contenu, rien que du contenu web

Je m’aperçois que lors des dernières conférences auxquelles j’ai participé, le terme contenu web est fréquemment utilisé… Seulement, c’est vaste le contenu web. Qu’est ce que cela signifie ? D’ailleurs, le terme Contenu est inclus dans l’expression CMS (Content Manager System) lors de sa transposition en Français : système de gestion de contenus.

On retrouve le terme contenu dans le domaine du référencement mais aussi en ergonomie : «La pertinence du contenu présenté dans un site en regard des besoins et attentes des utilisateurs constitue le critère numéro un d’un site Web ergonomique.» (Guide pratique de conception et d’évaluation ergonomique de sites Web du CRIM de Florence Millerand et Odile Martial) et depuis longtemps déjà on peut trouver des articles qui mentionnent que le contenu est roi ! Oui, mais de quel contenu parlons-nous ?

Depuis longtemps je milite pour un contenu adapté en fonction du canal de communication ou de l’outil, mais aussi adapté à son lectorat ce qui fournit des choix éditoriaux et donc une charte éditoriale. D’ailleurs, j’apprécie à ce niveau l’emploi du terme « universitaire » de médiatisation des contenus qui regroupe l’ensemble.

Un contenu, oui, mais lequel

Le contenu représente ce que l’on veut porter à la connaissance de quelqu’un. Plus exactement, ce peut être une information, un produit, une leçon… que l’on veut proposer à nos lecteurs (dans le cas d’un blog), à nos visiteurs (pour les sites : institutionnels, éditoriaux, catalogue ou marchand, intranet…), à nos amis (connaissances virtuelles ou non), aux apprenants (dans le cas du elearning), etc.

Cette information, structurée ou non (dans une base de donnée ou dans un document), que nous voulons diffuser peut prendre différentes formes : texte, audio, vidéo, fichier et toutes les possibilités intermédiaires : mélange de texte et de vidéos dans un billet de blog par exemple…

Parfois, c’est pire. Nous pouvons parfois diffuser cette information sous différentes formes. Par exemple, j’avais rédigé dans cet esprit mes voeux pour 2009 : une version écrite, une version vidéo et une version en Mind-mapping.

Je dois toujours diffuser une série de travaux d’un seul et même exercice : explication par le texte, en flash, en vidéo, en rapid elearning…

Ce premier choix dans le média à employer implique deux autres décisions : pour quel public et par quel outil de « communication » vais-je contacter mon « public », tout en sachant que le public est différent selon les outils employés. Toute la valeur ajoutée à l’information prend ici son sens.

Il est en effet inutile de réinventer la roue… Un simple lien (encore faut-il définir l’outil qui me permet de diffuser ce lien) peut suffire.

Soyons concrets. Dans mon blog, j’ai choisi de diffuser seulement des liens vers des sites en Français, par contre, dans Twitter, comme j’y diffuse ma veille, les liens en langue anglaise sont courants. Les lecteurs de mon blog sont plus grand public que les personnes qui me suivent dans Twitter 🙂

Cette prise de décision implique également que mon contenu soit pertinent vis-à-vis des besoins et des attentes de mon public visé. N’oublions jamais que ce contenu doit être utile à ce « public ». De plus, la multiplication des diffusions (ma présence globale sur Internet : sites, blogs, médias sociaux…) permet à l’internaute de choisir la version qui lui convient le mieux.

Des soucis de contenu

Mais les problèmes sur ces contenus arrivent vite après avoir trouvé l’outil adéquat en fonction du contenu et de sa cible et avoir adapté son contenu à son lectorat (sa cible) par les choix éditoriaux. Au moins trois raisons à cela.

Normalement, votre contenu doit assurer la fidélisation de vos lecteurs. Normal me direz-vous puisque nous avons travaillé en fonction d’une cible. Cependant, j’ai toujours eu la surprise de voir que mes lecteurs n’étaient pas toujours ceux que j’attendais. Si cela est simple (tout est relatif) pour des entreprises aux produits spécifiques, le but étant de faire acheter, il en va différemment pour d’autres secteurs aux marges plus floues.

C’est d’ailleurs assez proche du référencement tout cela. Vous devez décider pour quel produit ou service vous devez vous positionner. Mais, rapidement, vous vous apercevrez que des communautés de personnes viennent se greffer à votre lectorat.

Toujours en exemple, en débutant ce blog, je n’aurais jamais imaginé que des documentalistes liraient assidûment pour certains ce blog ! Depuis, j’ai corrigé le tir en fonction de ce groupe de lecteurs. Par contre, au fil du temps, je ne parle plus beaucoup de Macintosh car je n’ai jamais rencontré ce public dans ce blog !

Donc, premier problème, nous disposons en général d’une cible mouvante.

