De la déontologie des formateurs en délégation

Je voudrais vous reproduire un échange de mails partiel entre un formateur que j’ai employé à Ed Productions et dont je laisserai la conclusion à la sagacité de vos commentaires.

Un peu d’histoire. Pour un gros contrat, j’avais besoin de jeunes formateurs débutants… Je pense à d’anciens étudiants (ils sont deux) qui avaient les compétences requises. Donc, affaire conclue… Ils seront payés 270 euro ht par jour de travail… Ils choisissent le portage… OK, pas de problèmes. 120 000 euro ht environ sur 17 mois. Je vous laisse faire le calcul.
Déjà à l’époque, un fait m’avait troublé… Mais bon. J’suis d’un naturel confiant.
Donc, à la suite de cette activité au cours du dernier trimestre 2005, les deux ex-étudiants créent leur entreprise. Normal et je leur propose d’effectuer plusieurs prestations reconnaissant leur qualité dans certains domaines.

Mais début janvier, un centre de formation pour qui nous travaillons m’informe que l’un de mes formateurs a tenté de passer en direct… :-(( Pensant, que ce sont eux, je les contacte par mail avec juste une phrase :«Est ce vous qui avez proposé vos services en direct à la société S entre autre ?». Voici la réponse de celui qui est intervenu en délégation depuis qu’ils sont en société :
«Salut Eric,
J’espère que tu vas bien.
J’ai en effet laissé ma carte de visite « Studio » chez la société S pour d’éventuels travaux de conception – réalisation de site web.»
Puis le lendemain cette réponse :
«Salut Eric,
J’ai appelé mon collègue ce matin et nous avons bien envoyé 400 courriers début Janvier à quelques entreprises ainsi qu’à tous les centres de formation de la région et sur Paris, y compris à la société A.
Olivier t’a donc probablement parlé de ce courrier.
Ne vois pas là de mauvaises intentions à ton encontre, il s’agit d’un mailing classique.»

Depuis, j’ai mené ma petite et je leur envoie ce mail :
«Déjà, je n’étais pas trop d’accord avec ce qui c’était passé lors des contrats en dehors de moi avec Paris (la société A entre autre) malgré les explications fumeuses de l’époque.
Mais là vous vous fichez de moi…
Dans le dernier mail de…, il est dit que vous avez réalisé un mailing classique qui dit, je résume : nous sommes intervenus chez vous en sous-traitance voici quelques mois mais nous vous proposons vos services… Pour moi ce n’est pas du mailing classique… De plus, on me dit que vous avez même ajouté le nom du logiciel sur lequel vous avez formé.
Désolé. Je ne peux plus vous faire confiance et je me charge de contacter les centres de formations avec qui je travaille de vos méthodes commerciales ainsi que l’ensemble des clients chez qui vous êtes intervenus.»

La réponse ne c’est pas fait attendre (ma réponse est intercalée en gras) :
«Je vais commencer par te répondre en mon nom pour mes interventions à la Poste (puisque j’étais en portage à l’époque et que notre société n’existait pas encore).
Mes « explications » (qui n’en sont pas, puisque qu’en l’occurrence je ne vois pas pourquoi je te devrais des explications sur ce point) ne sont pas fumeuses : la société A m’a proposé d’effectuer des interventions pour la société P qui n’avaient absolument rien à voir avec les Nom du projet en commun. Je ne travaillais même pas pour Mme M. sur ces interventions mais pour une autre personne. Je ne vois pas pourquoi je serais passé par toi (l’aurais tu fait?).
Oui… Je peux te dire que je l’ai toujours fait et que je continue de le faire…
Pour ce qui est de nos récents mailings :
Nous avons effectivement contacté les centres de formations de la région, parmi quelques centaines d’entreprises. Je ne vois pas ou est le mal. Le fait que nous intervenions en sous-traitance pour toi n’enlève rien au fait que nous sommes une société qui exerce la même activité que la tienne.
Si nous avions fait notre publicité les jours ou nous sommes intervenu, tu aurais effectivement une raison de protester. Mais que nous fassions de la publicité après coup ne te regarde en rien.
Ce n’est pas mon avis, ni celui des centres de formations avec qui je travaille me semble t-il puisque certains, dont je tairais les noms m’ont prévenus en me disant « s’il le font avec toi pourquoi pas avec nos clients en direct » 🙂
Je peux te dire que souvent l’on me propose lorsque je travaille en délégation, ce qui était votre cas, de travailler en direct… J’ai toujours refusé. C’est peut-être ce qui explique que depuis plus de 20 ans je fais de la formation. Cela fait selon moi partie de la déontologie du formateur en délégation.

Les centres de formation savent que je leur vends des formations (j’ai une assez bonne réputation dans ce domaine. J’effectue la formation pour leur compte et j’incite le client à acheter une nouvelle formation chez eux… Pas chez moi). C’est aussi cela savoir faire de la délégation. Pourtant je joue franc-jeu la plupart du temps, sauf demande express de la société qui m’emploie en disant que je suis indépendant et que je possède un centre de formation.
Pour moi, c’est cela être honnête. Honnête vis à vis du client et du centre qui m’emploie.
En ce qui concerne la publicité que tu souhaites nous faire auprès de tes clients, je te suggère de faire preuve de prudence en la matière car nous n’hésiterons pas un instant à prendre les mesures qui s’imposent au moindre débordement.
Je trouve dommage que nous en arrivions là.»

À vous de juger et de dire ce que vous en pensez ! Peut-être n’êtes vous pas du même avis que moi ?

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