Lors de la dernière séance de l’Open Coffee de Lille, j’avais demandé à mes générations Z de venir présenter leur cuisine de mémé Moniq.
En effet, comme elles le disent dans leur blog, elles réactualisent ce projet.
Il me semble intéressant à présenter ce qu’elles ont mis en place. D’ailleurs lors de la deuxième journée du séminaire pour le CJE de Lille sur la stratégie de mise en place d’une présence dans les médias sociaux, j’ai encore pris l’exemple de leur cuisine.
Je dois préciser que j’ai très peu influé sur les choix qu’elles ont faits (on pourrait dire sinon que les idées sont les miennes ce qui n’est pas le cas, je vous assure).
Ce qu’elles font à mon sens montre toute l’inventivité de cette génération (pour rappel, elles ont désormais 13 et 15 ans). Je connais d’autres exemples autour de moi qui sont similaires.
Au passage, c’est également un bon exemple de travail qui pourrait être mis en place dans les différentes étapes de l’éducation : primaire, secondaire, supérieur (C’est bientôt Ludovia, je dois trouver des arguments 😉 Peut-être pas la cuisine, mais tout autre sujet si on laisse le choix des outils, des axes de communication, la liberté complète de création… aux élèves et aux étudiants. Vous verrez les activités sont transversales : rédaction, image et illustration, photo, langues étrangères, mathématiques, géographie, etc. dans le cas présent.
Bon, reprenons l’histoire de la création des cuisines de mémé Moniq !
L’origine était de refaire les recettes de cuisine que ma mère donnait aux enfants dans un centre socio-culturel dans les années 70. L’obligation que nous nous sommes fixée à l’époque (les filles avaient 7 et 9 ans) était de réécrire les recettes.
Elles auraient pu se contenter de faire les recettes et en rester là… Mais, elles avaient leur blog fraîchement créé : oe dans l’eau. Il fallait l’animer et la solution de mettre en ligne les recettes ont été décidé !
J’ai orienté un peu le contenu en les influençant pour écrire à destinations des enfants de leur âge.
En parallèle, le projet de transformer le tout en livre : la cuisine par des enfants pour les enfants fut décidé. La plus petite ayant mal digéré que sa soeur soit en photo sur la couverture d’un de mes livres ! Elle demandait réparation. lulu.com aurait fait l’affaire !
Pendant plusieurs années, elles ont travaillé dans ce sens.
Rapidement pourtant un problème est survenu : l’apparition des smartphones et des tablettes et les formats de lectures associés pour les livres ! Elles en ont eu vent… et le projet est tombé un peu en désuétude !
En grandissant, elles ont souhaité séparer les blogs… J’ai donc mis en place une structure basée sur Budypress, avec évidemment un blog dédié cette fois à mémé Moniq.
Puis d’enfants, elles sont passées à l’adolescence… faisant toujours de la cuisine par plaisir. Mais en parallèle, elles ont découvert de nouveaux outils et le pouvoir de l’image. La plus grande a mis environ 1/4 d’heure à comprendre l’intérêt de Pinterest et à s’approprier l’outil et la démarche marketing pour travailler dedans avec notamment des tableaux sur les ongles vernis ! D’ailleurs, j’hésite parfois à la faire intervenir pour l’utilisation par les entreprises de Pinterest dans les séminaires. Les entreprises apprendraient beaucoup !
Elles consultent également le net et se sont vites aperçu de la passion du grand public pour le fait maison, des plats pris en photos… d’abord dans Instagram, puis rapidement dans Foodreporter !
La découverte d’un livre à la bibliothèque municipale sur la cuisine des ados (oui, leurs présences sur Internet ne les empêchent pas de lire de vrais livres 😉 relança l’ensemble du projet.Elles veulent écrire un livre désormais sur la cuisine des ados : pour les goûters, les repas d’anniversaire, les soirées pyjamas…
Discussion dans la famille… avant de démarrer un nouveau projet, finir le précédent ! Donc, le livre sur la cuisine par les enfants pour les enfants est remis en piste, avec ces différentes versions : livre papier, livre en ligne…
Mais depuis avec les expériences de Pinterest, Snapguide… désormais, une version anglaise est en gestation, elles réfléchissent également à une version allemande et pour clore le tout, comme l’une d’entre elles est dyslexique, une version en police pour ce handicap est également souhaitée !
