homonymie et usurpation d'identite

Je pense qu’il est temps que j’intervienne au sujet des problèmes d’homonymies et d’usurpation d’identité. Oups, pour l’usurpation d’identité, j’en ai déjà parlé. Mon dernier billet sur le sujet est : une loi sur l’usurpation d’identité numérique en France. Les précédents étaient principalement : Facebook : usurpation d’identité et bug ! et Le faux profil d’Alain Juppé sur Facebook, des détails !

Vous vous demandez pourquoi je veux vous reparler d’usurpation d’identité et d’homonymie ? À cause de deux événements qui se sont produits ces derniers jours.

Au sujet de l’homonymie

Comme chacun le sait, enfin, j’espère 😉 je ne m’appelle pas les z’ed, ça c’est mon blog. Mon nom est Delcroix, de prénom Éric. Delcroix est un nom très courant dans la région du Nord de la France. 6 081 personnes portent le nom Delcroix aujourd’hui en France selon les estimations de L’Internaute et serait le 49é nom dans le département du Nord.

Maintenant, si je croise avec mon prénom Éric, on découvre assez facilement qu’il fut un prénom largement utilisé au cours des années 60 ! Pas de chance pour moi, il existe de nombreux Eric Delcroix 🙁 Au sein même de ma famille, nous sommes 2 ou 3 cousins très éloignée à porter le même nom et prénom (je pense même que l’un d’entre eux a le même second prénom que moi 🙂

Tout cela pour expliquer qu’il est assez difficile pour moi d’échapper aux homonymies. D’ailleurs, je reçois régulièrement des messages (principalement dans Facebook d’ailleurs) où l’on me demande si je suis bien tel Eric Delcroix ou tel autre… Je vais bientôt pouvoir écrire un billet sur les activités et les rencontres des Eric Delcroix lors de leurs vacances, les surnoms dont ils sont affublés (bizarre, personne n’a encore prononcé ceux de ma jeunesse !).

Mais le principal n’est pas là. On peut être homonyme et effectivement être contacté pour savoir si l’on était l’ami d’enfance, de vacances, etc. Cela n’a pas d’influence sur son, pardon, on dit comment ? E-reputation ? Personal Branding ? Bref, sur ma présence professionnelle sur Internet.

Mais, voilà, j’ai un autre homonyme depuis très longtemps sur la toile, plus célèbre que moi (ce n’est pas difficile ;-), avec lequel je partage la première page de Google, qui possède un article à son nom dans Wikipedia (qui s’y colle pour ajouter mon portrait ;-), etc. Si, si, je vous jure, il y a un autre Eric Delcroix !

Seulement, si le fait d’être contacté dans Facebook pour savoir si j’ai passé mes vacances à Triffouillis les oies ne me dérange pas, lorsque l’on m’appelle au téléphone pour le demander si je suis avocat du Front National (en effet, c’est le métier de mon homonyme), j’ai quelques inquiétudes sur ma e-reputation, moi qui tente de « cacher » mon appartenance politique… En plus, là pour le coup, je trouve cela intrusif dans ma vie professionnelle et privée.

Les plus grincheux diront : «Bien fait pour lui, il n’avait qu’a pas laisser son numéro de téléphone sur Internet !». Désolé, Internet est pour moi un fabuleux outil de communication qui me permet de communiquer, de faire ma pub., de vendre mes activités de formation ou de conseil en média social, etc. Donc, comme pour le médecin dont on trouve le numéro à de multiples endroits, je laisse mon numéro en ligne, sinon, je « perds » des clients ! Je renvoie ces « grincheux » à mon billet La mode des enquêtes sur la vie privée

