Foursquare, dismoiou… vision de la géolocalisation dans la futur

Lors des dernières cuisines du net en compagnie de Yann, nous avons débattu au sujet de Foursquare. C’est vrai que je me suis un peu moqué de Yann qui se « vantait » d’être le premier à avoir géolocalisé dans 4square les alignements de Carnac ou encore qu’il avait remarqué que l’un de ces amis virtuels était dans le même supermarché que lui !

Pendant l’émission, quelqu’un nous faisait remarquer que nous avions (les détracteurs et incertains) la même réaction vis-à-vis de Twitter il y a quelques mois. Il (elle) n’avait pas tort. Je m’en vais rectifier le tir en faisant le point sur la géolocalisation et les services du type Foursquare (le plus connu de ces outils de géolocalisation. Foursquare viendrait d’une ancienne expression anglaise qui signifie « quelque chose de solide, bien carré, inébranlable » selon le mouvement protestant du même nom.) ou de son « concurrent » français :  Dismoiou (oui oui, j’ai un compte)…

Pour commencer, définissons ce que veut dire se géolocaliser. Il s’agit d’indiquer sa position géographique en temps réel. C’est une action volontaire. Rien à voir pour l’instant avec la géolocalisation GSM  (Global System for Mobile communications) qui permet de géolocaliser un téléphone portable sans qu’on le décide.

Des services du type Ootay ou Geofleet (pour les entreprises) permettent la surveillance des enfants en géolocalisant leur téléphone, de retrouver un téléphone perdu ou volé… Ce système de géolocalisation peut avoir d’autres usages, et être d’une grande aide pour les pouvoirs publics : obtenir des informations sur les personnes victimes d’un enlèvement, surveiller les déplacements de suspects… mais aussi à un niveau plus privé : retrouver une personne après un appel de détresse (message alarmant quant à une décision, sauvetage en montagne…)

Côté professionnels, et là, cela peut parfois être limite au niveau des libertés individuelles, il est possible de localiser véhicules, personnel, livraisons…

Revenons à ce qui nous intéresse, les location-based services (LBS) dont je n’ai pas trouvé d’équivalent en langue française sont en général basé sur le GPS, (Global Positioning System), premier système mondial de positionnement par satellite.

Le but de ces services est de rechercher à la fois des informations en fonction du lieu où l’on se trouve, et de partager sa position, son avis et son sentiment avec son réseau social en temps réel. Certains les assimilent également à des jeux, comme par exemple avec les badges de Foursquare. Voici d’ailleurs comment les obtenir.

Dans mon cas, en général, je n’ai pas particulièrement envie de faire savoir au monde où je suis, ni de savoir où vous êtes. Je ne suis pas le Petit Poucet. C’est d’ailleurs un aspect du téléphone portable qui m’énerve. La première question que l’on échange en général est le fameux «t’es où ?»

Pourtant, si je suis le décideur, je pourrais souhaiter me géoocaliser lorsque je patiente dans un aéroport, pour partager un repas alors que je suis seul, pour indiquer un établissement que je recommande ou rechercher un établissement recommandé près de ma position : pharmacie, station-service, … bref, dans des situations spécifiques ou purement utilitaires.

Je ne pense pas que ce soit une suite logique du micro blogging comme certains le suggèrent. C’est plus pour moi un enrichissement des informations de micro blogging et donc de Twitter.

Certains évoquent également les problèmes de vol (puisque la maison est vide, voir Please rob me – s’il vous plaît, cambriolez-moi) et de savoir ce qui est fait pendant les heures de travail (euh, cela ne concerne pas les travailleurs à la chaîne, hormis en cas de maladie !).

Mais, comme pour les autres réseaux sociaux, je pense que l’utilisation de ces services sera plus responsable qu’on ne l’évoque en général. Donc, à de rares exceptions près, il n’y a pas beaucoup de danger de ce genre.

Par contre parmi les freins à l’expansion des systèmes de géolocalisation, il y a la connotation urbaine… À quoi, cela sert-il de se localiser au milieu des champs (pardon, au milieu des alignements de Carnac :-). D’ailleurs, dans Foursquare, vous pourrez même devenir le Maire virtuel de la ville (ou de tous endroits où vous vous rendez : restaurant, café…)

Autre restriction que l’on peut envisager : la possession d’un téléphone dans le genre de l’iPhone, d’un Blackberry… . Sans cet appareil, point de salut et d’intérêt. Le smartphone est donc indispensable, mais il a un coût ! Sans parler des tarifs pour les forfaits 3G et même la connexion Wifi en dehors de chez sois ! De là à en faire un outil réservé aux geeks, cadres et autres dirigeants d’entreprises, il n’y a qu’un pas.

Et, la question que l’on peut se poser est de savoir la concurrence qui se mettra en place. Arriverons-nous à une situation comme dans les réseaux sociaux avec la présence de Viadeo aux côtés de Facebook ? Dismoioù et ses recommandations francophones jouant les troubles fêtes de Foursquare ? Dismoioù est-il seulement un « cityguide » ou guide de bonnes adresses personnalisées ?

Autres aspects à étudier, le comportement de Twitter (au passage, certains utilisateurs de Twitter se lassent des mises à jour incessantes de géolocalisation) et de Google, qui avec Google Maps affiche les «meilleures adresses » à proximité de l’endroit où l’on se trouve.

Passé la phase initiale, ces outils de géolocalisation attendent des usages et l’on peut dès à présent chercher à connaitre dans quelles directions ils évolueront. Je parierai que dans l’avenir le but ne consistera pas à tagguer les alignements de Carnac ou à regarder si son voisin est dans le même supermarché que nous (bien que, la curiosité humaine étant tellement puissante !)

Le marketing local sera au cœur des préoccupations. Mais, n’est ce pas ce qui est envisagé depuis longtemps concernant la géolocalisation… Le marketing local ! D’ailleurs, Foursquare travaille dans cet optique sur un outil de web analytics qui permettra de consulter en temps réel les statistiques des visiteurs de l’endroit. Cette solution devrait permettre de proposer par notification push sur les smartphones de la pub de proximité et des offres spéciales (promotion dans un magasin, offres spécifiques…).

Autre emploi dans le marketing, la recommandation des pairs si cher au web 2.0, mais aussi trouver de nouveaux clients, permettre de fidéliser les anciens…

La géolocalisation peut prendre également tout son sens en cas d’événements ou dans le cadre touristique pour obtenir des informations touristiques sur un lieu que l’on visite.

Revers de la médaille qui ne sera pas à négliger, les établissements géotaggés devront également surveiller leur e-réputation sur ces nouveaux types de réseaux sociaux. Si vous regardez dans mon profil Dismoioù, je pense que vous découvrirez rapidement un lieu qui devrait déjà rapidement gérer sa réputation et son branding !

Me reste une question. Cette forme de géolocalisation sera-t-ellle génératrice de communautés de « lieu » du type peuplade ? J’en doute. Et quelle sera l’intégration de ces services en liaison avec les petites annonces, les agences immobilières… À voir. Enfin, quelles seront les interactions et les évolutions avec la réalité augmentée ?

Assurément, la bataille va faire rage dans les prochains temps notamment avec la décision que prendra Foursquare sur sa mise en vente ou la mise en place d’une nouvelle levée de fonds. On dit que Yahoo, Microsoft et Facebook seraient intéressés.

Mise à jour, le 28 avril

Ce matin, nous avons Yann et moi été interviewés par l’émission Planète e-commerce sur le sujet lors du e-commerce camp de Charleroi en Belgique 🙂


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