Dyslexie : le brevet, la triple peine et sans iPad

J’attendais d’avoir les résultats du brevet pour vous donner quelques nouvelles de l’usage de ma fille et de son iPad en cours (voir Elle va en cours sans cahier mais avec un iPad !).

L’année d’Yseult a été compliquée niveau santé, car elle a été absente environ 1 trimestre et demi… pour des raisons médicales autres que sa dyslexie !

De l’iPad en cours

Cette absence prolongée n’a pas empêché d’observer le comportement de ma fille et de son appareil, le comportement des enseignants…

Tout au long de l’année, elle a utilisé sa tablette en cours et à la maison. Pour rien au monde, elle ne s’en séparerait ! Des situations paradoxales sont même apparues pendant les cours car à certaines occasions, avec son iPad, elle allait plus vite que les autres élèves pour saisir le texte et les voisins lui demandaient de montrer sa tablette pour recopier !

L’ensemble de ces cours étaient remis dans Evernote.

En cours d’années, nous avons acquis une imprimante WiFi à la maison ce qui a permis de résoudre facilement les problèmes d’impression depuis l’iPad. Elle pouvait imprimer en direct.

Côté enseignement, après avoir résolu les problèmes avec l’enseignante de mathématique pour l’écriture propre à sa matière, c’est elle qui a été la plus « progressée » dans l’usage de la diffusion des documents… Puisqu’une grande partie de la classe demandait à recevoir par mail, les DM. En effet, les élèves ont vite appris que c’était le cas pour ma fille… et l’une des raisons invoqué pour obtenir « ce privilège » a été de ne pas perdre le DM.

C’est aussi en mathématique que c’est posé la question de la calculatrice… Évidemment, il a été assez facile de trouver les correspondances : écarts type, cosinus, sinus, tangente… sur les calculettes de l’iPad ! Et ma fille toute fière de me dire : «T’as vu, grâce à mon iPad on n’a pas besoin d’acheter de calculatrice !»

En parallèle, cette année, le cahier de texte électronique a été mis en place dans l’établissement. Normalement, les DM et autres documents devraient s’y trouver… Mais, ce cahier de texte selon les enseignants n’était pas rempli de manière « rigoureuse » ! Dommage. On n’a même pas essayé de consulter le cahier de texte depuis l’iPad pour voir s’il était possible de copier-coller ou de récupérer facilement des fichiers !

Les autres enseignants n’ont pas fait d’effort particulier… Il y en a même qui ont corrigé son exercice en réécrivant l’exercice de ma fille à la main sur une feuille ! Je n’ai pas encore compris l’intérêt de cette manipulation.

De l’utilisation de l’iPad à la maison pour l’école

La plupart du temps pour réviser, faire ces exercices… elle utilisait son iPad et parfois l’un des portables pour finaliser des mises en page ! Cependant, même dans ce cas, elle effectuait la saisie principalement sur la tablette.

Ce n’est qu’en fin d’année scolaire que nous avons pris également conscience d’un problème… Enfin, de ce qui, pour nous, était un problème. Évidemment, elle se sert de sa tablette pour d’autres choses que faire ses devoirs. Facebook a une place de choix, ainsi que Pinterest 😉 Et, parfois, ce fut le cas lors des révisions du brevet, nous avons l’impression qu’elle « joue » alors qu’elle révise ou travaille… L’attitude devant la tablette est la même… C’est à nous parents à vérifier son activité réelle ou passée (un tour dans les dernières applications utilisées est un bon moyen de vérifier les dires 🙂

Aussi, nous parents devons-nous adapter à cette nouvelle forme de travail !

La tablette est donc devenu pour elle un outil indispensable au quotidien. Il y a fort à parier que l’iPad deviendra son instrument de travail exclusivement dans l’avenir car elle vient de recevoir un smartphone ! Une partie des activités de l’iPad transitera désormais sur le téléphone et il y a fort à parier que ce sera principalement toutes ses activités ludiques, récréatives…

De la dyslexie au collège

Peu avant d’établir le PPS (Plan Personnalisé de scolarisation), ma fille qui semblait avoir des problèmes pour expliquer ce qu’était sa dyslexie et ses différences par rapport aux autres élèves, avait fait la demande auprès de son professeur principal pour qu’il explique ce qu’était la dyslexie, ce que cela impliquait au sein des enseignements… lors d’une séance de vie de classe !

