et si un enseignant n'avait pas la maturité pour tirer profit du numérique

Je suis en droit de me poser la question suite à la lecture que l’on m’a conseillé d’un article qui me surprend beaucoup intitulé Comment j’ai pourri le web (ça c’est déjà pas malin pour un enseignant) d’un certain Loys , 36 ans (enfin si cela a été mis à jour), professeur certifié de lettres classiques dans un lycée parisien. Vaguement dessinateur à ses moments perdus (j’allais ajouter vaguement prof. la plupart du temps).

Je suis remonté car désolé Monsieur, mais à la première lecture, je mets en doute vos objectifs et leurs buts réels…

scandale : il se fiche du travail des autres

J’ai commencé par Wikipédia ! Excusez, j’ai aussi un compte contributeur.

Donc, premier réflexe trouver votre modification. C’est un gag ! Elle a tenu moins d’une demi-heure. Faut dire qu’il ne faut pas être très malin pour ajouter en commentaire dans Wikipédia : Erreur temporaire à caractère pédagogique : sensibiliser des lycéens en début d’année scolaire à la vérification des informations. Rectification prévue courant septembre ! Wikipédia n’est pas un terrain de jeu.

Votre modification mise en ligne le 18 août 2010 à 09:14 a été supprimé dès 09:49. Je doute donc que vos élèves aient pu faire référence à votre texte de ce premier essai… Excusez- moi, mais cela m’amuse… Comment un expert du numérique de votre trempe a pu ainsi se faire piéger ? Même chose, pour montrer patte blanche, vous dites avoir apporté plusieurs contributions utiles sur quelques articles littéraires. Pas pour Doleros en tout cas ! Une seule contribution.

Pas bien mieux avec Justin Delapierre avec 2 participations précédentes votre méfait qui est resté en ligne du 4 au 18 septembre !

Merci pour les bienfaits de votre contribution dans une « oeuvre collective ». C’est toujours sympathique pour les autres auteurs et rehausse certainement votre honneur. J’espère qu’aucun étudiant ou thésard n’a trouvé votre information et qu’il perd du temps à recherche une information fausse.

Je me doute, vous vous en fichez éperdument, le web et Wikipédia c’est nul… Ce n’est qu’un ramassis de connerie… Vite, reprenons les bonnes vieilles encyclopédies. J’aurais compris que l’on mette en place une information fausse dans un site « local »… Vous savez le genre d’ENT que vous aimez tant, où vous pouvez magouiller vos informations comme bon vous semble mais qui parfois n’ont rien à voir avec la vraie vie.

Eric, calme toi… Tu as encore du boulot pour répondre !

Votre pièce de théâtre : sont nuls les élèves

Donc, acte 1 de votre manipulation… que vous avez oublié de préciser, vous avez dû vous y prendre à 2 fois avant de tromper Wikipédia ! Mais, c’est noté, nous avons compris, vous n’avez pas le respect du travail communautaire et vous aviez envie d' »emmerder » votre monde !

Votre acte 2… posté sur différents forums des questions relatives à ce poème en se faisant passer pour un élève puis vous reconnectant en me faisant passer pour un érudit (ah bon, vous n’êtes pas un érudit… Merde, moi qui pensais que les enseignants l’étaient a minima dans leur matière), j’ai donné des réponses en apparence savantes et bien renseignées.

Je confirme d’ailleurs, votre vocabulaire me laisse pantois. Je commence à comprendre vos élèves qui recherchent sur Internet ! Ça veut dire quoi du type interprétation christique ? Excusez mon inculture littéraire ou/philosophique, mais je n’ai pas le temps de consulter l’encyclopédie Universalis, ni l’une des 2 autres que nous possédons à la maison, j’irai plus vite quand j’aurais le temps en posant la question à Google !

Heureusement que le net fait bien les choses à votre place, «la plupart de ces pages ont depuis malheureusement disparu dans les abysses du web ou ne sont plus référencées.» (j’adore le malheureusement). Tout compte fait, Internet ce n’est pas si mal que cela, les conneries heureusement disparaissent semblez vous dire !

L’acte 3 est héroïque de votre part ! J’ai rédigé un pseudo-commentaire, le plus lamentable possible, avec toutes les erreurs imaginables pour un élève de Première, et même quelques fautes d’orthographe discrètes, tout en prenant garde à ce que ce commentaire ait l’air convaincant pour quelqu’un de pas très regardant ou de pas très compétent.» Cela a dû être difficile pour vous, on vous remercie de votre effort…

Et j’apprécie à sa juste valeur votre phrase bateau de la fin ! «J’avoue avoir même pris un certain plaisir à le rédiger.» et mon œil pour rester poli… Ce n’est pas cela qui vous a fait saliver… mais le piège que vous tendiez sournoisement à vos élèves ! Bref, je me demande si le Bonnet d’âne que vous évoquez pour Anne de Beaunais ne vous revient pas !