Car en effet, cette semaine, j’ai reçu un appel téléphonique pour cet homonyme, Monsieur Eric Delcroix ! J’suis resté poli et j’ai simplement dit que ce n’était pas moi. L’appel fut courtois. Il fait suite aux courriers électroniques de France ou de l’étranger qui prennent contact avec Monsieur Eric Delcroix, avocat. Donc, une bonne fois pour toute, je ne suis pas avocat de métier ! Ce n’est pas mon activité.Le Eric Delcroix qui possède le blog Les z’ed (c’est ici), Blog en Nord, le site Ed productions, Ed formations, etc. n’est pas avocat, il est selon Viadeo : Expert, spécialiste, consultant, touche à tout print et web 1 et 2.0 ! (ceux qui me connaissent remarqueront l’ironie de mon titre dans vidéo où tout le monde est expert –cf. le billet aux sujet des expert sur Viadeo, bien que pour moi 😉

Les plus grincheurs diront : «Bien fait pour lui, il n’avait qu’a pas laisser trainer son adresse de courrier électronique…

Voilà une situation que je devais éclaircir. L’étape suivante est le coup de sonnette… J’espère que cela n’arrivera pas ! Les plus grincheux diront : «Bien fait pour lui, il n’avait qu’a pas indiquer son adresse sur Internet…

Et côté usurpation d’identité

Par certain aspect, cette homonymie pourrait ressembler à de l’usurpation d’identité. Nous sommes tous les deux des « personnages publics » plus (pour lui) ou moins (pour moi) « médiatisés ».

Et là, j’en arrive au second volet de mon billet.

Dans identité numérique : un mouton noir, j’écrivais : «Avec la multiplication de nos articles, de nos manifestations, etc. nous sommes les artisans de notre propre parano.» Je ne croyais pas si bien dire.

Il y a quelques jours, j’ai reçu un courrier électronique d’un lecteur qui me demandait conseil. Cette personne soupçonne un profil Facebook d’usurper son identité alors qu’elle-même n’y était pas présente (voir le conseil dans Facebook : usurpation d’identité et bug ! Ce ne sont pas les éléments pris un par un qui semblent bizarres mais pris dans leur ensemble me précise mon interlocuteur. Voici rapidement les éléments :

  1. Une personne de son entourage a envoyé une demande de « contact » accepté par l’homonyme usurpateur. Cette personne de l’entourage de mon correspondant c’est rapidement aperçu que ce n’était pas « mon correspondant ».
  2. L’homonyme usurpateur prétend vivre dans une ville étrangère.
  3. La personne de l’entourage de mon correspondant a envoyé un commentaire sur le mur de l’homonyme usurpateur lui indiquant qu’elle connaissait une personne du même nom
  4. Tous les contacts de l’homonyme usurpateur sont anglais sauf deux français dont un seul que connaît mon lecteur.
  5. Mon correspondant ne côtoie plus depuis au moins 5 ans le Français en question !
  6. L’homonyme usurpateur à qui appartient le compte ne répond jamais sur son mur
  7. Mon correspondant lui a envoyé plusieurs invitations d’une vingtaine de comptes différents (hommes et femmes) et l’homonyme usurpateur n’a accepté personne
  8. La même opération a été effectuée avec les amis de l’homonyme usurpateur. Aucun n’a accepté d’amitié, hormis 1.
  9. Cette personne qui a accepté d’être « ami » possède la même photo de profil que l’homonyme usurpateur
  10. Il n’y a aucune photo de cette homonyme usurpateur sur son compte mais un simple coucher de soleil (je précise celui de Windows dans mes images)
  11. Mon correspondant a récupéré une adresse mail et a envoyé un message auquel l’homonyme usurpateur avait répondu avec un niveau d’anglais très basique en trois mots (je précise que l’homonyme usurpateur et mon correspondant possèdent un nom à consonance étrangère aussi bien en France que dans pays anglophone) Depuis, l’homonyme usurpateur n’a plus répondu à aucun mail en anglais ou en français.

En complément, j’apprends que 5 ans sépareraient les deux protagonistes de l’affaire, et que l’homonyme aurait au moins une fille alors que mon interlocuteur n’en a pas !

