publication de photos d’enfants par les parents dans les réseaux sociaux dont Facebook

publication de photos d'enfants par les parents dans les réseaux sociaux dont Facebook
publication de photos d’enfants par les parents dans les réseaux sociaux dont Facebook

Mon interview et ma phrase lâchée au sujet du problème des images d’enfants publiées et de la possibilité des enfants de porter plaintes contre leurs parents dans un media national m’a valu un petit tour du monde de la presse… puisque j’ai été appelé depuis la Russie jusqu’au Brésil en passant par la Grande-Bretagne 😉

Ces derniers temps la presse me contacte au sujet de Facebook suites aux soubresauts du réseau social avec l’affaire Cambridge Analytica : comme sur Atlantico ou sur les arpenteurs.

Mais, c’est un étudiant, Nelson Vieira de l’Institut supérieur des sciences sociales et politiques de l’Université de Lisbonne qui me contacte pour répondre à quelques questions. C’est un retour sur la publication des images d’enfants par les parents dans les réseaux sociaux et notamment de Facebook.

Quelle est votre opinion sur la publication et le partage de photos d’enfants sur les réseaux sociaux comme Facebook ?

Disons que la publication et le partage de photos d’enfants sur des réseaux sociaux de façon publique peut poser quelques soucis.

Ce ne sont pas tant les photos où les enfants sont « normaux » qui pose problème, mais celle où l’enfant n’est pas à son avantage, où il est ridicule…

Ainsi, je me souviens d’une connaissance qui a publié des photos de son nouveau-né où il est super joli, mignon… Il n’y a à mon sens aucun inconvénient à publier cette image des premiers jours d’un enfant…

Par contre, cela se corse rapidement… pour un enfant de quelques années. Nous avons le cas autour de nous d’une petite fille dont les parents mettent en ligne régulièrement son portrait… Ils sont persuadés que c’est une jolie photo de leur enfant, mais elle n’est vraiment pas à son avantage.

On a l’impression qu’elle fait une grimace à chaque fois (ce qui n’est pas le cas). Et, nous sommes plusieurs à penser que, plus tard, elle aura honte que l’on trouve cette photo d’elle dans Facebook ou ailleurs, car elle est diffusée en public. Idem pour les photos trop intimes.

Pas besoin d’évoquer le cas des enfants barbouillés de nourriture ou autres images hilarantes pour les parents. Pas pour les enfants plus grands. On se doute que les enfants ne soient pas contents de ces images plus tard.

Attention également aux grands-parents qui eux aussi sont fier de leur descendance et qui publient parfois à tour de bras des images de leurs petits enfants !

Considérez-vous comme sûr ou même éthique de publier des images d’enfants sur les réseaux sociaux sans votre consentement ?

Le réflexe des parents lorsque l’on évoque le sujet de la publication des images de leurs enfants et que ce sont justement leurs enfants. Ils ont l’impression d’avoir tous les droits sur ces images !

Ceci est en parti faux… car les parents sont responsables de la protection de l’image de leurs enfants.

D’ailleurs, en Allemagne, une campagne de publicité a sensibilisé à la question du droit à l’image des enfants : « #MeinBildGehörtMir » (« Mon image m’appartient »).

Donc, publier les images des enfants, pourquoi pas, à condition de leur avoir demandé l’autorisation au préalable !

C’est ce que j’ai fait depuis que les filles sont très petites. Comme pour un adulte, je demandais si je pouvais ou non publier l’image si elles étaient l’élément principal de la photo. Cela est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît !

Parfois, elles m’ont demandé de retirer une photo quelques années plus tard et je me suis exécuté dans la seconde.

Le partage de vidéos et de photos constitue-t-il une violation du droit à la vie privée et à l’identité d’un enfant ou un simple geste pour rester en contact avec ses amis et sa famille ?

Cette question demande beaucoup de réponses et différentes réflexions.

Il est souvent confondu les photos de l’album de famille qui il est vrai comportait parfois des photos gênantes d’un enfant, mais que seul un nombre très restreint de personnes pouvait voir.

Et surtout, les copains, les amis et l’environnement d’un enfant ou d’un enfant devenu adulte ne pouvait pas voir cette image qui restait au sein de la famille.

Ce n’est pas le cas si l’on diffuse une image dans les réseaux ou médias sociaux y compris au sein d’un groupe privé. Il est facile et parfois tentant pour l’un des membres de ce groupe de partager cette image ailleurs…

On parle souvent de la vie privée des jeunes sur Internet, mais rarement dans le sens évoqué dans cette question. Et la difficulté d’en parler provient du fait qu’à la base un profil Facebook par exemple est considéré comme un espace privé (surtout, s’il n’est pas ouvert à tout le monde).

De la notion de vie privée

C’est ce que j’explique aux parents lorsque l’on parle des profils des enfants. C’est avant tout un espace de leur vie privée. Et je fais souvent le parallèle entre un jeune dans les années 70-80 et un jeune de maintenant.

Dans les années 70-80, nous recevions du courrier postal avec parfois des photos à l’intérieur. Il était hors de question que nos parents ouvrent ce courrier. Désormais, plus de courrier, mais des échanges dans les réseaux et médias sociaux… Les parents n’ont pas grand chose à y faire encore moins à juger les contenus.

Alors, oui, lorsqu’un parent publie une image de son enfant sans son consentement, c’est une violation de sa vie privée. L’enfant peut publier, s’il est en âge de le faire, l’image qu’il veut de lui, pas ses parents…

L’autre effet piège est également le comportement des adultes dans les commentaires de l’image. Ainsi, j’ai déjà vu des images de petits filles de 13 ans maquillées telles des prostituées et les amis de la famille d’indiquer : que tu es mignonne, très jolie…

Que devraient considérer les parents lorsqu’ils partagent les photos de leurs enfants en ligne ?

La question est difficile… car il n’existe pas une réponse mais plusieurs en fonction des familles qui ont pour habitude de s’exposer aux parents qui refusent toutes les publications des photos de leurs enfants parfois même sur les photos des groupes d’élèves par années dans les écoles !

De même, méfiance dans les couples divorcés sur « l’utilisation » qui peut être faite de l’image de l’enfant dans le profil de l’un ou de l’autre…

Après pour ceux qui publient des photos de leurs enfants, la réflexion avant de cliquer sur le bouton partage est de se demander si cela est nécessaire, si cela n’est pas pour montrer aux autres que j’ai un enfant, si l’image ne peut pas être « mal » interprétée, que cela devienne un sujet de moquerie, que cela « dérange » plus tard l’enfant… Mais, avouons le ce n’est pas toujours facile, nous sommes tellement fier de notre progéniture 😉

Et surtout que les parents demandent l’avis de leurs enfants le plus tôt possible sans chercher à les influencer sur l’acceptation ou non de la publication des images.

À quel âge les enfants devraient-ils pouvoir décider si les parents peuvent poster quelque chose en ligne à leur sujet ?

Là encore, il n’y a pas une réponse toute faite… Cela dépend des familles, des échanges et des relations parents-enfants…

Allez, je me lance… Dès 5 ans, un enfant sait s’il veut que sa photo soit publiée ou non… Même avant !

Et surtout, ce qu’il ne faut pas oublier… qu’il puisse demander à retirer n’importe quelle image de lui qui est en ligne !

Quel contrôle les enfants ont-ils sur leur propre empreinte digitale ?

En tant qu’enfant, actuellement ils n’ont aucune possibilité à ma connaissance d’intervenir.

Ils doivent attendre la majorité en France (ou à partir de 16 ans s’il est émancipé) pour poursuivre en justice leur(s) parent(s) comma l’a fait un ado en attaquant sa mère en justice pour des photos Facebook à Rome.

Mais déjà des fakes sur le sujet circule comme celle de cette Autrichienne de 18 ans qui aurait décidé d’intenter un procès à ses propres parents pour 500 photos personnelles d’elle sur Facebook !

Quel genre d’informations les enfants voudront-ils voir publiés sur eux-mêmes sur les réseaux sociaux à l’avenir ?

Encore une question sans réponse ou presque. On aurait tendance à répondre : «Des informations qui les avantages ». Mais, qu’est ce que cela veut dire… Et puis, je remarque qu’une fois plus grand (en général adolescent), ce sont eux qui choisissent de publier des images de leur passé marquant un événement, un rassemblement de personnes…

Cela va plus loin que leur image. À la maison, nous avions l’habitude, toujours avec leur accord de publier leurs travaux d’art plastique (et ils sont toujours en ligne). C’était une fierté pour eux enfants de recevoir des commentaires parfois d’artistes sur leur travail…

Bref, le monde évolue et les enfants sont de plus en plus jeune à intégrer les réseaux et médias sociaux… et honnêtement je serais de mauvais conseil sur le sujet 😉

Comment pouvons-nous apprendre à un enfant à ne pas partager trop d’informations sur les réseaux sociaux si les parents ont un comportement opposé?

Avec cette question, vous mettez le doigt sur l’une des grosses difficultés de l’apprentissage des réseaux sociaux. Normalement, c’est aux parents à apprendre à leurs enfants les dangers et les risques des réseaux sociaux, comment communiquer au mieux grâce à ces outils, etc. et des études nous montre l’inverse.

Souvent, les parents sont pires utilisateurs des réseaux sociaux que leurs enfants… Les enfants ont beau être de la génération Z (ou pour ceux nés depuis 2010 de la génération Alpha), la 1re génération qui apprend à ses parents… ce n’est certainement pas la panacée.

Il y aurait l’école… mais à de rares exceptions près, les enseignants sont du même type que les parents !

C’est pour moi une guerre sans fin… qui devait s’éloigner avec l’arrivée de nouvelles générations successives qui géreront « normalement » ce type de problèmes.

Comment assurer la protection de l’identité en ligne et de la vie privée des enfants ?

Il faudrait définir les limites de la vie privée de l’enfant que l’on expose (indiquer son école est déjà sujet à débat) et aussi l’identité en ligne que l’on laisse ou non transparaître…

Déjà, il existe un âge légal (13 ans en général) qui permet l’usage des réseaux. En dessous de cet âge, normalement, même si je suis bien conscient que de nombreux jeunes de moins de 13 ans sont déjà dans les réseaux, c’est aux parents de savoir ce qu’ils publient au sujet de leurs enfants.

Très tôt, je conseille d’expliquer de manière simple que l’on ne sait pas qui vient voir ce que nous publions.

Mais aussi expliquer que l’on ne sait pas qui est l’internaute qui est derrière un profil et également apprendre à « communiquer » correctement : savoir ce que l’on peut publier, ne pas publier…

Donner quelques explications sur le droit (droit à l’image notamment)

Mon maître-mot reste l’éducation, éduquer les enfants. Mais aussi éduquer les parents qui croient savoir utiliser ces outils, mais qui ne savent pas le faire en réalité !

de nouvelles cuisines du net, orientées génération Z

La génération Z à désormais son émission en live
La génération Z à désormais son émission en live

Qui se souvient du  mercredi 16 décembre 2009 à 20 h 30 ! C’était les premières des cuisines du net de l’époque. Un duo vous a apporté pendant quelques semaines son regard sur Internet, les réseaux sociaux (je ne me rappelle plus si l’on parlait déjà de média social ;-)…

Une émission sur la génération Z

Quelques années plus tard, je reprends la même principe mais cette fois en l’orientant génération Z. La première de cette nouvelle mouture arrive ce soir lundi 10 avril à partir de 18 h (heure française) pour une demi-heure d’émission à parler de la génération Z.

C’est un nouveau rendez-vous pour tous ceux et celles qui s’intéressent aux jeunes de la génération Z aussi bien dans le domaine de l’éducation, que du marketing et du commerce, du RH et du travail avec eux…

Ce rendez-vous sera bi-mensuel, les lundi de 18 h à 18 h 30.

Qui parle de la génération Z ?

Dans un premier temps, nous serons 3 devant la « caméra »

  • Yseult Delcroix, 19 ans, qui travaille avec moi depuis le mois de septembre. L’an dernier, nous lui avons interdit d’arrêter ses études… car forte de ses 400 000 abonnés dans Pinterest, elle gagne de ‘l’argent » depuis quelle était en 1er !
    Très orienté marketing, comportement d’achat, utilisation des réseaux et médias sociaux, elle donne des conférences avec moi comme celle très remarquée au SEO Campus : Le marketing d’influence au travers de la communication de la génération Z ? mais aussi seule au sujet de Pinterest par exemple.
    Yseult réalise également des audits pour les entreprises sur leur présence dans Pinterest ou d’autres média sociaux…
  • Clara Delcroix, 17 ans, a commencé à se faire repérer par RFI (Radio France Internationale) dans le cadre du projet Mondoblog. Elle est la benjamine à avoir été acceptée en tant que blogueuse l’année dernière alors qu’elle était âgée de 16 ans (elle a aussi eu la chance de participer à la formation Mondoblog et ainsi être blogueuse officielle au sommet de la Francophonie. Le nom de son blog : Pure génération Z. Elle réagit beaucoup sur ce qui est dit au sujet de la génération Z, mais aussi analyse ce qui fait encore son univers : l’éducation nationale.
  • Eric Delcroix… euh, oui… c’est moi… Vis à vis de la génération Z j’ai commis le blog generation-z.fr. Je suis fréquemment appelé par les médias pour donner mon avis au sujet de la génération Z et j’interviens lors de séminaires ou de conférences pour expliquer qui sont ces jeunes de la génération Z, comment ils travaillent, comment ils achètent, comment ils communiquent…

D’ailleurs, nous avons un autre projet commun avec Yseult et Clara ; la cuisine de mémé Moniq dont je vous ai déjà parlé 😉 dans
Communiquer par l’image comme la génération z, ça marche !
De plus, nous préparons un livre, au moins tout les 3 sur la génération Z 😉
Si vous souhaitez suivre l’émission, tout est expliqué pour nous retrouver ce soir dans l’article : l’émission sur les z ce soir, ce sera dans Ustream  ou en utilisant le menu cuisine du net de cette page 🙂

Niouf-niouf : l’économie domestique en 2015 par et pour la génération Z

logo niouf niouf
Niouf-niouf, l’éducation ménagère ou l’économie domestique en 2015

Cela fait maintenant plusieurs mois voir années que je pense à la création de cette communauté… en remettant au goût du jour l’éducation ménagère que certains appellerons l’économie domestique autour d’un nom, celui de l’un des 3 petits cochons : Niouf-niouf

J’imagine votre réaction… Mais, qu’est ce qu’il nous fait… Quel retour en arrière de parler en 2015 d’arts ménagers, d’économie domestique… c’était bon dans les années 60… plus en 2015… Personne n’en parle d’ailleurs… Enfin, presque, désormais, on préfère appeler un coach dans le domaine 😉

En effet, je vous confirme, loin de moi l’idée de refaire un petit manuel scolaire catholique d’économie domestique comme ils existaient dans les années 60 et avant…

La société a bien changé et, c’est pour cela d’ailleurs, que Niouf-niouf ne s’adressera pas seulement aux filles et aux femmes comme dans le passé, mais, si je prends une partie des définitions que j’ai trouvées pour économie domestique, Niouf-niouf concernera les services gratuits exécutés dans le cadre de la famille et j’ajoute par l’un de ces membres… (homme, femme, enfant…).

Niouf-niouf est avant tout destiné à la génération Z (nés entre 1995 et 2010) et la présence de Niouf-niouf en ligne sera avant tout l’œuvre des Z eux-mêmes !