En préparant le PPS, l’enseignant en question alors que nous évoquions le problème nous a dit son embarras car il ne savait pas exactement ce qu’était la dyslexie, ce qu’il fallait mettre en place pour aider ce type d’élèves… Et c’est là que nous nous sommes aperçus que la plupart des enseignants ne connaissaient pas cette perturbation !

C’était d’ailleurs flagrant avec les enseignants de langues vivantes… Allez faire apprendre par cœur, orthographe y compris la liste des verbes irréguliers d’anglais à un dyslexique, dysorthographique qui plus est ! Impossible comme on le fait avec d’autres élèves ! Nous avons dû intervenir auprès des enseignants pour leur signaler l’incapacité de notre fille à le faire !

La présentation en classe n’a jamais eu lieu (Yseult assume très bien sa dyslexie et aurait facilement supporté cette présentation), mais c’est plutôt son environnement scolaire et extrascolaire qui s’est renvoyé la balle entre son orthophoniste, l’infirmière du collège…

S’il semble que le sujet a été évoqué au niveau des enseignants du collège, la présentation plus importante a été reportée à la prochaine année scolaire ! À voir pour les prochains élèves atteint de dyslexie dans l’établissement…

Le brevet et la dyslexie : 1er peine, dispositions particulières

En parallèle à la mise en place du PPS, nous avons demandé un aménagement de l’examen comme il est possible de le faire pour les candidats handicapés (la dyslexie est considérée comme un handicap. Au passage, certains élèves ne doivent pas très bien le vivre !).

Donc, pendant l’année scolaire, et c’est repris dans le PPS, comme l’année de 3e est « orientée » vers le brevet, Yseult, utilisait son iPad, c’est entraîné à la dictée fautive et bénéficiait d’un tiers-temps pour les épreuves ! Comme nous (les parents) connaissons les retards de certaines Académies (on va dire cela comme ça) pour l’aménagement de l’examen, nous avions demandé qu’elle puisse bénéficier d’un ordinateur ou mieux d’un iPad (sachant que cette dernière solution était bien improbable !).

Pour tous cela paraissait une évidence… mais visiblement pas pour l’Académie de Lille qui, par un courrier du 7 juin, nous annonce que notre enfant bénéficiera de la dictée fautive et du tiers-temps… mais pas d’ordinateur, ni d’iPad ! Aucune explication n’est fournie aussi bien auprès de nous, malgré nos appels téléphoniques que de la Principale du collège ! On ne sait pas pourquoi !

Le recours peut se faire dans un délai de 2 mois ! L’examen à la réception du courrier était moins de 15 jours plus tard !

Bref, Yseult ira passer ses épreuves avec un crayon, une calculatrice qu’elle n’a jamais utilisée de l’année…

Pendant l’examen, il semble aux échos recueillis que ce genre de décisions était assez général au niveau des dyslexiques de l’Académie… (Une note de service en provenance de l’Académie avait d’ailleurs demandé établissement de réduire le nombre d’aides pour les élèves handicapés. Ils sont peut-être trop nombreux dans le Nord ?) Ainsi, certains élèves n’ont pas bénéficié de la dictée fautive alors qu’ils l’avaient pratiqué toute l’année ou d’un tiers-temps !

Le brevet et la dyslexie : 2e peine, le soin et l’orthographe

Vous ne le savez peut-être pas, mais, le soin et l’orthographe sont comptabilisés dans les épreuves (c’est ce que nous en avons déduit lors des brevets blancs, à la lecture des copies). Quelques points par copie !

Vous avez déjà vu le soin d’une copie à la main d’un élève dyslexique ? Avec le stress de l’examen en supplément !Bref, ce sont quelques points qu’ils sont assurés de perdre car par exemple dyslexique et dysorthographique ne font pas bon ménage avec l’orthographe !

J’en profite également pour râler sur les examens blancs… Nous avons réagi comme tout parent le ferait lorsque notre fille nous a apporté ses résultats de brevet blanc. Elle avait échoué à quelques points ! Nous savions également que c’était sans la décision du jury…

Par contre, il faut savoir qu’il est parfois tenu compte lors du conseil de classe de ce résultat aux épreuves à blanc… pour l’orientation des jeunes ! A eut ou n’a pas eut son examen à blanc, sans se soucier justement de l’écart…

À la relecture des documents après l’épreuve finale, nous avons relativisé notre réaction… La note de stage et celle de l’épreuve d’histoire de l’art ne sont pas intégrées dans ce résultat… donc, notre fille avec ses notes avait réussi l’épreuve ! Pas facile pour les parents de reconnaître leur erreur de jugement sur l’instant, surtout si on est dans une dynamique de valorisation (et non de toujours montrer les erreurs !)

