écoles et universités sur les réseaux sociaux

Je viens de retrouver une interview sur les attentes des étudiants des écoles et universités sur les réseaux sociaux. Je l’ai effectuée en février pour une étude que réalisait une agence… Comme je n’ai pas eu écho de ce travail, je vous livre ma prose de l’époque.

Depuis combien de temps communiquez-vous sur les réseaux sociaux et sur quels réseaux êtes-vous présent ?

J’utilise réellement les réseaux sociaux depuis l’arrivée de Facebook. Auparavant, j’étais très critique sur ces réseaux (à l’époque de Viaduc) pour moi ce n’était que la mise en relation entre personne sous la forme : les amis de mes amis sont mes amis !

Je suis présent sur de nombreux réseaux, testant les nouveautés mais je suis actif seulement sur les principaux : Facebook, Linkedin… je délaisse Viadeo (trop français, trop commercial…) et pour moi, Twitter ce n’est déjà plus du réseaux social mais du web temps réel !

Qu’attendez-vous de votre présence sur les réseaux sociaux ? Est-elle efficace en termes de communication et marketing ?

Au point de départ, j’étais un simple observateur sur ce qui se passait sur ces réseaux. D’ailleurs, la question fréquente des journalistes il y a quelques années étaient pourquoi vous faites tout cela dans les réseaux et sur votre blog ? Par provocation, je répondais : «je ne sais pas pourquoi je le fais, mais je vois ce que cela me rapporte !»

Actuellement, avec les années… ma réponse est différente et plus étoffée. La première raison est par ce moyen j’établis une présence globale sur Internet ! Je suis visible “partout”. L’autre raison est que ces outils me permettent de proposer du gratuit (indispensable selon le modèle économique du Free). Un élément important de la raison de cet “investissement” dans les réseaux et médias sociaux provient certainement de mon activité en indépendant. En effet, dans cette situation nous avons besoin de contact afin d’éviter d’être seul ! Ces outils assemblés les uns aux autres sont également une solution facile d’organiser sa publicité au jour le jour.

Ce sont en effet des outils marketing de tout premier ordre à condition qu’on les investisse avec discernement et stratégie… aussi bien pour les TPE jusqu’au grandes entreprises, associations… ou les établissement universitaire par exemple.

Au niveau de la communication, même si ces outils permettent l’échange, se sont avant tout pour moi des outils d’informations ! Je ne crois pas aux notions de communautés “virtuelle” ou de fan de marque comme on l’entend souvent évoqué ! L’équipe de foot de Lille, le LOSC possède sa communauté de supporters qui se retrouve sur Internet. La communauté existe à la fois sur et en dehors des réseaux. Par contre, si je prends les 6 000 personnes qui me suivent dans Twitter… je considère que j’ai des lecteurs (comme un journal) avec des personnes qui adhère à ma ligne éditoriale pendant un certain temps plus ou moins long. Depuis l’origine, j’ai vu des personnes me suivre puis me quitter. Moi même, je suis avec attention certaines personnes pendant une période (car nous avons les mêmes intérêts dans l’instant), puis je m’en écarte car nos problématiques deviennent différentes.

Que vous apportent vos blogs dans cette stratégie ?

J’allais écrire ce que m’apportait les blogs tant il est vrai que les blogs on profondément changé depuis leur apparition au début des années 2000. Il est certainement intéressant de revenir sur les raisons de la création de mon premier blog, les z’ed. Il m’apportait à l’époque un moyen de tenir informé les étudiants qui quittaient l’établissement au terme de leurs études sur les évolutions d’internet, de la PAO… à l’époque. Cela me permettait également d’écrire à nouveau (et remplaçait mon activité de rédacteur-journaliste que j’avais quitté 10 ans plus tôt).
Aujourd’hui, contrairement à beaucoup d’expert je ne suis pas certains que les blogs sont toujours aussi indispensable pour s’exprimer sur le net. Des solutions comme le partage de PDF (ISSUU, Scribd), de présentation PowerPoint (SlideShare), d’images (Flickr), de liens (Diigo, Twitter) ou de sites à mi-distance du micro blogging et des blogs (Tumblr) peuvent très bien articulé les uns aux autres et rassemblés dans des réseaux sociaux de type Facebook remplacer les blogs.

D’ailleurs, les blogs désormais se fondent dans les sites Internet. On n’a gardé des blogs à l’origine l’antichronologie de la publication des articles et les commentaires (au passage, ces commentaires désormais sont répartis dans les différents réseaux et médias sociaux).
Contrairement au début des blogs, cela devient l’endroit privilégie des textes de références, c’est à dire des articles que l’on aurait qualifié de trop long près de 10 ans en arrière.

Qu’est-ce qui constitue selon vous une innovation ? Pour vous qu’est-ce qui constituerai une innovation dans le domaine de l’éducation ?

L’innovation est pour moi l’introduction des nouveautés et de changements qui correspondent à changer l’esprit et à un désir de nouveauté.