Cet article est d’ailleurs un appel pour « recruter » des Z afin qu’ils nous rejoignent pour travailler dans ce sens… (voir à la recherche de jeunes intéressés par l’économie domestique en fin de billet) mais aussi un appel à toutes contributions financières ou autres de la part des entreprises 😉 Vous pouvez me contacter à ce sujet 😉

J’en profite aussi pour vous avertir que je mettrais en place un « blog » sur la manière et les stratégies employées pour créer, animer, augmenter une communauté par une stratégie globale de communication sur Internet… Qui plus est, atteindre la génération Z qui semble si difficile à trouver pour les marketeurs… à vous de suivre #nioufniouf et ce blog dans les prochains temps…

Cerise sur le gâteau pour moi… Cela a aussi un goût et une odeur de e-learning même si cela n’en porte pas le nom 😉

La mise en ligne du site Niouf-niouf et du contenu dans les différentes présences est prévue pour la rentrée de septembre… Si vous souhaitez profiter de mes compétences dans le domaine de la stratégie dans les médias sociaux, dans le picture marketing ou concernant la génération Z avant cette période, n’hésitez pas à me contacter 🙂

L’économie domestique ou familiale c’est quoi ?

Un petit tour sur Wikipédia est toujours utile… : L’économie familiale ou économie domestique était autrefois la composante la plus importante de l’économie et assurait l’essentiel des activités de production. Son déclin relatif est dû au développement de l’économie de marché, au développement de l’économie sociale qu’il a fallu financer — assurance maladie, retraites, chômage, services sociaux — et au besoin des économies modernes de contrôler les flux économiques.

Je ne comprends pas trop le rapport entre économie domestique et économie de marché expliqué sous cette forme… Mais bon, je garde les travaux 😉

Les principaux travaux réalisés dans le cadre de l’économie familiale sont :

  • la transformation des achats alimentaires en biens de consommation (repas) ;
  • les activités de service, telles : le ménage et les travaux de couture, le jardinage, bricolage et petites réparations ;
  • les activités de service à la personne : garde des enfants, garde des malades et des personnes âgées, transports des personnes.

Au niveau de Niouf-niouf, nous les intégrerons au fil du temps, l’une après l’autre… Toutefois, nous excluons d’office tout ce qui sera en lien avec la santé ! Ce n’est pas notre domaine de compétence et parfois cela peut se relever dangereux.

Le travail domestique représentait 60 milliards d’heures en 2010 toujours selon l’INSEE. Ah, autre définition, cette fois pour le travail domestique : activité non rémunérée réalisée par un ménage à domicile et pouvant être effectuée par une autre personne.

Toujours selon l’INSEE, s’il fallait valoriser au prix de marché cette économie familiale, elle représenterait au moins une somme égale aux 2/3 du PIB. De plus, favorisée par le haut niveau de chômage, et le temps libre, cette économie semble en pleine expansion.

Au fait, aviez-vous remarqué que l’économie domestique dans le passé était à la fois une Science : on trouve des ouvrages qui traitent de la Science du ménage économie domestique, mais aussi un art : art culinaire, arts ménagers (le salon des arts ménagers a disparu seulement en 1983, l’époque selon moi où la transmissions des savoirs était en plein déclin dans ce secteur.)

 

Pourquoi vouloir créer Niouf-niouf

Mais pourquoi vouloir parler d’économie domestique ou familiale en 2015 ? On peut se poser la question puisque plus personne n’en parle… Je répondrais : «Et si c’était un pari, que l’on en reparle de nouveau dans les années à venir ?». C’est en effet une possibilité…

n jour lors d’une visite dans un monument, le guide nous a expliqué que la vie à travers les siècles était comme un sinusoïde… que les choses réapparaissaient en général de façon cyclique… C’est vrai pour certaines… Peut-être que l’économie domestique reviendra sur le devant de la scène sous ce nom ou sous un autre… J’y crois !

Passage de témoins d’une génération à l’autre

Pour étayer ce point de vue, je m’appuie sur plusieurs constatations ou ressentis…

Certainement dû à mon âge (la cinquantaine) et que j’ai vu dans les faits la disparition l’instruction ménagère (je me rappelle enfant des cours d’instruction ménagère donnés dans un local pas loin de la maison parentale), j’ai observé l’absence de passage de témoins des connaissances dans ce domaine d’une génération à l’autre, comme cela se pratiquait dans les temps anciens…

Je ne juge pas si c’est bien ou mal que cela ne soit plus enseigné entre parents et enfants en écrivant cela… Mais plutôt une disparition de l’enseignement au sein de pas mal de familles de « connaissances de base » pour apprendre à se débrouiller seul !

En plus, nous sommes visiblement à un virage avec l’internationalisation autour de la génération Z (je reviens sur cette génération dans la partie suivante). Si je compulse les ouvrages du passé sur l’éducation ménagère, outre qu’ils sont misogynes, tout évoluait si lentement dans la plupart des domaines qu’il n’y avait pas de danger ou de grandes nouveautés à intégrer entre les générations… et donc dans les livres… Ce n’est plus le cas aujourd’hui…

Allez trouver de l’avocat dans un livre de cuisine avant la fin des années 1970 ! Les aliments ont bien changé et l’internationalisation à fait qu’on en trouve à toutes saisons (ici je ne prône pas un retour ou non à la consommation de fruits et légumes de saisons… je note juste l’évolution qui a été prise).

Côté cuisine et matériel électro-ménager, nos grands-parents (ou arrières-grands parents) ne connaissait pas les micro-ondes par exemple… Et depuis peu, l’internationalisation nous fait découvrir la mijoteuse (le slow cooker US).

Pour rester dans l’univers de l’alimentation… La cuisine asiatique est consommée à table en familles désormais, les appareils à raclette qui sont devenus la norme pour beaucoup de personnes, tout comme les appareils du type fondue bourguignonne et les assiettes qui les accompagnent…

Même ce que l’on mange évolue (pour en rester au domaine de l’alimentation, mais c’est identique dans d’autres domaines familiaux). Regarder les dernières modes dans les gâteaux avec le gravity cake (on n’a même pas traduit le nom en Français), les mugs cakes

D’autres nouvelles modes, parfois, m’amusent… Ainsi, je note le retour de la gamelle sous le nom de lunch box ! L’emballage change, les contenus sont similaires… Enfin, non, pas tout à fait !

Bref, désormais, l’économie domestique, comme toute science évolue au rythme d’internet et la transmission des savoirs se fait de moins en moins des parents vers les enfants, surtout avec la génération Z qui a tendance à plutôt éduquer ses parents, mais plutôt entre jeunes… Ils cherchent avant tout l’information sur le net, c’est bien connu !

L’émergence du DIY

Google trend le confime, la tendance est au DIY
Google trend confime, la tendance est au DIY

Les DIY, vous en avez certainement déjà entendu parler… C’est l’abréviation pour Do it yourself que l’on peut traduire en français par faites-le vous-même ou fait maison ou encore fait à la main. Autrement dit, cela concerne toutes les activités de loisirs créatifs (on ne tricote plus par nécessité… c’est ce qui était expliqué dans les cours d’enseignement ménager, mais avant tout par loisir désormais et aussi un peu à cause de l’environnement économique ;-).

Mais le mouvement DIY ne s’arrête pas là. Les fab labs sont de ce monde-là… Le DIY concerne aussi toute activité où l’on n’est pas seulement spectateur ou consommateur. Je prendrais l’exemple des produits d’entretien ou de beauté et la tendance à vouloir les réaliser soi-même ; le recyclage est dans la mouvance ; le fait de participer, d’échanger ses connaissances, sa culture, son information…

Beaucoup d’éléments de ce monde du DIY tournent autour de l’économie domestique teintée désormais bien souvent d’un côté écoloCe mouvement du fait maison croit et n’est pas prêt de s’arrêter si je regarde mes observations de la génération Z !

Trucs et astuces de grand-mères

Niouf-niouf, l'éducation ménagère ou l'économie domestique en 2015
Niouf-niouf, l’éducation ménagère ou l’économie domestique en 2015

En parallèle au mouvement DIY, les trucs et astuces de grand-mères sont toujours recherchés, il suffit de voir le marché du livre pour s’en convaincre… Cela, même si la fréquence des recherches des mots trucs ou astuces a largement diminué dans Google…

Mais, j’ai peut-être l’explication… Ce n’est plus dans Google que l’on cherche un truc ou une astuce, mais dans des sites dédiés (ils sont relativement peu nombreux en France), ou alors on utilise justement les DIY précédents pour trouver sa solution… dans le genre comment faire ceci ou cela, mais c’est surtout l’émergence de nouveaux moyens de communication, liés au picture marketing qui vient en aide…

La question à se poser justement est : les trucs et astuces ne sont-ils pas plus efficaces en pas à pas comme dans SnapGuide ? ou constat issue de ma propre expérience, ne recherchons nous pas désormais les trucs et astuces de grand-mères (et pas seulement d’elles… rappelez vous le monde a bien changé dans les paragraphes précédents) dans des tableaux sur Pinterest comme cuisine : Trucs et astuces ou Trucs et astuces pour le nettoyage et l’entretien, 2 de mes tableaux Pinterest suivis respectivement par 11 000 abonnés et 22 600 abonnés (et regarder le nombre de j’aimes et de repints pour chacune des images 😉

Oui, la communication autour de l’éducation ménagère, de l’économie domestique (Économie évoquant l’argent, je vous laisse découvrir le « monde » intéressé par la gestion au sein des familles dans Pinterest…). Oui, le domaine de la gestion d’un budget familial est également important en ces temps de crise… mais aussi celui de la gestion de son temps et de son organisation… Toujours des domaines au cœur de l’économie familiale de 2015 !

La cuisine de mémé Moniq et la génération Z

Autres indicateurs pour moi… Le site de mes filles : la cuisine de mémé Moniq qui sera inclu dans le projet Niouf-niouf. Je vois les réactions des amies de mes filles et des internautes à l’égard de ce blog de cuisine ou dans leur présence dans les médias sociaux, basé sur une démarche à mon sens originale, elles le décrivent dans l’à propos de leur site : elles utilisent avant tout le picture marketing « pour montrer » et communiquer avec les internautes et attirer les visiteurs vers leur site. Par exemple, elle ne publie quasiment aucune recette directement dans leur blog… La demande doit avoir été faite par les internautes

Comme elles ont débuté leur site de cuisine très tôt (vers 7 ans pour la plus jeune), elles ont pris désormais l’habitude de décrire leur recette de façon simple pour tous… mais cela n’empêche pas des remarques, notamment des personnes de leur âge sur l’explication de certains termes ou incompréhension de ceci ou cela ! (je remarque également les encouragements qu’elles reçoivent à continuer !) Des projets pour aller plus loin dans le côté didactique de leur site est en cours… Et elles se mettent aussi à investir le monde de la vidéo courte… pour expliquer leur cuisine !

De plus, avec cette démarche en s’adressant en priorité aux jeunes de la génération Z, aux gens de leur âge (Oui, je n’ai pas écrit filles, car des garçons de leur âge like, etc. certaines de leurs images… ;-), elles touchent également un public plus âgé ! Donc, rien de surprenant de retrouver l’une ou l’autre de leur recette dans Biba ou sur RTL actu.

Il y a fort à parier que l’on retrouvera encore des citations de leur blog dans d’autres médias… car elles ont décidé de s’investir également dans Twitter 😉 et c’est sans parler du choix de l’époque d’avoir hébergé les boards de mémé Moniq dans mon compte Pinterest… Il aurait mieux valu qu’il soit chez Yseultdel avec ses 350 000 abonnés aujourd’hui, ce qui en fait, entre autre, l’un des comptes Pinterest incontournable selon Biba !

Comme j’ai un accès privilégié à leurs comptes dans les médias sociaux, je perçois également l’intérêt de la cuisine pour la génération Z !

Oui, parlons en de cette génération Z ! Oh, pas longtemps, car j’ai un blog dédié à cela… Juste 2-3 points : oui, ils reviennent en cuisine et sont friand de DIY pour la beauté… ; oui, ils sont économes ; oui, ils sont écolos ; oui, il aime recevoir de l’aide et des conseils des anciens… Raison de plus pour leur fournir, soit directement, soit indirectement, non ?

Comme de plus, histoire de me rajouter une contrainte supplémentaire, beaucoup de monde à peur de travailler avec eux… Je prends le contre-pied… Niouf-niouf, la communauté de l’économie domestique d’aujourd’hui pour la génération Z sera avant tout le travail de la génération Z. Niouf-niouf sera fait par la génération Z ! J’entends par là… Les blogs, articles, images… et je ne sais quoi d’autres, ils ont tellement d’imagination ! Je me contenterai de coordonner le tout et d’apporter un regard technique, comme je le fais déjà avec la cuisine de mémé Moniq.

À la recherche de jeunes génération Z intéressés par l’économie domestique

L’appel est lancé… Vous êtes nés à partir de 1995 ou après… (Ceux qui sont nés avant peuvent également tenter leur chance ;). Nous avons besoin de vous (j’inclue mes filles déjà dans le projet, je sais qu’elles sont partantes…).

Toutes les compétences sont requises… depuis des développeurs de sites web (Euh… de blogs wordpress) ou d’apps en passant par des graphistes, des référenceurs, des traducteurs (Anglais, Allemand, Espagnol… ), des hommes ou des femmes de marketing ou des rédacteurs ou journalistes en devenir, des communicants de tout poils (YouTubeurs, Pinterest, SnapChat, WeHeartIt, Vine, Periscope, Whatsapp ou autres médias sociaux), voir des scientifiques qui voudraient expliquer des « choses » à leurs pairs dans le domaine de l’économie familiale : gestion de budget, cuisine, couture, tricot, entretien et/ou produit d’entretien, nettoyage, organisation, mobilier, jardinage (intérieur ou extérieur), propreté, lessive, entretien des vêtements, alimentation et tout sujets que vous considérez être intéressant sur l’économie domestique

Que vous soyez expert ou pas, ce qui compte pour nous est que vous ayez des idées… et nous savons que vous en avez ! N’hésitez pas à nous contacter afin d’en discuter ensemble…

Et pas besoin d’habiter Lille ou sa région… Nous connaissons le travail à distance et les échanges via les moyens modernes de communication 😉

À bientôt… et si vous, lecteur, n’êtes pas un génération Z, n’hésitez pas à en parler autour de vous 🙂

médias sociaux et propriété intellectuelle

médias sociaux et propriété intellectuelle
médias sociaux et propriété intellectuelle

Un futur ingénieur avait besoin du point de vue d’un spécialiste des réseaux sociaux dans l’urgence pour répondre à 4 questions sur les médias sociaux et la propriété intellectuelle

Enfin, quand je dis médias sociaux, en réalité, il s’agissait des réseaux sociaux, c’est moi qui ai étendu ma réponse… 🙂

Voici ce que je lui ai répondu…

Propriété intellectuelle et réseaux sociaux sont-ils compatibles ?

En préambule, je voudrais préciser certains termes… notamment celui de réseaux sociaux qui concerne Facebook, Linkedin, Viadeo et Google+… mais je pense que la question concerne les médias sociaux ce qui inclue Pinterest, SlideShare, YouTube, Vine, Periscope… C’est ce dernier terme que je prendrais pour répondre… même si les questions concernent seulement les réseaux sociaux.

À la lecture de la question, il semble simple de répondre… on se dit : «Est-ce que ce que l’on publie est compatible ou non avec la propriété intellectuelle ?»

C’est une erreur et je commencerai par là. Beaucoup de choses qui sont publiés dans les médias sociaux semblent tomber d’office dans le domaine public, qu’on l’ait ou non protégé par une licence.

