Grandeur et décadence du elearning et de l'enseignement à la française !

Je reprends en grande partie le titre de l’article d’Eric Tiertant dans un hub de Viadeo car si le titre provocateur a retenu mon attention, il est vrai que son contenu concernant le elearning m’interpelle…

En bref, Eric Tiertant, en recherche de prestataires pour monter d’importants projets elearning et après avoir rencontrer une grande partie des prestataires sur le sujet met en exergue quelques réflexions sur le monde du elearning Français.

Par exemple, son attente ludo-pédagogique est déçue et il précise que l’ensemble des prestataires propose sensiblement les mêmes activités : Quizz, QCM et drag & drop répétés à l’envi. Au final, les activités sont répétitives, l’intérêt pédagogique peu évident tant les réponses à trouver sont d’un faible niveau.

Le elearning semble être un sujet issu du monde de la formation dont se sont accaparés les techniciens informaticiens. Il note également un manque de DA (Directeur Artistique).

En parallèle, je lisais également L‘e-learning en manque d’imagination, et de collaboratif. J’en retiens : les TICE sont des outils à disposition de l’enseignant, mais pas à l’exclusion des autres : à juste titre. Ensuite, les intégrer facilement à l’enseignement nécessite qu’elles soient pertinentes par rapport aux objectifs de formation, mais aussi que soit mise en œuvre une stratégie de formation en adéquation avec elles.

Cela m’inspire quelques réflexions à mon tour…

Je suis souvent déçu moi aussi par ce que je rencontre dans le domaine du e-learning… et la question à laquelle je me confronte régulièrement est : pour quel usage ont-il fait du elearning. J’ai plus souvent l’impression de découvrir un moyen de compléter un cours… une aide à un cours en présentiel en quelque sorte… mais, pas du elearning dans le but réel d’apprentissage à distance.

Ceci explique certainement l’aspect PowerPoint, l’utilisation à outrance des Quizz, QCM et drag & drop…

On pourrait pousser la réflexion plus avant… Cette situation ne reflète-t-elle pas outre l’immaturité du marché (le sera-il un jour ?) le manque d’implication des enseignants.

Pour ma part, je pense que nous en sommes encore beaucoup trop souvent à une situation où les enseignants en général font plus « mumuse » avec les outils qui leurs sont offerts qu’une profonde réflexion nécessaire à l’emploi d’outils, de technologies, de comportements… dans le but de tirer pleinement profit de ces nouveautés mis à leur disposition… L’un des exemples les plus aberrants pour moi est l’utilisation qui est faite la plupart du temps des TBI, les tableaux Blancs Interactifs !

Quoi qu’on en dise, les enseignants qui sont au cœur du dispositif ou pour lesquels on travaille sont tous issus du même moule… Ils ont, pour la plupart connu qu’une seule manière d’enseigner et s’ils sont devenus enseignants, c’est aussi parce que le cursus scolaire leur était adapté. Donc, en général, la seule manière de penser leurs enseignements, y compris à distance, est de reproduire plus ou moins la manière dont ils ont appris, qu’ils enseignent… en ajoutant par ci, par là des fonctionnalités qui donne l’impression de faire avancer la pédagogie mais qui ne sont en réalité qu’un saupoudrage de technologie.

Combien de cours à distance sont encore de simples PDF mis à disposition des étudiants ? On aurait même tendance à penser dans ces cas-là-là que l’enseignant ne sert à rien… puisque c’est une reproduction de ce qu’ils ont dit en cours, donc on pourrait considérer que le rôle de l’enseignant se limite à « lire » un discours qu’il a écrit à l’avance. Ce n’est évidemment pas ce que je pense. Alors, pourquoi le faire de cette manière à distance ?

Maintenant, changeons la donne. Prenons des enseignants hors normes ! Imaginons que nous employons des autodidactes ou des réfractaires aux systèmes scolaires traditionnels… Bref, nous apportons du sens neuf à l’enseignement et nous sortons du vase clos 🙂

Je pense que là, nous aurions du vrai elearning, de la vraie utilisation des nouvelles technologies dans l’enseignement…

Avez-vous déjà réfléchi comme se forme un autodidacte ? Cela n’a rien à voir avec un enseignement traditionnel, même si, parfois certaines formes d’enseignements traditionnels combles l’autodidacte… allez savoir pourquoi 😉 Donc, pas question non plus de vouloir faire table rase du passé… Certaines méthodes traditionnelles ont du bon 🙂 Il faut juste un bon équilibre entre tout cela !

La question que l’on pourrait se poser à juste titre est : «Quand arriverons-nous à maturité par rapport à cette thématique ?» J’aurais tendance à répondre quand les enseignants auront compris l’utilisation de l’informatique et d’Internet (et de ces dernières technologies), qu’ils l’utiliseront chaque jour dans sa diversité, qu’ils seront prêts à se remettre en cause au niveau de leur pédagogie…

Et puis, les structures environnent le monde éducatif doit évoluer lui aussi… Il ne doit pas rester à la traine. Un exemple. Sans le citer, alors. Une structure dans le monde de l’enseignenment que je connais (j’ai pas dit national, régional ou local, vous avez remarqué 😉 est en pleine réfléxion sur leur nouveau site…

Seulement, lorsque le site verra le jour, il y a fort à parier que les solutions ne seront pas présentes. Elles lui ont fait peur. Je peux vous prédire la disparition de cette entité à court terme (Moins de 5 ans) et j’entends déjà leurs remarques. On ne comprend pas, on a pourtant fait tout ce qui était possible ! Possible, oui… mais avec une vision passéiste, en prenant en compte l’avis d' »experts » orientés web comme au début des années 2000 (ceux qui entre autre diffuse des PDF en ligne 😉 ou, peut-être pire, dans certains cas des experts « acoquinés » avec des marques (je ne cite personne et aucune structure 😉 !

Alors, oui, ils ajouteront : «On ne savait pas !» Maintenant, ils savent !

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