me pose des questions sur ce métier. Je ne pense pas être le seul d’ailleurs 🙂

Depuis plusieurs mois, je vois passer des annonces comme celle que j’ai repérée voici quelques jours où une entreprise recherchait un community manager en indépendant, avec beaucoup d’idées pour leur « super » produit… Tarifs : 500 € par mois (TTC certainement ;-( En parallèle, on trouve facilement des tarifs à partir de 1 500 € par mois HT (et généralement il est nécessaire de consulter pour une étude préalable en fonction de la mission).

Pourquoi cette disparité ? Un community manager est un community manager, non ?

Bon d’accord, on pourrait faire une distinction entre community manager junior et community manager senior. Mais, cela ne concerne que les grandes entreprises. Les PME et TPE engagent un seul community manager quand elles en ont les moyens !

Allons, voir du côté de l’offre… C’est la foire d’empoigne. À la limite, je me demande parfois en regardant dans Viadeo qui aujourd’hui n’est pas community manager ! La plupart des profils d’étudiants d’écoles de commerce, de personnes ayant fait des études dans la communication, des études littéraires… ou même pas d’études du tout (enfin, dans ce « domaine ») se déclarent pompeusement community manager.

Le résultat ? Lors de la journée de l’emploi de Marcq en Baroeul, les étudiants d’IDEMM (au passage, une des rares formations comme community manager qui a formée dès 2009 des community manager), les étudiants effectuaient des audits d’identité numérique et de présence sur les web. Une personne qui venait d’être embauché dans une entreprise (mieux vaut taire le nom) comme community manager ne connaissait pas Twitter !

Cela ne m’étonne qu’à moitié. J’ai l’impression que pour nombre de personnes, un community manager, c’est quelqu’un qui possède un profil sur Facebook (dans quelque temps, il devra être également sur Google + —histoire d’être à la mode– et dans Viadéo car nous sommes en France) et qui utilise tant bien que mal YouTube ou DailyMotion afin de mettre en ligne une vidéo.

Cela me rappelle une discussion avec une personne qui est depuis « longtemps » sur le web 2.0. Ancienne indépendante, elle a postulé comme community manager, et, à sa grande surprise, a été embauchée… J’dois avouer que je pense qu’elle n’a pas dû avoir beaucoup de difficultés… Le gouffre qui la sépare des « p’tits jeunes » est énorme ! Y’a pas photo.

Et c’est là où se situe la différence, y compris pour sur le « tarif » d’un community manager.Une différence de compétence pour le même métier. Mais d’ailleurs parlons nous du community manager ou du community manager ?

Pour mémoire et avant d’aller plus avant, je vous rappelle le sondage que j’avais mis en ligne sur les savoir-faire du community manager !

Pour ma part, je pense que tous les ingrédients sont nécessaires pour obtenir le profil type du véritable community manager : curieux, réactif, communicatif, qui possède une érudition pour ses produits ou services et une très bonne culture de l’entreprise, une solide connaissance du web, qui a assimilé les outils de publication web, spécialiste des médias sociaux, un pro de la communication on line à la fois rédacteur efficace et bon référenceur, un brin pédagogue aux dons de médiateur, le tout avec un verni marketing. Il doit assurer dans le traitement d’image, être calé en vidéos, se défendre dans le domaine du son, savoir manipuler le code HTML et les CSS et au moins bidouiller le PHP-MySQL. Enfin, il détient la fibre de veilleur et possède une gestion poussée des flux RSS ! Ah oui, j’oubliais… empathique également 😉

En plus, si un seul community manager doit être dans votre entreprise, il doit être créatif ! Pour les autres, ils vous ressortent texto les quelques idées fournies par tel ou tel site qui titre 6 idées pour ceci, 10 points essentiels pour cela…

On comprend dès lors pourquoi des tarifs différents existent… entre celui qui diffuse ou répond une information prémâchée, celui qui publie un message par jour choisi au sein de quelques sites mais qui ne regarde pas qui le suit… et la personne correspondant aux critères précédents qui aura mis en place une veille, assurera un service « complet » y compris au niveau stratégie sans se contenter d’ajouter un flux RSS pour alimenter les réseaux ou organiser juste un concours pour « avoir du monde sur le compte » !

Et que l’on ne me fasse pas rire en disant : «oui, nous faisons ainsi par manque de temps !» ou autre variante : «nous manquons de personnel». Ferais mieux de rien faire, alors !

Je préfère de loin la démarche des Fuxia Lille… Je pense que vous savez tous que je les accompagne et mi-septembre, je vous expliquerai ce que nous avons fait, comment…)

Au départ, ils sont étrangers à la culture des réseaux sociaux, mais pensent à juste titre qu’ils doivent y trouver une place !

La structure est plutôt du genre TPE ! Ils auraient pu recruter un community manager « pousse-message »… Mais, après quelques entretiens, ils ont choisi de se faire accompagner et ils ont choisi une personne en interne qui est sensible aux réseaux sociaux sans être un fer de lance du domaine…

Par petite touche, après la création et l’ouverture officielle des médias « intéressant », j’explique la stratégie à mettre en place sur les réseaux, les réflexes à avoir… à l’animateur afin qu’il puisse se débrouiller seul dans le temps ! Cette présence ne va pas se faire du jour au lendemain !

Les dirigeants sont convaincus, la personne aux commandes des réseaux également… et mon action est prévue sur la durée afin de les faire évoluer sur les changements, d’encadrer et de venir en aide en cas de problème  ! Bref, l’accompagnement est prévu. Ils ne sont pas lâchés dans la nature du jour au lendemain…  Je ne peux pas garantir du succès de l’opération, beaucoup de facteurs entre en ligne de compte.

Mais, pour en revenir au community manager, cette personne chez Fuxia Lille en charge des réseaux sociaux n’aura certainement jamais le titre de community manager (d’ici là, le community management sera une fonction d’une pléiade d’autres métiers) ! Et pourtant, je pense que dans quelques mois elle méritera certainement plus le titre que d’autres personnes qui le possède actuellement mais qui ne font pas le travail !

Comme quoi, y’a community manager et community manager. Reste à savoir ce qui se cache derrière ce métier ! Donc, méfiez vous désormais quand vous direz que vous êtes community manager ou lorsque vous recruterez un community manager !

Mais, en écrivant ce billet, je trouve la situation semblable à celle de la création des sites internet au début des années 2000  ! C’était le copain du cousin du patron qui avait fait le site, « pas cher » ! Inutilisable, mais pas cher ! On trouvait partout des webmasters (dans le sens création de site)… Tout le monde revendiquait savoir créer un site !

De nombreuses entreprises, dans différents secteurs, pouvaient « s’occuper de la création de votre site ». Je me souviens des propositions qui autorisaient 3 modifications de contenu de page dans l’année avec un délais de 3 jours pour effectuer la mise à jour ! Sans que le client puisse évidemment jamais récupérer le contenu de son site. Pas question de parler référencement, stratégie d’utilisation d’un site, marketing… et le client à l’époque choisissait parfois le site parce qu’il le trouvait « beau » ou pas (cela m’est arrivé !).

Vous trouvez cela impensable aujourd’hui ? Pourtant, c’est ce qui se déroule souvent devant nos yeux pour le community management. Faudra t-il comme pour les sites web, parler de community management 1.0, à ‘image des sites 1.0 ?

Tiens, community manager et community manager, ce sera un bon sujet de débat pour le tout nouveau Café community manager Curator de Lille 😉

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