Je suis charlie
Je suis charlie

Je prends 2 exemples. Le logo «je suis Charlie» a été diffusé sur Twitter par son auteur et le soir même, toutes les chaînes de télévision l’utilisaient pour faire leur habillage.

Le second me concerne directement avec des images déposées dans Flickr ou dans les médias sociaux qui sont réutilisé par des sites commerciaux alors que la licence créative common l’interdit… Je pointe les sites des médias traditionnels là aussi, mais également de purs sites commerciaux qui grâce à des routines illustrent leurs articles de mes photos en citant ou non mon nom !

Bref, il est désormais difficile de faire respecter ses droits à la propriété intellectuelle dans les réseaux et médias sociauxMais cela ne date pas d’hier, car depuis l’arrivée des blogs notamment (en réalité depuis que l’internaute est capable de publier lui-même sur le net et avant, c’était dans les groupes de discussion de Usenet) la propriété intellectuelle est bafouée

Je me rappelle avoir retrouvé un article de mon blog reproduit à l’identique dans un autre blog… Le but de la personne était simplement de se faire mousser auprès de la gente féminine visiblement…

Mais, ce droit à la propriété intellectuelle prend des chemins inattendus ! Ainsi, lorsque j’étais enseignant à l’université, un jour j’entre dans une salle de classe… Le tableau n’avait pas été effacé ! J‘ai pu lire toute la structure d’une série d’articles que j’ai rédigée sur la mort numérique… Exactement, les mêmes inter-titres… Je savais d’où venait le cours de l’enseignant ! De ce blog, les z’ed… Il aurait pu simplement donner mon lien en pâture… mais le prof s’est certainement servi de mon contenu pour faire « son » cours ! Il aurait pu aussi m’en informer… mais visiblement ce n’était pas la peine alors que nous étions dans le même UFR ! La question que je me pose désormais est : était-il pour ou contre mon départ de l’université !

Pour ma part, je ne suis pas dupe… Oui, je suis copié… et alors, aurais-je tendance à dire !

Ayant eu des ouvrages de publier chez des éditeurs traditionnels, j’ai aussi connu l’autre versant de la propriété intellectuelle mise à mal par les médias sociaux… comme par exemple retrouver son livre en version PDF sur un site de partage

En face de cela : j’ai 3 réactions possibles ! L’on se met en colère et on active tous les processus pour supprimer la copie illicite et on attaque la personne au tribunal… ; on est en colère… et on fait supprimer le document en expliquant que c’est illégal (oui, pour beaucoup de personnes, même si nul n’est censé ignorer la loi… ce n’est pas toujours su… Beaucoup de monde désormais pense que tout est « libre »… ) ; dernière solution, on se dit que l’on a été rémunéré pour ou que le document, désormais, est « trop vieux » et que cela nous fait de la pub !

Juste une remarque, ayant travaillé dans le passé, soit comme photographe, soit comme rédacteur alors qu’Internet n’existaient pasLes mêmes problèmes se posaient

Souvenirs, souvenirs… Une de mes photos a été utilisée par une structure para-régionale pendant 4 ans de mémoire… Ils ont juste payé les droits une année et les 3 années suivantes ont prétexté avoir perdu mon ekta (ce qui ne justifiait en rien l’utilisation de l’image). L’ekta est réapparu quand ils ont décidé de changer leur « panneau » de publicité !

Autre mésaventure… une série d’articles qui avait été copier-coller depuis un magazine dans un catalogue publicitaire… sans accord ni rémunération…

J’aurais d’autres exemples… sur les erreurs d’attribution d’auteur et j’en passe !

L’évolution des « communications » et des mentalités joue également dans ces évolutions…

Prenons un cas concret… Dans les années 1970, j’étais membre d’un club photo. Pour l’exposition annuelle, nous avions retiré d’office notre travail sur des bouteilles d’une boisson pétillante… La forme de la bouteille est protégée ! Maintenant, au cours des années 2000, j’avais une discussion avec des photographes amateurs qui ne comprenaient pas qu’ils ne pouvaient pas, à titre d’œuvre photographique, exposer ces mêmes bouteilles sans accord préalable avec la marque. Et nous n’étions pas sur Internet, ni les réseaux sociaux…

La différence avant internet et depuis internet est le nombre et la facilité de ces « copies » y compris les traductions ! Je suis toujours surpris de voir des traductions d’articles US sans autorisation visiblement et parfois même sans citer la source.

Alors difficile de dire si la propriété intellectuelle et les médias sociaux sont compatibles… Ce qui est certain, c’est que les systèmes actuels de propriétés intellectuelles sont un peu à la « ramasse » vis-à-vis de l’évolution des technologies… et ce sera de pire en pire…

Prenons l’exemple de Pinterest, personne ne se soucie des droits intellectuels sur les contenus… Moi le premier… Mais il est vrai que personne ou presque n’a compris ou ne comprend que les contenus quel qu’ils soient sur Internet ne sont pas des ressources libres. C’est même l’inverse. Par défaut, tout est protégé et sous « copyright ».

On évoquait avec une étudiante qui réalise un mémoire sur les festivals de musique l’arrivée de Periscope et du streaming live… Quid de la propriété intellectuelle des concerts

Quelles sont les démarches à suivre pour protéger sa propriété intellectuelle sur les réseaux sociaux ?

Pour la France, la propriété intellectuelle est un domaine où la loi est bien définie… Il existe même un Code de la propriété intellectuelle. Comme il existe des lois sur le droit à l’image (voir mon article Droits et images). Donc, dans les réseaux et médias sociaux, la loi française s’applique… c’est le premier point.

Encore faut-il avoir la preuve que nous soyons l’auteur… La solution de l’enveloppe Soleau pour la création de design d’un site est une solution… il en existe d’autres.

L’indication d’une licence ou de la mention tout droit réservé (le copyright est la protection aux Etats-Unis, pas en France et ne correspond pas à la même chose) permet de gérer et de protéger la propriété intellectuelle selon ses envies.

Quand on parle de ces licences sur la propriété intellectuelle, on pense évidemment aux 6 licences créative commons qui offre un outil juridique qui garantit à la fois la protection des droits de l’auteur d’une œuvre artistique et la libre circulation du contenu culturel de cette œuvre. Toutefois, les licences creatives commons ne sont pas les seules… Elles appartiennent aux licences de libre diffusion (voir Wikipédia).

Donc, contrairement à ce qui se dit en général, on peut protéger sa propriété intellectuelle dans les médias sociaux ! La difficulté reste à faire valoir ses droits de façon simple.

L’autre difficulté est de trouver les « copies »… Des outils de plagiat aident en cela, Google image permet de retrouver la diffusion d’images… et la mise en place d’une veille « efficace » sur ses oeuvres, à moins, comme dans les images d’utiliser des marquages invisibles qui permettent de retrouver les utilisations d’images quelle que soit leur taille, le travail effectué dessus…

Des projets sont-ils en cours afin de mieux protéger la propriété intellectuelle sur les réseaux sociaux ?

On entend régulièrement des annonces pour mieux protéger la propriété intellectuelle sur les médias sociaux. Cela me fait souvent sourire… On ne pourra pas dans l’avenir protéger la propriété intellectuelle que ce soit sur Internet ou dans les médias sociaux… c’est cause perdu !

Par contre, je suis toujours autant surpris, que les jeunes dans nos écoles ne soit pas réellement formés à cela ! Allez leur dire les montants encourus avec des exemples réels à la clef et vous verrez leur tête changer (c’est ce qui est arrivé à des quatrièmes devant moi une année) ! Il ne s’agit pas de vouloir faire peur… juste de prévenir et d’expliquer

Mais reconnaissons le, c’est d’autant plus difficile que leurs parents n’arrêtent pas de piller le web avec comme excuse… «tout le monde le fait !»

L’autre vecteur serait de (ré)apprendre à citer ses sources… Là encore l’Èducation Nationale est en cause à mon sens ! Apprenons à nos élèves à citer leurs sources… éduquons-les dans ce sens !

Je ne parle évidemment pas des copy-party d’Olivier et de quelques autres enseignants 😉

Les réseaux sociaux peuvent-ils être un avantage pour la propriété intellectuelle ?

Dans l’état actuel de la propriété intellectuelle, visiblement, la réponse est catégoriquement non, les réseaux sociaux ne peuvent pas être un avantage pour la propriété intellectuelle ! Cependant, nous parlons de l’état actuel et le droit est une matière qui évolue avec son époque… Il n’y a pas à douter que la propriété intellectuelle est appelée à se transformer dans les prochaines années

Le droit a l’image sur les objets possédés a bien évolué ces dernières années suites aux images de maisons, de bâtiments, d’objets, de terrains… qui avaient posées problèmes au niveau juridique…

Dans un premier temps, ce sera la jurisprudence qui transformera la propriété intellectuelle (ce qui est déjà en train de se faire) puis un jour, il faudra remettre à plat le secteur

Qui plus est, le problème est international et par exemple, le droit d’auteur n’est pas de la même durée en France et au Canada… et qu’est-ce qui nous empêche de lire des livres numériques édités au Canada ?

Pour compléter cette réponse, je vous renvoie au PDF de la Table ronde de l’IREDIC 2014 – Quels droits pour les réseaux sociaux ? Propriété intellectuelle et réseaux sociaux.

Génération Z à travers le monde : la newsletter sur les Z

La génération Z a désormais une lettre d'informations consacrée à elle
La génération Z a désormais une lettre d’informations consacrée à elle

Vous savez certainement que je suis particulièrement sensible à la génération Z. Je n’ai pas attendu la parution de l’enquête de la BNP : #lagrandeinvazion pour m’intéresser à cette génération puisque, le 19 février, le blog Génération Z, qui sont-ils fêtait ses 1an. Et, c’est depuis 2010 environ que je suis de plus près cette génération Z ! 

Comme je l’explique là-bas, sur le blog, j’effectue une veille sur les médias français et au niveau international, un peu comme j’ai mis en place une curation dans différents domaines : médias sociaux, marketing, contenu (dont content marketing), SEO, e-commerce, éducation) que vous pouvez retrouver principalement dans mon Pinterest ou dans Tumblr (non, il n’y a pas tout dans Twitter 😉  !

A priori, cela ne me dérange donc pas de diffuser mes informations car pour la plupart d’entre elles, je crois que je peux diffuser ce que je veux… ce n’est pas parce que l‘on possède les outils à disposition comme des pinceaux que l’on est un artiste. Encore faut-il savoir s’en servir ! Donc, dans ma curation, il n’y a pas de trop de soucis… ;) Y’a un esprit avant tout qu’il faut avoir par rapport à tout cela !

C’est un peu différent avec la génération Z ! Les Français ont pris beaucoup de retard dans leur approche et quand je vois qu’une entreprise par exemple rechigne à payer 200 € pour en savoir davantage au cours d’une interview afin de répondre à des appels d’offres (mais aurait bien admis que j’effectue une prestation gratuite…) je dis stop ! Bon, mais pas con…

Pour la génération Z, soit on y croit, soit on y croit pas ! Là, n’est pas l’objet (et je crois avoir compris pourquoi certains des experts du digital pense qu’ils sont juste l’évolution naturelle des choses et c’est pour cela qu’ils ne croient pas en l’existence des Z, mais dans le fond nos avis se rejoignent…)

Mais, si l’on « croit » qu’elle arrive… Si l’on a besoin de détails sur leur mode de fonctionnement, sur leurs habitudes et comportement d’achat, sur leurs valeurs… Bref, un peu de sociologie autour d’eux, il suffit de lire pour l’apprendre et de claquer quelques phrases chocs qui permettent d’enfoncer des portes plus ou moins vraies (comme je le trouve déjà dans certains articles français d’ailleurs!). Dommage, car la génération Z est pleine de paradoxes très intéressants et beaucoup de choses sont dans la nuance.

Donc, pour éviter ce pillage, j’ai décidé de passer la revue de presse internationale sous la forme d’une lettre d’informations mensuelle payante : Génération Z à travers le monde !

Je laisse la revue de presse francophone gratuite… Elle n’est pas difficile à trouver et, généralement, il y a beaucoup de retard par rapport au monde anglo-saxon (comme je le dis souvent ne pensez pas US mais anglo-saxo 😉 ! Pour ceux qui pensent que la génération Z française est différente de celle que l’on rencontre à travers le monde, ils se mettent le doigt dans l’œil puisque c’est la génération Z est la 1er génération véritablement mondiale et cela a (ou aura) des impacts sur l’entreprise.

Je voulais expliquer les raisons de la création de cette newsletter consacrée à la génération Z ! C’est chose faite.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter la page de présentation de Génération Z à travers le monde ou pour ceux qui ont confiance en moi (et qui connaissent déjà la revue de presse internationale que je réalisais), ils peuvent s’abonner directement depuis cette page :)

La 1ère lettre sera en mars (les abonnements, pris dès à présent commenceront en mars). D’ici là, je publierai une ou 2 revues de presse internationale sur la génération Z car j’ai un peu de retard dans le domaine ;)

Ah oui, Et si vous êtes une entreprise ou une association, je continue à proposer mes services au sujet de la génération Z dans le domaine du RH, du marketing et du e-commerce, pour les tendances, pour leur arrivée en entreprise, etc.

Pour les APE, les établissements scolaires et le monde de l’éducation, c’est là pour des conférences parents, enfants, Internet ou autres.

 

en 2015 : conseil, séminaires et formations en présence sur le net et mes autres activités

Mes activités en 2015 : conseil, séminaires et formations en stratégie de présence sur le net et toutes les autres
Mes activités en 2015 : conseil, séminaires et formations en stratégie de présence sur le net et toutes les autres

Cela me fait toujours sourire quand je croise une connaissance et qu’elle me dit : «T’es toujours prof. à la fac ?» Et moi, de répondre : «Non, tu sais, la Fac a été un complément à mon activité principale pendant 10 ans… J’ai toujours fait du conseil, organise ou participe à des séminaires et suis aussi formateur !»

Beaucoup tombent des nues… Ils pensent que je suis « prof », donc, pour moi c’est toujours bon de rappeler quelles sont mes activités professionnelles même si, la plupart des choses sont expliquées sur le site Ed Productions 🙂 Donc, déjà n’hésitez pas à faire « tourner » ce billet afin que tout le monde sache que je ne suis pas un enseignant rétribué par l’Éducation Nationale 😉

Le pire que je connaisse est la personne que je rencontre qui me dit : «ah mince, je n’ai pas pensé à toi lorsque je cherchais… telle ou telle intervention !» Mon e-reputation devient trop forte à tel point que l’on oublie que je dois travailler 🙂

De plus, en ce début d’année 2015, pas mal d’agences (de tous poils) et de centres de formations me demandent ce que je peux faire pour eux… cela me permettra de les diriger vers ce billet 😉

Ceci dit, cela reste pour moi des suggestions. Je reste ouvert à toutes les propositions qui pourraient m’intéresser… je pense parfois à reprendre du boulot du côté du journalisme par exemple… 🙂

Conseil en stratégie de présence sur le net (communication on line, médias sociaux…)

Pour le conseil, j’interviens dans le domaine de la communication online en général et dans les médias sociaux en particulier, y compris l’e-reputation et le marketing ou le e-commerce mais je peux aussi intervenir en gestion de projet web d’une façon générale, et stratégique en particulier.

