curation : curator & curateur

diffusion de la curation

diffusion de la curation

Dès le 15 décembre, je publiais dans mon Tumblr : «J’avoue, je suis un curator, l’un des 1er en France avant que les autres ne se qualifient de ce buzzword ? » et depuis, j’ai publié quelques réflexions toujours dans ce média sur la thématique de la curation et des curators, pardon des curateurs 🙂

Parmi ces questions :

  • est ce que la curation n’est pas un retour en arrière… vers les annuaires, un peu plus personnalisés ?
  • est ce que les enseignants ne sont pas des curators ?
  • est-ce que les curators ne sont pas ceux qui savent réellement utiliser des flux RSS pour leur veille ?
  • Community manager et Curator (curateurs) ne sont pas des métiers mais des fonctions ?

J’avais raison en décembre, les termes de curation, de curateurs ou curators buzzent depuis le début de l’année.

J’ai l’impression qu’après le web 2, le community management, etc., nous voici devant les termes qui mettent une dénomination sur les « bloggueurs influents » et autres influenceurs.

On constate que pour l’ensemble de ces termes « marketing » désignent des évolutions soit d’internet, soit de métiers existants… Aussi, faut-il suivre cette mode. Hier, nous étions tous community managers, demain, nous serons tous curateurs !

Bon allons-y pour une tentative de définition.

Que recouvre le terme de curation lui-même issu du terme curator en anglais qui désigne le conservateur, celui qui choisit un thème, les œuvres et les artistes pour un lieu d’exposition dans les musées et les galeries d’art.

J’aime comment définit richard la curation : «pratique qui consiste à enrichir un contenu avant d’en faciliter la diffusion. C’est la note ou le post it que l’on rajoute au dossier que l’on vient de recevoir avant de le transmettre dans la chaîne de l’information d’une structure». Je dois juste y ajouter les notions de recherche d’information et de web 2.0.

Bref, on pourrait définir le curateur comme un médiateur numérique qui restitue (crée) des contenus, éventuellement enrichis, pour une diffusion dans le dessein de formation ou d’informations…

Cette médiation explique peut-être les lectures sur le curator qui n’est pas un veilleur, que le curateur est le futur rédacteur en chef dans le monde de la presse, voire, le rédacteur en chef de son propre magazine (sic).

Il est temps de rappeler pour mémoire les différentes étapes d’un processus de veille grâce à un schéma… Toute similitude avec le travail de curator est voulue !

Les différentes étapes du processus de veille

Les différentes étapes du processus de veille

À la réflexion, est-ce que le trium vira : lecture de flux RSS (agrégation des informations en fonction des sources ou des mots clés utilisés), archivage des liens (filtrage de l’information selon la pertinence) et diffusion des liens par microblogging, par des systèmes graphiques (comme Pearltrees), avec un soupçon de blogs et de Tumblr ne correspond pas à ce procédé ?

D’ailleurs, si l’on prend le point de vue du data journalisme, le simple fait de diffuser des liens dans Twitter n’est-il pas déjà de la curation ? Je sais, je m’écarte de la définition précédente.

Si l’on y regarde de plus près, avec la curation, on focalise presque exclusivement sur la diffusion de l’information (même si certains inclus l’agrégation). Mais, certainement, utilisez vous déjà certains de ces outils avant d’être curateur 😉 Dans
Content Curation Tools: How to pick the right venue ?, on s’aperçoit que :

  • Widgets
  • Microsites
  • Pages personnalisées et plateformes de publication
  • Newsletters
  • Twitter
  • Flux RSS

sont des outils que doit peut employer le curator.

J’ajouterai à cette liste les blogs 🙂 Mais justement en évoquant les blogs, je dépasse la limite de la curation. Est ce que les outils de curation ne viennent pas remplacer les blogs. Contrairement à l’idée véhiculé par beaucoup il y a quelques années, tout le monde ne peut pas bloguer : il faut savoir écrire, avoir l’inspiration sur la durée et le temps d’écrire.

Ceci sous-entend que pour être présent sur les media sociaux, vous n’avez pas nécessairement besoin de produire une quantité importante de contenu ! (et l’on recommence à faire croire que tout le monde peut devenir « influent ».)