On notera au passage qu’elles n’ont peur de rien… Il faut savoir que c’est la plus jeune (anglais, seconde langue donc moins d’un an de cours) qui s’occupe des traductions (enfin, plus exactement de localisation même pour des recettes !). Google traduction chauffe 😉
Et puis, après les expérimentations diverses et variées, il fallait mettre un peu d’ordre dans tout cela puisque leur souhait était de communiquer (et se faire connaître) via les médias sociaux ! Cela devenait d’autant plus urgent que l’interview de l’une d’elles dans le journal Elle doit paraître prochainement et il y a de fortes chances pour que le site de la cuisine de mémé Moniq soit cité. Leur réflexe : ce serait bien que tout soit mis en place avant la parution de l’article.
Le choix des médias sociaux en dehors du blog s’explique aussi par le fait qu’elles ont imaginé que cet été comme l’une devrait être en Australie quelques mois et que l’autre effectuerait des séjours en Allemagne (voir en Grande-Bretagne), elles pourraient faire des « comparatifs » sur l’alimentation, la cuisine entre ces pays… et m’ont demandé pour continuer à alimenter le reste depuis la France 🙂
Donc, elles ont mis en place différentes présences en plus du blog de mémé Moniq :
- Instagram,
- Food Reporter,
- Facebook,
- Twitter,
- Snapguide (seul outil qu’elles ont connu grâce à moi)
- Pinterest,
- Tumblr.
D’autres supports sont également à l’étude.
Je les ai un peu aidé une fois la création des outils mis en place afin d’automatiser l’ensemble… et je leur ai conseillé de réfléchir à des stratégies de ligne éditoriale (je n’ai pas employé ces mots mais c’est le principe).
Nous avons réalisé une carte sur les liens entre les outils, y compris qui s’occupe de quoi ! Je me retrouve avec une partie du travail pour des republications…
organisation de la présence de la cuisine de mémé Moniq sur les réseaux by Delcroix
Il faut dire que le travail a été simplifié car elles savait déjà quoi publié pour qui, sous quelle forme, ce qui devait se retrouver où… Notamment au niveau des versions Française et Anglaises des recettes.
Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre en moins de 2 semaines. La version anglaise des scottish eggs (Œufs à L’écossaise ou nid d’hirondelles) : 1 600 vues, 200 j’aime !
Dans Food Reporter ce sont près de 2 000 « miams » pour 120 photos de plats environ et 2 passages en page d’accueil !
Dernier chiffre que je donnerai, en un dimanche après-midi, elles ont dépassé largement la barre des 30 j’aime dans leur page Facebook pour obtenir les statistiques (et je n’ai pas envoyé de messages à mes amis Facebook 😉
Ce qui est curieux à observer, c’est cette aisance à « naviguer » entre ces outils, à les utiliser, à les contrôler, à les animer… et leur côté, je n’ai peur de rien !
Pour l’anecdote, elles ont contacté Cyril Lignac pour la préface de leur livre la cuisine par des enfants pour des enfants. Celui-ci a fait répondre poliment par son Community Manager qu’il ne pouvait accepter car il reçoit trop de demande dans ce sens !
Qu’importe. Elles ont des visés sur une autre personnalité 😉 Si elles trouvent une adresse pour contacter la personne, pourquoi ne pas tenter sa chance est leur raisonnement !
Et au final, qu’importe le flacon… pourvu qu’il y ait l’ivresse ! La surprise d’une image « miamée » par un chef dans un pays quelconque, qu’une étudiante en photo reconnaisse la qualité de leurs images… Je ne vous dis pas la fierté 😉
Si vous souhaitez les encourager… Rien de plus simple, suivez les, marquer j’aime, « miamer », suivez l’une ou plusieurs de leurs présences.
3 comments for “Cuisine de mémé Moniq : ce que peut faire la génération Z dans les médias sociaux”