Mon activité de conseil démarre avec des séminaires pour expliquer aux dirigeants (ou auprès de services spécifiques : marketing, RH…) l’importance d’être sur les réseaux et médias sociaux… en passant par le conseil stratégique sur le choix des canaux de communication pour des structures commerciale ou non, pour la génération de la présence (et la gestion de l’e-réputation), pour la gestion de la communication dans les médias sociaux pour les événements, etc. jusqu’à l’aide au recrutement (ou à l’encadrement) de community managers ou curateurs.

J’ai également une « casquette » dans de domaine de l‘e-éducation et de l’e-learning… Pourquoi pas reprendre quelques années de maître de conf. associé d’ailleurs 😉

Je développe de plus en plus du conseil également par rapport aux jeunes (génération Z, les 4 – 19 ans) surtout grâce au blog generation-Z.fr (j’y explique les prestations que je peux faire soit auprès d’entreprises qui cherchent à se positionner vis-à-vis de la génération Z et aussi en prospective marketing ou/et RH (ce sera les clients et le collaborateur de demain).

Pour le conseil, généralement, je travaille sur devis. Toutefois, j’ai également mis en place une formule de tickets conseil.

Côté formations

Au niveau formation, la palette est encore plus large, car j’ai un background de formateur en PAO et graphisme… donc, si je ne fais plus les formations aux outils, il m’arrive encore d’intervenir sur des choses comme la charte graphique, la chaîne graphique, typo mise en page

Niveau internet, là aussi, ayant pas mal roulé ma bosse… Le choix est vaste, voici mes principaux programmes de formation (ils sont adaptables et malléables évidemment) :

  • La gestion et la création de contenu (avec l’écriture web mais aussi le Picture marketing)
  • Le content marketing
  • La conception et la gestion de projets de sites internet
  • De la veille à l’e-reputation
  • Mise en place d’une cellule de veille – curation
  • Animation des réseaux et médias sociaux
  • Stratégie de présence on line (stratégie internet, stratégie médias sociaux)
  • Stratégie éditoriale
  • La génération Z (qui elle est, « comment elle fonctionne »…)
  • Marketing et e-commerce
  • Le web marketing (digital marketing)
  • Créer et animer un blog
  • Plus une série de formations sur les outils Facebook, Twitter, Linkedin (orienté RH ou commerce), Pinterest, etc. La palette est large.

et des conjugaisons comme : réseaux sociaux et e-réputation ou référencement et e-réputation

Notez que depuis l’an dernier, j’ai commencé à développer les cours à distance par webcam…J’en reparlerai prochainement.

Votre directeur marketing ou/et communication ?

L’année dernière à pareille époque, j’avais été sollicité par un chasseur de têtes pour un poste de directeur marketing et communication… Depuis, l’idée à fait son chemin… 🙂 D’ailleurs, je parlais en cours d’année 2014 : directeur marketing et communication

Et pourquoi pas un demi temps ou un tiers temps auprès d’une PME, par exemple. Je comprends bien que vous n’avez pas la « surface » nécessaire pour accueillir un Directeur marketing ou/et communication au sein de votre établissement à plein temps…

Chiche, on tope la main ?

on reparle de la disparition de l’écriture manuscrite à l’école

Depuis mon article : pas d’avenir pour l’écriture manuscrite autre que l’art plastique et mon passage dans l’émission Hondelatte dimanche sur l’avenir de l’écriture manuscrite — ceux qui souhaiteraient voir la vidéo peuvent me contacter en privé, je dois l’avoir dans mes archives 🙂 de temps à autre, le sujet réapparait… (tiens, cela me fait penser que je dois absolument changer l’hébergement de eric-delcroix.com… le nouveau site réactualisé est prêt, reste juste à changer d’hébergeur ;-(

La dernière fois que j’en avais parlé c’était sur Génération Z, qui sont-il ? dans l’article la génération de la fin de l’écriture manuscrite ?

Mais depuis quelques jours, soit on m’informe comme Sabine dans Facebook, soit ma veille remonte des infos à ce sujet !

Il faut dire que, la référence pour beaucoup de ce devrait être l’enseignement aujourd’hui, même si elle ne peut pas s’adapter aussi facilement que cela à la France, c’est à dire le modèle Finlandais vient d’annoncer que dès la rentrée scolaire 2016, les élèves laisseront tomber le stylo et le crayon pour apprendre à taper sur un clavier. Une nouvelle bien accueillie par le corps enseignant local !

C’est le VIF.be alias l’Express Belge qui s’en fait l’écho : Les Finlandais n’apprendront plus à écrire à la main

Pour mémoire, aux États-Unis, l’apprentissage de l’écriture manuelle a été abandonné dans 45 États depuis la rentrée 2014 !

Évidemment, de notre côté de l’Atlantique, nous avons des réactions… comme celle du linguiste Alain Bentolila qui s’élève contre la fin de l’écriture manuelle dans les pages du Figaro

Dès les premiers arguments… je m’oppose… je n’ai jamais été pour le fait que l’apprentissage soit associé à l’effort…

Dommage, l’article n’est pas complètement disponible en lecture, hormis pour les abonnés… mais dans un sens, temps mieux, il aurait eu des chances de m’énerver avec des à-priori qui me semble un peu à l’emporte pièce… et penser à la place des futures générations me déranger toujours… Un exemple, oui, écrire une lettre de condoléances pour une personne de mon âge, effectivement, j’aurai peut-être du mal… La génération Z n’en aura pas !

Le débat sur la suppression de l’apprentissage de l’écriture manuscrite en France risque d’être houleux ! Pourtant, il faudra bien y passer !

Mise à jour : je ne pensais pas si bien dire en conclusion 😉 Monsieur le Président et cela ne concerne pas encore la France 😉

écoles, enseignement, élèves : les problèmes des enseignants

Je ne sais pas pour vous… mais le monde de l’éducation me semble en ébullition ces derniers temps ! Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien…

Par avance, je voudrais m’excuser de la longueur de cet article… Cela m’a permis d’aborder pas mal de sujets qui me tiennent à coeur concernant le domaine de l’éducation et de l’enseignement, d’apporter mon grain de sel ici où là et aussi, de donner mes visions sur l’avenir du monde enseignant.

Effet de hasard ou pas, c’est après l’annonce des propositions du Conseil National du Numérique : Jules Ferry 3.0 que j’ai commencé à sentir comme un frémissement (Dans le monde de la veille on appelle cela un signal faible 🙂 parmi les enseignants, comme un signe de mal-être, de difficulté de positionnement, de peur de l’avenir…

Du côté matériel à l’école

Je pense que le 1er article à m’avoir alerté est le titre que donne Bruno Devauchelle à son billet : Après les TBI, la fin des tablettes, le retour de la craie et des claviers ? Ce doit être le titre qui m’a fait peur 😉

Ce qui m’effraie à la lecture, que l’on ait attendu 2014 pour s’apercevoir que les fabuleux TBI que l’on présente comme le summum des nouvelles technologies dans les écoles, collèges, etc. sont sous utilisés en regard de leurs possibilités et que finalement c’est la fonction vidéo projection qui est utilisée.

Combien d’années pour en arriver à ce constat ?

Pas certain pour ma part que l’ajout des boîtiers de vote arrange l’affaire ! Je n’ai toujours pas compris l’intérêt de ce genre de gadget (les boîtiers de vote) dans une classe « basique », dans un amphi je peux encore comprendre.

Pour connaître le pourcentage de oui ou de non même sur 30 élèves, je pense ne pas avoir besoin d’une calculette pour l’obtenir à moins que désormais les enseignants aussi ne connaissent pas (ou plus) le calcul mental !

À moins que ce ne soit une culture du secret que l’on veuille mettre en place. Houps, quand je consulte ma veille sur la génération Z, donc les enfants et ados actuellement à l’école, j’ai plutôt l’impression qu’ils ne sont pas trop pour les secrets !)

Dommage que l’on n’évoque pas les extraordinaires ENT (Espace Numérique de travail) de nos écoles dans cet article… Le scandale est encore pire selon moi ! J’y reviens en fin de billet.

Ce que je trouve de plus dommage dans tout cela c’est que le coup des TBI après celui des ENT nuit à l’intégration des tablettes dans les salles de classe ! Je ne parle même pas des téléphones, objets toujours interdits. Vivement que les calculettes arrêtent d’être fabriquées 😉

Vous ne connaissez pas la différence entre le calcul (le tracé des courbes) avec une calculette au lycée et l’emploi de l’iPad, je vous conseille de lire : Dyslexique, elle va au lycée sans cahier mais avec un iPad !

Mais c’est vrai, l’éducation nationale préfère les valeurs sûres… Un enseignant a « manqué » d’avoir un blâme par l’éducation Nationale pour avoir entre autre publié une photo prise dans un rectorat :

le matériel que l'on trouve dans une académie en 2014

Et dire que début septembre quand j’ai publié mon étonnement dans les réseaux sociaux sur le fait que l’outil de référence des enseignants restait le transparent, je me dis que ce doit être difficile pour les enseignants de sortir de cet environnement à la vue de la photo…

Des enseignants masquent la réalité

Donc, oui, j’ai depuis pas mal de temps déjà compris que les personnes que je croise à Ludovia sont les arbres qui cachent la forêt…

Il y a bien quelques illustres inconnus qui pratiquent, qui utilisent, etc. les nouvelles technologies dans leurs enseignements… mais, reconnaissons-le, ils restent rares. Ils (ceux de Ludovia) sont en quelque sorte des évangélisateurs des nouvelles formes d’enseignement et leurs travaux devraient encore être plus mis en avant qu’ils ne le sont !

Il suffit d’assister parfois aux réunions de pré-rentrée pour s’en rendre compte !

Je ne pense pas être seul à avoir ce sentiment d’entendre des discours que l’on tenait à nos parents (j’ai plus de 50 ans quand même et je parle de mes parents) ou à l’opposé d’entendre des discours technophobes ou enrobés d’une fausse technophilie qui donne l’apparence mais basés sur du vent en offrant l’illusion de pouvoir faire des choses dans l’établissement concerné !

Cela a encore été le cas dans l’un des lycées où se trouvent mes filles en septembre !

Autre exemple, posez la question des manuels numériques aux responsables de l’établissement où se trouvent vos enfants et écoutez les réponses données… On croirait entendre le représentant commercial d’un éditeur qui vous répond…

Cela me fait rire (jaune s’entend) quand le manuel papier offre la possibilité à l’enseignant de fournir à ses élèves des versions PDF… «On ne peut pas» Allez savoir pourquoi !

J’en ai un peu marre des discours « marketing » des écoles qui veulent faire semblant d’être dans le coup, marre du discours marketing des entreprises qui nous vantent leurs produits révolutionnaires soit disant si simples à utiliser et de la révolution à laquelle on nous fait croire où il faut faire table rase du passé pour « rénover » l’école et l’enseignement.

Marre aussi de la confrérie des enseignants qui défendent parfois l’indéfendable au profit de leur guilde, avec un corporatisme exacerbé !

Du rôle d’internet dans l’éducation

En continuant mes lectures, j’arrive à un article de l’express : Internet bouleverse-t-il vraiment l’éducation? Une confrontation entre Emmanuel Davidenkoff et le philosophe Marcel Gauchet.

Ce qui me dérange un peu dans ce débat c’est le côté tout-Web qui est mis en avant… J’ai écrit plut tôt que nous ne devions pas faire table rase du passé !

Bon, au moins eux et moi sommes d’accord sur un point : l’arrivée du numérique (houps, j’en parle depuis le début des années 2000 quand même donc ce n’est pas frais comme information) entraîne une transformation très profonde des manières d’enseigner et du rapport de la société à l’enseignement.

Mais je ne peux m’empêcher de relever ce que je considère comme des inexatictudes…

On nous fait croire que les enseignants participent activement à la diffusion de l’usage d’Internet ce qui est complètement faux.

Entre ceux qui ne savent pas utiliser le net, ceux qui pensent le connaître mais ne le connaissent pas en vérité, ceux qui savent l’utiliser mais le décrient car c’est leur modèle d’enseignement remis en cause qui est la référence absolue, la bonne vieille méthode que l’enseignant qui détient le savoir…

Il reste, sur le terrain, peu d’enseignants à ma connaissance qui participent activement à la diffusion de cet usage d’Internet, même si je note une augmentation d’année en année.

Leurre encore lorsqu’il est dit : contrairement à une idée reçue, les enseignants font partie des populations les plus numérisées et gardent une bonne longueur d’avance sur leurs élèves.

Ça veut dire quoi en réalité ? Ils ont des iPhones alors que leurs élèves sont sous Androïd ? Ils sont présents dans Facebook et leurs élèves dans Snapchat… Non… Certains enseignant ne savent toujours pas ce qu’est un PDF (ou si ils connaissent le nom ne savent pas en créer un !)

Ce débat sur les compétences numériques des enseignants me rappelle celui sur la recherche d’informations et la différence de la qualité du niveau de recherche entre un enseignant et un élève, et en dernier ressort, que l’enseignant devait former l’élève à la recherche d’informations sur le net ! J’en doute de plus en plus !

Je veux bien encore admettre que les enseignants soient la population la plus numérisée… mais je pense que l’on peut appliquer à cette population également ce que l’on reproche (reprochait ?) souvent aux jeunes : mais ils savent faire quoi avec ! Certainement pas de l’enseignement en ce qui les concerne.

C’est assez fabuleux quand même, dès que l’on touche au domaine de l’éducation et de l’enseignement, on s’aperçoit que tout ce qui est dit en général sur la génération Z s’évapore…

Juste pour mémoire, la génération Z (je le répète nos ados et enfants) est la première génération depuis l’origine du monde qui apprend des choses aux adultes (les rôles sont inversés en quelque sorte) et devinez dans quel domaine particulièrement… Bingo. Le numérique !

Arrêtons de prendre les jeunes pour des demeurés et les enseignants pour des surhommes et surtout, arrêtons de mettre des oeillères pour s’associer à ceux qui remettent en causes la sociologie des générations… ou alors, arrêtez de vous plaindre que les élèves ne sont plus ce qu’ils étaient !

L’avenir de l’éducation

Le tout-Web n’est pas à l’ordre du jour pour les enseignants et les élèves actuellement… D’ici 2030 peut-être, mais il y a 15 ans d’ici là… et donc, 15 ans de vide sidéral à encore attendre ?

De même que l’enfant soit l’acteur clef de la construction de ses savoirs ne me semble pas la solution idéale, et, de plus rarement le cas au moins jusqu’au lycée voire dans le supérieur… mais cela n’empêche nullement le numérique d’entrer à l’école.

Par contre, je note toujours et de plus en plus, un grand absent dans ces débats : le parent ! N’aurait-il plus son mot à dire sur l’éducation de ses enfants ? En serions-nous arrivé à l’avènement de l’enfant roi ? Il serait temps que les parents aussi se manifestent… Je pense qu’ils ont un point de vue à défendre même si il n’est pas le même que le mien ! Et cela voudrait dire, si tel est le cas, qu’il serait nécessaire d’expliquer aux parents les évolutions de la société ! 

Cela me permet de glisser vers l’article Le numérique ouvre de nouveaux horizons pédagogiques à l’université sur le site de l’étudiant, pardon éduc pros.(Je ne donnerais pas de nom, ni de positions hiérarchiques ; «nous ne pouvons pas travailler avec toi, tu as 5 ou 10 ans d’avance !».