Voici mon analyse :

  1. Oui, et alors, cela ne prouve rien.
  2. Et si c’était vrai ?
  3. Oui, je reçois bien des messages qui me demande si je suis un certain Eric Delcroix (CF. la première partie homonymie de ce billet) et je ne réponds pas toujours. J’ai d’ailleurs 400 messages en attende de réponse dans Facebook. Je suis la risée lors des conférences et des formations à ce sujet !
  4. Normal me semble-il puisque cette personne semble vivre dans un pays anglophone
  5. Je parierai sur une erreur d’homonymie de ce Français… Il pensait contacter mon correspondant !
  6. Je n’ai pas l’impression de répondre sur mon mur… et pire, à une époque, je l’avais supprimé de l’affichage
  7. Maintenant, il faudrait accepter tout le monde ? Je connais beaucoup d’utilisateurs de Facebook qui n’accepte que les personnes qu’ils connaissent réellement dans la vraie vie après avoir parfois accepté tout le monde.
  8. Même remarque que précédemment
  9. Comme je l’indique dans mon point suivant, cela ne veut rien dire
  10. C’est effectivement une image que l’on retrouve beaucoup comme photo de profil ! Encore une fois, cela permet de noter l’importance de l’image dans les profils Facebook. Quand j’entends dire que la photo ne sert à rien, la preuve !
  11. L’homonyme usurpateur et mon correspondant possèdent un nom « étranger » à la France et au pays anglophone donc ceci explique peut-être cela ! Notre homonyme usurpateur ne parle peut-être pas très bien Français et Anglais, car ce n’est pas sa langue d’origine. Par politesse, je réponds parfois la première fois et puis, si l’on continue à m’envoyer des messages, je trouve mon interlocuteur un peu « gonflant » n’ayant rien de commun avec lui et je ne réponds pas !
  12. Avec l’adresse de courrier électronique, j’ai effectué ma petite recherche (merci Google et Spokeo 😉 et un profil sur un autre réseau social apparaissait. Cette fois, une image avec des enfants apparaissaient. Leur âge pouvait en effet correspondre à l’âge d’enfants que pourraient avoir l’homonyme usurpateur.

J’en conclus pour ma part, que nous sommes devant un cas d’homonymie typique… et vous ? Pourquoi mon correspondant a-t-il autant peur de voir son identité usurpé ? Il a peur car tout le monde autour de lui ne cesse de parler d’identité numérique, d’e-réputation, de personal branding, d’usurpation d’identité… il « fantasme » alors que cette personne, je pense est complètement équilibré. Mais, elle a la vision de la projection de ses craintes, augmenté semble t-il par son entourage sur l’autre ne serait-il pas moi… Les marchands de rêve ont l’avenir devant eux !

Lorsque, hier soir, j’évoquais avec un journaliste l’identité numérique (l’objet de son reportage. Je vous dirai quand cela sera publié 🙂 nous avons mis le doigt sur les sociétés qui vendent leur service (pour les particuliers) dans le dessein de proposer une e-reputation sans tache, nickel chrome aux pauvres malheureux qui pensent que grâce à l’effet magique de l’annonce et après avoir payé une somme démesurée à mon goût, ils auront un boulevard devant eux.

D’ailleurs, pourquoi un boulevard devant eux ? Pour trouver du boulot, pardi ! Cela me rappelle cruellement l’époque brève où j’ai travaillé dans un endroit au coeur des années 1980. Nous proposions l’impression laser d’un CV… Évidemment, il était sous-entendu à l’époque que plus le CV était « beau », plus on était embauché ! Le tarif pour une feuille de papier imprimé (c’était le service proposé) était dissuasif. Pourtant, régulièrement, de « pauvres » personnes venaient nous voir, en mettant tous leurs espoirs dans le bout de papier brûlant qui allait sortir de l’imprimante. Grande devait être leur désillusion ! J’ai le même sentiment sur ce nettoyage des profils dans la e-réputation, dans le personal branding (on n’a même pas été foutu de trouver un terme français pour cela).