Ma pièce de théâtre : sont nuls les professeurs

À mon tour de partager une pièce en quelques actes également…

  • 1e étape : un enseignant travaille, prépare un cours avec le DM ou le DS adéquat
  • 2e étape : l’enseignant au fait des pratiques modernes et dans l’esprit du Web 2.0 partage sa production
  • 3e étape : à l’identique des corrigés mis en ligne pour les élèves par des sociétés (je n’aime pas ces sociétés, mais c’est un autre débat et si les enseignants donnaient des cours de façon différente certainement qu’elles n’existeraient plus !), une société qui vend des cours tout faits pour les enseignants récupère ce travail !
  • 4e étape : un enseignant qui trouve ce cours génial (une partie évidemment est en accès libre) débourse un montant dérisoire… Vous pensez un cours tout fait pour presque rien, y compris le corrigé !
  • 5e étape : l’enseignant sur de son fait effectue le cours et donne un DM à ces élèves !
  • 6e étape : surprise de l’élève et des parents qui surveillent le travail de leur enfant ! La question se pose. J’achète le cours et le corrigé ?

Ceci aussi est une histoire vraie… mais à la différence de vous, je n’ai pas eu à transformer quoi que ce soit… Et, vous connaissez la réaction que j’ai eue ? J’ai pesté en disant que cela était anormal… Je peux encore comprendre que la diffusion s’arrête à l’étape 2, pas que cela devienne commercial. (Au passage, comme vos corrigés ont été téléchargés semble t-il qu’avez-, vous fait de vos revenus ?).

Ma décision finale ? Évidemment, je n’ai pas autorisé ma fille à payer et télécharger les documents… mais pour le gag, je dois avouer avoir hésité… Vous pensez que le prof. aurait mis 20/20 en retrouvant le texte mot pour mot !

C’est bien de voir la paille dans l’œil du voisin, mais… la poutre… On oublie toujours la poutre !

Pourquoi ce serait bien pour les enseignants et pas pour les élèves ! Lorsque l’on veut pourrir Internet, il faut aller jusqu’au bout de sa mission.

J’attends avec impatience quelques années… 2 ans max. puisqu’il semble que c’est le délai que vous préconisez, vous nous raconterez vos expériences « trompeuses » pour les enseignant. Quand on fait un travail, il faut le faire jusqu’au bout ! Et puis, ce sera encore mieux. Vous pourrez prouver que les enseignants et les élèves sont des imbéciles !

Suggestion : et si vous faisiez des cours autrement ?

Bref, ces 2 histoires sont la meilleure illustration possible que les cours tels que vous les donnez, les cours « ancienne formule » sont complètement dépassés !

Rassurez- moi (mais je crois pas que vous saurez le faire) vous prévoyez de changer de système d’enseignement prochainement ?

65 -36 = 29 ! Vous imaginez encore au moins 29 ans à tirer ! Et ce que vous avez remarqué là n’est qu’un début… J’pourrais vous en raconter d’avantage si on avait la chance de se côtoyer ! Allez, un bon geste… Dites nous où se cache le blog que vous entretenez avec vos élèves… Si, j’insiste… Avec un peu de recherche, cela me permettra d’aller voir les productions de ceux à qui vous enseignez sur leur blog ou ailleurs… Je pense qu’il y en a quelques-uns qui ne sont pas mauvais !

Ah bon, ce que font les élèves dans leur vie privée n’est pas ce que l’on doit faire à l’école, ce n’est pas un travail digne de l’école ! Moi, j’ai des exemples vivants à la maison et ils ne sont pas encore en Première ! Mais, c’est vrai que parfois pour certains travaux cela devient difficile de leur expliquer que le prof. a trouvé cela nul, alors que des pros. (y’a juste une lettre d’écart entre prof et pro, je n’avais jamais remarqué) trouve cela génial, sans flagornerie…

Faut dire qu’ils ne savent pas qui est l’auteur. Parlant d’auteur, cela me rappelle une petite histoire que j’ai vécue. Nous étions dans un établissement d’enseignement en pleine discussion pour un cours d’enseignement à distance et un vieux prof. (pas vous donc Loys) alors que l’on proposait des contenus d’élèves c’est insurgé…

«Comment, des travaux d’élèves dans le site qui nous représente, vous n’y pensez pas» et d’ajouter, «en plus c’est plein d’erreurs». Les contenus étaient d’un enseignant de l’établissement qui avaient donné les textes aux élèves et que ceux-ci, avec son accord, avaient publié sous leur signature ! Pour le gag, l’enseignant en question était présent lorsque le vieux prof. a dicté sa sentence 🙂 Vous n’êtes pas vieux mais vous, Loys, me faites pensé à ce vieux prof.

