Actuellement, je m’intéresse aux sites de cuisines pour aider mes filles dans leur projet de Mémé Moniq 😉
La première question que cela me pose ; pourquoi cet engouement de la part du grand public pour ces blogs (ils existent encore dans ce secteur), ces sites de photos, de recettes de cuisine…
Je n’ose même pas faire le décompte des sites collaboratifs ou non dans le domaine.
C’est assez amusant à observer cet univers dans le monde du numérique ! On a l’impression que chacun détient la vérité avec sa recette ou son approche de la cuisine ! Au final, le but pour chacun est de montrer qu’il est meilleurs cuisiniers que l’autre… Cela donne l’impression que la plupart des participants est un maître queue !
Et, j’irais même plus loin avec des approches qui mettent parfois en avant le mensonge (je pense à certaines photos ou images de plat soi-disant réalisé) alors que dans la vie de tous les jours, y compris professionnelle, ces personnes sont d’une probité à toutes épreuves.
C’est certainement le domaine sur Internet où il y a le plus de pro-am (professionnels amateurs). Un peu normal après réflexion… si l’on considère qu’au sein de toute familles ont doit faire à manger !
Grattons un peu la surface de ces sites pour nous arrêter sur la blogosphère ! Évidemment, je parie que si je posais la question des raisons pour lesquelles les personnes réalisent leurs sites, j’aurai un maximum de voix pour des choses du genre : c’est pour le plaisir de partager, c’est pour le plaisir d’échanger avec d’autres personnes « fan » de cuisine, etc. Mais, qu’en est-il en réalité ?
Je précise, que pour les filles, elles ont débuté ce projet en voulant apprendre elle-même à faire la cuisine, au travers l’expérience de leur grande mère, et que j’ai toujours considéré que c’était pour elle avant tout un exercice d’apprentissage d’Internet et de la prise de vue photo ou vidéo !Je parle à d’autres endroit de la genèse de la cuisine de Mémé Moniq (voir les liens en page de cette page).
La première réflexion que je me fais souvent est la récupération par les marques de tel ou tel blogs… En échange de quoi ? D’une reconnaissance ou d’une « rémunération » ? À partir de là, où est la crédibilité de ces sites sur leurs volontés annoncées ! Et que l’on ne me dise pas que c’est pour rentrer dans ces frais. Pour moi, c’est toujours une fausse excuse !
Cela rejoint le questionnement de Poupi sur la blogosphère Parisienne.
Poussons le bouchon plus loin, et l’on arrive vite à la vision d’il y a quelques années où l’on voyait des vidéos comme celle d’Annabelle, 26 ans, blogueuse influente. Le monde des blogs n’a pas beaucoup changé depuis 2008, c’est peut-être aussi cela qui amène leur disparition. Les entreprises ont leur part de responsabilité soit dit en passant !
Mais, revenons sur les raisons pour lesquelles les personnes mettent leurs créations ou leurs recettes de famille en ligne… Plongeons au sein d’une maison pour cela. J’imagine bien dans un premier temps, la personne qui chaque jour est félicitée par les personnes à sa table, par ses amis, bref par son entourage immédiat, par ses liens forts, pour ses qualités de cuisinière…
Au départ, sur de ce fait, elle souhaite partager afin de recevoir éventuellement d’autres recette et surtout d’augmenter sa dose de « je suis une bonne cuisinière » et le crier à la face du monde !
Le problème de ces pro-am est la confusion qu’ils font entre la cuisine familiale et la cuisine ! D’un côté on fait à manger à la maison, de l’autre, il y a le 3 étoiles à l’extrême ! Les univers sont différents et rien ne m’exaspère plus que ces cuisiniers du dimanche qui vont bientôt nous faire prendre leur cuisine pour celle d’un étoilé Michelin !
Je ne parle pas des images des plats (ou de ce qui est servi)… car là aussi il y aurait débat mais sur ce qui est indiqué en accompagnement des recettes !
Enfin, j’en arrive à mon titre : De la cuisine au community management, y’a qu’un pas !
Je vois de plus en plus de community management familial !
Évidemment, ils peuvent faire illusion puisque l’entreprise, l’association… ne dispose de rien ! Donc, avec un peu de fans, de j’aime… le coup est joué ! Vous êtes le meilleur community manager du monde ! Vous devenez expert… et lors de certaines manifestations, on vous entends proférer des certitudes avec convictions !