Le brevet et la dyslexie : 3e peine, le livret personnel de compétence

L’étape importante de la 3e, chacun le sait… est de clôturer un cycle ! Le brevet est important pour certains (mais que représente t-il aujourd’hui ?) Toutefois, il est toujours gênant pour les jeunes de ne pas l’avoir, j’ai l’impression qu’ils sont ainsi dévalorisés !

Bien sûr, le brevet n’est plus ce qu’il était à l’époque où moi je l’ai passé ! Maintenant, y’a le contrôle continue, le stage, l’épreuve d’art plastique… et l’obtention de certains certificats (l’informatique m’amuse doucement…). Dans ces documents nécessaires à l’obtention du brevet, il y a l’indispensable livret personnel de compétences ! Je n’ai rien contre ce livret de compétences à condition que l’égalité des chances soit respectée et qu’il soit rempli de façon réaliste !

Comment évaluer et valider les acquis d’un élève dyslexique notamment pour la maîtrise de la langue française (Reproduire un document sans erreur et avec une présentation adaptée, Écrire lisiblement un texte, spontanément ou sous la dictée, en respectant l’orthographe et la grammaire, Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de consignes données, Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils variés pour améliorer son texte) ou pour la pratique d’une langue étrangère (Copier, écrire sous la dictée, Renseigner un questionnaire, Écrire un message simple, Rendre compte de faits, Écrire un court récit, une description) comme vous pouvez le constater en téléchargeant le livret en pdf !

Pour la qualité des jugements, je m’explique difficilement que notre fille n’ait pas obtenu sont item : Fonctionnement et rôle de différents médias ! D’autant plus surprenant quand on connaît leur relation aux différents médias : presse écrite, TV, radio, internet… qu’elle côtoie certainement plus que les enseignants qui ont jugé cela !

Bref, nous avions bien compris depuis longtemps qu’il serait impossible à notre fille d’obtenir ce livret de compétences et nous l’avons donc préparé à cet échec !

De plus, tout au long de l’année, on nous a répété et c’est d’ailleurs ce qui est inscrit partout sur la toile, site officiel ou non, que sans ce livret de compétences, il était impossible d’obtenir son brevet ! Donc, nous nous sommes exécutés dans notre tâche de parents de prévenir notre enfant qu’elle risquait à coup sûr l’échec. À tel point que nous avons refusé l’affichage du résultat, couru pour nous d’avance, dans les listes diffusées sur le net !

Et bien non, je vous rassure parents et collégiens dyslexique, vous pouvez obtenir votre brevet des collèges sans la validation du carnet du livret personnel de compétences, nous en avons une preuve vivante, notre fille…

Yseult malgré les obstacles a obtenu son brevet… toutes nos félicitations 😉 Cela mérite bien que vous alliez faire un tour sur son Pinterest(oui, elle possède déjà plus de 130 followers gagnés principalement grâce à son board sur les ongles vernis : vernis dans tout ces états ! 😉

Ce n’est pas à cause de sa dyslexie… mais de ses problèmes de santé en cours d’année que nous l’avons orienté vers une 2e passerelle. Ce type de seconde reconnue par l’Éducation Nationale n’existe que dans les écoles privées ! Allez savoir pourquoi ! Encore un mystère de l’Éducation Nationale.

Je sens les demandes de renseignement sur cette voie… La seconde passerelle est une classe de seconde destinée aux élèves n’ayant pas atteint le niveau nécessaire pour passer en seconde générale, mais recommandé par les chefs d’établissement d’où ils viennent. Elle habitue les élèves au lycée (plus d’arts plastiques, ni de musique, etc.). Il n’y a pas de programme défini. Les professeurs s’adaptent à la classe en effectif réduit.C’est une sorte de mixte entre une remise à niveau et une seconde générale. Il semble d’ailleurs y avoir des possibilités d’intégrer directement en classe de 1e !

6 comments for “Dyslexie : le brevet, la triple peine et sans iPad

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.