Dans le domaine de l’éducation le champs des innovation est large ! Il peut prendre l’aspect de l’enseignement à distance (on parler beaucoup de nomadisme désormais), du rôle de l’enseignant (détenteur du savoir ou guide dans l’apprentissage du savoir), par le choix des outils : réseaux et médias sociaux d’un côté, du TBI dans un usage autre que celui de simplement remplacer des ordinateurs en réseaux ou un vieux tableau vert avec lequel on écrit à la craie, par des formations modulaires, par des enseignement en relation avec l’extérieur (par exemple, le cours avec Twitter comme support de prise de notes), la prise en compte des travaux des élèves et étudiants sur leurs blogs et autres réseaux (médias) sociaux, etc.

Je ne saurais pas choisir une innovation dans le domaine de l’éducation, mais plusieurs dans une version utopique actuellement : le droit pour les élèves d’utiliser leur téléphone portable en cours (d’ailleurs dans quelques années, y aura t-il encore beaucoup de constructeurs de calculettes), permettre le copier-coller (à condition d’indiquer les sources), équiper les élèves dès l’école primaire de tablettes qui seraient chargé de l’ensemble des livres scolaires, que les cours soient enregistrés en vidéo ou/et via un TBI et remis en ligne pour les apprenants et que les enseignants soit présents dans les réseaux sociaux et “amis” avec leurs élèves afin de leur apporter une aide, un soutien en dehors des heures de présence en cours.

Est-ce que l’innovation est importante pour vous ?

Je pense que vous avez déjà la réponse à cette question ! Oui, pour moi elle est indispensable dans cette période de transformation de la société.

Mettez-vous en place une veille pour être vous-même source d’innovation ?

Continuellement. La veille dans notre monde actuel est à la base de tout. J’ai commencé à veilleur avant l’apparition des blogs. Certainement des relents de journalisme !
Sans cette veille perpétuelle, nous ne pouvons voir les possibilités qui s’offrent à nous. D’ailleurs, c’est l’un des soucis pour les enseignants qui doivent à la fois veiller sur les outils qui apparaissent afin de pouvoir les utiliser en cas de besoin. Sans la connaissance de l’existence de ces outils, impossible de préparer un enseignement permettant l’emploi de ces innovations par exemple.

D’ailleurs, au cours l’année qui vient de s’écouler est apparu un nouveau concept sur internet (qui souvent est assuré par les “influenceurs”) : la curation. Les curateurs cherchent l’information, scrute l’innovation, l’analyse et renvoie l’information enrichie et spécifique dans le domaine pour lequel il intervient.

Percevez-vous des freins à l’innovation ?

Que ce soit dans l’enseignement ou dans d’autres secteurs, les freins à l’adoption de l’innovation des médias sociaux est relativement similaire. Une carte résumé bien les freins.

Dans le secteur de l’enseignement universitaire, un facteur supplémentaire empêche le développement de cette innovation : les laboratoires de recherche et leur manque de transparence.

Vers quels publics communiquez-vous au travers des réseaux sociaux ?

Pour répondre à cette question, j’aurai tendance à écrire que je n’échange pas avec le même public lorsque je travaille pour le compte Twitter @tweetennord que lorsque j’écris dans @Blogennord ou sur @erdelcroix. Pourtant, ce sont 3 comptes Twitter qui m’appartiennent. Seulement, pour chacun de ces comptes, une stratégie et des raison d’être différentes ont été mise en place, pour chacun d’eux une ligne éditoriale est définie.

Il en est de même pour la page de l’UFR que je dirige dans Facebook. La première réflexion était à qui devions nous adresser ! Les anciens, les étudiants actuels, les futurs étudiants, les entreprises gravitant autour de notre secteur… devions nous prendre la place de l’association des étudiants, quel ton, quel type d’informations…

À chaque support son usage. C’est d’ailleurs un préalable… quel support utiliser et pourquoi faire !

Quelles sont, selon vous, les innovations de ces prochaines années sur les réseaux sociaux ?

Je n’aime pas jouer au prospectiviste en matière d’évolution d’Internet en général et des réseaux sociaux en particulier. En effet, de trop nombreux facteurs peuvent intervenir pour cette vision à plus ou moins long terme.

Si l’on peut être certain de la disparition des disques durs dans les ordinateurs (d’ailleurs, l’ordinateur ne disparaîtra t-il pas au dépend des tablettes ?) qu’en est-il de la reconnaissance faciale dans Google, est ce que toutes surface ne deviendra t-elle pas un écran… Une seule de ces évolutions transformera notre usage d’Internet et des réseaux.

Et puis, il y a l’émergence de la vidéo. Il devient possible de créer des émissions de TV en liaison avec Twitter, Facebook, un chat en ligne… comme avec Ustream.tv. Ce type d’émission que toute personne pourra créer ne deviendra t-il pas le blog de demain ? Une manière d’enseigner dans ces réseaux sociaux ?