Évidemment, cela peut fonctionner ! La encore, il y a les proches qui n’ont pas toujours compris ce que sont les réseaux et médias sociaux (mais qui sont satisfaits de vos chiffres et qui vous encourage, vous félicite). À toutes fins utiles, je vous renvoie sur l’article de Claude sur l’immaturité numériques des dirigeants d’entreprise.
Oui, les entreprises par l’intermédiaire de leur responsable de communication, de leur responsable marketing… de purs produits « print » qui ont bien compris que les réseaux et médias sociaux sont de la plus haute importance désormais, à la limite ne jurant que par eux, mais qui n’ont toujours pas digéré ce qu’étaient les réseaux et médias sociaux !
Ils en parlent, ils veulent les utiliser mais non pas encore compris que l’internaute, la communauté sont des gens humains avant tout et qu’il est nécessaire de respecter ses amis, abonnées, etc. dans les médias sociaux avant de vouloir les convertir en leads, prospects…
À l’opposé, y’a les 3 étoiles du community management (savant mélange entre connaissance des outils, imagination de ce que l’on peut faire, présentations…). Comment le repérer ? Il s’autorise le droit de dire : je me suis trompé, j’ai commis une erreur… On ne l’entend jamais d’un CM familial comme on ne voit jamais une recette ratée sur les sites culinaires. Allez savoir pourquoi !
Pourtant, y’a pas photo entre les uns et les autres et toujours comme pour le domaine culinaire, il est facile de trouver un CM « familial » plus difficile de dénicher le futur 3 étoiles !
Les sites culinaires et les CM familiaux sont souvent la mise en scène d’une culture de l’ego. Fréquemment, vous allez trouver des allusions au « fait maison » par exemple sur les 1er (Pour les seconds, le « moi, je sais » est équivalent… je suis content de me présenter comme un vieux débutant… souvent !)
Mais, fait maison, ça veut dire quoi ?
Je ne parle pas de ceux qui trichent : je diffuse la photo d’une meringue achetée chez le marchand du coin en laissant sous-entendre que je l’ai fabriqué moi-même. C’est très facile dans les sites de partage d’images culinaires… Par contre, ils sont nombreux à tricher ceux qui dans le community management trichent en appliquant les méthodes des autres ou aux idées toutes faite : X nombre de tweet par jour, par semaine, idem pour Facebook… sans parler des heures de publication… bien sûr que c’est mon expérience personnelle qui m’a permis de déduire cela… (j’ajouterai en consultant les infographies que d’autres diffusent !). Un CM selon moi doit être aussi créatif !
Mais revenons au « fait maison » ! Où commence et où se termine le fait maison ?
L’image pour un petit-déjeuner (croissants, confiture et beurre) est autant qualifiée fait maison si cela vient de l’achat de croissants, de confiture et de beurre… ou si l’auteur a fabriqué lui-même ses propres croissants, donner un lien vers la création de sa confiture, etc. ?
Dans les 2 cas, la personne a finalisé la présentation du petit-déjeuner, mais ce n’est pas la même notion de fait maison. On va bientôt devoir indiquer 100 % fait maison, comme 100 % pur jus ! Plus difficile pour un label pour les CM !
J’ai été sensibilité, je dois l’avouer à cette notion du fait maison, à son sens, à sa signification… car l’une des filles rechignait à publier une photo ! Le produit n’était pas fabriqué par nous (c’était possible de le faire) mais avait été acheté chez un commerçant !
On pourrait étendre cette notion du fait maison pour les community manager à ceux qui ont une vision sur l’avenir du community management, qui ont de l’imagination dans leurs démarches (organiser un concours pour avoir des fans n’est pas pour moi une démarche créative bien souvent), qui savent se contenter de ce qu’ils aient et de « faire avec » tout en obtenant des résultats (des vrais, bien entendu). Ceux-là doivent oser, tenter, prendre des risques… et surtout qu’il évite de se protéger par une histoire de « fric » ! On connaît le marché, on connaît les tarifs… alors pourquoi avoir besoin de se justifier par un manque d’argent ? Il ne fallait pas accepter le marché alors !
J’écrivais créatif, je dirais imaginatif pour le community manager… comme un chef 3 étoiles en somme 🙂
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