Et puis, je dis stop. Tout le monde n’a pas besoin d’avoir un CV « propre » sur Internet. Le garagiste du coin n’ira pas faire une recherche sur internet. Il ne va pas googeliser votre nom, rechercher votre profil sur Facebook… (enfin, aujourd’hui, je ne sais pas comment sera fait demain !). Au passage, vous vous rappelez vous de ce qui se disait sur les personnes qui googlisaient leurs connaissances au début des années 2000 ? Maintenant, cela paraît normal ! Comme quoi l’identité numérique, si elle est à la mode aujourd’hui, elle ne date pas d’hier ! Et qu’est ce qu’on dira demain ? Allez regarder la réaction chez l’ami Yann concernant sa curiosité dans Facebook ! Chiche qu’il nous met en ligne un billet dans 5 ans sur les réactions de ses amis sur Facebook 🙂

Bon, mais revenons en à mon exemple. Celui que j’ai reçu ! Les sociétés bien intentionnées revendiquent de posséder presque des passes droits chez Facebook par exemple pour faire supprimer un compte ! Elles vont faire supprimer le compte de l’homonyme usurpateur ? Cela me pose un gros problème déontologique.

Et puis, vos traces passées… je parle de celles que vous avez laissées traîner à une époque lointaine (début 2000 par exemple) pour lesquels vous ne connaissez même plus les codes d’accès ni le mot de passe et dont le responsable du site est parti sans adresse… brrr cela fait froid dans le dos. Ils arriveront avec toutes leurs connaissances à les faire disparaître ?

Pour le gag, j’ai le cas en ce moment. Des personnes me demandent de supprimer leur adresse email (ça c’est intelligent, car qui pense à ses adresses email, tout le monde focalise sur son nom et son prénom !) et leur nom dans un site dont j’avais en grande partie la responsabilité (un peu plus que les personnes en question en réalité). Ce site à moins de 5 ans. Seulement, j’ai perdu l’ensemble des codes d’accès. Conclusion, je ne peux rien modifier sans un effort « surhumain » de ma part : consulter l’ensemble de mes archives pour tenter de retrouver ces codes planquées dans un message électronique !

Alors, dans ce genre de situation, le réflexe des entreprises qui vont vous proposer de vous rendre beau, intelligent, etc. sur Internet sera certainement de vous dire. Pas grave, on va faire descendre le site dans son référencement afin qu’il n’apparaisse plus sur votre nom ! Oui, je veux bien. Dans quelques années, lorsque j’effectuerai une recherche, je crois que je regarderai les premières pages et les dernières 🙂 Sans parler des archives internet ! Si, si, elle aussi elles existe. Ces entreprises qui vendent la vertu possèdent également des contacts aux archives du net ? Sont-elles les seules d’ailleurs ?

Des regrets pour mes enfants

Parfois, cette situation d’homonymie ou de résultat de requêtes sur Internet me donne des regrets. Pas pour moi, à mon âge, je n’ai plus grand chose à craindre mais pour mes filles.

Pour l’une d’entre elles, je suis tranquille au niveau de son prénom 🙂 Par contre, l’autre se prénomme Clara. Vous connaissez le réflexe des enfants ? Il tape, comme les adultes leur nom dans Google ! Je vous laisse deviner le résultat. Comment, vous n’y avez pas pensé ? Mais si voyons, le résultat est  ! Et oui, la pauvre Clara ne peut pas faire une recherche sur son prénom dans Google sans ma présence !

Et puis, on n’est pas responsable de son nom, mais je ne peux pas laisser les filles (les deux cette fois) regarder leur nom patronymique dans Google. En effet, un jour, j’y ai découvert Stella Delcroix que je ne connais ni d’Éve, ni d’Adam (je n’ai pas pu m’empêcher ;-).

Donc, maintenant, si vous avez des enfants dont vous attendez la naissance, pour choisir un prénom, réfléchissez à deux fois. Une fois pour choisir votre prénom comme on le faisait avant internet ; une fois en essayant de voir ce qui pourrait éventuellement apparaître maintenant et dans le futur dans Google et autres moteurs de recherche 😉 Voir au besoin, changez de nom 🙂

Si vous en voulez un peu plus sur l’identité numérique, une simple requête dans le moteur de recherche de ce blog 😉

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