À d’autres endroits, il est indiqué que la France a laissé passer une révolution sur le numérique dans l’éducation… et il était dit qu’il serait bon de ne pas rater la prochaine… Alors, oui, utilisez les services de ceux qui ont 5 ou 10 ans d’avance… Je suis certain que la bataille sera gagnée et, un peu en réponse à d’autres remarques que j’aborderai plus loin, n’hésitez pas à ouvrir la porte (les murs) des écoles aux non pédagogues, aux non enseignants…

De l’innovation en éducation

D’ailleurs, j’ai l’impression que le Ministère déploie de belles journées sur le sujet ;) Quel espace pour apprendre à l’ère du numérique ? Comment ne pas applaudir en lisant : Nos systèmes éducatifs ont besoin d’équiper les apprenants à penser de manière créative, indépendante, rigoureuse et collaborative.

Mais après il y a quoi concrètement ?

Et voilà qu’on nous reparle de l’innovation en éducation, en ajoutant que c’est un processus complexe.

Il est tellement complexe qu’à mon sens, il n’y a plus d’innovation dans l’éducation, juste des expérimentations.

Et d’ailleurs, pourquoi toujours vouloir innover ?

Je suis provocateur, certes, mais comment ne pas l’être lorsque je lis la phrase qui suit l’intertitre : L‘ensemble de ces activités doit s’inscrire dans une réflexion plus globale liée à l’importance de valoriser l’innovation en éducation.

Je vous la traduis…

On commence par établir des commissions diverses et variées qui vont devoir réfléchir, au bas mot, pendant plusieurs mois, avant de donner des orientations en fonction des études réalisées sur le terrain. Orientations qui seront elles-mêmes incluses dans un projet quelconque (comptez bien quelques mois avant la publication du projet) avec pour finir certaines des propositions qui passeront en directives elles aussi après plusieurs mois de gestations en étant moulinées par des pédagogues, le lobbying des entreprises du domaine… pour déboucher sur un projet de loi, par exemple, qui fixera des objectifs non pas pour l’année en cours mais l’année suivante, voir l’année qui suivra l’année suivante…

Certains appellent cela de l’innovation, moi, j’appelle cela de la perte de temps !

Je pense plutôt que nos gouvernants manquent cruellement de perspectives d’avenir ! Ils pensent le monde à la lueur de leur vision, de leur vie, de leurs études… sans penser qu’ils travaillent pour des gamins qui vivront dans le monde de demain, qui n’aura plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui !

L’un des reproches que l’on me faisait pendant les 10 ans que j’ai été enseignant : être un électron libre… et ne pas penser à l’industrialisation de mes « procédés » d’enseignement…

L’erreur à mon sens est là… Arrêtons de vouloir tout industrialiser dans l’enseignement… J’y reviens par la suite.

Bien sûr, si je réfléchis un peu sur la raison d’être des manuels scolaires… je peux comprendre une des raisons à cette industrialisation qui est nécessaire.

Arrêtons nous encore une fois pour appeler un chat un chat ! Il existe des enseignants qui ne sont pas fais pour enseigner…

L’avantage des manuels scolaires et des « cahiers des profs » qui les accompagne est l’un de ces cache-misères… Le cours est préparé… il suffit de l’adapter (et encore) à son environnement !

La version moderne est : je vais piquer un cours à quelqu’un qui l’a mis en ligne mais je fais croire à mes élèves que c’est moi qui l’ai pondu !

Cela m’amuse… car j’ai fait un jour un cours en utilisant une ressource de SlideShare (je voulais par la même occasion montrer l’efficacité des licences Creative Commons et au passage j’ai fait de l’éducation au numérique) et j’ai fait mon cours avec ce support…

Seulement, en début de mon heure, j’ai prévenu mes étudiants…

.Avec un peu d’honnêteté les élèves y compris au collège ou au lycée comprennent très bien 😉 et ils préférent cela de loin à la version… «tu sais quoi, j’ai trouvé le cours du prof. –à vous de choisir la matière– sur Internet… Il a pompé son cours !»

C’est quoi un prof. aujourd’hui ?

Je suis prof, et (je) ça vous emmerde. Non, je n’ai pas dit cela à mes étudiants de l’époque 😉 Mais comme je parle des enseignants, j’en profite pour répondre à l’auteur de cet article…

Dans mon imaginaire, il y a schématiquement 2 sortes de profs… Ceux qui se décarcassent pour leurs classes et leurs élèves, et les autres… Je n’ose pas publier les pourcentages auxquels je pense… car ce serait la vindicte de tous les côtés.

Toutefois, la lecture de l’article concerné va faire couler beaucoup de larmes dans les chaumières… si, si, soyez en certaine… à tel point que cela me rappelle une revue syndicale d’enseignants qui fin des années 90 ou début 2000 avait réussi l’exploit de rédiger un article dans lequel il était expliqué que le pauvre enseignant (c’est bien je vous plains) avait des journées de 25 ou 26 h par jour !

Alors, comme je sens que vous avez besoin d’exemples, je ne vous en donnerai qu’un seul !

Un ami enseignant… (oui, je peux être ami avec des personnes qui ne sont pas le meilleur des exemples) donc, cet ami enseignant qui n’avait pas eu le temps de corriger ses copies pendant la période scolaire avait prévu de le faire pendant ses vacances…

Toussaint, Février ou Pâques, qu’importe… jusque là, rien d’anormal… non ? Bon, d’accord les élèves auraient certainement préféré voir les copies rendues avant les vacances…

Mais, pendant ces vacances, cet enseignant n’a pas eu le temps de corriger… donc, le lundi de la rentrée, il a été voir un médecin, prétextant une maladie… ce qui lui a permis de corriger ses copies…

Je vais même vous donner la raison pour laquelle il n’a pas pu corriger ses copies… Il restaurait sa maison !

Vous voulez un autre exemple… Il est simple… Qui n’a pas connu un enseignant qui d’année en année donne exactement le même cours ! Où est le travail de préparation que vous vantez ?

On est loin du « Comme on aime notre métier ! ».

Stop… je ne veux pas entendre les excuses sur les jeunes qui ont changé (voir ce que je dis du rejet de la notion de génération Z), le manque de respect des uns et des autres… La société a évolué, en effet, et je ne porte pas de jugement de valeur (bien ou mal)… mais cela impacte aussi d’autres secteurs d’activités que celui de l’enseignement et de l’éducation. Mais, les enseignants aussi ont bien changé !

Souvent, je me demande si la plupart de vos collègues (ceux qui n’ont pas choisi le métier de l’école au collègue 😉 n’ont pas embrassé la profession d’instituteur par dépit (je vais être vache, mais ne pouvant pas devenir prof. — je ne vous raconte même pas les rivalités entre profs. certifiés et agrégés dans certains établissements… ce ne sont pas les jeunes qui comptent mais l’échelon et le concours ! Ni à l’université les calculs d’apothicaires parfois pour gagner plus, je parle argent là, pas étudiants).

D’ailleurs, l’un de vos collègues instituteur (je préfère ce terme) exprime son mécontentement : Pourtant, nous sommes tous profs…

Si je le lis, dois-je croire que la guerre des profs existe désormais ? Je vous pose la question (aux deux ;).

Juste une remarque, ce n’est pas moi qui ai voulu avoir le titre de professeur pour désigner l’instituteur… alors, que l’on fasse des comparaisons et que l’on amalgame l’ensemble des profs. ne me surprend pas !

Attention, je ne dis pas que tous les enseignants sont comme ceux que je décris…

Je ne pense pas que ce soient des brebis égarées… j‘en ai trop côtoyés… c‘est certainement votre exemple qui est la brebis égarée… ce qui explique la réaction du grand public et si au besoin il est nécessaire de vous rassurer, vous n’êtes pas la seule brebis égarée… j‘en connais d’autres ;)

De l’industrialisation de l’enseignement

Bon, je me suis écarté de l’industrialisation… Cela m’évoque d’ailleurs l’intérêt de pas mal de personnes dans le monde éducatif pour les MOOC Je me demande si ce n’est (j’allais écrire n’était car pour moi et pour d’autres l’avenir des MOOC est déjà derrière) pas simplement l’une des formes d’industrialisation des enseignements…

Revenons dans la classe plus traditionnelle.

Oui, j’ai fait certainement le 1er cours avec Twitter à l’université en France pendant que d’autres l’utilisaient en lycée professionnel ou dans des classes de primaire… J’ai été aussi l’un des premiers à avoir utilisé les blogs en enseignement en France, l’un des premiers avec Facebook…

Est-ce pour autant possible de « reproduire » ces expériences ? Non… c‘est souvent difficile.

On peut donner l’idée d’utiliser un outil ou un autre pour faire telle ou telle chose, détourner un outil ou un autre pour l’adapter à son enseignement… mais après cela dépend de la sensibilité de chacun, de son niveau de connaissance… et c’est là d’ailleurs, le trompe l’œil souvent sur l’innovation…

La seule innovation dans l’usage de Twitter en classe par exemple a peut-être été la twictée

De plus, ce choix des outils, j’insiste sur le terme d’outils doit s’inclure dans une pédagogie beaucoup plus large…

Rien ne sert de vouloir faire du blog, du Twitter… pour faire du blog, du Twitter parce que c’est la mode, que c’est ce qui « marche ». C’est stupide.

Je vais même vous livrer un scoop… moi qui suis pourtant pro nouvelles technologies (NTIC ou TIC selon les époques), je n’ai jamais utilisé les TBI qui avaient été achetés par l’Université !

Je n’ai pas trouvé l’occasion d’en « avoir besoin » en fonction de mes enseignements ! Cela aurait pu être le cas quelques années plus tôt… mais pas dans la période où ce matériel était devenu disponible !

Je me rappelle d’une table-ronde sur l’innovation dans l’enseignement à laquelle j’avais été invité… L’une des personnes présentait son activité dans les blogs avec sa classe…

C’était « bien » dans l’absolu, mais cela n’avait rien d’innovant… Cela faisait 5 ou 6 ans que j’avais utilisé pour ma part les blogs avec mes étudiants, que de nombreuses expérimentations avaient été mise en ligne depuis… et continuent de l’être en 2014…

De la formation des enseignants au numérique

Évidemment quand je lis (ce qui contredit au passage les propos notés dans un des articles précédents sur le numérique et les enseignants) dans Qui enseignera le numérique aux enseignants ? : Il faut convaincre des enseignants à qui l’on n’a jamais appris le numérique – et qui, souvent, ne l’utilisent pas eux-mêmes – que cet univers ne se réduit pas juste à Facebook et aux jeux vidéo.

Je dis oui, c’est la triste réalité…

Assez similaire (hop, j’enfile mon autre casquette) que dans le monde de l’entreprise en général (un article sur les entreprises et le monde du numérique autour d’eux est prévu également dans les prochains jours… je suis dans ma phase… j‘suis mécontent et je le fais savoir).

J’irais même plus loin que Mathieu Nebra en disant que cette formation est nécessaire à tous les enseignants, y compris les débutants, ceux qui « connaissent », avec des piqures de rappel régulières, car le monde du numérique évolue vite, très vite, parfois trop ! Alors, là, oui, on pourra parler d’éducateurs qui utilisent le numérique.

Sans le vouloir Mathieu Nebra m’offre une transition de choix quand il écrit : Nous devons leur mettre à disposition des ressources pédagogiques de qualité qu’ils pourront ensuite exploiter en cours. Ils en ont besoin. Mais, là encore le point de vue est trop sélectif. Arrêtons de penser ressources pédagogiques pour les enseignants. Il est préférable désormais de penser ressources pédagogiques pour tous !

Parlons ressources pédagogiques

Ah, les ressources pédagogiques… Cela fait des années que je me dis qu’elles ne doivent pas être issues seulement du monde de l’éducation, pour le monde de l’éducation, validées, labelisées par l’éducation nationale comme seul arbitre… c’est beaucoup trop souvent le cas aujourd’hui. Cela renforce l’image du vivons entre nous, nous détenons la vérité !

L’annonce du million deux d’euros levés par la start-up française Kartable (voir l’article de Declic kids a fait réagir dans le monde de l’enseignement, notamment par Mila Saint Anne que je salue en passant… oui, on se connait ;dans un article où elle est très en colère… Mordioux les gougnafiers !

Sa position à mon sens reflète assez bien le commun des enseignants.

Je passe rapidement sur la partie la classe en ligne… Même si je ne suis pas d’accord avec elle sur tout, son point de vue se défend.

Toutefois, je retrouve un leitmotiv que j’entends souvent de la part des enseignants… «Faire la classe ? Savent-ils seulement ce que c’est les auteurs de cet article». J’allais dire une parole d’enseignants qui pensent souvent être les seuls à savoir ou pouvoir enseigner et parler d’enseignement… Et ce n’est pas parce que l’on n’est pas enseignant au quotidien que l’on ne peut pas avoir d’avis sur les questions de l’éducation scolaire…

Ce serait trop simple à moins que les enseignants ne souhaitent créer une confrérie intouchable des enseignants !

Je trouve cette tendance dangereuse… C’est certainement elle qui empêche d’évoquer les fuites des élèves de l’éducation traditionnelle en écoles vers un enseignement à la maison, par exemple.

Ce recroquevillement sur soi-même est souvent l’un de mes reproches au monde des enseignants de l’éducation nationale. Même si cela ne te concerne pas tout à fait, Mila, la plupart des enseignants sont de grands enfants qui n’ont jamais quitté la cour d’une école à jouer au 1er de la classe.

Leur regard est peut-être un peu faussé pour le coup ! Allez savoir !

À force de vivre en autarcie, la consanguinité n’apporte rien de bon ! Là aussi comme le dirait Mario Asselin, il serait enfin bon d’ouvrir les murs de l’école.

Cela conduit d’ailleurs parfois à différencier enseigner, former et éduquer… Ma vision de l’éducation est l’éducation tout au long de la vie. Pour moi, depuis longtemps maintenant, ils ne forment qu’un ! Et curieusement, on le retrouve le plus souvent sous le vocable la formation tout au long de la vie !

L’une des réflexions de Julien Cohen-Solal, co-fondateur du site qui révolte Mila est : «j’ai constaté qu’il y avait un manque de contenus éducatifs fiables et facilement accessibles en France

Personnellement, je trouve qu’il n’a pas tort dans son propos. Les exemples de sites que tu donnes Mila sont ceux du monde éducatif, sous entendu des professionnels du domaine. On en revient à ce que j’écrivais précédemment, tu confirmes par ce que tu écris que les ressources éducatives doivent être labellisées « éducation nationale »…

C’est un phénomène qui n’est pas nouveau… Je dirais même que c’est une constante…

Trois exemples que j’ai connus de près !

On avait demandé un travail à une enseignante sur un sujet… Elle découvre sur le net un document mis en ligne par la structure concernée (le texte à rédiger avait un lien direct avec une grande structure) qu’elle considérait comme adéquate ! Son « supérieur » lui a répondu, on ne peut pas… Ce n’est pas nous qui l’avons écrit !

Le second exemple tournait autour d’un travail que des élèves effectuaient sur un projet de site internet. Alors qu’officiellement, c’étaient les élèves qui devaient fournir le contenu, et dans la réalité, c’est un enseignant qui a repris la base du travail des élèves pour tout réécrire et le site a été publié dans l’état.

Seules, quelques personnes étaient au courant de la procédure 😉 Ce qui devait arriver, arriva… Lors d’une réunion, alors que nous cherchions des ressources à mettre en ligne… un enseignant qui ne savait rien de l’affaire a vivement réagit lorsqu’il a été question d’utiliser le site en question… Vous imaginez, ce sont des textes d’étudiants !