D’autres aspects sont à prendre en compte, à surveille attentivement dans le domaine de l’innovation des médias sociaux. La géolocation et le nomadisme à l’aide des smartphones et des tablettes modifiera à coup sûr nos usages. On commence déjà à le percevoir par exemple dans les services de partage d’images.

Enseignement supérieur – entreprises privées, quelles différences dans la communication sur les réseaux sociaux selon vous ?

Je vais peut-être surprendre mais pour moi il n’y a pas beaucoup de différences. La plus importante est peut-être l’absence de la connaissance et d’utilisation de la communication de la part du monde de l’enseignement ! Jusqu’ici l’enseignement supérieur se consacrait à former, éduquer… mais jamais curieusement à ne communiquer.

Qu’est-ce qui constitue selon vous l’équipe optimale pour qu’une université ou une école communique sur les réseaux sociaux/le web ?

Avant de parler d’une équipe idéale, je pense qu’il est bon de rappeler qu’il nécessaire avant toute chose qu’une volonté de la direction de l’établissement est nécessaire. L’instauration d’une présence sur les réseaux sociaux entraîne des transformations de toutes formes au sein du système d’information, transforme les notions de pouvoir des uns et des autres… et qu’elle prenne l’engagement de communiquer dans la transparence, sous la forme d’un dialogue et donc, être prête également à devoir “répondre” de ces décisions…

Le second facteur important dans la mise en place de cette équipe : le choix des objectifs… La réponse au pourquoi aller sur ses réseaux ? Pour permettre de créer une “communauté” des étudiants (faciliter les rapports des étudiants entre eux) ? Pour permettre aux étudiants d’améliorer leur relation avec l’administration et les équipes enseignantes ? Pour jouer sur “l’image de marque” de l’établissement ? Pour recruter de nouveaux étudiants ?

Si je prend un cas concret que je connais, une cellule de réflexion a été mise en place pour étudier la possibilité de s’installer sur les réseaux. Ceci a abouti à des demi-mesures : une présence sans véritable politique éditoriale et sans véritable prise en compte des avantages des réseaux sociaux. La communication envisagée restait institutionnelle et exclusivement institutionnelle. Les peurs (la réaction des enseignants, les dérives de la part des étudiants…) étant le prétexte un mettre en place une solution bancale qui permettait une présence sur les réseaux. Plusieurs personnes sont “responsables des contenus” mais personne n’est responsable, les uns et les autres se rejetant la responsabilité.

Résultat, plusieurs Pages pour différents services de l’établissement sont en lignes sans aucune corrélations et sans harmonies les unes avec les autres, les unes ignorant les autres.
J’avais proposé en préalable à la mise en place de cette présence de faire remonter par les différentes composantes de l’établissement les présences cachées (sans décision claire, les enseignants, les étudiants… crée une présence à la place de l’établissement mais réservée à quelques initiés) ou visibles afin de faire un état des lieux.

De là, il aurait été possible de confier à un stratégic community manager la structuration de cette présence et en fonction du choix de la direction de développer le choix des outils à employer, les intervenants, les lignes éditoriales…

Ensuite, la main serait donné à un ou des community managers… Le service communication de l’établissement est concernée, la bibliothèque ou/et le services culturels, sportifs associés à l’établissement… et pourquoi pas les ressources humaines. La question que l’on peut déjà se poser est le community management est un métier en tant que tel ou une fonction dans d’autres métiers ?

Il est important dans un établissement d’enseignement d’évoquer l’impact qu’aura la présence sur les réseaux sociaux au niveau des apprenants. En effet, si la présence dans ces réseaux de l’établissement pour la “communication institutionnelle” (qu’est ce que veut encore dire communication institutionnelle dans ces réseaux) parait évidente, au fil du temps, et avec l’arrivée prochaine de la génération Z (pour l’instant ce sont encore des étudiants de la génération Y qui viennent en cours), les étudiants ne comprendront pas que les enseignants dans le cadre des cours n’utilisent pas eux aussi les réseaux et médias sociaux !

À votre avis, quels sont les défis que devront relever la communication dans l’enseignement supérieur ces prochaines années ?

Le défis le plus important est certainement de trouver les moyens de combler le fossé entre les pratiques des enseignants et des jeunes qui ont désormais un usage naturel des réseaux sociaux. Ce même fossé qui existe entre la direction des établissement et ces mêmes jeunes (y compris les jeunes enseignants). Et, seule un changement profond dans la manière de considérer les réseaux et médias sociaux de la part de l’équipe dirigeante sera la clef du succès. Et surtout qu’ils ne disent pas à leur chargés de communication : «Vous avez trop d’avance… 3 ans, 5 ans…» mais au contraire, qu’ils prennent 3 ans, 5 ans d’avance ! Au direction à être visionnaire ! Gouverner c’est prévoir, non ?

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