Pour une émission de télé populaire sur l’informatique et Internet

Le soufflé de l’émission d’Envoyé Spécial au sujet de Facebook semble retombé… Je me suis expliqué avec Jérémie Drieu, les groupes dans Facebook créés à la suite de l’émission sont plus calmes… Alors, analysons à froid !

Rétablissons pour commencer certaines vérités. Jérémie Drieu dispose de deux profils Facebook, l’accès à Facebook est ouvert à partir de 13 ans désormais (grosso modo depuis la traduction de Facebook). Je ne pense pas que Jérémie Dieu ait voulu dire qu’il fallait quitter Facebook, mais plutôt que si l’on ne souhaitait pas voir des informations sur sois circuler, qu’il ne fallait pas s’inscrire.

Les réactions de beaucoup d’entre nous ont été épidermiques. On touchait à notre joujou ! Mais, c’est vrai aussi que ce reportage était trop à charge… à tel point que ma vieille maman à la suite de l’émission a déclaré ne plus vouloir dire que j’avais écrit un livre sur Facebook.

Lou et Maxime ou les jeunes sur Internet

Commencons par le problème de Lou et de Maxime… qui est une séquence trop longue, non représentative de ce qu’est Facebook ou devrait être Facebook. Cela pose plutôt la problématique des parents et Internet, des parents étrangement absents du débat d’ailleurs.

Cela me surprend peu. Lorsque je pose la question à des ados ou à des pré-ados s’ils possèdent un ou plusieurs blogs, leurs parents sont souvent surpris d’entendre les réponses. J’ai connu des petites filles de 8 ans qui possèdaient un ordinateur, équipé d’une webcam dans leur chambre…

Ce que Lou et Maxime disent écrivent et diffuse sur Facebook (au vu des images du reportage) n’est pas loin de ce qu’elle pourrait diffuser sur un blog, pardon un Skyrock ou un autre réseau social plus orienté d’jeuns. C’est d’ailleurs ce qu’elles font sans complexes, en indiquant un âge de 16 ans.

Les jeunes sur Internet est un autre sujet de débat dont il faudra un jour crevé l’abcès. Arrêtons de nous réfugier sous les termes comme digital native

Mais fallait-il pour autant jeter l’opprobre sur Facebook ? Si tel était le débat, le reportage aurait dû s’intituler Parents, Enfants, et Internet ou les jeunes et Internet qui pose un vrai problème de société qui touche en effet le droit, l’éducation, la famille, l’école… mais cela n’était pas un élément primordial de Facebook. Pour ma part, cela fait déjà pas mal de temps que je mets en garde sur le danger de certains réseaux sociaux qui me paraissent bien pire que Facebook dans ce domaine ! D’ailleurs, la réaction de beaucoup d’entre nous à été la mise en exergue d’une situation et d’une utilisation relativement marginale dans Facebook… contrairement à d’autres supports.

Ce reportage dans le reportage explique donc en partie la frustration des passionnés de web 2 (pardon de média social) qui n’attendaient qu’une chose : que l’on parle de leur outil, que l’on montre les avantages et inconvénients de ce nouveau type de services que l’on nomme Facebook, et dans une plus large mesure les réseaux sociaux, pourquoi autant de gens en parlent, pourquoi les inscriptions continuent d’augmenter….

Ce que je craignais est aussi arrivé. La chasse aux sorcières. Les groupes anti Lou et Maxime qui ressemblent plus à OK Coral qu’à des groupes de discussion modérés. C’est à celui qui lancera le débat le plus au raz des pâquerettes avec attaques en règle défiantes toutes concurrences, etc. Bref, le côté un peu sordide de l’affaire. Difficile de dialoguer sur le sujet avec les uns ou les autres.

D’autres aspects de Facebook

Pourtant, nous sommes tous d’accord que Facebook possède une partie de notre vie privée, celle que nous voulons bien lui donner. Je rejoins en cela Jérémie Drieu qui me disait que ce n’est pas un modèle de simplicité pour paramétrer les critères de confidentialité. C’est vrai, Flickr par exemple propose des comptes softs dans un premier temps, à vous de le rendre hard ! Mais est ce mieux pour autant ?

Oui, nous donnons l’image de nous sur les réseaux sociaux que nous voulons bien nous donner. Faut-il donc être ou pas dans Facebook ? Pour moi, oui, il est nécessaire d’être dans ce réseaux (et les autres) même si vous ne l’utilisez pas pour deux raisons. La première : l’usurpation d’identité. Je vous renvoie à mon billet. Seconde raison, je préfère savoir sur quelle image je suis taggué (marqué) plutôt que de rester dans l’ignorance. D’autres raisons peuvent êtres évoqués…

L’addiction, le piratage et le phishing entre autres eux ne sont pas seulement inhérents à concurrence mais à Internet…

Complètement passé sous silence dans le reportage «la discrétion des avantages de ces mêmes outils pour des professionnels pas encore totalement convaincus par l’économie numérique : les réseaux sociaux pour tisser des liens d’affaires, la CRM pour mieux gérer sa relation clients, les outils de recherche pour être plus concurrentiel dans sa veille d’information, la visioconférence pour éviter les déplacements, les blogs pour être plus près de sa clientèle, la dématérialisation pour gagner du temps , etc. ; Rappelons aussi qu’à côté de ces reportages-catastrophes, interroger sur la meilleure façon d’inciter les 1,5 millions de TPE et PME en France à adopter les technologies de l’information et de la communication?» comme l’écrit Claire Decroix.

André Gunthert généralise d’ailleurs sur le comportement des médias français à l’égard des nouvelles technologies.

Pourtant, si Laure Dessaux organise une enquête sur Facebook et l’entreprise. Est-ce anodin ?

et la télé dans tout cela ?

Promesse en l’air, pour donner à manger à un baudet (il te rira au nez ;-), volonté profonde, phrase lancé pour se débarrasser du débat ? je ne sais pas qu’elle est la teneur réelle de la proposition de Pierre Mathieu, le responsable des sites internet du groupe France Télévision ? Certains l’ont pris au mot pour tenter d’organiser un contre-reportage.

Mais plutôt qu’un contre-reportage (un cataplasme sur une jambe de bois ?), je pense que ce qui manque dans le paysage audio visuel si cher à nos écrans de télévision, c’est une bonne, voire une très bonne émission sur l’informatique et Internet.

Pas une émission simplement destinée à des jeunes. Non, une émission de débats. Pas une émission seulement bâtie autour des futures nouveautés, mais plutôt une émission autour de ce qui se fait actuellement avec quelques perspectives d’avenir. Une émissions qui montre à la fois ce que font les entreprises aujourd’hui d’Internet, avec l’informatique… aussi bien la grande entreprise que la petite PME, l’artisan… les avantages et inconvénients que peut tirer d’Internet la ménagère de moins de 50 ans, etc.

Bref, une bonne et vraie émission de télévision où il serait possible d’éduquer le public, de réduire la fracture numérique entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas… Émission évidemment complétée par tout un arsenal d’outils sur Internet, y compris la diffusion en Live ! Un peu la télévision de demain quoi 😉

Je vous laisse rêver.

Ah oui, si vous cherchez des idées, des collaborateurs pour cette émission Monsieur les directeurs de programmes, Monsieur des Maisons de productions… Je suis votre homme 🙂

En marge, on me dit souvent que cela prend du temps d’écrire pour le blog. À titre d’information, j’ai rédigé ce texte en moins d’une heure. Un aller Lille-Paris dans le train 🙂

9 comments for “Pour une émission de télé populaire sur l’informatique et Internet

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