La morale de l’histoire

Ceci n’était que le hors-d’œuvre… Plus intéressant selon moi le monceau de populisme que je peux lire dans votre conclusion et votre pseudo morale.

Oui, on recommande aux professeurs d’initier les élèves aux NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) mais trop souvent le problème est que les enseignants digèrent mal cette recommandation…

Je ne m’étendrais pas les recherches demandées aux élèves qui me hérissent. Ils doivent, selon les conseils de l’enseignant, les faire sur Internet alors que l’enseignant lui-même n’a jamais effectué la requête ! Je leur conseillerai plutôt des recherches du type : dans le site, trouvez… Mais, bref, ce n’est pas l’objet de cette réflexion.

Je veux bien que l’on demande aux profs. d’initier les élèves, mais les professeurs sont-ils formés à cela ? Eux-mêmes utilisent-ils correctement le numérique ? J’en doute fort pour la plupart d’entre eux lorsque je les entends parler du droit d’auteur sur Internet ou que je constate l’utilisation des images par exemple… Même l’exception pédagogique ils ne la maîtrisent pas. Je ne dis pas que c’est de leur faute… juste qu’ils ne savent pas.

Souvent, je me demande s’ils en ressentent aussi le besoin. De même l’importance pour eux de l’initiation aux NTIC ! Par exemple, que revêt pour l’enseignant qui arrive en retard à la conférence sur l’identité numérique et qui ne pense qu’à remettre ses élèves dans un « vrai cours » (exemple mentionné dans le billet identité numérique et citoyenneté dans les médias sociaux au collège).

Un prof.qui se la pète plus qu’un élève : minable

C’est vrai, j’en ai un peu marre que l’on méprise toujours les élèves sur ces sujets… et je ne pense pas que contrairement à ce que vous écrivez améliore la situation. Je lis : Avec cette pseudo expérience, «j’ai voulu démontrer aux élèves que les professeurs peuvent parfois maîtriser les nouvelles technologies aussi bien qu’eux, voire mieux qu’eux».

C’est dingue… vous n’évoquez même pas vouloir montrer aux élèves les principes de base des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Y’a que votre petit égo surdimensionné qui compte ! On est en plein délire… le prof qui se vante d’être meilleur que ses élèves ! Et dans Facebook… vous avez combien d’amis ? Plus que vos élèves j’espère ! Ah, non, Facebook c’est privé ! Z’êtes aussi sur Twitter… Faites gaffes, les jeunes l’investissent… Alors, combien de followers ?

Je crois celui qui m’a dit un jour que les enseignants n’étaient jamais sortis de la cours d’école ne se trompait pas, en ce qui vous concerne… Vous êtes un grand gamin… qui fait la nique à ses élèves ! Pour moi, c’est déplorable…

Au passage, l’homme de la rue jusqu’à certains universitaires seraient également tombés dans votre piège… moi, le premier… je sais, je suis stupide !

Et au lieu de dire «les élèves au lycée n’ont pas la maturité nécessaire pour tirer un quelconque profit du numérique en lettres» et leur servitude à l’égard d’internet… j’aurais préféré que vous écriviez : «les élèves au lycée et dans les classes de niveaux inférieurs ne sont pas formés à l’utilisation d’Internet». La servitude que vous évoquez deviendrait alors un atout… mais, vous risqueriez d’être dépassé. Oh excusez- moi, cela c’est écrit tout seul !

Ce qui m’amuse dans la phrase : «en voulant faire entrer le numérique à l’école, on oublie qu’il y est déjà entré depuis longtemps et que, sous sa forme sauvage, il creuse la tombe de l’école républicaine.» Je me demande qui est le sauvage de votre histoire… Celui qui détruit le travail d’autres personnes dans Wikipédia et qui s’en vante me semble le plus sauvage de tous… Devrait même y avoir un droit de police pour saccage volontaire ou destruction d’œuvres collectives à mettre en place. Et, je ne pense pas que dans ce cas ce serait les élèves qui seraient condamnés.

si c’était l’élève qui avait raison ?

Et si après tout, les enseignants n’avait pas la maturité nécessaire pour tirer un quelconque profit du numérique… On peut se poser la question à  la vue de votre exemple. Je ne comprends pas comment un expert du numérique de votre niveau s’abaisse encore à donner du travail de cette manière… Pourquoi l’expert que vous êtes n’a pas encore transformé ses cours pour mettre à profit l’usage d’Internet dans ses cours de lettre ? C’est incompréhensible pour moi !