Dernier exemple qui me concerne directement… À mes débuts dans le monde universitaire comme vacataire (tiens, question, ce sont aussi des enseignants ?), je devais donner des cours sur Word, Excel… Je possédais depuis longtemps des supports de cours que j’utilisais en formation continue et j’ai donc proposé cela à la responsable de la matière informatique… La réponse a été non… Ils ne sont pas adaptés à ce que nous faisons ce qui était faux ! Et, elle s’est senti obligée de réécrire des documents à remettre aux étudiants ! Ou l’art et la manière de se créer du travail quand il n’y en a pas besoin, comme dans le premier exemple !

Pour aller plus loin maintenant, pour ma part, ce n’est jamais dans les sites institutionnels que j’ai pu découvrir les ressources qui m’étaient nécessaires pour enseigner !

Et, le comble de cette histoire, c’est que je conseille aux entreprises de surveiller ce qui se fait dans l’usage des outils par les « experts » du genre de ceux que l’on rencontre à Ludovia que tu connais pour les adapter à leurs usages en entreprise !

Si maintenant, je prends ma casquette de parent, lorsque je cherche une information pour aider mes filles, je n’ai pas le réflexe des enseignants de consulter les ressources académiques… Je consulte comme tout un chacun le web en passant par Google ! Ah oui, c’est vrai… je n’aurais pas dû dire cela… Les parents ne doivent plus s’occuper des devoirs de leurs enfants désormais.

Jetons un coup d’oeil sur la démarche de mes filles… Elles ne vont jamais sur les sites institutionnels… et lorsque l’une d’elles a dit à l’un de ses profs. avant le brevet en fin d’année que ses derniers cours n’étaient pas très utiles… Elle n’a pas été chercher l’information sur les sites mentionnés dans ton article… mais ailleurs !

Cerise sur le gâteau, avant la publication de la levée de fonds, je savais que dans le monde des lycées (je n’ai plus personne au collège à la maison), la référence pour trouver un cours « potable » est Kartable.

En effet, j’ai noté au passage un phénomène pour moi qui est nouveau… Désormais, nos chères têtes blondes, sans que l’enseignant le sache bien entendu, s’ils elles trouvent que l’enseignement suivi manquait de structure, de clarté, de rigueur… une fois à la maison cherchent un cours qu’elles comprennent ! Les élèves ont aussi désormais leurs exigences.

Plutôt que de ronchonner sur l’argent qui mis dans cette start-up, personnellement, je mettrais en parallèles les sommes qui ont été dépensées par l’éducation nationale pour maintenir (encore et toujours) les ENT !

Les sommes sont largement supérieures à celle de la levée de fonds !

Dans d’autres secteurs, des levées de fonds peuvent surprendre… Mais, c’est aussi cela la liberté d’entreprise… Et d’ailleurs, pourquoi l’éducation nationale n’a pas créé un Kartable avant l’heure plutôt que de focaliser sur les ENT… le problème ne se poserait pas !

En réalité, je me pose toujours la question : qui utilise les ENT (Je sens les nombreuses réactions… Moi, moi, moi…) et je ne peux pas te laisser dire : c’est pas comme si des centaines (voire des milliers) d’enseignants ne mettaient pas gratuitement à la dispositions de leurs élèves des millions de cours sur les Espaces Numériques de Travail (ENT), sur leurs sites, leurs blogs….

Déjà, parce que peu d’enseignants remplissent les ENT… C’est tout juste parfois si certains indiquent les notes… et qui consulte les ENT en réalité (je passe sous silence l’accès impossible aux ENT… par exemple, je ne peux accéder aux ENT où sont mes filles – 2 établissements différents) et les cours, quand ils sont données à ma fille dyslexique, arrivent par courrier électronique et non par l’ENT pour les enseignants qui possèdent un cours sous forme numérique.

Donc, je pense que l’on peut rester sur les centaines d’enseignants qui mettent leurs cours dans les espaces numériques… et je serais curieux de connaître le nombre d’enseignants qui mettent leurs cours à disposition sur le net (ils se comptent par dizaines ?).

À mon grand regret d’ailleurs. Ceci ne veut pas dire pour autant qu’en tant que parent, je n’ai pas croisé des enseignants qui ne le font pas, mais ils sont tellement rares que je pense pouvoir les compter sur les doigts d’une main 😉

Personnellement, je ne jugerai pas de la qualité ou non des cours diffusés sur le site en question… Je ne discuterai pas non plus de l’origine des cours, ni des licences qui leur étaient attribuées à l’origine.

Juste la réaction quand j’ai annoncé à mes filles les soupçons que tu mettais sur l’origine des cours… elles m’ont répondu que pour elles, il n’y avait rien de surprenant quand elles voyaient le nombre de cours que les enseignants utilisaient intégralement depuis le net ! et d’ajouter, et en plus, bien souvent, ils ne se soucient pas du droit d’auteur sur les images… ce qui n’est pas faux pour le dernier point malgré l’exception pédagogique que peu d’enseignants connaissent véritablement).

Je ne jugerai donc pas, mais, je constate comme souvent au travers de ce que je vois autour de moi !

Donc, des élèves révisent grâce à ces cours qu’ils découvrent dans le site incriminé et ailleurs, des cours qui je me répète ne sont pas obligatoirement labellisés « éducation nationale », et, ils réussissent dans leurs devoirs « maison », devoirs surveillés, aux examens… On peut m’expliquer le hiatus ?

À ce sujet, je me rappelle les réactions de certains enseignants qui se moquaient de la Khan academy. Où en est-on aujourd’hui vis-à-vis de cette institution… La Khanacademy a trouvé son public comme Kartable trouve le sien ! Ce n’est certainement pas celui de l’institution éducation nationale, même si le même public est concerné ! Un peu comme si Auchan et le commerce de quartier ne pouvaient pas coexister car ils ont le même but mais des pratiques différentes !

L’important dans tout cela n’est-il pas que la personne comprend, apprend ce que nous devons lui enseigner d’une façon officielle ou non.

Toujours en observant ma génération Z de filles, je m’aperçois, qu’effectivement, comme toutes personnes de la génération Z, elles sont très auto-didactes (voir generation-z.fr à ce sujet 😉

Et, évidence pour moi, elles apprennent d’autres disciplines qui ne sont pas présentes au sein de l’enseignement national sans problèmes particuliers… On trouve tous cela génial, on est ébahi devant leurs compétences… Pourquoi pas alors le même traitement pour les matières « officielles ».

Pire peut-être pour un enseignant… Parfois ce sont d’autres gamins de leur âge qui ont produit la ressource explicative…

D’ailleurs, pourquoi les sites institutionnels ne font pas le tour des ébauches ou des cours mis en ligne par les jeunes…

L’exemple n’est pas le meilleur, mais j’ai 2 frustrées à la maison car aucun enseignant n’a demandé à retravailler depuis l’existant, alors qu’elles avaient communiqué dans ce sens, leur Tour de France par 2 enfants, qui est resté en l’état depuis par manque de motivation !

Et puis, à mon sens un autre problème se pose… Comment va faire l’enseignant d’art plastique pour le gamin de 9 ans qui vient de remporter le 1er prix de photo animalière à Londres ! J’ai déjà été confronté à des problèmes du même type avec mes filles à un moindre degré ! La réponse est claire… c’est le rôle des parents de jouer le « conciliateur », d’expliquer pourquoi l’enseignant a dit ceci ou cela alors que la compétence a été validée par de véritables professionnels !

Cela me conduit à poser la question : À quoi va ressembler le prof du 21 ème siècle ? comme l’a fait Claude Garcia.

Je rejoins son point de vue concernant les MOOCS ou sur la pédagogie inversée qui ne sont pas des panacées… La panacée en éducation n’existe pas !

Nous devons employer toutes les technologies et pédagogies à différents niveaux, pour différents usages… Mais ceci veut dire également que tous les enseignants désormais doivent pouvoir changer de « stratégie pédagogique »… un peu comme un formateur en formation continue qui perpétuellement s’adapte à son public !

Et oui, je vais employer un terme qui ne plaît bien souvent pas aux enseignants. Votre métier est en passe de devenir celui de coach d’études… où vous passerez le plus clair de votre temps à être des guides, des orientateurs…

Je ne crois pas à l’avenir des établissements en « dur »… ce sera d’ailleurs une manière de réduire les nombre des élèves dans les classes… Plus de bâtiments pour l’école « primaires », pour les collèges, pour les lycées, pour les universités…

La révolution de l’éducation

Naturellement, le «il faut montrer ce qu’on sait faire grâce à ses savoirs» y trouvera sa place et je reste persuadé que les bases de l’éducation vireront également du : apprendre à lire, à écrire et à compter à apprendre à lire (texte et images), à parler et à compter (et seulement compter)…

Après ces bases réellement acquises, cela nous conduit à l’équivalent du collège, plusieurs solutions sont possibles… comme celle de donner des enseignements concrets par rapport à son domaine d’activité dans le futur, fournir les compétences dont ils auront besoin aux jeunes…

Comme il est précisé dans l’article : L’humanité numérique dans l’Express, il serait temps de réorienter les programmes vers des savoirs et des savoir-faire qui ne tentent pas de concurrencer ce que les machines réalisent plus vite, mieux et à moindre coût que les hommes, c’est-à-dire concernant le monde de l’éducation : les activités impliquant une capacité à raisonner, à enchaîner une série d’actions logiques.

D’ailleurs, les enseignants feraient bien de réfléchir rapidement à cette situation, car c’est leur survie même qui est menacée en grande partie !

Devant cette situation, ce n’est pas perdre son temps que d’expliquer le fonctionnement des outils numériques aux élèves. Au contraire… Et je ne suis pas convaincu que le plâtre proposé par le Conseil national du numérique de créer un bac « humanités numériques » soit suffisante…

On doit employer et expliquer le numérique dès l’école maternelle et aussi apprendre aux élèves à évoluer avec lui. Je pense que la révolution d’Internet n’en est qu’à ses débuts ! Nous n’avons perçu que la partie visible de l’iceberg.

Je terminerai avec celui par lequel j’ai débuté mon billet : Bruno Devauchelle… qui répond dans Le praticien, le journaliste, l’expert, le formateur, le consultant et le scientifique un peu à ma place aux questions de savoir si c’est comme ex.enseignant dans le supérieur, comme formateur en formation continue, comme conférencier sur les problématiques d’e-éducation, comme expert pour certains mais aussi comme parent (qui se pose beaucoup de questions sur l’éducation donnée par l’école à ses enfants)… afin de répondre à tous ceux qui se disent… oui… mais sa prise de parole n’est pas légitime, il n’est pas… (le terme de votre choix) !

Dyslexique, elle va au lycée sans cahier mais avec un iPad !

Dyslexique, maintenant au lycée, elle va en cours avec une tablette depuis le collège
Dyslexique, maintenant au lycée, elle va en cours avec une tablette depuis le collège. Source image : Flickr Richard Allaway

Cela fait un certain temps que je devais rédiger ce billet qui est la suite naturelle de : Elle va en cours sans cahier mais avec un iPad ! En effet, l’article de l’époque racontait les débuts de l’usage d’une tablette en classe par ma fille dyslexique et dysorthographique reconnue par la MDPH comme telle, alors qu’elle était au collège (Parlant de collège, sa soeur qui entre en seconde a publié un article sur sa perception de l’enseignement dans un collège : ses années collège !).

Depuis, elle est passée par une seconde passerelle et un séjour dans un lycée Australien pendant quelques mois, puis elle est entrée en seconde générale au lycée public. Cette année, elle arrive en première avec le bac français en fin d’année (j’en reparlerai).

Déjà, lors de la présentation au Sénat pour le colloque étude plus, j’avais évoqué cette suite.

Et puis, c’est bientôt Ludovia, l’Université d’été de l’e-éducation en France à laquelle je ne participerai malheureusement pas cette année. Aussi, je voulais apporter ma contribution aux débats si besoin et après le témoignage de l’autre de mes filles sur sa perception de ses années collège.

La seconde passerelle

Après une année de Troisième chaotique pour des raisons de santé (elle a été pas mal absente), le cas de ma fille posait quelques soucis pour son orientation.

C’est quoi une classe passerelle ?

En effet, même si son niveau sur les bulletins lui permettait de passer en seconde générale (certains médecins rencontrés pour la reconnaissance de son « handicap » —elle ne se considère pas comme une handicapé— était de cet avis), son nombre de journées d’absence ne lui avait pas permis d’acquérir toutes les connaissances vis à vis du monde éducatif pour poursuivre en seconde générale ! Mais difficile de la faire redoubler, cela n’aurait eu aucun sens !

C’est pendant un conseil de classe (j’étais représentant des parents 😉 que la conseillère d’orientation proposa de l’orienter vers une seconde passerelle !

On nous présenta la seconde passerelle (Wikipédia vous expliquera comme cette classe est vendue !) : un mixte de troisième et de seconde (ce qui est le cas en effet). L’établissement privé (ces classes n’existent pas selon nos informations dans le public, allez savoir pourquoi !) confirma ces informations ajoutant même qu’ils avaient l’habitude de recevoir et d’accompagner des dys ! Discours sur-vendeur évidemment 🙁

Dans la réalité des faits, la classe où c’est retrouvé ma fille était surtout une classe d’élève en décrochage scolaire (sèches les cours, problème de drogue, « fouteurs de bordels »… ) mais rien à voir avec les dyslexiques. Elle était l’une des rares à être dans cette catégorie.

Donc, il était naturel que quelques étincelles devaient se produire pour la prise en compte de la dyslexie et l’usage de sa tablette en cours.

Dyslexie, iPad et seconde passerelle

En début d’année, comme je savais que c’était une année de transition, je ne me suis pas fait connaître (c’est-à-dire que nous, parents et enfant, avons tout fait pour garder sous silence mes activités ! Je ne veux pas être le papa poule qui surprotège son enfant (j’avais des exemples au collège de ce genre de pratique et cela m’énerve en général !).

Toutefois, nous avions prévenu que notre fille disposait un PPS qui lui permettait d’utiliser son iPad à la place de tout autre support pour ces cours ! Il n’y a d’ailleurs pas eu beaucoup de réactions de la part des élèves à cet instrument en classe hormis que certains d’entre eux lui ont demandé comment elle avait fait pour pouvoir venir avec une tablette en classe, afin de savoir si eux aussi pouvaient venir avec la leur. Pas plus de réactions, ou presque de la part des enseignants !

Non, la surprise est venue de la première rencontre parents – établissement (une grand-messe dans laquelle on nous a fait miroiter pas mal de choses en vantant les mérites de l’école !).

En effet, lors des questions des parents, une personne a demandé si cela était normal qu’une élève utilise une tablette en cours et pourquoi son garçon ne pouvait pas faire de même (je pense que vous savez de qui l’on parlait 🙂 La réponse du prof. principal a été qu’elle pouvait le faire car elle possédait les dérogations nécessaires. Mais, je me mets à la place des autres parents : pourquoi elle, pourquoi pas les autres !

Puis, vint assez rapidement la réunion de préparations pour son PPS ! Nous avons confirmé le choix de l’utilisation de l’iPad et fort des expériences passées la remise des cours en pdf ou dans un autre format si cela était possible et la mise en place de son 1/3 temps pour les contrôles. L’envoi des fichiers de cours ne fut pas suivi d’effets ! Elle n’a reçu aucun cours de cette manière durant l’année.