Mais, revenons à nos outils. Le tableau suivant illustre très bien les avantages et inconvénients de chacun d’eux !

avantages et inconvénients des grands types d'outils de curation

avantages et inconvénients des grands types d'outils de curation

Autre question que l’on peut se poser : est ce que l’on obtient le titre de curator parce que l’on emploie les applications et services de curation ? On peut se poser la question. Alors j’ai testé certains de ces outils … La liste est longue (01net ou caddereputation pour les versions fr ou une carte heuristique pour une version US ) ! Curiouser a même tenté de définir quel outils de curation utiliser en fonction des marques.

Quel outil de curation pour votre marque

Quel outil de curation pour votre marque

L’on peut se demande également si cet engouement n’est pas créé artificiellement pour que certains «nouveaux» services proposés puissent se positionner et ainsi avoir une part du «nouveau» marché…

  • Curated.by que j’ai toujours du mal à définir mais qui a peut-être un potentiel 🙂
  • dotepub qui permet de convertir n’importe quelle page web en e-book
  • jogtheweb pour la création de webBOOK pour l’éducation
  • Keepstream organisateur des tweets
  • knowtex pourquoi pas cette communauté scientifique ?
  • kweeper, application de « social-heapcasting »
  • Montage en vue de la réalisation d’album visuel… J’aimerai bien trouver rapidement un usage pour le tester en grandeur nature 😉
  • Netvibes et son nouveau concept de Dashboard Intelligence
  • OpenZine, autre plateformes de publication
  • Paper.li agrégateur et diffuseur automatique de Twitter ou de Facebook en journal chaque jour
  • Pearltrees doit-on encore présenter cet arbre de perles ?
  • Postpost pour des journaux à partir de Facebook
  • Scoop.it : l’utilisateur est alimenté automatiquement en informations sur des mots clés recherchés dans quelques outils du web 2, il sélectionne le contenu,  éventuellement le commente et le partage dans une page ; C’est certainement l’outil décrit comme le plus outil de cuation. Mais, outre le système « fermé », j’ai l’impression pour les comptes que je suis, que l’utilisation s’essouffle déjà !
  • Spaaze pour collectez  photos, videos, liens et texte et le réunir en l’organisant dans un espace Spaaze
  • Storify pour « Transformer l’information brute postée sur les réseaux sociaux en articles fascinants » Enfin, c’est ce que la pub promet 😉
  • symbaloo là encore un vieux service qui peut profiter du mouvement curation
  • Tumblr à mi-chemin du microblogging et du blog, c’est l’un des outils qui monte, qui monte… sans faire top de bruit pourtant
  • Trunk.ly le gardien des liens diffusés

Et le community manager dans tout ça ? Est ce qu’il a encore un rôle à jouer ? Il est en charge de l’animation des lecteurs (j’en ai marre depuis longtemps de la notion de communauté), de faire remonter les infos de la base… et de valoriser les activités de partage et d’enrichissement de l’information brute ! Mais, les community managers ne deviendraient-ils pas les curators des pages Facebook ou sur Twitter par exemple. C’est un premier point.

Pour ma part j’ai toujours considéré que la fonction de community manager incluait la veille, même si cela à tendance à importuner les maketeux ! Donc, pour moi, le community manager ou la fonction de community manager inclue la fonction de curation !

Moi, j’ajouterais juste une chose. Bizarre que les référenceurs n’aient pas encore mis davantage leurs grains de sel dans ce discours sur le community management, sur la curation… à moins que eux aussi nous rebaptisent leur métier ou que ce métier de référenceur ne devienne une fonction du marketing 😉

Ah oui, pour clore ce billet, merci de m’appeler curator ou curateur, et non community manager. Autant profiter du buzz.Mais, je suis toujours le même et je continu le même boulot en tant qu’Eric Delcroix 😉

J’emploie Yahoo Pipe, des moteurs de recherche sur le 2.0, je sélectionne des informations, j’anime mes pages, hubs, événements pour mon compte ou pour celui d’autres institutions et je poursuis mon travail de diffusion au travers de ce blog ou d’autres, de Tumblr, de Pearltrees (notamment avec une perle sur la curation et les curators), des outils de médias sociaux en général, en temps réel via Twitter, par des paper.li comme celui de Ludovia 2010 ou autres moyens qui me semblent adaptés à la situation et à la stratégie à mettre en place.