Évangélisateur dans les nouvelles technologies

On me qualifie souvent, à tort ou à raison, mais certainement à cause ou grâce à mes prises de positions, de ce que j’écris parfois, de mes prestations lors des conférences, de ce que je fais en cours… d’évangélisateur dans les nouvelles technologies, d’évangélisateur du web 2.0, d’évangélisateur des réseaux et médias sociaux, du web temps réel…

Je réfléchissais à cette situation, à cette étiquette lors de mon intervention de cette après-midi au Forum International de la cybercriminalité et en répondant à un journaliste à la suite ! Qui devais-je évangéliser ? (je me posais déjà la question dans une constatation et une question sur les médias sociaux…). En regardant et analysant les personnes présentes dans la salle : des experts, des passionnés… pro ou anti (paranoïaque de la sécurité) ! Comme le faisait justement remarquer « M. Cybion » 😉 nous prenons trop souvent des exemples dans le dessus du panier ! Nous parlons de nous (ou de nos semblables) et cherchons à convaincre nos pairs (vous savez les pairs avec qui ont fait le web 2.0). C’est un peu comme si en tentant de convaincre cet auditoire on se disait, que les éventuels convaincus officieront auprès des non-pairs qui les entourent !

Ceci tendrait à vouloir dire que le web et internet est profondément égalitaire. Non, non et non. Le web n’est pas cet espace de liberté où chacun est égal à l’autre. Il n’est pas pire hiérarchie que le réseau web. Je ne dis pas que j’approuve cette élitisme. Mais, je ne peux que le constater. On est loin du village mondial (article du 27 avr. 2000) où tout le monde est beau et gentil ! D’ailleurs, ceux qui ont inventé cette expression ont-il déjà vécu dans un village.

Sans le vouloir, et peut-être, à la différence de ce que nous avons connu jusqu’ici, Internet peut nous donner du pouvoir (monter dans la hiérarchie). Le nous n’est pas à considérer comme un nous universel. C’est le nous des évangélisateurs et véritable experts de tous poils, parfois même désigné par la masse des utilisateurs eux-même, les pro-am (professionnels amateurs)… Nous le percevons car nous voyons parfois ceux qui veulent devenir khalife à la place du khalife. Pourquoi croyez-vous les termes comme blogueurs influents ont été créé 😉 Plus prosaïquement, l’homme de la rue reproduit par mimétisme ce que fait l’expert en espérant atteindre sa réputation, son aura ! Mais, encore une fois, souvent, c’est peine perdu… Il n’y a pas de place pour tout le monde en haut de la hiérarchie. Les initiés sont en position de force et ils ont trop d’avance sur la masse pour être dépassé.

Pour ma part, je n’ai rien contre cette nouvelle forme de pouvoir… Chaque époque possède ces nouveau groupes de pouvoir ! L’un des derniers en date était celui des journalistes… Désormais, il faudra compter les utilisateurs « avertis » d’internet ! Les utilisateurs « avertis » étant les utilisateurs d’internet proche des évangélisateurs et de leurs pairs ! Je n’ai rien contre cette nouvelle forme de pouvoir, à la condition que l’on forme la population à cette nouvelle forme de pouvoir sur Internet.

Mais, ce n’est pas l’homme de la rue qui profite réellement de cette situation. Cela est rare. D’ailleurs, un gouffre existe entre ces deux mondes. Il suffit de se reporter à mon billet : le fossé enseignant élève se creuse sur Internet pour s’en convaincre. Il est urgent d’éduquer la masse : ereputation, danger éventuels sans tomber dans les extrêmes… tout en tenant compte des valeurs des uns et des autres afin que le gouffre ne devienne pas fracture (on peut se poser la question de savoir si cette fracture numérique n’existe pas ? Je penche vers l’affirmation !).

Aussi, pour en revenir au début de ce billet, si je prends ma théorie, les évangélisateurs éclairent leurs pairs en espérant que ceux ci à leur tour joueront le rôle de prêcheur au niveau inférieur, et ainsi de suite ! L’homme de la rue est bien loin !

Si je devais faire une comparaison, je dirai que nous en sommes au médias sociaux, au web temps réel et l’homme de la rue en est presque encore à l’internet du début des années 2000. D’ailleurs, en formation, je plains souvent les stagiaires qui ont 10 ans à ratrapper ! Moi, j’ai eu la chance de progresser au fur et à mesure, de tester, d’avancer par le jeu des erreurs…

Seule contrainte, pour l’évangélisateur, faire les bons choix. Par exemple, j’ai évité de trop me focaliser sur Second Life pour différentes raisons, je vais peut-être faire l’impasse sur Foursquare (merci de ne pas me demander d’explications pour l’instant en commentaires, je ne saurais pas encore expliquer pourquoi ou plutôt si, je n’utilise pas de téléphone portable pour l’instant :-). Par contre, je garde un oeil sur Google Wave ou plus exactement sur le type de possibilités qu’il offre.

Et puis, le danger pour l’évangélisateur est de ne pas vouloir rester le gardien du temple c’est à dire de vouloir s’enfermer dans son monde.

Tout le monde n’est pas Serge Soudoplatoff 😉 Je vous recommande son intervention sur les vraies ruptures d’Internet lors d’une conférence donnée aux Ernest de Normale sup’ en février 2010.


SergeSoudoplatoff, les vraies ruptures d’Internet
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