Une remarque de la direction (rappelez-vous, ils sont spécialisés en dys !) nous laissa un peu perplexe : «Oui, tu as cela pour l’instant… mais tu ne penses pas que ce n’est pas trop. Il faudra apprendre à te débrouiller sans notamment pour le bac et après !» (SIC). En plus, il était sous-entendu qu’elle avait de la chance d’être dans cet établissement qui lui permettait ce genre d’aménagement ! Je vous laisse juge.

Difficile de parler de l’ambiance de cet établissement sans parler de sa population. Évidemment, passer du public au privé selon les établissements peu amener des surprises (je suis certain cependant que l’écart n’est pas toujours celui que nous avons rencontré).

Comment qualifier la population présente ? J’aurais tendance à dire de façon triviale de fils et de filles de « faux-bourges » qui veulent placer leur cul plus haut que leur tête, mais qui n’en n’ont pas les moyens !

Je comprends l’incompréhension de ma fille vis-à-vis de ce public… Même si, pour elle, son quotidien se déroulait visiblement bien ! Toutefois, plus d’un an plus tard, elle n’a plus de contacts avec aucun de ces camarades de l’époque alors quelle est toujours « amie » avec des personnes du collège !

Si l’on veut résumer cette année de seconde passerelle, on pourrait dire que l’iPad était anecdotique tant ce lycée semble archaïque aux niveaux des nouvelles technologies !

Le summum a d’ailleurs été atteint selon ma fille lorsque une des enseignantes qui possédait un iPhone lui a demandé de prendre le tableau en photo pour avoir une trace de ce qui avait été fait ! Seul usage des nouvelles technologies pendant une année…ou presque !

Ce décalage dans l’usage des nouvelles technologies s’est d’ailleurs fait sentir dans le projet de mini-entreprise. Le soit disant projet que devaient réaliser les élèves à été plus que moins choisi par les enseignants et l’encadrant dit professionnel ! Et pour la mise en place du projet, attention les dégâts. J’avais l’impression de revivre mes cours lorsque j’étais moi-même étudiant (donc, 30 ans en arrière).

L’arrivée des frictions émergea rapidement notamment entre ma fille et le « pro » sur les notions de communication autour du projet ! Bizarrement, après quelques semaines, je n’ai pas pu m’empêcher de vouloir rencontrer cette personne, afin de mettre à plat leurs incompréhensions.

Je me suis présenté rapidement dans le message que j’ai adressé à la fois au responsable de la formation et au « pro » pour expliquer les raisons du désaccord profond et de l’approche différente de ma fille que je percevais et aussi comprendre avec les 2 sons de cloche la situation. Au final, je leur demandais juste un rendez-vous ! Je l’attends toujours !

Est-ce que cela a joué sur la perception de ma fille par l’équipe pédagogique de l’établissement ? On peut se poser la question. À moins que ce ne soit son départ pour l’Australie qui est en cause ! Nous avions anticipé sa fin d’année, car nous avions l’occasion de la faire rejoindre un lycée en Australie pour un trimestre. Grand bien nous en a pris !

Malgré tout, cela nous pose un problème, car nous devons rétablir l’équité entre les filles et donc, trouver une solution afin que la plus jeune puisse également bénéficier de ce régime de faveur. Seulement, cette dernière n’aura pas d’année « sabbatique » 😉

Le regard des enseignants sur notre fille dès lors que nous avons évoqué ce séjour à l’étranger s’est modifié… y compris avec des réflexions sur notre choix dans l’orientation vers une seconde généraliste. Il est bon d’ajouter que nous avions pris la décision de « retourner » au public (le choix de faire ES comme bac n’était pas possible dans l’établissement de la seconde passerelle) !

Je me rappelle à ce sujet d’une réunion avec l’enseignant référent (oui, chaque élève dans la classe passerelle bénéficie d’un enseignant référent) au cours de laquelle on nous a fait comprendre qu’il était pas bien, mais pas bien du tout que notre fille ne soit pas présente au mois de juin, l’aboutissement de son année. Et concernant l’orientation, vu sa connaissance de notre fille, qu’elle, forte de son statut d’enseignant, pensait que notre fille ne pourrait pas suivre un enseignement d’ES (Rire, elle sera l’une des meilleures dans sa classe dans ce domaine en seconde générale 😉 car selon l’enseignante qui avait elle aussi sa fille dans ce parcours cela était impossible !

Bref, difficile pour nous ces parents de savoir ce qui a été « incompris » dans cet épisode scolaire. Le comportement de notre fille qui savait qu’elle partait en cours d’année n’y est certainement pas étranger.

En tout cas, le départ vers l’Australie n’était pas du goût de l’établissement, jugeant que le mois de juin est capital dans leur établissement ! Malgré tout, il n’y eu aucun soucis pour son orientation, le passage du privé au public… et son départ pour l’Australie.

Le lycée en Australie et l’iPad

Un petit aparté. Sans Internet, il est clair que notre fille n’aurait jamais pu se rendre en Australie près de 3 mois à 15 ans, même si nous avons bénéficié de conditions particulières. Certains ont un oncle aux Amériques, mes filles ont une cousine très éloignée (la fille de la sœur de leur arrière-grand-mère) en Australie !

Nous n’avions rencontré cette personne qu’une seule fois, en l’invitant à passer à la maison lors de son dernier séjour en France. Et, par politesse, elle avait dit «il n’y a pas de problème pour vous accueillir en Australie». Évidemment, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde et la demande est vite arrivée. Donc, à priori, pas de soucis pour l’hébergement !

Il nous restait à décider de la date… Mais finalement, nous nous sommes décidés tardivement ! Dès décembre (pour un départ en mai) nous avions demandé à notre fille de se rapprocher de l’administration de son école pour savoir s’il existait un partenariat particulier avec un lycée à Melbourne.

Finalement, sans réponses à nos différentes demandes auprès du lycée en France, nous avons pris les choses en main sachant que nous avions la possibilité d’inscrire notre fille dans l’un des meilleurs établissements pour jeunes filles de Melbourne : Loreto Mandeville Hall Toorak. C’était en février !

Donc, hébergement et établissement scolaire assurés, il nous restait le voyage et les documents administratifs. Tout, c’est fait sur le net (hormis le passeport 😉 : réservation du vol, « visa », assurances… soit au moyen du courrier électronique, soit par Facebook ! L’arrivée d’Internet a changé la donne dans les échanges internationaux… j’en reparlerai un peu plus loin !

En tant que parents, le vol avec son escale à Kuala Lumpur et l’éloignement à des dizaines de milliers de kilomètres pendant plusieurs mois nous effrayaient un peu.

Nous avions tort, Skype, FaceTime, SnapChat… semblent raccourcir l’éloignement.

Tout, c’est bien déroulé pour elle, même si, situation ubuesque, un jour alors qu’il était 5 ou 6 h du matin en Australie, nous avons reçu un appel FaceTime de sa part affolée. Elle avait été réveillée par du bruit… et pensait à des voleurs qui cambriolaient la maison… Son réflexe a été d’appeler son père en France 😉 Rassurez-vous ce n’était que des opossums qui visitaient les poubelles !

Mais revenons à ce qui nous intéresse, c’est-à-dire l’iPad en cours. En effet, nous devions prévenir l’établissement scolaire australien que notre fille n’utilisait pas les copies, pas les cahiers, ni les crayons… mais que la tablette l’accompagnait dans tous les cours ! Dans les documents d’inscription, nous l’avions mentionné, croisant les doigts pour qu’il n’y ai pas de soucis pour elle !

Nous étions crédules. L’Australie n’est pas la France. Notre fille de nous raconter que son arrivée équipé de son iPad en cours n’a pas posé de problème puisque chaque élève possèdent dans la classe son ordinateur, sur lequel les enseignants leur demandent de travailler en cours de journée en échangeant les courriers électroniques avec l’enseignant… ! On n’avait pas remarqué qu’elle utilisait une tablette !

Ce sont 3 mois d’une expérience fabuleuse dont elle est ressortie métamorphosée, ayant mûri considérablement entre-temps ! À la fois une découverte d’un pays complètement différent, une nette amélioration de son anglais, une ouverture d’esprit encore plus grande, la révélation d’un système scolaire inconnu (elle connaissait déjà le système Allemand) en uniforme « d’écolière » (l’uniforme est de rigueur en Australie), etc.

Elle est toujours en contact avec ses amies Australiennes… via Facebook, Snapchat, Instagram… et elle suit avec avidité toujours leurs activités. D’ailleurs, l’une d’entre elles a passé quelques jours à la maison l’hiver dernier pendant son séjour en France, en famille.

Côté anecdote pour l’usage des médias sociaux pendant ce voyage, comme je m’y attendais, quelques jours après son arrivée au lycée, ma fille m’a demandé l’autorisation d’ajouter SnapChat à ses applications, car toutes les australiennes l’utilisaient 😉 Personne ou presque ne connaissait SnapChat en France à l’époque 😉

La seconde générale

Changement de décor cette année avec son arrivée en seconde générale dans un lycée public. Comme c’est la règle, nous avions rappelé que notre fille utilisait un iPad en cours.

Les premières semaines

Lors de la réunion de rentrée, les parents étaient invités pour la présentation de l’établissement ! Toujours difficile de juger en pareil cas…mais cette présentation à l’aide de transparents m’avait un peu interloqué ! Des transparents pour un établissement qui possède un site internet… Il y avait contraste pour moi !

Mais cette année, suite à une discussion à Ludovia, nous (les parents) avons décidé de rencontrer dès le début de l’année la quasi-totalité des enseignants de notre fille afin de leur expliquer au besoin la dyslexie, ce qui pourrait aider notre fille, faciliter la relation et la compréhension entre elle et les enseignants selon les matières… Grand succès nous semble-t-il que cette opération.

La plupart des enseignants étaient ravis de cette démarche, certains comprenant la situation et allant même jusqu’à proposer d’éventuelles adaptations pleinement satisfaisantes !

Reconnaissons-le, la direction est aussi à l’écoute ! D’ailleurs, l’orthophoniste qui était invité à la réunion sur le PPS de notre fille en est ressortie agréablement surprise par la qualité d’accueil des élèves dys. dans l’établissement. Tout est fait pour leur facilité la scolarité et dès la seconde, on évoque déjà les différentes formules d’aménagements des épreuves du bac qu’il est possible de mettre en place.

Un exemple, pour l’année qui va venir, lors de ses épreuves de bac blanc français, il a déjà été suggéré qu’elle puisse en réaliser une avec un secrétaire et une autre avec du matériel informatique ! Cela permettra à notre fille de choisir sa solution pour l’épreuve finale !

Côté enseignant, rien à redire. La grande majorité a joué le jeu, et même plus : agrandissement des photocopies, cours envoyé en PDF, 1/3 temps ! Le seul regret, l’inaccessibilité au réseau de l’établissement ! Ce serait parfois plus simple pour envoyer (ou recevoir) des documents !

Mention spéciale pour la calculatrice en math

Côté outils, elle reste fidèle à Evernote et à sa panoplie d’outils « traditionnels » (voir l’article précédent), même si elle a ajouté par exemple des applications pour projeter des présentations de type PowerPoint depuis son Ipad,

En seconde, l’instrument « magique » est la calculatrice statistique et permettant de tracer des fonctions. J’étais conscient du problème et certain de trouver l’équivalent de ce qui était demandé comme calculatrice sur la tablette. L’intérêt de la rencontre avec l’enseignant de mathématique en début d’année était indéniable sur le sujet ! Jackpot, j’ai rapidement trouvé les apps nécessaires : Desmos, StatCalcLite et Math42 (que semble bien connaître les élèves de la 6e à la terminale ;-).

Au passage, je reste persuadé de la disparition des calculettes et calculatrices dans un proche avenir ! Ce qui coûte cher, c’est le développement des applications… Pourquoi alors s’embêter avec « l’emballage » si tout le monde possède une tablette ou un smartphone ? Et, je dis souvent à qui veut l’entendre que l’arrivée de l’usage au quotidien des tablettes et smartphone dans le monde de l’éducation correspondra à l’arrêt de la fabrication des calculettes et calculatrices !

Pour clore le chapitre calculatrice, sachez que l’utilisation des versions sur la tablette n’a nécessité aucun apprentissage. Assez bluffant pour ma fille… Une saisie rapide et hop, le résultat alors que pour les autres élèves, ils devaient apprendre à programmer leur engin. Plusieurs fois, elle attendait pendant les cours au vu de son « énorme » gain de temps !

Tout n’est pas cool ou de l’incompréhension de certain

Seule ombre au tableau, l’enseignant de français qui nous avait accueillis en nous disant connaître dyslexie et dysorthographie… Parmi l’ensemble des aménagements discutés, nous nous étions mis d’accord pour que notre fille puisse « posséder » les livres sur son iPad quand cela était possible ou regarder la pièce de théâtre éventuellement, plutôt que de lire le livre papier !

Cependant, dès les premières lectures, il réclama la version papier ou prétexta des versions « différentes » inadéquates. Rares ont été les cas où la version électronique suffisait ! Pas très cool.

Pire à mon sens, son incompréhension de la dysorthographie… Le premier travail de notre fille a été rendu couvert de rouge, avec une remarque du genre travail et orthographe inadmissible ! De plus, quelques remarques en cours, devant toute la classe, ont été faites à notre fille ! Pas très cool non plus.

Enfin, comme il avait indiqué refuser de corriger les travaux de notre fille s’ils étaient rendus en l’état… Ce n’est plus notre fille qui produisait les travaux à rendre, mais ses parents ! Nous avons mis en place une stratégie à la maison propre à cet enseignant. Nous demandions à notre fille d’écrire son texte, puis nous le reprenions pour le mettre en « bon » français en corrigeant son orthographe, et enfin repassage en lecture orale pour savoir si cela correspondait bien à ce qu’elle avait voulu dire ! Cela devenait un gag pour nous savoir qui aurait la meilleure note entre le père et la mère ! Je ne compte plus les heures passées à ce travail.

Sans parler que parfois le travail, à réaliser en une semaine, consistait à lire quelques chapitres d’un ouvrage (plus fréquemment de plusieurs), évidemment, ouvrages non-disponibles en version audio ou pdf… On peut l’avouer, c’est papa-maman qui se collait à la tâche… C’était impossible pour notre fille à effectuer. L’accent pendant la mise en place du PPS de l’année avait quand même été de tenir compte de son handicap et de ne pas la « surcharger » de travail supplémentaire !

Notons que nous avons indiqué à l’enseignant la manière dont nous travaillons à la maison pour son cours et que c’est le seul enseignant avec qui il a été nécessaire d’échanger par courrier électronique ou carnet interposé et de rencontrer à d’autres occasions !

Contente de cette année

Bah, tout l’un dans l’autre, l’année s’est bien terminée et notre fille est très heureuse de poursuivre cette année en Première ES ! Tellement contente de son année, qu’elle qui auparavant ne souhaitait pas faire long feu sur les bans de l’Éducation Nationale émet désormais le souhait de faire des études longues ! On verra d’ici deux ans. Attendons déjà la fin de la première. Chaque chose dans son temps !

Côté élèves, pas de remarques particulières concernant son utilisation de l’iPad ! Difficile pour moi de l’expliquer. Les tablettes font désormais partie du paysage ? La maturité des lycéens ?

C’est plutôt notre fille désormais qui râle après les élèves visiblement dys. qui cherchent à cacher leur handicap ou dont les parents refusent qu’ils soient pris en charge. Son plus grand souhait serait en début d’année de présenter aux « petits » de seconde désormais ce que c’est d’être dys. et ce qu’ils peuvent faire pour être aidés 😉

Elle vit très bien son handicap (Non, je n’ai pas prononcé le mot ma fille 😉 Si ce n’était pas le cas, je ne pourrais pas vous « raconter » son histoire que nous relisons ensemble afin d’éviter les erreurs !