Mais, non, c’est vrai… vous cherchez à avoir la « plus grosse », c’est vous qui le dite : le prof qui se vante d’être meilleur que ces élèves…

Alors celle-là, elle est facile ! On vous sera reconnaissant à tout jamais d’avoir voulu faire la démonstration que tout contenu publié sur le web n’est pas nécessairement un contenu validé, ou qu’il peut être validé pour des raisons qui relèvent de l’imposture intellectuelle. Vous avez fait quoi comme étude pour démontrer cela !

Doit y avoir au bas mot quelques milliers de pages, voire centaines de milliers de pages que Google nous présentent qui sont de ce type ! Et, je vous rassure — mais, t’es bête Eric, Monsieur le sait, c’est un expert ! il le dit lui-même — enfin, je l’écris quand même, vous n’êtes pas le premier à avoir tenté l’expérience (même dans mon blog, il doit y avoir des exemples… j’pense au faux profil d’Alain Juppé) et ce depuis, le début du net (donc, depuis le début des années 90 pour ma part).

Ce qui nous différencie d’ailleurs dans l’expertise, je viens de le trouver… Si vous avez besoin de tenter de prouver que les professeurs peuvent parfois maîtriser les nouvelles technologies aussi bien qu’eux, voire mieux qu’eux, moi j’aime parfois que les jeunes me prouvent qu’ils sont meilleurs que moi dans les nouvelles technologies. Et je peux vous assurer que les générations Z de la maison le font régulièrement, que je demande parfois à mes étudiants de m’expliquer…

Ce n’est pas un hasard si je me présente de plus en plus souvent comme un vieux débutant… et oui, pourtant, j’ai l’impression que beaucoup de monde me considère comme un expert ! Cherchez l’erreur M. l’expert (c’est moi qui vous décerne le titre…)

Le laïus sur l’endossement de la pensée des autres m’afflige… Vous savez mon bon Monsieur, c’était vachement mieux avant. Et puis à la Renaissance y’avait les humanistes… Ça c’était une vraie époque, avec de la réflexion, de la culture… Oui, j’ai mis un lien vers Wikipédia pour vos lycéens 🙂 Désolé, mes encyclopédies sont 2 étages au-dessus et je n’ai pas le droit de faire un scan, droit d’auteur oblige !

C’est vrai à l’époque c’était des hommes, des vrais… d’ailleurs ils pensaient tellement « bien », que par exemple la guerre n’existait même pas chez eux, que, pour les duels, ils ont inventé un code d’honneur (ça c’était exister par soi-même de se battre en duel)…

Désolé, j’emploie le même populisme que vous ! D’ailleurs, je peux vous dire que vos études, votre statut, votre démarche, c’est de la roupie de sansonnet à côté de ce que je faisais pendant mes études… Pour moi, je trouve que ceux de votre génération n’exister plus par eux-mêmes. Oui, 20 ans d’écart environ entre vos études et les miennes…

36 ans aujourd’hui… la vingtaine dans les années 90… ah oui, années 80 : « les années fric » suivi des années sida à l’époque dont on écrit sur les ados : «Suicide, dépression, violence, conduites à risques… dans les années 90, on prend conscience d’un mal-être chez les adolescents.» C’est vrai que c’était moins no-life à l’époque…

Mais, cela m’inquiète… oublier après quelques années et juger les jeunes d’aujourd’hui ? Me demande s’il n’y a pas un fond de jalousie dans tout cela !

Ah, vous êtes réellement incorrigible… «Cette expérience me vaut aujourd’hui une belle réputation dans mon lycée.» Qu’est ce qu’on s’en fout ! Non content d’avoir la plus grosse avec vos élèves, c’est avec vos collègues que vous vous comparez… Oui, vous avez fait la plus grosse connerie dans tout le lycée… On aurait viré un élève pour avoir modifié volontairement une fiche Wikipédia de façon erroné… Vous en tirez un titre de gloire… Pour moi, c’est le monde à l’envers.

Et pour conclure sur vos phrases : pour ma part je ne crois pas du tout à une moralisation possible d’enseignant comme vous et j’espère que mes enfants n’auront jamais un professeur tel que vous semblez vous décrire !

Et, je vous conseille afin de confronter vos dires de venir faire un p’tit tout par exemple à Ludovia… On ne sait jamais, vous pourriez nous convaincre 🙁

Comme il semble impossible de commenter l’article à l’origine de cette réponse, je vous propose de le faire ici !

Mise à jour le 23 à 17 h : Une suite sur le prof. saboteur de Wikipédia qui s’offusque du plagiat : le témoignage de quelqu’un qui a rencontré les élèves.

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