Mais, au regard des statistiques de visite, on s’aperçoit également que la grande majorité des visiteurs viennent grâce aux moteurs de recherche ou depuis les médias sociaux ! Comment fidéliser ce lectorat souvent intéressé de manière ponctuelle ?

Et puis, il y a le mythe du web 2.0 (l’ex. nouveau village mondial où tout le monde, il est beau, tout le monde est gentil).

Les principes de base du web 2.0 pour se rafraîchir la mémoire, c’est quoi ? Interagir – Partager – Collaborer. Enfin, c’est ce que je dis en formation. Mais ne croyez pas tous ces intervenants qui jurent par ces trois verbes, sans les nuancer… La réalité est tout autre.

Il est rare de créer un petit billet et de recevoir plus de 2 000 commentaires comme c’est le cas dans le billet sur le blocage de Lille 3. C’est l’arbre qui cache la forêt.

La règle des 1% est plutôt de mise… 88 % de lecteurs silencieux, 10 % de commentateurs et 1% créateurs de contenus. Ce sont les chiffres généralement admis. Dans le cas des blogs, j’aurais plutôt tendance à dire 99,5 % suivent et 0,5 % commentent. En conclusion, le contenu vient rarement des autres…

Et puis, autres soucis qui nous guette, je suis un « spécialiste » dans le domaine, la multiplication de la même information dans différents canaux !

Le bruit est l’ennemie de la communication. Depuis bientôt un an (après les grandes vacances) je prépare une carte qui indique les flux d’informations lorsque je diffuse quelque chose à partir d’un média ! Et c’est d’un complexe… le but, arriver à diffuser l’information pour qu’elle apparaît dans d’autres médias une seule fois !

Enfin, et j’aurais dû commencer par là, encore faut-il avoir quelque chose à dire (je n’ai pas dit à écrire car de mes cours de français de 3e, lorsque j’étais nul, la prof. avait dit : «il fait de la photo, il aura un moyen d’expression dans sa vie» 😉

Oui, sans avoir d’histoire à raconter, sans avoir quelque chose à vendre… pas de communication ! La source tarie ne donne pas de rivière ! Il faut du contenu, du vrai, de l’original, pas du remâché, à moins d’apporter votre point de vue original. C’est la condition sine qua non non!

Un conseil, si vous n’avez pas de contenu à proposer, ne vous tarabiscotez pas les méninges… Ne faites rien. Où plutôt si, comme 80 à 90 % des internautes… lisez, regardez, consultez…


Et en vitesse s’il te plait

La dictature de l’immédiateté vient brouiller elle aussi les cartes de ce contenu… Le monde s’accélère… Notre contenu doit être diffusé soi-disant de plus en plus rapidement. Enfin, c’est ce que l’on dit !

En réalité, là encore, nous ne sommes pas des journalistes à part entière. Notre rôle n’est pas de découvrir le scoop ! Et puis, pour une exclusivité, il faut un auditoire concerné ! Si je prends la conversion du groupe Facebook, l’expérience Facebook interdite en groupe Turc, cela n’a pas semblé émouvoir les foules. Lorsque j’écris qu’un site utilise 398 000 noms sans avoir demandé l’autorisation… pas de réactions ! Ce sont des primeurs qui tombent à plat !

Donc, cela fait longtemps que je relativise cette notion d’immédiateté, de course au scoop. D’ailleurs, immédiateté est à mettre en relation avec mémorisation. Dans Twitter, le roi de l’immédiateté, quelle est la durée de vie d’une information ? J’ai testé involontairement il y a quelque temps. Au bout de 3 h (trois heures) la personne à qui je demandais un renseignement suite à son message dans Twitter ne se souvenait plus de qui elle avait parlé 🙁

Par contre, toujours dans la gestion du contenu, le temps de réponse « rapide » à des commentaires est apprécié. C’est votre réactivité sur ce que vous avez dit qui comptent ou pour les commentaires que vous laissez. Pas sur l’information pure et dure à moins d’être certains de se retrouver le premier à en parler, à moins de chasser l’exclusivité.

Allez, j’vous laisse, j’dois aller mettre du contenu sur d’autres blogs et médias sociaux 😉

Je pense que cette notion de contenu sera évoquée amplement le 25 juin prochain lors du repas-discussion à Bruxelles organisé par e-critureMuriel Vandermeulen parlera du portail de Courrier International. Inscription et renseignements auprès de Marie ou sur l’événement Facebook.

Quelques liens sur le contenu web

Voici quelques pages pour compléter votre vision du contenu web. Petite remarque, je ne suis pas toujours en accord avec ce qui est écrit, parfois ce sont des thématiques que j’ai mis « provisoirement » de côté… Mais la différence de point de vue me semble enrichissante 🙂

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