Des séjours internationaux

Quelques jours après la rentrée, l’enseignante d’Allemand proposa aux élèves de participer à des échanges internationaux (normal dans une classe en partie Allemand Européen). Notre globe-trotter évidemment a entendu l’appel (y compris celui de recevoir à la maison un élève d’un lycée Allemand venu passer quelques jours en compagnie de sa classe en France !).

Comme la question a été posé peu de temps après son retour d’Australie… Son premier réflexe a été de dire : «Je veux partir, mais pas trop longtemps !» Nous nous sommes mis rapidement d’accord sur la version de l’échange 3 semaines en Allemagne, accueil de la correspondante 3 semaines en France. Pour ma part, je pense que la version 3 mois lui aurait convenu comme un gant et en fin d’année elle regrettait un peu de ne pas l’avoir choisi ou même d’en prendre pour 6 mois !

Fort de nos expériences précédentes (Nous avions déjà organisé un échange d’une quinzaine de jours avec une correspondante Allemande pendant les vacances d’été, il y a 2 ans et 2 échanges avec notre fille cadette l’an dernier), nous savions comment procéder 😉 Internet simplifie la chose… Une petite annonce sur un site spécialisé (l’OFAJ pour l’Allemand) et pas besoin d’organismes pour nous venir en aide !

Une fois les premiers échanges par mail réalisés (Pardon, par Facebook ;), nous laissons nos filles choisir « leurs » correspondantes. Naturellement, la sélection s’effectue au fur et à mesure.

Dès le mois de décembre, notre fille savait avec qui elle voulait réaliser son échange ! Nous les laissons mettre au point ensemble (les 2 correspondantes entre elles) le gros de l’organisation via les outils d’échanges qu’elles veulent utiliser.

Nous, les parents, demandons juste de réaliser un Skype avec la famille d’accueil quand le terrain de l’échange est déblayé ! Quelques missives entre parents par courrier électronique affinent la préparation. Et hop, l’échange arrive !

Cette façon de procéder est selon nous très avantageuse sur plusieurs points. Le choix et la connaissance de l’autre est meilleure. Il y a moins de surprises sur la découverte de l’autre que si une structure choisissait pour nos enfants une personne !

D’ailleurs, cette année, un premier choix avait été déterminé et pendant la période d’organisation, les 2 ont fait machine arrière car visiblement, elles n’étaient pas sur la même longueur d’ondes.

Toutefois, cela n’empêche pas complètement les erreurs… On connaît véritablement une personne seulement lorsqu’on vit avec elle au jour le jour !

Le choix de la durée est également important à notre sens. Les échanges vont jusque 6 mois ! Personnellement, je trouve cela très long, trop long ! Surtout pour les jeunes en 3e et si c’est une personne imposée par une structure…

Aussi, pour notre cadette qui intègre une seconde Abibac, nous avons choisi, avec son accord, la solution de l’échange 3 mois en Allemagne, 3 mois en France ! Cela fait plusieurs mois désormais que nous connaissons Georgie, la future « correspondante » qui résidera chez nous un trimestre. Les dates des séjours dans les 2 pays sont déjà calées, reste à attendre l’approbation de l’encadrement de la section Abibac !

Bon, ce n’est pas tout ça, mais désormais, la plus jeune attend que nous l’envoyions en Australie et la plus grande établit des plans sur la comète pour se trouver un moyen de faire un échange avec les États-Unis ! Si vous avez des plans pour trouver des correspondantes prêtes à faire un échange, merci 😉

Et puis, ce sont les préparatifs pour la nouvelle année scolaire… On sait déjà comment nous allons la débuter : en rencontrant les nouveaux enseignants de notre dys. Et puis, toujours le dialogue constant entre notre fille et nous (et aussi les enseignants) sur les outils, de nouvelles manières d’intégrer la tablette dans sa vie de lycéenne, etc.

Et, nous nous retrouverons certainement pour parler de l’utilisation ou non de la tablette au bac désormais ou dans le supérieur 😉

génération Z et communauté web

Génération Z, qui sont-ils ?
Génération Z, qui sont-ils ? un blog pour compléter cet article

C’est la saison des mémoires et autres travaux pour les étudiants de licences, de masters… Normal donc que je réponde à quelques demandes de leurs parts.

Aussi quand Amélie m’a demandé de répondre à quelques questions sur la génération Z, difficile de résister à la satisfaire alors qu’elle écrit : «Tout d’abord sachez que je suis votre travail de près depuis plusieurs mois. Votre blog est dans ma page de démarrage, c’est pour dire.» De plus, son questionnement concerne l’un de mes sujets de prédilection du moment : la génération Z 😉

Son mémoire a pour thème : la génération Z et comment la fédérer autour d’une communauté web.

Voici donc mes réponses à son questionnaire sur la génération Z (pour ceux que le sujet intéresse, je vous rappelle que j’ai ouvert le blog Génération Z, qui sont-ils dans lequel j’essaye d’assurer une revue de presse sur cette génération et en annexe proposer mes services pour vous faire découvrir cette génération 😉

Au fil de mes recherches, je me suis rendu compte qu’on parlait encore trop peu de la génération Z. Pourtant, cette génération fait déjà partie intégrante de la société. Pensez-vous que les entreprises ont déjà opéré un virage vers la génération Z?

Premièrement, il serait bon de réfléchir pourquoi on parle peu de la génération Z plus spécialement dans le monde francophone d’ailleurs, car c’est beaucoup moins vrai dans le monde anglo-saxon, notamment en Australie, Angleterre, dans les pays d’Asie…

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène à mon sens.

Pour commencer, il y a eu, et cela continue, le matraquage que nous avons subi sur la génération Y avec au fil du temps une évolution sur leurs caractéristiques afin de faire coller l’image à nos souhaits et le dérapage dès que l’on a commencé à les appeler digital natives (les vrais digitaux natifs sont la génération Z, ils ont toujours vécu pour le coup avec le numérique).

Autre raison, la perméabilité qu’il y avait entre les différentes générations notamment X et Y. Je m’explique : on pouvait être un X avec un comportement d’Y et inversement. Je pense que ce sera beaucoup plus difficile avec la génération Z.

Un phénomène en réaction à l’appropriation du concept de génération des sociologues par le marketing évidemment a joué son rôle. Pour certains, désormais, les générations n’ont de sens que dans le domaine du marketing et non de la sociologie. Ceci d’ailleurs à conduit à la remise en cause de la « légitimité » des réflexions sur le concept de génération et sur l’existence des générations.

En fonction de ce que je viens de dire, pour ce qui est des entreprises, elles sont loin, très loin de s’intéresser au concept de la génération Z même si je commence à avoir quelques demandes à ce sujet.

D’ailleurs, quand on voit que la presse nous présente encore des articles sur la génération Y comme la génération d’avenir, les dirigeants d’entreprises ne sont pas aidés dans le domaine.

Donc, le virage de la génération Z dans l’entreprise, malheureusement, sera pris, non pas comme une belle courbe avec la visibilité nécessaire dès l’entrée du virage, mais comme une épingle à cheveux, avec les dangers et les morts que cela comportent.

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai mis en place le blog generation-z.fr afin de mettre en garde les entreprises (niveau Ressources Humaines et marketing) mais aussi la société en général, car l’arrivée de la génération Z à l’âge adulte aura des répercussions dans pas mal de domaines y compris l’éducation, le commerce et le retail, etc.

Il y a une grosse confusion entre génération Z et génération C. Pensez-vous que cette confusion est préjudiciable dans les stratégies marketing des entreprises ?

J’évoquais dans ma réponse précédente la prise en main par le marketing de la notion de génération. La génération C en est un exemple parfait.

Resituons ces générations (vous pouvez consulter la frise des générations ici). La génération Z correspond aux personnes nées entre 1995 à 2010 (la génération qui suit est la génération A pour Alpha). La génération C est à cheval sur la génération Y et la génération Z (schématiquement nés entre 1990 et 2000). Elle n’a de raison d’être que d’un point de vue marketing afin de cibler étudiants du supérieur et les jeunes salariés.

frise des générations X, X, Z
la frise des générations X, X, Z…

Pour les entreprises, si les services marketing ont compris le sens de cette segmentation, cela ne me pose pas de problèmes. C’est la situation, je pense dans les grosses entreprises.

Par contre, pour les PME et les TPE, il n’en est certainement pas de même. La confusion est grande. Il suffit de regarder le mélange que nous fait régulièrement la presse française spécialisée ou grand public à ce sujet. Il est à mon sens impossible à la plupart des décideurs de stratégies marketing de prendre la mesure de ces évolutions et de comprendre les nuances qui peuvent exister entre les uns et les autres. Ceci est d’autant plus vrai que je fais partie de ceux qui crois qu’une génération ne commence pas à un instant T pour se terminer à un autre moment précis. Une forme de flou existe entre deux générations… mais pas sur 10 ans !

La génération Z a ses codes et ses rites. Quelles sont pour vous les valeurs auxquelles elle accorde le plus d’importance ?

En effet, la génération Z possède ses codes, ses usages, ses rites.

Je commencerai par le plus évident : leur connexion régulière à Internet. Ils ne peuvent vivre sans ! Toute leur communication passe par ce média, notamment le mobile, au détriment des sites web traditionnel ! L’ordinateur n’est plus leur objectif ! C’est le smartphone désormais.

En second, j’indiquerai leur maturité dans l’usage d’Internet et notamment des réseaux et médias sociaux. Depuis que j’interviens dans des séminaires ou des conférences sur les réseaux et médias sociaux, j’explique l’arrivée de l’avis des pairs, des pro-am (professionnels amateurs)…

Avec la génération Z, plus besoin de voir venir l’arrivée… Ils vivent le web 2.0 comme ils respirent à l’exclusion de tout autre système.

Ainsi pour eux, plutôt que de rechercher une réponse sur Google, ils préfèrent demander l’avis à des amis virtuels par exemple.
Autre modification dans les concepts « d’amis » sur Internet, toutes personnes présentes sur la toile sont nécessairement disponibles pour leur répondre, sinon, pourquoi elles seraient sur le net ? Ah oui, j’oubliais, ils considèrent que tout le monde est connecté comme eux 24 h sur 24, 7 jours sur 7 !

Si les générations précédentes fonctionnaient en mode cercle d’amis sur Internet, la génération Z à un mode de connexion aux autres en étoiles (je prends contact avec telle personne, car elle peut m’apporter telle réponse !)

Concernant leur travail, les études tendent à prouver qu’ils veulent travailler « réellement » dans ce qui leur plaît. L’idéal étant pour eux de transformer leurs loisirs en métier ! En corollaire, comme ils sont entreprenants, ils désirent créer leurs entreprises ou être associés à la direction… Pas facile à gérer pour les entreprises qui auront beaucoup de difficultés à les conserver comme salariés.

On est à des années-lumières de ce que j’entends en général les concernant pour leur arrivée en entreprise : «Bah, comme pour les autres, on va tirer profit de leurs connaissances des médias sociaux et les mater !»

Autre facteur à mon avis très important, la communication par l’image. Si, les personnes de mon âge, la cinquantaine, notre communication était à base de plume et de papier, déjà avec la génération Y, cette communication avait évolué vers le chat et la webcam. La génération Z franchit un pas supplémentaire avec l’image et la vidéo (on parle peu de l’oral, mais pourquoi pas, surtout si l’on entrevoit la disparition de l’écriture manuscrite à laquelle ils participeront très certainement).

Sinon, ils sont écolos (certainement due à leur éducation), travaillent en groupe (ils l’ont appris dès l’école à la différence des générations précédentes), refusent l’injustice et la corruption, sont très tolérants : pas raciste, pas homophobe… mais ils ne supportent pas qu’on les trompe.
L’un des paradoxes qui les concernent est qu’ils sont très individualistes, mais ils se retrouvent autour de causes communes qui les intéressent.

Curieux et autodidactes, ils sont très créatifs et inventifs… Des études indiquent des changements profonds dans leurs habitudes de consommation et dans leur vie : moins d’alcool et de drogue (l’image dans les réseaux est importante ;-), le retour des activités cuisines, le désintérêt pour les voitures, ils resteront « tard » chez leurs parents…

Je pourrais continuer longuement la série de leurs caractéristiques, de leurs valeurs… mais je vous invite à vous rendre sur le blog generation-Z.fr pour compléter 😉

Pensez-vous qu’il est plus facile de fédérer la génération Z autour d’un support (réseau social par exemple) ou autour d’un concept ?

Il ne faut pas confondre fédérer autour d’un support comme le réseau social et utiliser un outil de réseau social. La particularité des jeunes de la génération Z est d’utiliser les outils qui sont mis à leur disposition.

Il y a quelques années, ils se sont retrouvés sur Facebook. Même si le réseau social par excellence connaît une diminution de son utilisation, les jeunes continues de l’utiliser. Mais depuis la belle époque (3-4 ans), désormais, ils sont passés sur Twitter pour maintenant être sur SnapChat.

La difficulté ou la différence par rapport aux générations précédentes est que dans les années précédentes, un outil était adopté par toute une génération pendant un laps de temps assez long. Ce n’est plus vrai avec la génération Z qui est capable d’adopter rapidement de nouveaux modes de communication.

En Allemagne, les Universités utilisent WhatsApp pour communiquer auprès des étudiants ! Ce service est encore peu utilisé en France ! Mais la vérité est là, les entreprises ne vont plus pouvoir se contenter de communiquer sur un réseau social. Elles vont devoir tester par de petites campagnes telle ou telle nouvelle application qui aura le vent en poupe afin de suivre la génération Z et utiliser ses outils. Car pour eux, un service de médias social est avant tout un outil pour communiquer, échanger…

Et à l’entreprise d’adapter son discours à la génération Z, autrement dit, ne pas chercher à leur vendre quelque chose, mais à devenir leurs  » potes ».

Donc, pour répondre clairement à votre question, il est possible de fédérer les générations Z dans un réseau social, encore faut-il savoir lequel ! Mais effectivement, c’est dans les réseaux et médias sociaux que se trouve l’avenir des entreprises qui souhaitent toucher ce public.

Pour la seconde partie de la question, en effet, l’idée de les rassembler autour d’un concept me semble plus facile. Mais, là encore, attention aux désillusions. Je les vois souvent se rassembler autour de concepts ou de communautés qui leur sont propres, qu’ils ont édifié eux-mêmes selon des critères qui généralement nous échappent, mais qu’eux perçoivent !

Et, c’est peut-être sur ce point que les entreprises peuvent bâtir leurs communautés, leurs leads… en intégrant ces univers et en y répondant sous forme de dialogue… Attention, je ne dis pas que les entreprises doivent vendre… Elles sont là avant tout comme « amies » de la cause !

Est-ce que la génération Z se regroupe facilement en communauté? Si oui, autour des quelles pourrait ce être ?

Fondamentalement, la génération Z n’est pas très différente des autres générations. De ce point de vue, la génération Z reste fidèle au précepte : l’homme est un animal grégaire !

Donc, oui, ils se regroupent facilement en communauté, j’allais ajouter d’intérêts, dans le sens où cela doit répondre à leurs attentes et les intéresser réellement.

J’ai la chance de voir les évolutions d’un site comme diy.org (Petite pub pour l’une de mes filles qui explique DIY.org) où le slogan est « Découvre tes talents. Impressionne ton monde » qui correspond aux attentes de pas mal de personnes de la génération Z 😉